
tuels dont l'étude est l'objet du présent travail appartiendraient an nombre de
ces derniers.
La conception de M. Ducháček, logique et bien pensée qu'elle est, nous
paraît être un bon instrument de travail dans le domaine de l'étude du lexique.
Nous croyons, toutefois, qu'il serait utile de distinguer, à l'intérieur de la caté-
gorie des champs linguistiques d'idées, deux procédés différents de l'examen du
lexique en tant que système de significations verbales:5
a) le procédé sémantique qui exige que, pour un tel examen, ou se place du
point de vue du „signifiant“ et qu'on considère, pour chaque mot, toutes les
significations qu'il peut avoir, pour arriver à les réunir toutes dans une
structure que l'on pourrait appeler champ sémantique;6
b) le procédé onomasiologique qui impose le point de vue opposé: on se place
du point de vue du „signifié“ pour lequel on cherche toutes les désignations
possibles pour obtenir une structure onomasiologique que nous appelons
champ conceptuel.
Pour se faire une idée exacte de la structure du lexique, il faudrait étudier
toutes les catégories de champs mentionnées qui représentent autant de plans
fonctionnels du lexique. Ces plans et tous les rapports associatifs qu'ils repré-
sentent ne sont pas séparés les uns des autres; ils s'influencent mutuellement,
agissent les uns sur les autres, s'entrecroisent et s'enchevêtrent. C'est pour cette
raison, d'ailleurs, que le lexique est considéré en tant que le domaine le moins
structuré de la langue et qu'il se prête si mal à un traitement structural.
Il n'est pas difficille de se rendre compte que, malgré la complexité des rap-
ports lexicaux — ou mieux — à cause de cette complexité, il est nécessaire, pour
aborder l'examen du lexique, de limiter ses études à l'un de ces plans associatifs.
En principe, n'importe quel d'entre eux pourrait être examiné le premier.
Cependant, si l'on admet que le lexique a une structure — il faut bien en
être convaincu pour envisager son étude structurale — on peut supposer l'exis-
tence de quelqu' élément organisateur dans cette structure. En d'autres mots,
on peut supposer que tous les rapports associatifs n'ont pas la même importance
pour l'organisation du lexique: qu'il y en a qui ont plus d'importance à ce point
de vue que les autres. Dans ce cas, il y a — évidemment — de l'intérêt à com-
mencer l'étude de la structure du lexique par les rapports associatifs les plus-
importants.
Si, pour des raisons méthodologiques, on ne soumet à l'analyse qu'un seul plan
des rapports lexicaux, cela ne signifie pas qu'on en ignore les autres ou qu'on
nie leur importance;7 on les met simplement entre paranthèse. Cela représente
5 M. K. Baldinger dans son article „Sémasiologie et onomasiologie“, Revue de linguistique
romane, tome XXVIII, Nous 111—112, 1964, pp. 249—272, souligne également l'aventage d'une
telle distinction.
6 M. Ducháček utilise d'ailleurs ce procédé dans ses ouvrages. Cf. par exemple, dans soit
livre cité ci-dessus, le passage où sont étudiées les différentes acceptions de joli (p. 28 el
suiv.). Cependant, M. Ducháček conçoit autrement le sens du terme „champ sémantique“.
7 II n'y a donc pas lieu, à notre avis, de repprocher à ceux qui s'occupent de l'exploration
des rappoorts lexicaux de ne pas les examiner tous à la fois: l'efficacité de leur effort en
souffrirait. Il y a, au contraire, de l'intérêt à examiner séparément, dans la mesure du possible,,
différents plans des rapports lexicaux car ce n'est que de cette façon qu'on pourra les explorer
à fond, établir l'action des uns sur les autres cl. enfin, do connaître la vraie structure du
lexique.