
I. Présentation de la situation socio- politique du Mali
Le Mali est un pays continental de 1.241.238 Km² avec une
population de près de 13 716 829 d’habitants soit 9,4 habitants / Km² avec un
taux d’accroissement de 2,63% cf. recensement de 2005). Situé en Afrique
occidentale au cœur de la zone sahélo- sahélienne, le pays est arrosé par deux
grands fleuves que sont le Niger et le Sénégal. Ancienne colonie française, le
Mali est indépendant depuis le 22 septembre 1960.
1) Tendances et contexte politiques :
La vie politique du Mali a été marquée au cours des premières
années de l’indépendance par un régime socialiste, sous la direction de
l’Union Soudanaise - RDA de 1960 à 1968, suivie d’une période d’exception
de 1968 à 1974 avec un régime militaire sous la direction du Comité
Militaire de Libération Nationale (CMLN).
Le pays a retrouvé une vie constitutionnelle normale de 1974 à 1991
sous un régime libéral avec un parti unique l’Union Démocratique du Peuple
Malien (UDPM).
Un mouvement populaire a mis fin au régime de l’UDPM le 26 mars
1991 et le pays a dès lors connu une période de transition de cette date au 8 juin
1992. Cette transition a été dirigée par un Comité de Transition pour le Salut du
Peuple (CTSP). À ce jour, c’est le multipartisme intégral qui est en vigueur au
Mali et une trentaine de partis politiques animent principalement la vie politique
au Mali. Malgré cette floraison de partis politiques, le chef d’état actuel qui est à
son deuxième et dernier mandat constitutionnel n’appartient à aucune formation
politique. Ce dernier a initié le consensus politique comme mode de gestion.
Ainsi, les plus grandes formations politiques et les regroupements politiques
importants participent à la gestion politique du pays sous la direction d’un
premier ministre également sans appartenance à un parti politique. Cette
situation inédite est une entorse à la gestion démocratique effective avec
l’absence d’opposition au plan politique.
Tous les partis politiques même celui qui a perdu le pouvoir,
l’ADEMA sont devenus des sortes de formations satellites du pouvoir d’un
indépendant. Cet état de fait qui se caractérise par l’inexistence d’une opposition
forte, organisée, d’analyse et critique constructive de la gestion des affaires de la
nation, a il n’y a nul doute un impact négatif sur le facteur de la bonne
gouvernance et l’effectivité d’un État de Droit.