de l’extérieur), a choisi la voie de l’affrontement, avec les risques que cela comporte.
Pour ce qui est de l’Égypte, lors d’élections parlementaires, les pays occidentaux, dont
le Canada, ont fait peu de cas de
l’intervention de policiers anti-émeute pour empêcher les électeurs de voter pour
« l’opposition ». De même, ils continuent de passer sous silence le recours, par le régime
Moubarak, à des mesures autoritaires contre les partis d’opposition, la société civile et la presse.
Enfin, la priorité accordée à la stabilité et à la lutte contre le terrorisme, outre les peurs
suscitées par l’opposition islamiste, ont eu raison des vœux pieux concernant le soutien au
changement démocratique.
Qui plus est, les populations de la région ne sont pas dupes. Elles nous considèrent de moins en
moins comme les porteurs de valeurs démocratiques (auxquels, si l’on en croit les sondages, ces
populations souscrivent généralement), et de plus en plus comme des hypocrites, mus par leurs
intérêts propres, et les alliés de régimes autoritaires.
Aussi, pour dégager les « enjeux, possibilités et enseignements » relatifs à la promotion de la
démocratie au Moyen-Orient, est-il essentiel de se pencher sur les questions fondamentales
suivantes :
la politique étrang re occidentale, comme la façon dont celle-ci est perçue, influe
grandement sur l’idée que se font les populations locales de la promotion de la
démocratie. Dans ce domaine, nous devons nous méfier de plus en plus de nous-m
mes.
Ceux que nous saluons comme des « modérés » le sont rarement. la place, se sont
habituellement des dictateurs bien disposés envers nous. De plus en plus, ils savent
tenir un discours réformiste, tout en conservant leur mainmise sur le pouvoir, la faveur
d’une autocratie libérale.
Sur le court et le moyen terme, dans la plupart des pays, la seule opposition digne de
ce nom vient des mouvements islamistes. Ceux-ci recueillent une large adhésion dans
la population et sont profondément enracinés dans le tissu social. Nous devons veiller
la cohérence et la constance des modes de dialogue avec ces groupes.
Par opposition, les acteurs de la société civile avec lesquels nous dialoguons si
souvent sont, la plupart du temps, les partisans d’un pouvoir libéral semi-la que, qui
jouent un rôle négligeable, sans soutien véritable de la population. De plus, leur
adhésion la « société civile » n’est pas toujours leur point fort.
De nombreux enjeux prioritaires que nous associons volontiers la démocratisation,
tels que la promotion de la parité entre les sexes ou de la libéralisation économique,
n’entretiennent en fait qu’un rapport ténu et ponctuel, dans le meilleur des cas, avec la
démocratisation.
La difficulté réside dans les points de détail. S’agissant du soutien la démocratisation,
il convient d’adapter nos efforts aux subtilités de chaque syst me politique en particulier.