situation économique s’est améliorée : croissance économique forte, gains de productivité, baisse du chômage.
Mais on mesure aussi le chemin qu’il reste à parcourir pour combler les différences de développement avec les
anciens membres de l’Union européenne. En effet, sur les 10 nouveaux entrants de 2004, 5 présentent un PIB par
tête en 2003 atteignant moins de la moitié du PIB par tête moyen de l’Union économique et monétaire. Exception
parmi les 10 : Chypre, avec un PIB par tête équivalent à 91 % du PIB par tête moyen de l’UEM.
Question 4, p. 322
L’intégration a-t-elle atteint ses limites ?
L’intégration n’a pas atteint ses limites à maints égards. D’une part, d’autres pays sont actuellement candidats à
l’intégration (Turquie, etc.).
D’autre part, des pays actuellement membres de l’UE sont aussi candidats à l’intégration monétaire. Mais celle-ci
est conditionnelle ; elle dépend de leur capacité à générer une croissance suffisante et durable qui permette de
réduire l’écart de développement avec les anciennes nations de l’Union européenne. Plus encore, l’adhésion à la
monnaie unique passe par le respect des contraintes financières imposées par le traité de Maastricht, ce qui n’est
pas sans poser des problèmes (voir la suite de la réponse à la question 11 p. 298).
On peut considérer enfin que l’intégration économique et politique peut être approfondie dans les domaines
fiscaux et budgétaires notamment, mais cela suppose d’importantes négociations et évolutions institutionnelles.
II. Des politiques économiques autonomes ?
Question 5, p. 322
Comment s’effectue le partage des compétences entre l’UE et les États membres en matière de politique
économique ?
Du point de vue des instruments de politique conjoncturelle, l’instrument monétaire est contrôlé par la Banque
centrale européenne elle-même indépendante des gouvernements, et l’instrument budgétaire est du ressort des
États. Mais ceux-ci doivent respecter les critères du pacte de stabilité et de croissance (voir ci-dessous). Le budget
européen est par ailleurs d’un niveau très faible.
L’instrument budgétaire doit pouvoir être mobilisé en cas de choc économique asymétrique, tandis que
l’instrument monétaire doit permettre de répondre aux chocs symétriques touchant tous les pays de la zone.
L’intervention sur les structures économiques est soumise aux exigences de la libre concurrence : les aides d’États
ne peuvent ainsi plus être accordées à des entreprises sans l’aval de la Commission et les marchés publics sont
eux aussi soumis aux règles européennes.
D’une manière générale, la politique de la concurrence est du ressort de la Commission et de la Cour de justice
européenne dès lors que les processus de concentration nationaux sont susceptibles d’affecter les conditions de la
concurrence dans un autre pays de l’Union.
Question 6, p. 322
Montrez en quoi les marges d’autonomie dont disposent les États membres en matière de politique économique
sont très réduites.
Les pays membres de la zone euro n’ont plus la maîtrise de la politique monétaire et de la politique de change.
Du côté du budget, ils sont contraints par le pacte de stabilité et de croissance : le déficit et la dette publics ne
doivent pas excéder respectivement 3 et 60 % du PIB. Pour y parvenir, les gouvernements doivent rechercher
l’équilibre ou l’excédent budgétaire en période d’expansion, sans quoi ils se retrouvent acculés aux restrictions
budgétaires en période de récession ce qui peut accentuer la récession (effet procyclique du pacte).
L’autonomie de la politique budgétaire est en outre soumise aux réactions de la BCE. Celle-ci peut être tentée
d’augmenter les taux d’intérêt lorsque les déficits publics se multiplient car ceux-ci sont supposés inflationnistes.
Une telle situation serait économiquement contre productive, la hausse des taux annulerait l’effet expansionniste
des déficits et alourdirait la charge de la dette publique.
A ces contraintes institutionnalisées s’ajoute une contrainte implicite découlant de la concurrence fiscale : les
budgets doivent non seulement être les moins déficitaires possibles, ils doivent aussi être les moins élevés
possible pour permettre une baisse des prélèvements, notamment ceux qui pèsent sur les assiettes fiscales les plus
mobiles (revenus des salariés les plus qualifiés, revenus du capital, héritage d’entreprises).
Du point de vue structurel, les aides de l’État aux secteurs industriels sont contrôlés par la Commission
européenne qui est chargée de veiller au bon fonctionnement des règles de la concurrence.
Question 7, p. 322
Montrez que les politiques économiques européennes n’ont pas été favorables à la croissance depuis le début
des années 1990.