mondial devrait stagner par rapport à 2012 et s'établir cette année à 3,1%, soit un recul
de 0,2 point par rapport aux projections d'avril. Le rebond en 2014 devrait par ailleurs
s'avérer plus modeste que prévu jusque-là, à 3,8% (-0,2 point). D'après le FMI, ce regain
de pessimisme tient principalement au coup de fatigue des grands pays émergents qui
ont porté à bout de bras la croissance mondiale ces dernières années, se substituant aux
Etats les plus industrialisés frappés par la crise financière (Etats-Unis) et l'endettement
massif (zone euro).
Théâtre d'une mobilisation sans précédent contre les inégalités sociales, le Brésil voit
ainsi ses perspectives économiques amputées par le FMI: la croissance de la première
économie d'Amérique du Sud ne devrait plus atteindre que 2,5% cette année et 3,2%, en
2014, soit un recul de respectivement -0,5 et -0,8 point par rapport aux prévisions d'avril.
Pour cette année, le FMI revoit aussi nettement à la baisse la croissance en Russie
(-0,9 point à 2,5%), en Afrique du Sud (-0,8 point à 2,0%) et dans une moindre mesure
en Chine (-0,3 point à 7,8%), deuxième économie mondiale et chef de file informel des
grands pays émergents.
«Les marchés émergents durement touchés»
Globalement, l'institution de Washington relève une «activité économique plus faible»
dans ces pays, une «saturation» de leurs infrastructures et l'impact de la baisse des prix
des matières premières sur leurs exportations. Les flux de capitaux qui ont irrigué
certains de ces marchés pourraient par ailleurs se tarir avec la fin annoncée du plan
anti-crise de la Banque centrale américaine (Fed) et la remontée prochaine des taux
d'intérêts dans les pays riches, prévient le FMI. «Les marchés émergents ont été,
globalement, les plus durement touchés» par ces mouvements, résume le FMI.
Selon le Fonds, la plupart des pays industrialisés ne sont toutefois pas en mesure de
prendre le relais. Epicentre de la crise de la dette, la zone euro s'enfonce depuis six
trimestres dans une récession qui devrait s'aggraver cette année davantage que prévu (à
-0,6%, en recul de 0,2 point), en raison notamment des «retards à prévoir dans la mise
en œuvre» des réformes, selon le Fonds.
Les prévisions de croissance pour la France ne sont que légèrement assombries
(-0,2%, en retrait de 0,1 point), notamment par rapport à l'Allemagne (-0,3 point, à
0,3%). «La récession dans la zone euro a été plus profonde que prévu. La faible
demande, la confiance en berne et une situation financière fragile se sont conjuguées et
ont exacerbé l'impact sur la croissance», souligne le Fonds.
Première puissance économique mondiale, les Etats-Unis se portent bien mieux mais
restent entravés par la cure d'austérité automatique (coupes budgétaires, hausses
d'impôts) qui «ralentit» la croissance, selon le Fonds qui abaisse de 0,2 point sa prévision
cette année (1,7%). Le Japon est un des seuls pays industrialisés à voir ses prévisions
de croissance relevées par l'institution. Portée par une politique d'assouplissement
monétaire radicale baptisée «Abenomics», du nom du Premier ministre Shinzo Abe,
l'économie nippone devrait croître plus que prévu cette année, de 2,0% soit 0,5 point de
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