Farge 2010-2011
Damien Mardi 3 Janvier
LMPHI182, T. Hoquet Philosophie des sciences du vivant
Darwin: le maleness, et le femaleness. Mécanisme de détermination du sexe : pour les auteurs, c’est la situation
énergétique au moment de la fécondation qui va déterminer si le zygote est mâle ou femelle.
Voir Morgan, en 1913 : il faut invoquer des causes hormonales, excluant ainsi la thèse darwinienne. Geddes et
Thomson restent populaires. On les retrouve chez Alfred Fouillée, surtout avec l’idée que « l’on annule pas par
un acte du gouvernement quelque chose qui a été déterminée il y a des millions d’années par la différence des
sexes. » La société doit comprendre ce qu’il s’est passé dans l’évolution afin de comprendre quelle est la bonne
relation entre les sexes.
Idée de la complémentarité entre les sexes : une division du travail. Les femmes sont le principe conservateur de
la société, notamment parce qu’elles sont plus religieuses, plus attentionnées alors que les hommes constituent
une dimension plus inventive de la société (voir Galton : Hereditary Genius). Les compétences intellectuelles se
transmettent de génération en génération.
Voir Julian Huxley (petit fils de T.H. Huxley ; petit neveu d’Aldous Huxley).
La synthèse moderne en biologie (1942), à savoir l’idée de former un paradigme biologique par la synthèse entre
darwinisme et génétique. Ca explique en gros, que l’évolution se fait par mutation au sein de populations. Pensée
populationnelle (groupe d’individus) vs. Pensée typologique (par essence).
Huxley a publié beaucoup de travaux sur la sélection mutuelle : ça veut dire qu’au lieu qu’il y ait ces deux
processus (mâles qui s’emparent des femelles, par ex), il travaille sur des espèces comme le grèbe huppé (oiseau
aquatique) où l’on voit que la parade nuptiale n’est pas pré-copulatoire, mais post-copulatoire.
Il ne s’agit donc pas d’être choisi ou d’être préféré : c’est juste autre chose. En fonction de l’espèce considérée,
les principes mis en œuvres seront différents. Question donc, des « espèces modèles » qui témoignent d’un
certain type de dimorphisme sexuel, ou d’un type d’organisation sociale. Question de l’idéologie.
Le grand travail qui remet en avant la sélection sexuelle est un article de 1948 de A.J. Bateman dans la revue
Heredity : Intra-sexual Selection in Drosophila. Il utilise des mutants de mouches dotés d’un gène marqueur.
A partir d’une expérience sur les mouches, on montre comment « l’avidité » et le « non discriminant » sont
attribués au mâle, alors que « passivité » et « discriminants » sont attribués aux femelles. Voir aussi en quoi la
polygynie (mâles avec plusieurs femelles) est plus fréquent que la polyandrie (femelle avec plusieurs mâles).
Les comportements typiques des mâles et des femelles ont été le produits de la sélection.
Limite de la thèse de Bateman : problème d’identification des mouches : 25% par exemple ne peuvent être
identifiées. Dans la même idée, il ne parle pas des mutation létales. Il n’a pas observé l’accouplement des
mouches. Ses conclusions portent sur des comportements, comportements qu’il n’a pas observés
1972 : Robert Trivers, avec le « concept d’investissement parental ». Il analyse la différence des sexes et le type
d’organisation sociale comme le type d’investissement parental. Un des deux sexes joue le facteur de ressource
militante : les femelles sont en général la ressource limitante. Il est donc logique que les mâles se battent pour
l’accès aux femelles. Les femelles sont discriminantes à travers un choix, car elles sont le sexe qui investit le
plus. Son système permet de rendre compte, en théorie de tous les cas. Prise en compte des phalaropes, ou
jacanas, avec une inversion des rôles.
Mais pourquoi les femelles sont la ressource limitante ? Argument de l’anisogamie : les femelles produisent des
gamètes couteux alors que les mâles sont peu couteux.
1966 : G.C. Williams. Problème des niveaux de sélection. Il faut savoir à quel niveau la sélection s’opère. Chez
Darwin, elle opère sur l’organisme. Mais il y a le cas « des insectes neutres. » Chez les fourmis, il y a des
individus sexués dont la reine (ou la mère), et les mâles (décrits comme parasites), ajoutons à cela les individus
neutres, comme les ouvrières. Mais elles ne peuvent se reproduire. Darwin s’interroge sur la manière dont ces
castes d’insectes neutres ont pu évoluer. Voir l’accumulation de petites différences au fil des générations.
Donc, à propos de ces insectes neutres, Darwin envisage un avantage qui n’est pas pour l’individu en particulier,
mais qui est pour le groupe : de génération en génération, la reine, la mère qui produisait des œufs dotés de telle
ou telle caractéristique se trouvait avantagée. On a donc un avantage qui n’est pas porté par l’individu lui-même,
mais qui est un avantage pour le groupe. Dans l’ensemble, ce qui est important, c’est le niveau de l’organisme. Y
a-t-il quelque chose qui peut se produire en biologie pour le bien de l’espèce ? Chez l’abeille, le mâle meurt
pendant la reproduction : il se reproduit pour le bien de l’espèce.
Cette question du bien de l’espèce est donc quelque chose d’extrêmement important pour comprendre l’espèce.
Mais Williams veut purger la biologie de cette question du bien de l’espèce, ou la sélection de groupe. Il veut
mener l’individu au niveau supra-individuel.