
1er New Deal = dépassement du capitalisme soi-disant « concurrentiel », en fait monopoliste :
proposition par Roosevelt, qui impute aux firmes géantes, les « royalistes économiques », les
difficultés économiques, d’une organisation « planifiée » de l’économie plus rationnelle.
Tocqueville De la démocratie en Amérique : « les Américains se plaisent à expliquer à l’aide
de l’intérêt individuel bien servi tous les actes de leur vie »
=>réutilisation par Roosevelt du sentiment national
En 1933, l’AAA (Agricultural Adjustment Act) instaure une collaboration des agriculteurs
(diminution de la production en échange d’aides de l’État ). Le NIRA (National Industrial
Recovery Act) supprime les lois anti-trusts et établit des quotas et des prix minima, mais aussi
des salaires minima, une réduction du temps de travail et l’interdiction du travail des enfants.
Mais ces lois échouent politiquement (non-adhésion des chefs d’entreprise et des agriculteurs)
et légalement (elles sont invalidées en 34 par la Cour Suprême).
Il y a pourtant des succès : la renaissance de la négociation collective, l’établissement du Civil
Work Administration (emploie 4 millions de personnes en 34), la politique des grands travaux
avec notamment la TVA (Tenessee Valley Authority). L’investissement reprend en 34.
À partir de 35, le 2° New Deal est plus réfléchi et plus fidèle à Keynes. Celui-ci est moins
dirigiste et plus pragmatique (fondé sur l’objectif de création d’emplois), il est marqué par les
grands travaux et l’augmentation des déficits publics (avec en même temps une hausse des
impôts). En juillet 35, la loi Wagner réaffirme le droit de syndical et le droit de grève, la parité
entre salariés et chefs d’entreprise dans la négociation sociale.
En 35, le Social Security Act procure une assurance vieillesse et chômage grâce à une
participation Etat fédéral / Etats / salariés / employeurs. En 38 est votée la semaine de 40 h et
le travail interdit à moins de 16 ans => ébauche d’Etat Providence qui laisse plus de place aux
syndicats. Le CIO (Comity for Industrial Organisation), issu d’une scission de l’AFL, se
montre plus revendicatif.
Le bilan reste pourtant mitigé : nouvelle crise en 38 (nouveau krach). Pas de rétablissement de
l’équilibre de l’offre et de la demande, la déflation n’est pas enrayée en 37 et la défiance des
investisseurs se maintient du fait des grèves et d’un partage des richesses inadapté. Alors que
le revenu national en 29 était de 87,6 milliards $, il n’atteint en 39 que 72,8 milliards $, les
prix ont baissé de 17,6 % et le chômage se maintient à 16,5 %.
D’où un bilan économique moyen mais bouleversement du rôle acteurs dans l’économie : la
grande entreprise doit négocier avec les syndicats.
L’Etat régule un néocapitalisme, non plus sauvage mais organisé (réglementation,
commissions de contrôle et de surveillance, régulation de l’économie par des politiques
anticycliques financières et sociales). Des secteurs entiers échappent aux lois du marché, il y a
coresponsabilité des partenaires sociaux , le poids du politique dans la régulation économique
s’accroît.
En même temps que la renaissance des mouvements ouvriers, émerge le « common man »,
devenu le pilier de la société américaine au détriment du « business man », qui voit son image
détériorée. Les minorités, les Noirs en particuliers (occasions de promotion sociale), sont
réhabilitées. Avec Roosevelt, le Président des EU prend le pas sur le Congrès.
Pour C. Fohlen, le New Deal (« révolution pacifique ») aura été la synthèse entre l’arrogance
du Big Business, les ambitions des classes moyennes et les aspirations de ceux qui n’avaient
pas pu participer à la prospérité des années 20. Mais la guerre sera un appel d’air qui sort
l’économie américaine de la crise.
4. Les Etats-Unis dans les trente glorieuses
Le PNB passe entre 39 et 45 de 72.8 milliards à 215 Milliards $ (+120 % entre 39 et 45)
Base 100 en 1939, on passe en 45 à :
3000 pour le commerce extérieur