Microbiologie Antibiorésistance et santé publique page 1/9
Florie & Christie
27 mars 2009
Virginie & Tanguy
Microbiologie
14h00 à 15h00
Volmer
ANTIBIORESISTANCE ET SANTE PUBLIQUE
Le problème majeur de l’utilisation des antibiotiques en santé humaine et animale est qu’elle
s’accompagne de l’apparition de résistances. Le vétérinaire a, de ce fait, un rôle prépondérant dans
le contrôle des antibiorésistances en santé public.
Rappel historique : les antibiotiques ont été découverts pendant la seconde guerre mondiale
et des résistances ont été mises en évidence très précocement, pour certains d’entre eux avant même
leur utilisation clinique. Ces résistances apparaissent rapidement et enlèvent tout bénéfice à
l’utilisation des antibiotiques. Fleming avait anticipé l’apparition des résistances lorsqu’il a
découvert les propriétés des antibiotiques et avait conseillé d’en faire un usage prudent et raisonné.
Malgré cela on note une augmentation de la fréquence des bactéries antibiorésistantes au cours du
temps. En parallèle il est de plus en plus difficile de trouver de nouveaux antibiotiques car tous les
mécanismes permettant la découverte de nouvelles molécules sont épuisés.
Les antibiorésistances doivent être prises en compte à 2 niveaux :
à l’échelle de l’individu où elles conduisent à des échecs thérapeutiques
à l’échelle de la population avec des diffusions des antibiorésistances dans les populations
animales mais aussi d’espèce à espèce soit de manière directe soit par l’environnement. La
transmission de bactéries résistantes la plus étudiée, est la transmission de l’animal à
l’homme. C’est un problème majeur car les vétérinaires et l’élevage en général sont accusés
de favoriser l’apparition de bactéries antibiorésistantes qui peuvent passer à l’homme.
Questions : Peut-il y avoir transmission de bactéries antibiorésistantes de l’animal à l’homme et
quelles en sont les modalités?
Quel est l’impact de l’utilisation des antibiotiques en médecine vétérinaire sur la santé humaine ?
Rappel : un antibiotique est actif s’il pénètre là il doit agir (pharmacocinétique, voir les cours de
Bousquet-Melou pour ceux qui veulent plus de détails) et ne doit être ni modifié, ni détruit et doit
pouvoir se fixer sur la cible. Les antibiotiques ont un effet dose ou temps-dépendant.
1) Mécanisme et support génétiques de la résistance aux Antibiotiques
Différents types de résistances :
Les résistances naturelles : elles sont constantes au sein d’une population et l’antibiotique
n’a jamais eu d’effet sur les bactéries appartenant à ce taxon. Par exemple la résistance des
bactéries anaérobies aux aminosides (qui ne peuvent pas pénétrer dans cette bactérie car
utilisent un transporteur O2-dépendant), de même que la sistance des Gram -, des
entérobactéries par exemple, aux aminosides à cause d’un LPS assez étanche.
Les résistances acquises : elles apparaissent consécutivement à l’utilisation d’antibiotique.
Elles ne sont pas liées au taxon des bactéries.
Lorsqu’on connaît les résistances naturelles et acquises on connaît le spectre de l’antibiotique.
On parle de bactérie « habituellement » résistante ou sensible selon la fréquence de bactéries
résistantes observée lors de l’utilisation clinique d’un antibiotique donné. Un tableau donnant les
spectres des antibiotiques est présent sur le site de Bayer (valable pour les chiens et les chats), il
permet la mise en place d’un traitement : en rouge ce qui marche très bien, en blanc ce qui ne
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marche pas du tout. On observe ainsi beaucoup de blanc dans la colonne des entérocoques,
naturellement résistants à un grand nombre d’antibiotiques.
Les mécanismes de résistances sont au nombre de 3 :
Imperméabilité aux antibiotiques
Inactivation enzymatique de l’antibiotique
Modification de la cible au niveau de la cellule
A) L’imperméabilité aux antibiotiques
Pour être efficace, les antibiotiques doivent pénétrer dans la bactérie, pour cela ils utilisent
les porines normalement présentes pour le passage des nutriments. Les bactéries, en modifiant la
perméabilité des porines acquièrent une résistance aux antibiotiques. Cette perméabilité peut être
modifiée par une mutation qui va entrainer une diminution du diamètre de la porine empêchant ainsi
le passage de l’antibiotique au travers de la membrane. Ce type de résistance est très courant chez
les Gram -.
Les bactéries ont aussi la possibilité de faire ressortir l’antibiotique vers le milieu extérieur grâce à
des pompes à efflux, par exemple les pompes à tétracycline. Ce type de résistance entraine une
concentration dans la bactérie trop faible pour être efficace.
B) Inactivation enzymatique de l’antibiotique
La modification enzymatique de l’antibiotique fait qu’il n’a plus d’activité biologique.
Par exemple la résistance aux pénicillines grâce aux β-lactamases qui ouvrent les cycles des
pénicillines et les rendent inactives. La résistance aux aminosides se fait par rajout d’un
groupement qui rend leur action impossible sur les bactéries.
C) Modification de la cible de l’antibiotique
Dans les conditions normales, l’antibiotique se fixe sur une cible. Dans le cas de la
pénicilline par exemple, la molécule se fixe sur le site actif de la transpeptidase, l’empêchant alors
de lier les acides N-acétylmuramiques, qui forment normalement un réseau solide au sein de la
paroi. Lors de résistance à la pénicilline, la transpeptidase est modifiée et ne fixe plus la pénicilline,
elle peut donc jouer son rôle normal dans la synthèse de la paroi. Une telle résistance est valable
pour toutes les pénicillines.
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La vancomycine inhibe normalement l’association NAM et NAG en se fixant sur deux
résidus Alanine ce qui génère un encombrement stérique et fragilise la paroi. Dans le cas d’une
résistance, la molécule ne se fixe pas car un résidu Alanine a été remplacé par un résidu Lactate.
Origine des résistances :
Mutation de la bactérie : mutation de gènes endogènes, lors d’erreur de réplication qui
est très souvent un handicap pour la bactérie mais parfois, la mutation touche un gène
codant pour une cible d’un antibiotique, la bactérie obtient un gène de résistance. Après
plusieurs mutations, l’antibiotique agit de moins en moins c’est le mécanisme de
résistance aux fluoroquinolones oui de telles résistances existent répond le prof
devant l’air ébailli de Mlle Adam »). Dans ce cas, l’enzyme gyrase cible de
l’antibiotique qui participe à la synthèse de l’ADN bactérien accumule des mutations et
l’antibiotique agit de moins en moins parce que la reconnaissance et la fixation se fait de
moins en moins bien.
Ce qu’il faut savoir, c’est que ces mécanismes de mutation se font de manière
permanente et aléatoire, ainsi les mutations peuvent tout aussi bien apparaître chez un
individu malade que chez un individu sain. Ce qui fait l’évolution (et ici en l’occurrence
l’apparition de bactéries résistantes) c’est la pression de sélection. Comme le dirait
Darwin (c’est son année sachez-le), seul l’individu (la bactérie…) le plus apte survit. En
ce qui concerne les bactéries la pression de sélection provient de l’utilisation des
antibiotiques.
Ce mécanisme de mutation reste cependant assez rare.
Acquisition de nouveaux gènes (exogènes) de résistance : Il s’agit du mécanisme
principal d’acquisition de résistances. Il existe par exemple un plasmide possédant un
gène de résistance à l’ampicilline. Les échanges de plasmides entre bactéries se font par
conjugaison grâce à des pilis sexuels, mais il peut également y avoir intervention de
phages, de la transformation, le gène de résistance peut aussi être intégré dans un
chromosome bactérien et va donc rester.
Ces échanges peuvent s’effectuer même entre bactéries de genres différents, de taxons
différents, d’espèces différentes il n’y a pas de spécificité. Ils sont favorisés par le
contact entre bactéries donc le tube digestif est un lieu d’échange important de par la
forte densité en bactéries.
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Résistances croisées-Polyrésistances :
La bactérie peut devenir résistante à toute une famille d’antibiotiques. On parle de résistance
croisée pour les bactéries qui résistent à toutes les pénicillines grâce à leurs transpeptidases
modifiées. La polyrésistance est l’acquisition simultanée de résistances à plusieurs antibiotiques de
familles différentes, notamment par l’acquisition de plasmides contenant plusieurs gènes de
résistance.
Sélection de bactéries résistantes :
Toutes les bactéries en contact avec un antibiotique subissent une pression de sélection,
même les bactéries non directement visées par l’antibiotique : les bactéries pathogènes ET les
bactéries commensales ou pathogènes opportunistes (ces dernières sont présentes en permanence
dans l’organisme, à chaque traitement, les bactéries sont soumises à la pression de sélection et sont
capables d’échanger des gènes de résistances avec les bactéries pathogènes). Ainsi pour exemple,
des bactéries commensales de l’intestin à l’origine non pathogènes mais en contact avec des
bactéries pathogènes sélectionnées au fil des traitements antibiotiques peuvent devenir pathogènes à
la faveur d’un fort affaiblissement ou d’un stress. Le grand problème après, est la transmission de
ces bactéries antibiorésistantes à d’autres individus.
Antibiorésistances chez l’animal :
Très bien connues chez l’homme, les antibiorésistances le sont beaucoup moins dans le
milieu vétérinaire, c’est surtout chez les animaux de compagnie qu’on les connaît car elles sont à
l’origine d’échecs thérapeutiques.
Chez les animaux de production, il y a une surveillance car l’homme consomme des produits
animaux.
Resapath est par exemple un système de surveillance piloté par l’AFSSA, il permet une
centralisation et une standardisation des tests d’antibiorésistances. La standardisation des tests est
importante car les résultats des antibiogrammes par exemple peuvent varier selon les méthodes
utilisées. Les études sont surtout développées en filière bovine l’on cherche les résistances des
salmonelles et en filière porcine et volaille ce sont les salmonelles, Campylobactertoutes les
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bactéries zoonotiques. Cependant ces systèmes sont moins développés qu’en médecine humaine. A
ce jour on ne dispose que de peu d’informations, qui ne sont donc pas forcément très
représentatives
Je vends l’hypodocteur Julien qui pendant tout le 4L trophy a caressé le levier de vitesse de sa 4L
(ça lui faisait penser à quoi le levier de vitesse de la 4L au fait ?)
Je vends l’hypodocteur Julien qui, toujours pendant le 4L trophy a cherché la 5ème vitesse sur une
voiture qui n’en a que 4.
Je vends une étudiante de l’école vétérinaire dont je ne dirais pas le nom qui a commencé à
distribuer ses culottes aux pompistes marocains.
Je vends le passage de l’oued de l’hypodocteur Wenisch, encore pendant le 4L trophy, dont la
voiture a fait un léger vol plaavant de s’écraser sur le pare-choc, la voiture n’a rien même si
après ça la roue avant gauche frottaient légèrement contre le pare-choc. Si vous voulez voir la
vidéo adressez vous à l’hypodocteur Gaillac.
Bralais et Lairmusot
27/03/09
Virginie et Tanguy
BACTERIOLOGIE
15h-16h
Romain Volmer
ANTIBIORESISTANCE ET SANTE
PUBLIQUE (SUITE)
2) Transmission d’antibiorésistance de l’animal à l’homme
Il existe différentes voies de transmissions potentielles de bactéries antibiorésistantes et pathogène à
l’homme :
- Contact direct avec des animaux de compagnie
- Contact direct avec des animaux de rente
- Voie alimentaire (viande, œufs, lait)
Il faut savoir que les antibiorésistances concernent à la fois les bactéries pathogènes responsables
d’infection alimentaire et les bactéries commensales. Les résidus antibiotiques présents dans les
aliments d’origine animale ou dans l’environnement peuvent également exercer une pression de
sélection sur la flore intestinale humaine, d’où l’importance du respect des temps d’attente après un
traitement antibiotique.
Etude d’exemples :
A) Salmonella typhimurium DT104 multirésistante
La salmonellose est une zoonose très fréquente et potentiellement grave, puisqu’elle touche
actuellement 6000 personnes par an en France. Elle est provoquée par l’ingestion d’aliments
d’origine animale contaminés par Salmonella. Les symptômes classiques sont digestifs
(vomissements et diarrhées), mais il existe des formes graves qui entraînent des symptômes extra-
intestinaux quand la bactérie passe dans le sang tels que fièvre et septicémie.
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