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e.1 Travail (1SMP uniquement) :
Trouver les dimensions de [r] = ………….., [t] = ………….., [E] = ………………... et [
] = …………………
Trouver les dimensions de [E] / [
] et de [r]5 /[t]2 et en déduire l’expression E = k’*
*r5 / t2 (2) où k’ est une
constante sans dimension (voisine de l’unité). Cette expression n’est qu’une reformulation de l’expression (1).
En déduire un ordre de grandeur de l’énergie dégagée dans une bombe nucléaire sachant que
air = 1,3 kg/m3.
Explosion d’une bombe nucléaire américaine en 1953. Le temps indiqué correspond à l’intervalle écoulé depuis l’explosion.
L’échelle spatiale est la même pour toutes les photographies (4 km
2,5 km).
f. Pythagore et la chute des chats…
L’analyse dimensionnelle a également permis de comprendre
les résultats d’une enquête très sérieuse aux USA sur les « chances
de survie des chats qui tombent des balcons d’un immeuble en
fonction du nombre d’étages ». Les résultats statistiques
présentent globalement l’allure suivante (figure à droite : en
ordonnée figure le pourcentage de décès).
L’énigme consiste à interpréter la « redescente » de la courbe au
delà de 7 étages car le bon sens nous dit que « plus c’est haut, plus
c’est dangereux ! ».
En fait, un chat tombant d’un immeuble n’est pas un bon sujet d’étude de la véritable chute libre à
cause de la force de frottement exercée par l’air lors de la chute et qui s’opposent au poids (le chat
n’est donc pas soumis qu’à son poids comme l'exige la véritable chute libre).
Les vitesses de chute pouvant être importantes, une loi phénoménologique montre que la force de
frottement (F) est proportionnelle au carré de la vitesse (soit v2) ainsi qu’à la surface S de « prise
au vent » que le corps « offre » au cours de sa chute. Dès que la hauteur de chute dépasse une
vingtaine de mètres (pour un chat), cette force de frottement peut compenser exactement le poids
du chat si bien que celui-ci se retrouve pseudo-isolé (somme des forces vectorielles nulle) et sa
vitesse reste constante (d’après le principe d’inertie) ; on parle de vitesse limite atteinte vlim.
- La première partie (a) de la courbe s’interprète assez bien en assimilant la chute des chats, en dessous de 6 étages à une chute
libre (faible vitesse de chute donc faible force de frottement). Les lois de la chute libre nous apprennent que v2 = 2g*h, c’est-à-
dire que la vitesse d’arrivée au sol (en grande partie responsable des dégâts occasionnés chez nos matous) est proportionnelle à
la racine carrée de la hauteur de chute. Ainsi le pourcentage de décès augmente logiquement avec le nombre d’étages.
- Le palier (b) s’interprète en mettant le problème en équation : la compensation du poids P par la force de frottement F s’écrit
dimensionnellement: P = F soit m*g = k*S*v2 (avec k une constante dépendant des propriétés de l’air et de la « géométrie » du
chat). De cette expression on peut tirer v =
( m*g / k*S ) = constante = vlim pour une masse donnée et pour une position du chat
donnée (c’est-à-dire une surface de prise au vent S fixée). Ainsi, à partir d’une certaine hauteur correspondant à 7 étages environ,
la vitesse d’arrivée au sol (donc indirectement le pourcentage de décès) est constante et ne dépend plus de la hauteur de chute, ce
qui explique le palier.
- Que se passe-t-il au delà de 9 étages ? De fait, la formule précédente est toujours valable mais, par rapport au cas précédent,
c’est l’attitude du chat qui change. Pour des hauteurs inférieures à huit étages, la durée de la chute n’excède pas 4 secondes et le
chat, pendant qu’il tombe et par réflexe (il se sent en danger), se met « en boule » en se hérissant (comme lorsqu’il est attaqué).
Cette attitude de défense minimise la valeur de S et maximise alors la valeur de vlim (voir formule). Au bout de 8 étages de chute,
le chat commence à réaliser que son seul agresseur est la force de pesanteur; en clair qu’il tombe. Il adopte alors une attitude
instinctive tout autre: il tend les pattes avant et arrières en les écartant (il paraît même que la queue fait « pâles d’hélicoptère » !)
pour offrir le maximum de surface de prise (augmentant par-là S) et minimiser ainsi sa vitesse d’arrivée au sol. Le rapport des
surfaces (S < 8 étages / S > 8 étages pouvant dépasser 2, la vitesse limite de contact peut diminuer d’un facteur 1,5 ce qui augmente les
chances de survie de l’animal et donc fait « redescendre » le pourcentage de décès).