Farge 2010-2011 Damien Mardi 3 Janvier Philosophie des sciences

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Farge
Damien
2010-2011
Mardi 3 Janvier
Philosophie des sciences du vivant
Partiel le 23 janvier 2012 (un lundi, de 9h à 13h). Ce sera une dissertation.
----Rappel du plan :
I] critique de la bi catégorisation (on est toujours dedans)
II] La maladie, normal et pathologique.
----On était sur Darwin : 1859-1871, avec la question de la sélection sexuelle.
Sél. Naturelle

Lutte pour l'existence
 Mort
Rigoureuse
Sél. Sexuelle.
 Lutte entre les homme pour
la possession des femelles
 Moins de descendance
 Moins rigoureuse
Mâles : vigoureux, armés.
Oiseaux : femelles choisissent le
mâle qui leur convient.
Voir aussi la question des distinctions physiques, ou instinctuel (Rut, Parade etc.).
Antoinette Blackwell. Elle écrit en 1875 Les sexes à travers la nature. Elle remarque que chacune des deux
composantes de l’arbre darwinien (l’armement ou l’ornement) touchent les mâles. Les intra-sexuel suppose une
lutte entre les mâles. Alors que dans l’intersexualité suppose le choix de la femelle. Accès privilégié au
partenaire sexuel.
Il ne s’agit pas d’expliquer l’évolution d’organe sexuel différent. Il ne s’agit pas d’expliquer non plus le fait que
les individus mâles et femelles produisent des gamètes de taille différente.
Voir le Duc D’Argil, Reign of law. Dispositif utilitariste qui ne prend pas en compte la beauté. Problème de la
beauté dans la nature qui ne semble pas faire sens. Dans les récits standards dans la fin du 19e, Darwin explique
l’utilité par la sélection naturelle, et la beauté par la sélection sexuelle. Il y a un affaiblissement de l’idée que tout
dans la nature n’est pas utile (Hartmann).
Sélection naturelle et sélection sexuelle ne vont peut être pas dans le même sens, en fin de compte.
Aujourd’hui, la sélection sexuelle est devenue, pratiquement, le paradigme général à partir duquel la sélection
naturelle est perçue. Ca permet de comprendre ce qu’on nomme la « fitness » de l’individu. Ensuite, le schéma
darwinien en reste là et laisse plein de choses dans une sorte de boite noire.
Volonté d’éclater cette boite noire, avec en 1889, l’ouvrage The Evolution of Sex, de Geddes & Thomson.
Geddes est célébré dans le domaine de l’architecture : il pense le social et le biologique ensemble.
Dans toute la littérature dans la différence des sexes, ce livre est cité comme l’exemple type de l’
« endrocentrisme » : le préjugé mâlocentré.
Le schéma selon lequel les mâles luttent, et les femelles choisissent est contesté par Wallace. La sélection
naturelle suffisait à expliquer un premier point. Le second point mis en avant par Wallace, c’était pour montrer la
vigueur des mâles.
Dans les deux composantes, la dimension intrasexuelle est reconnue par tous, la dimension intersexuelle (la
femelle choisissant son mâle) est contestée.
Il faut remonter en deça : au niveau des gamètes, il y a une différence fondamentale entre les ovules (passifs) et
les spermatozoïdes (actifs). On a d’un côté des processus anaboliques (ovule) et de l’autre des processus
cataboliques (sperm). Il y a des dynamiques naturelles plus fondamentales que celles prises en charge par
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Darwin: le maleness, et le femaleness. Mécanisme de détermination du sexe : pour les auteurs, c’est la situation
énergétique au moment de la fécondation qui va déterminer si le zygote est mâle ou femelle.
Voir Morgan, en 1913 : il faut invoquer des causes hormonales, excluant ainsi la thèse darwinienne. Geddes et
Thomson restent populaires. On les retrouve chez Alfred Fouillée, surtout avec l’idée que « l’on annule pas par
un acte du gouvernement quelque chose qui a été déterminée il y a des millions d’années par la différence des
sexes. » La société doit comprendre ce qu’il s’est passé dans l’évolution afin de comprendre quelle est la bonne
relation entre les sexes.
Idée de la complémentarité entre les sexes : une division du travail. Les femmes sont le principe conservateur de
la société, notamment parce qu’elles sont plus religieuses, plus attentionnées alors que les hommes constituent
une dimension plus inventive de la société (voir Galton : Hereditary Genius). Les compétences intellectuelles se
transmettent de génération en génération.
Voir Julian Huxley (petit fils de T.H. Huxley ; petit neveu d’Aldous Huxley).
La synthèse moderne en biologie (1942), à savoir l’idée de former un paradigme biologique par la synthèse entre
darwinisme et génétique. Ca explique en gros, que l’évolution se fait par mutation au sein de populations. Pensée
populationnelle (groupe d’individus) vs. Pensée typologique (par essence).
Huxley a publié beaucoup de travaux sur la sélection mutuelle : ça veut dire qu’au lieu qu’il y ait ces deux
processus (mâles qui s’emparent des femelles, par ex), il travaille sur des espèces comme le grèbe huppé (oiseau
aquatique) où l’on voit que la parade nuptiale n’est pas pré-copulatoire, mais post-copulatoire.
Il ne s’agit donc pas d’être choisi ou d’être préféré : c’est juste autre chose. En fonction de l’espèce considérée,
les principes mis en œuvres seront différents. Question donc, des « espèces modèles » qui témoignent d’un
certain type de dimorphisme sexuel, ou d’un type d’organisation sociale. Question de l’idéologie.
Le grand travail qui remet en avant la sélection sexuelle est un article de 1948 de A.J. Bateman dans la revue
Heredity : Intra-sexual Selection in Drosophila. Il utilise des mutants de mouches dotés d’un gène marqueur.
A partir d’une expérience sur les mouches, on montre comment « l’avidité » et le « non discriminant » sont
attribués au mâle, alors que « passivité » et « discriminants » sont attribués aux femelles. Voir aussi en quoi la
polygynie (mâles avec plusieurs femelles) est plus fréquent que la polyandrie (femelle avec plusieurs mâles).
Les comportements typiques des mâles et des femelles ont été le produits de la sélection.
Limite de la thèse de Bateman : problème d’identification des mouches : 25% par exemple ne peuvent être
identifiées. Dans la même idée, il ne parle pas des mutation létales. Il n’a pas observé l’accouplement des
mouches. Ses conclusions portent sur des comportements, comportements qu’il n’a pas observés
1972 : Robert Trivers, avec le « concept d’investissement parental ». Il analyse la différence des sexes et le type
d’organisation sociale comme le type d’investissement parental. Un des deux sexes joue le facteur de ressource
militante : les femelles sont en général la ressource limitante. Il est donc logique que les mâles se battent pour
l’accès aux femelles. Les femelles sont discriminantes à travers un choix, car elles sont le sexe qui investit le
plus. Son système permet de rendre compte, en théorie de tous les cas. Prise en compte des phalaropes, ou
jacanas, avec une inversion des rôles.
Mais pourquoi les femelles sont la ressource limitante ? Argument de l’anisogamie : les femelles produisent des
gamètes couteux alors que les mâles sont peu couteux.
1966 : G.C. Williams. Problème des niveaux de sélection. Il faut savoir à quel niveau la sélection s’opère. Chez
Darwin, elle opère sur l’organisme. Mais il y a le cas « des insectes neutres. » Chez les fourmis, il y a des
individus sexués dont la reine (ou la mère), et les mâles (décrits comme parasites), ajoutons à cela les individus
neutres, comme les ouvrières. Mais elles ne peuvent se reproduire. Darwin s’interroge sur la manière dont ces
castes d’insectes neutres ont pu évoluer. Voir l’accumulation de petites différences au fil des générations.
Donc, à propos de ces insectes neutres, Darwin envisage un avantage qui n’est pas pour l’individu en particulier,
mais qui est pour le groupe : de génération en génération, la reine, la mère qui produisait des œufs dotés de telle
ou telle caractéristique se trouvait avantagée. On a donc un avantage qui n’est pas porté par l’individu lui-même,
mais qui est un avantage pour le groupe. Dans l’ensemble, ce qui est important, c’est le niveau de l’organisme. Y
a-t-il quelque chose qui peut se produire en biologie pour le bien de l’espèce ? Chez l’abeille, le mâle meurt
pendant la reproduction : il se reproduit pour le bien de l’espèce.
Cette question du bien de l’espèce est donc quelque chose d’extrêmement important pour comprendre l’espèce.
Mais Williams veut purger la biologie de cette question du bien de l’espèce, ou la sélection de groupe. Il veut
mener l’individu au niveau supra-individuel.
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1976 : Dawkins : le gène égoïste. Il veut mener l’individu au niveau infra-individuel. Le corps en tant que tel,
l’organisme, n’est plus important. Ce ne sont que des véhicules que les gènes construisent en vue de faire des
copies d’eux-mêmes. Plus on reproduit de copies, plus on est présent. Moins on produit de copies, moins on est
présent. Voir le cas du virus : c’est un gène flottant qui utilise les circuits de reproductions des autres organismes
pour produire des copies d’eux-mêmes. Voir les introns, exons, « junk DNA ». Les organismes sont donc juste
des véhicules pour des entités, indifférents à leur bien-être. Ces individus sont donc capables, avant de mourir, de
produire d’avantage de copies des gènes.
1970’s : John Maynard-Smith : la théorie des jeux. Il s’agit donc du dilemme du prisonnier (trahir ou coopérer
?), ou bien « œil pour oeil ». Voir le thème de la colombe et du faucon, ou encore du sophisme du concorde.
La reproduction sexuelle va être envisagée sous le mode de la guerre des sexes.
Pourquoi y a-t-il deux sexes, et seulement deux ? Il y a deux stratégies viables : les spermatozoïdes, qui sont
petits, et l’ovule qui est énorme. C’est l’isogamie. Mise en rapport de la taille du gamète et la survie du zygote.
L’investissement prézygotique est la première phase de cette guerre des sexes.
Second niveau : la fécondation. Il y a une véritable guerre pour insérer dans l’organe de la femelle les
spermatozoïdes, mais il y a aussi une guerre à l’intérieur de la femelle : « sperm-competition. »
L’altruisme. Pourquoi y a-t-il des comportements altruistes qui on pu évoluer dans la nature ? Voir les gazelles,
qui sautent sur place pour indiquer la présence d’un prédateur. Voir W. Hamilton avec la « sélection de
parenthèle », ou kin-sélection. Dans la parenté, un certain nombre de gènes est partagé. On s’intéresse donc
d’abord à la parenté avant de chercher à s’intéresser à autre chose. C’est la répartition des gènes dans la
population qui importe.
Voir Barash et la théorie du viol, particulièrement chez le canard.
Voir enfin E.O. Wilson - Sociobiology - 1975.
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