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Aperçu Historique
sur la Ville et République de Berne
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par
Patrick de Bondeli
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Aperçu Historique
sur la Ville et République de Berne
par
Patrick de Bondeli
1. Introduction
La ville de Berne fut fondée en 1191. Elle acquit très t d’importantes franchises et
elle devint un véritable état indépendant de fait vers 1320. Cet état est lié à la
Confédération Helvètique de manière permanente depuis 1353. Cet état a porté le
nom de « Ville et République de Berne » pendant la plus grande partie de son
histoire (jusqu’en 1798 et de 1815 à 1831). Il porta le nom de « République de
Berne » de 1831 à 1846 et il porte le nom de « Canton de Berne » depuis lors.
Notre motivation essentielle en présentant cet aperçu historique est qu’il n’existe pas,
à notre connaissance, d’ouvrage couvrant même succinctement l’histoire de Berne
depuis sa fondation en langue Française. Nous espérons donc combler, quoique très
partiellement et imparfaitement, cette lacune.
2. Fondation de la Ville de Berne
Depuis 1127, le Duc de Zähringen, qui régnait sur la Bourgogne « cisjurane » (à l’Est
du Jura), y était, avec son titre de « recteur », le seul vassal immédiat de l’Empereur.
En 1191, le Duc Berthold V, après avoir bien assis sa domination sur les nobles de
Suisse romande et de l’Oberland, fonda la ville de Berne sur terre d’Empire. Il donna
à la ville le nom de « Berne » en souvenir d’un héros légendaire du même nom.
L’ours apparaît très tôt après cela dans les sceaux et armoiries de la ville (armes
« parlantes », Bern <-> Bären). Berthold V fit de la ville une place d’armes et un
marché. Il la dota de forêts et de pâturages. Le Duc confia la protection de la ville à la
noblesse des environs, qu’il lia à la ville par des fiefs. Ce fait décida de l’avenir
aristocratique de la cité.
3. Berne, Ville d’Empire
Berthold V mourût en 1218. Avec sa mort s’éteignit la dynastie des hringen et le
Rectorat. Les alleux des Zähringen dans la région de l’Aar passèrent aux Kibourg.
Un Bailli impérial administrât dès lors les affaires de l’Empire en Bourgogne
cisjurane.
Berne acquit très vite l’immédiateté impériale (on est sûr qu’elle l’avait en 1223).
Le premier magistrat, l’Avoyer, était nommé par l’Empereur. On n’a pas beaucoup de
précisions sur les premières institutions politiques de la ville, mais il est sûr que la
bourgeoisie collabora très vite aux affaires importantes. Très tôt la ville mena une
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politique extérieure active : Elle reçut de l’Empereur la protection des couvents
d’Interlaken (1224) et de Rueggisberg (1244). A partir de 1243 (avec Fribourg) Berne
conclût des alliances défensives avec d’autres cités (Morat, Zurich,
Soleure,…),dirigées d’abord contre les Kibourg qui cherchaient à reconstituer le
domaine et la zone d’influence des Zähringen.
Dans la querelle des investitures, Berne prit parti pour l’Empereur Frédéric II de
Hohenstaufen, et les Kibourg celui du Pape. La chute des Hohenstaufen donna la
prépondérance dans la région à Hartmann de Kibourg et Berne, avec d’autres cités
et communautés paysannes, dût alors, avec l’assentiment du Bailli impérial se mettre
sous la protection de Pierre de Savoie, qui battit Hartmann de Kibourg en 1256.
Pierre séjourna quelques temps à Berne et favorisa le développement de la ville avec
la construction notable du pont de Nydeck.
En 1264, l’extinction de la branche mâle des Kibourg marqua le début de l’autonomie
pour Berne. Pierre de Savoie et Rodolphe de Habsbourg se disputèrent l’héritage
Kibourg Berne soutint Pierre de Savoie qui, en retour, libéra Berne de son
protectorat ; à sa mort en 1268, la ville conclut avec son frère et successeur Philippe
une alliance défensive. Rodolphe de Habsbourg demeura un voisin dangereux pour
Berne jusqu’à son élection au trône impérial en 1273 qui l’amena à modifier son point
de vue et à confirmer les franchises impériales de Berne en 1274.
A partir de 1285, la politique de l’Empereur Rodolphe (augmentation de la pression
fiscale notamment) raviva l’ardeur guerrière dans la région. Berne connut alors des
fortunes diverses et fût durement éprouvée économiquement. L’Empereur Rodolphe
mourut le 15 Juillet 1291 ; cet événement a favorisé la constitution du premier pacte
fédéral entre Uri, Schwyz et Unterwald et l’accession de Berne à l’indépendance.
4. Accession à l’Indépendance
En 1293, le nouvel Empereur Adolphe, à l’occasion de son couronnement, autorise
Berne à élire son avoyer. La crise économique provoqua des troubles dans la ville et
les artisans réclamèrent des corporations avec droits politiques et la participation au
gouvernement. Le conflit prit fin sur un compromis qui resta favorable à la noblesse
et qui eût pour conséquence l’émergence d’institutions marquant l’accession de la
ville à l’indépendance qui fût acquise au début du XIVème siècle. Les principaux
résultats du compromis de 1294 furent la création d’un Conseil des Deux-Cents
investi du pouvoir législatif et représentant la bourgeoisie quoiqu’il fût élu sur une
base aristocratique et la création de corporations sans pouvoir politique mais avec un
rôle professionnel et social important (ces corporations continuent d’exister
aujourd’hui, et chaque bourgeois de la ville de Berne appartient à l’une d’entre elles).
Vers 1320, le Conseil des Deux Cents enlève à l’Empereur le droit d’élire l’avoyer
ainsi qu’un « Petit Conseil » (doté du pouvoir exécutif) ; ceci marque l’accession de
Berne à l’indépendance.
Une victoire Bernoise le 2 Mars 1298 amène une première extension de Berne vers
la campagne (les place fortes de Bremgarten et Belp et quelques paroisses).
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5. L’Entrée dans la Confédération et la Période d’Extension de la
République de Berne
5.1. L’Entrée de Berne dans la Confédération
Le XIVème siècle est une période de développement pour la ville de Berne et son
territoire. Ce développement est favorisé par la stabilité institutionnelle, l’audace de la
noblesse Bernoise et le fait que chacun de ses deux puissants voisins (Habsbourg et
Savoie) souhaitait que l’autre ne s’en empara pas. Un premier moyen d’extension
territorial était de chercher à absorber les seigneuries des environs en accordant sa
protection aux seigneurs et en les recevant comme bourgeois de Berne.
Berne conclut une première alliance de 5 ans avec les Suisses à l’été 1333 pour
avoir la liberté d’étendre son influence dans l’Oberland.
Les années qui suivirent virent Berne engagée dans de nombreuse opérations
militaires, et elle fût un moment fortement menacée par une double coalition hostile
réunissant des seigneurs Autrichiens poussés par le roi Louis de Habsbourg, des
seigneurs Suisses, les évêques de Bâle et Lausanne et Fribourg. Berne eût pour
alliés les Waldstätten, Soleure et Morat. Il en résultat la grande bataille de Laupen
(1339) remportée par Berne et ses alliés. Mais une situation plus stable revint
progressivement, marquée par une paix et une alliance de 10 ans avec l’Autriche en
1342, et, en 1350, une paix durable entre Berne, Fribourg et la Savoie.
En Mars 1353, Berne conclut une alliance perpétuelle avec les Suisses, étant alors la
première cité de Bourgogne à entrer dans la Confédération.
La guerre de Sempach, déclenchée par les Confédérés contre Fribourg et l’Autriche,
fût l’occasion d’obtenir , par une paix de 1389, une exclusion totale de l’Autriche des
territoires Bourguignons au profit essentiellement de Berne qui gagnait Mannenberg,
Laubegg, Unterseen, Oberhofen, Balm, Unspunnen, Nidau, Douanne et le
protectorat sur l’île Saint-Pierre, Büren.
5.2. L’Extension du Territoire au XVème Siècle Premiers Traités avec la
France
Au XVème siécle, Berne poursuit l’extension de son territoire et cherche à faire entrer
ses alliés en Bourgogne dans la Confédération. Dans les premières années du
siècle, Berne crée des liens forts avec les comtés de Neuchâtel et de Gruyère en
admettant comme « bourgeois externes » le comte de Neuchâtel, la ville et le
chapître de Neuchâtel, Saanen et Château d’Oex.
En 1405, la ville de Berne est ravagée par un grand incendie, ce qui donne
l’occasion de la reconstruire plus belle (la construction de la collégiale est marrée
en 1420).
En 1415, Berne réalise la conquête de l’Argovie et sort ainsi, pour la première fois,
de Bourgogne.
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Des guerres eurent lieu avec le Valais (1417 - 1420), Zürich (1440 1445), Fribourg
(1447 1448), dans lesquelles Berne était allié à certains confédérés et/ou au comte
de Savoie.
Notons aussi les 21 Octobre 1444 et 8 Novembre 1452, les premiers traités avec le
roi de France (Louis, Dauphin en 1444, et Roi Louis XI en 1452), sigpar Berne au
nom des confédérés, qui ouvrait une ère de relations amicales entre la Suisse et la
France appelée à se perpétuer à de rares occasions contraires près.
Berne fût à cette période sous le coup d’une double menace :
. L’Autriche, dont le souverain était parvenu à s’assurer définitivement le trône
impérial, cherchait toujours à reprendre l’Argovie et elle marqua violemment son
hostilité à l’alliance conclue en 1467 par Berne et Soleure avec Mulhouse.
. Le Duché de Bourgogne s’était grandement développé au cours de la période
précédente et la politique ambitieuse menée par le Duc Charles devenait une
menace pour les Suisses et la France.
Une alliance défensive fut conclue entre les Confédérés et Louis XI en 1470.
5.3. La Guerre de Bourgogne
L’Avoyer Nicolas de Diesbach exerça alors une influence prépondérante sur la
politique extérieure de Berne et des confédérés. Il était un partisan résolu de
l’alliance avec Louis XI et de la nécessité d’entrer en campagne contre le Duc
Charles. Il réussit à obtenir de Louis XI de convaincre l’Empereur Sigismond de
renoncer définitivement à l’Argovie en 1474. La menace Autrichienne étant ainsi
écartée, il manœuvra, avec l’appui de Louis XI et nonobstant l’opposition de l’Avoyer
Adrien de Bubenberg, pour obtenir l’entrée en guerre contre le Duc Charles. L’appui
des Confédérés ayant été obtenu le 21 Octobre 1474, Berne déclara la guerre au
Duc Charles le 25 Octobre 1474.
Le déroulement de cette guerre de Bourgogne fut assez complexe :
Le Duc Charles obtint le soutien passif de la Savoie et il chercha, sans succès, à
rétablir la paix. Berne avec le soutien actif de Fribourg, du Comte de Gruyère, de
Soleure et de Lucerne, lança en 1475 des opérations en Franche-Comet dans le
pays de Vaud. Les principaux résultats en furent les suivants : Adrien de Bubenberg,
adversaire de la guerre, fût exclu du conseil le 10 Juillet. Nicolas de Diesbach, qui
dirigeait l’armée bernoise, fut victime de la peste quelques jours après au siège de
Blamont, mais cela n’entama pas le crédit des partisans de la guerre au Petit Conseil
malgré l’absence de soutien effectif de Louis XI. Le 16 Août, un contingent du
Saanenland, pays sujet du Comte de Gruyère mais jouissant d’une large autonomie
depuis 1448, s’empara d’Aigle pour le compte de Berne. Grandson et Yverdon furent
occupées par des garnisons de Berne et Fribourg. Au début de Février 1476, le Duc
Charles occupa avec son armée une grande partie du pays de Vaud. L’ensemble
des Confédérés levèrent alors des troupes pour soutenir Berne et l’armée Suisse qui
en résultat livra bataille aux Bourguignons devant Grandson le 2 Mars 1476 ; elle
obtint la victoire au prix de lourdes pertes. Les confédérés se retirèrent pour un
temps, laissant l’armée Bernoise, commandée par Adrien de Bubenberg rentré en
grâce, opérer seule. Le Duc Charles relança une offensive sérieuse contre elle le 27
Mai et envahit le territoire Bernois au début de Juin, ce qui obligea les Confédérés à
renvoyer des contingents en renfort de l’armée bernoise. Une bataille décisive entre
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