d’une culture et comme le produit d’une éducation. Ce qui n’était que questionnement
éthique, théologique et philosophique n’est plus. Les sauvages et barbares vont être situés
dans une histoire universelle, c’est le début d’une connaissance ethnologique.
• Au XVIIIème siècle apparait un phénomène de distanciation avec les notions passées :
- arrivée d’une pensée philosophique décentrée et scientifique, c’est un projet anti-
théologique (l’Homme est un sujet autonome par rapport à Dieu), l’autonomisation de la
Nature par rapport à Dieu et l’abandon des pré-notions liées à la création divine.
- l’humanité est inscrite dans une histoire évolutive (la Nature n’est pas une création
immuable soumis à la création divine), le Temps n’est plus cyclique mais linéaire et
progressif.
- idée de relativité des cultures et d’une mise en situation historique de celles-ci
(redécouverte de l’Antiquité classique que l’on va situer dans le Temps par rapport aux
autres cultures, etc.).
• La naissance du projet scientifique de l’anthropologue : les philosophes de l’époque vont
appeler le sauvage un primitif et cela est révélateur du questionnement général sur
l’Homme :
- construction d’un certain nombre de concepts (notamment le concept d’Homme).
L’Homme est conçu comme sujet et objet du savoir (sujet observant et objet observé, qui est
une dualité propre aux sciences exactes).
- constitution d’un savoir de réflexion et non d’observation, c’est la naissance d’un nouveau
mode d’accès à l’Homme que l’on va considérer dans son existence concrète.
- ce savoir va être lié à une problématique majeure qui est celle de la différence et de la
confrontation avec l’ailleurs.
• LAFITAU, Les mœurs des sauvages américains comparés aux mœurs des premiers hommes :
il va fonder une science des mœurs et des coutumes, il est le premier à systématiser cette
comparaison.
Au XVIIIème siècle, les expéditions ethnographiques sont financées par des institutions. C’est
ainsi que le couple Voyageur/Philosophe prend une importance capitale. L’observation seule
du Voyageur ne suffit pas, il faudra que le Philosophe éclaire ces récits par ses analyses
(dualité sujet observant/objet observé).
La 1ère société savante à caractère ethnologique est La Société des Observateurs de l’Homme
(1799) qui va écrire des œuvres telles que Considération sur les diverses méthodes à suivre
dans l’observation des peuples sauvages (GERANDO). Le but de ces « guides pratiques » est
de créer une méthode d’observation. Leur écriture est motivée par la volonté d’objectivité
et la création d’une science nouvelle.
Le XVIIIème siècle a conduit à une ouverture dans l’approche de l’autre. A un niveau
anthropologique le siècle va être dominé par l’image du « bon sauvage » (ROUSSEAU). Les
philosophes vont se servir du sauvage en le faisant parler pour critiquer notre société
(monarchie absolue, propriété privée, Eglise, etc.). Ce mythe du « bon sauvage »
accompagnait le débat sur leur origine commune avec nous, cependant ils n’ont pas évolué à
la même vitesse et ils ont évolué différemment. Puis, petit à petit, le « sauvage » va devenir
le « primitif ». Alors on se pose cette question : pourquoi n’a-t-il pas évolué au même rythme
que nous ? Ensuite, apparaît une méthode inductive (partir de ce que l’on observe). Les
Groupes sociaux vont être considérés comme des systèmes naturels (comparer la société à