Mot d`ordre 2008

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Eglise évangélique méthodiste
Suisse-France
Pistes pour la présentation de
méditations sur le mot d'ordre pour 2008
Jésus Christ dit :
Je vis
et vous vivrez aussi.
Jean 14, 19
Création graphique:
Texte (original allemand):
Traduction en français:
Frank Baumann, Belp
Felix Wilhelm-Bantel, Bienne
Frédy Schmid, La Rippe
Avant-propos
Le mot "vivre" incite tout naturellement à philosopher et méditer. Et ce d'autant plus lorsqu'on
le rencontre dans l'évangile de Jean. Et quoique, par lui-même, le mot "vivre" ouvre de vastes
horizons, il vaut cependant la peine de rechercher à quel endroit de l'évangile de Jean se situe
l'affirmation de notre mot d'ordre. Le chapitre 14 commence par les mots: "Que votre cœur ne
se trouble pas". Le mot d'ordre, qui n'est qu'une partie du verset 19, fournit la raison pour
laquelle les disciples verront Jésus, alors que le monde ne le peut pas. Dans le passage qui va
des versets 15 à 21, ce n'est pas tant de vivre qu'il s'agit; il y est plutôt question de garder les
commandements de Jésus, de la présence de Jésus, respectivement de voir (Jésus). Le mot
d'ordre est en quelque sorte sorti de son contexte, encore qu'il formule quelque chose
d'éminemment central pour notre foi chrétienne.
Pour la suite, je me laisse guider plus par le mot-clé "vivre", que par le fil des idées du
chapitre 14 de l'évangile de Jean.
Nombre d'images peuvent être interprétées de diverses manières. A maintes reprises, plusieurs
associations me sont venues à l'esprit. Qui prépare des méditations sur le mot d'ordre trouvera
ici ou là encore d'autres points d'accrochages. Tout cela est très stimulant. Je souhaite à tous
ceux qui se préparent à des méditations sur ces images beaucoup de joie à découvrir et
explorer les perspectives qui s'ouvrent ainsi devant eux.
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Diapo 1 - L'arrière-plan bleu de l'œuvre
Deux associations me viennent à l'esprit:
mer, respectivement les flots, les eaux de l'abîme et
ciel.
Les deux pistes peuvent également être suivies en liaison avec l'une ou l'autre des images
suivantes.
En rapport avec ″mer″
Bleu. Diverses tonalités de bleu. Des tons bleus qui s'interpénètrent, se recouvrent les uns les
autres, se maintiennent mutuellement en mouvement. Ludique. Aimable. Cela évoque l'eau
dont les vaguelettes viennent lécher la rive d'un petit lac.
Mais il n'y a pas de rive dans ce tableau. Il n'y a là que de l'eau, de l'eau sans limite, de l'eau à
perte de vue – la mer ?
Un telle masse d'eau a un effet menaçant. Donc pas uniquement la mer ? Marée montante ?
Inondation ? Les eaux au-dessus desquelles se mouvait l'esprit de Dieu lors de la création ?
Les eaux, auxquelles Dieu a fixé des limites pour ensuite créer le monde ? (voir Genèse 1; Ps.
104; nombreux autres textes)
a)
Dans la Bible, cette eau a un caractère inquiétant. Elle met la terre en danger. Elle menace
la vie. Elle veut inonder, engloutir la terre habitée, tout mettre sens dessus dessous, tout
ramener au chaos.
Sur l'image, elle peut apparaître inoffensive, aimable, pleine de fantaisie. Mais elle est
profonde, insondable, imprévisible, toujours prête à détruire la création de Dieu.
b) Lorsque l'on évoque aujourd'hui la création de la Terre, on parle parfois un peu
familièrement d'un "magma originel". On se représente une bouillie épaisse et
bouillonnante, mélange d'eau et de minéraux, qui aurait recouvert la terre pendant
quelques centaines de millions d'années. Il se pourrait que les éléments de construction de
la vie aient pu se constituer dans cette masse liquide. Ce qui a pu se passer dans cette eau
est plein de possibilités de développement, plein de tension créatrice. (Tout autre chose
qu'un chaos). En termes bibliques, on pourrait l'exprimer ainsi: l'Esprit créateur de Dieu
recouvre (couve) ces eaux. De la vie est créée là, qui va se répandre en une variété infinie
de formes et d'espèces, en une surabondance inimaginable, sur la terre, dans la terre et
dans l'air.
En rapport avec ″ciel″
Bleu. Diverses tonalités de bleu, comme un ciel qui réfracte la lumière. Ciel bleu – espace
infini. Comme un toit, le ciel s'étend largement au-dessus de la terre. A l'œil nu, nous ne
voyons pas la profondeur du cosmos. Ce n'est qu'au moyen d'instruments techniques qu'on
peut prendre la mesure de ces dimensions. Pour nos sens et nos yeux, le ciel reste un toit
infiniment étendu, dans lequel brillent le soleil et la lune et scintillent les étoilent. Et nous
avons toujours le sentiment que Dieu trône au-dessus du ciel. Il est bien plus grand et plus
haut que nous. Nous ne pouvons l'atteindre. Nous pouvons faire monter vers lui nos prières,
nos soupirs et nos chants de louange. Dans le passé, les humains faisaient monter vers lui la
fumée de leurs sacrifices. Mais nous, les êtres humains, nous restons ici-bas. Attachés à la
terre. Liés à la glèbe. Nous sommes des terriens. Nous ressentons souvent cela comme une
limitation. Nous avons fortement envie d'espace, de ciel, de Dieu.
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Diapo 2 - Arrière-plan bleu et croix
En rapport avec ″mer″
a) „Dieu dit: "Que les eaux s'amassent en un seul lieu et que le continent paraisse".
Dans les eaux du chaos, tout est mélangé, amalgamé en un fouillis désordonné. Ce qui
s'assemble est aussitôt dispersé. Ce qui se construit est aussitôt mis en pièces. Ce qui
prend forme est aussitôt déformé. – Dieu s'attaque à ce chaos; pas à pas, il met de l'ordre.
L'action créatrice de Dieu est visible dans cet ordre et dans les lois de la création. On peut
légitimement demander: Pourquoi n'y a-t-il pas rien ? La réponse de la Bible est: Dieu met
de l'ordre dans le chaos. Il crée les conditions-cadres pour que la vie puisse se développer
et se déployer sur la terre. Et cela, pas seulement en établissant un continent au milieu du
chaos, une terre ferme que le chaos ne pourra plus ni investir ni détruire. Dans un sens
différent, il va établir, avec le signe de la croix, un point fixe dans le monde. Contre toutes
les forces de destruction, contre ce flux qui veut détruire tout ce qui existe, contre tout ce
qui rend la vie en ce monde toujours plus insupportable, contre tout ce qui fausse et
bouleverse les pensées des humains, contre tous ces pouvoirs chaotiques, déformants, il
pose le signe de la croix dans le monde comme quelque chose de solide, d'indéracinable,
comme quelque chose que rien ni personne ne peut annuler. Dieu veut créer et maintenir
un espace pour la vie.
b) S'aidant de diverses théories, les sciences naturelles cherchent à déchiffrer le
développement de la vie dans le monde. La foi chrétienne confesse: Dieu imprime sa
marque sur le "magma originel". Dieu donne à ce qui est en devenir une orientation et un
sens. Ce n'est pas seulement le droit du plus fort, du plus rapide, de celui qui est le mieux
adapté qui doit avoir cours. La croix établit d'autres critères. Cela vaut d'abord pour Dieu
lui-même, pour la manière dont il veut être Dieu. Cela vaut aussi pour sa création et en
particulier pour la vie en commun des êtres humains. La croix parle de l'amour qui doit
être à l'œuvre dans la création divine. Pas d'un amour romantique. Celui-ci serait
symbolisé par le cœur. La croix exprime l'amour qui renonce, qui se sacrifie, qui s'engage
pour le faible, qui donne sans attendre quelque chose en retour.
En rapport avec ″ciel"
Et Dieu fit une ouverture dans le ciel. Le ciel ne devait pas rester une barrière infranchissable.
Nos prières et nos soupirs, nos chants ne devaient pas être bloqués par le toit du ciel, mais
parvenir jusqu'à lui, Dieu. Il ne veut pas être une puissance inconnue supérieure. Pas non plus
la puissance inconnue suprême. Il ne veut pas être inaccessible, loin de nous les humains. Il
veut être avec nous, les humains. Il veut faire vivre son nom parmi nous. Il veut faire agir sa
grâce et sa vérité dans notre existence. Dieu est devenu homme. En la personne de Jésus
Christ, il a quitté le ciel (Phil. 2, 5-11).
Diapo 3 - La croix remplie d'êtres humains.
En rapport avec ″mer″
Le signe fort que Dieu a établi dans les eaux puis dans le monde ressemble ici à une arche. Un
grand nombre de personnes y trouvent place. On a peine à croire que cela soit possible, quand
on s'est précédemment laissé impressionner par l'image du chaos. C'est pourquoi l'eau doit
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être absente de cette image. Il avons à voir ce que Dieu crée, sans pouvoir loucher à gauche et
à droite vers les vagues menaçantes (Matth. 14, 28 & sq.). Contre celles-ci, nous ne pouvons
de toutes manières rien entreprendre. La peur que nous en avons n'aide en tous cas pas. Ce
n'est pas la peur quant à tout ce qui change et comment cela change qui doit nous déterminer.
Par le signe que Dieu a établi dans le monde, il nous protège de ce qui veut nous engloutir
dans l'abîme, nous donne un espace pour vivre. Et cet espace a des limites étendues. Il n'y a
pas là différentes classes d'êtres humains. Il n'y a là que des êtres humains. Des humains
auxquels va l'amour de Dieu.
En rapport avec ″ciel″
Que voit-on quand on regarde par l'ouverture dans le ciel ? Quand, de la terre, nous regardons
par l'ouverture dans le ciel, nous ne voyons rien, parce que nous, les humains, ne pouvons voir
Dieu comme il est en réalité. Mais si par contre nous pouvions, du ciel, regarder par
l'ouverture vers la terre, nous verrions des êtres humains. Des êtres humains dont la Bible dit:
"Dieu créa l'homme à son image, homme et femme il les créa." Plus tard, Dieu fait un pas de
plus : il devient lui-même homme. Christ devient notre frère. - En voyant les humains, nous
voyons l'image de Dieu. – Est-ce vraiment ainsi que nous voyons les êtres humains ?
Comment pouvons-nous voir, apprendre à voir l'image de Dieu et de Christ notre frère dans
les êtres humains ?
Quelle variété de gens nous voyons ! Vieux, jeunes, blancs, noirs, hommes, femmes,
travailleurs manuels, intellectuels, mères, pères, personnages rayonnants, martyrs et
combattantes, ceux que nous appelons "sains" et d'autres que nous appelons "handicapés". –
La variété des personnages témoigne de la créativité inouïe de Dieu, de sa joie créatrice sans
limite, de sa fantaisie sans borne. Dieu n'a pas créé "l'être humain", mais une variété et un
nombre incroyables de personnes.
La croix comme signe de vie
A l'origine, la croix chrétienne était un symbole de la mort. Les Romains ont pendu à la croix
et ainsi mis à mort des centaines de rebelles, de terroristes, d'ennemis vaincus. L'un d'entre
eux était Jésus de Nazareth. Dans ce sens, la croix est d'abord un signe de mort, d'une mort
infamante, une mort atroce, douloureuse.
Par la résurrection de Jésus d'entre les morts, la croix est devenue signe de vie. Signe d'une
vie portée et accompagnée par Dieu avant la mort et du mystère de la vie après la mort.
Diapo 4 - Un garçon, un individu
Eh ! Je suis là ! Je suis une créature de Dieu. Cela me confère dignité et confiance en moi.
Personne d'autre ne peut me donner cela. Je n'ai donc pas à m'en à cacher. Je vis avec
l'assurance que Dieu appuie le signe qu'il a établi. J'ai confiance que ce que Dieu a introduit
dans le monde par le signe de la croix vaut aussi pour moi.
Bien sûr, je n'ai pas encore beaucoup d'expérience. Je suis encore jeune. Les grandes
personnes disent que je ne suis encore qu'un enfant. Elles ont sûrement raison. Mais c'est pour
cela que je jouis encore de la liberté d'un enfant. Je peux vivre de ce que j'ai reçu en cadeau
des parents, des connaissances, de Dieu. Quand Jésus dit: "Je vis et vous vivrez aussi", il
pense aussi à moi. Pas mal, hein !?
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Est-ce que c'est aussi valable pour toi ? Tout simplement admettre que ce que dit Jésus vaut
aussi pour toi, vraiment le croire ? Je veux dire : sans lorgner vers les gens qui sont à gauche
ou à droite, sans te comparer à eux ? Sans t'excuser, sans avoir honte, sans réticence !
Simplement parce que tu existes, parce que tu es une créature de Dieu, parce que tu es aimé
de Dieu.
(Comment l'une des autres personnes du tableau formulerait-elle un témoignage analogue ?)
Diapo 5 - Le garçon est intégré au groupe de personnes apparaissant dans la croix.
La diapo 6 convient également pour illustrer cette réflexion.
Nous sommes une communauté et j'en fais partie. Nous ne nous sommes pas choisis nousmêmes. Nous n'éprouvons pas tous de la sympathie pour tous les autres. Mais chacun et
chacune en fait partie. C'est parfois plus simple à dire qu'à vivre !
Oui, oui, je sais. Les adultes n'aiment pas quand je dis les choses si ouvertement et
directement. Dans la paroisse, ils jouent parfois à "Tout va bien Madame la marquise". Et
pourtant, les tensions sont si perceptibles !
Il faut dire que nous sommes vraiment très proches les uns des autres, surtout dans notre
petite communauté (dans le cercle de maison, le groupe des dames ou des hommes ou d'autres
groupes paroissiaux). On sait bien des choses au sujet des autres, des choses qui ne cadrent
pas avec l'image officielle d'une chrétienne ou d'un chrétien.
Malgré tout et justement parce que nous sommes ce genre de personnes, nous formons une
communauté et j'en fais partie. Nous avons été appelés. Nous avons été rassemblés. Nous
sommes portés par celui que la croix nous montre. Il nous relie. Il est avec nous. Maintenant.
Là où nous sommes. Pas seulement lorsque nous serons arrivé là où nous pensons que nous
devrions être en tant que communauté qui porte son nom.
Diapo 6 - Uniquement des personnes dans la croix
Ils sont nombreux à faire partie de la communauté et plus encore de l'Eglise. Il y en a dans le
monde entier. Bien plus nombreux que ce que nous pouvons nous représenter. Et c'est la
même chose chez nous: des gens d'ici et des gens du monde entier. Eux tous – nous tous, nous
apparaissons en forme de croix. Nous sommes tous là, parce qu'Il a dit : "Je suis – vous êtes"
et " Je vis et vous vivrez aussi".
La croix crée, d'une part, des limites. Elle indique la direction de laquelle Dieu vient à notre
rencontre et dans laquelle nous le rencontrons. Qui cherche dans une autre direction, trouvera
peut-être bien quelque chose de divin, mais pas le Dieu dont parle la Bible.
La croix crée, d'autre part, de l'espace. Bien des personnes ne sont pas entièrement visibles sur
l'image. Elles sont peut-être seulement en train de se rapprocher. Elles ont leurs questions,
doutes, réticences. Elle ont peut-être de la peine avec les communautés et l'Eglise réellement
existantes. Mais vu de la croix, elles en font partie, comme aussi celles qui ne sont même pas
encore visibles sur l'image. Parce que c'est à partir de la croix que se décide qui fait partie de
l'Eglise, celle-ci est sans doute bien plus grande que nous ne le pensons. Nous pouvons dès
lors tranquillement envisager l'Eglise comme étant un peu plus ouverte que celle que nous
voyons de nos yeux.
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Diapos 7 - Texte seul
„Vous vivrez“. – ‘Vivre’. Quels sentiments, quelles pensées ce mot évoque-t-il ?
Désir ? Soupir ? Méditation ? Etonnement ?
„Vous vivrez“. Cette promesse qu’est notre mot d’ordre nous accompagne tout au long de
l’année 2008. C’est vraiment une promesse, pas une demande, surtout pas un ordre. Car celui
qui dit: „vous vivrez“, dit d’abord: „Je vis“. Ce que lui vit et comment il le vit, ceux à qui il
s’est adressé alors vont le vivre aussi. Et nous aussi. Aujourd’hui et demain.
Qui est ce Je ?
Vous répondrez: „Jésus Christ, notre Seigneur et Sauveur“. Peut-être le direz-vous encore
plus personnellement: „Jésus Christ, mon Seigneur et mon Sauveur“.
Nous pensons à la manière dont Jésus a vécu en tant qu’homme. Il était l’un des nôtres.
Réellement parmi nous. Il a connu la faim et la soif, la joie et la peine, le désir et la peur. Il a
aimé et a été en colère. Parfois, il était épuisé. Il pouvait puiser des forces neuves auprès de
Dieu. Et il a vécu ce que c’est d’être livré. Il l’a vécu jusqu’à la mort sur la croix.
Mais Jésus a aussi vécu le côté divin. Il a vécu l’attention que Dieu accorde aux êtres
humains. Il leur a fait ressentir la force qui jaillit de la relation avec Dieu. Dans la confiance
en Dieu, de qui vient toute vie, il a même vécu jusque dans la mort. Cette force de vie a
finalement surmonté tout ce qui semble avoir le pouvoir de détruire. Il vit, absent et pourtant
pleinement pour nous.
„Je vis et vous vivrez aussi“. – Vivre comme Christ nous – vous ! – le promet, anime et
maintient en mouvement. Il nous transforme, afin que nous vivions et ne restions pas sur
place. Il vit avec nous au gré de tous les changements auxquels nous sommes soumis. Au-delà
des frontières étroites, il nous conduit vers l’espace. Et jusqu’à la source de vie, dans la
sécurité de Dieu. Jusqu’à ce qu’un jour, nous soyons tout près de Lui, comme Jésus l’est déjà.
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Diapos 8-11 - L'œuvre entière avec texte en différentes langues
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