introduction a l`ethnologie - Fiches de Cours et Ressources

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INTRODUCTION A L’ETHNOLOGIE
• MALINOWSKI Bronislaw – Les Argonautes du Pacifique Occidental
Présentation ethnologie : site UPV > UFR5 > Sociologie > Licence 1
• Début ethno : 1859-75
Ethno : Analyser et Comprendre l’homme dans son unité et sa diversité (NB : cultures)
Les manières d’être Homme sont différentes alors que les êtres humains sur terre partagent
99,99% de leur patrimoine génétique.
Priorité ethno : Sociétés archaïques, primitives, éloignées (pas la société occidentale),
souvent petites. Etudes des sociétés présentes et passées, de leurs coté symboliques et
psychologiques.
NB : Anthropologie/Ethnologie > même chose
• 1ers discours ethno : Renaissance.
Grande théorie de l’évolutionnisme.
• La Philosophie est un questionnement personnel et plutôt introspectif alors que
l’Ethnologie est un travail empirique/d’observation/de terrain : approcher des populations
et les comprendre. Mais les deux se posent la même question : Qu’est-ce que être Homme ?
• Introduction : La 1ère Mondialisation
Homo Sapiens : Origines à priori africaine (plrs thérories) puis migration vers l’Europe et
l’Asie (vers -200 000 ans), migration et peuplement progressif vers l’Amérique par le détroit
de Béring vers -13 000 ans. Conquête de la Mélanésie, de l’Australie (-40 000 ans), Polynésie
(-2 000 ans). La quasi-totalité du monde est peuplé.
Homo Sapiens : Maîtrise du feu, du langage articulé, capacité de transmission, des symboles,
des rites, de diverses techniques/outils, de l’écriture, de la conceptualisation, de la
domestication de la faune et la flore, etc …
Les avancées dans les divers domaines sont inégales selon les sociétés (société voisine avec
dvpmt différent).
Ex : Hawaï > constitutions de petits empires (avec un roi très important, donc autorité
centralisée), agriculture prospère.
Iles proches > l’autorité n’est pas centralisée, agriculture peu dvpée (sociétés des chasseurcueilleur).
Ces écarts ne se sont formés qu’en 3 000 ans alors que ces îles ont été peuplées en même
temps. Cette situation est amplifiée à l’échelle de la Terre.
Les écarts géographiques donnent lieu à des compartementalisations.
• XVe siècle : arrivée des hollandais en Indonésie (avec volonté de commercer d’une
manière avantageuse), mais hollandais relégués au même stade que les autres sociétés avec
qui Indonésie commerçait déjà (Malaisie, Chine, côte Est de l’Afrique, etc …). Stupeur face à
un réseau commercial déjà établi et fructueux.
L’Indonésie et les peuplades en général ne sont pas figées par les contraintes
géographiques/climatiques. (#Capacité d’adaptation au milieu de vie ? Ou adaptation du
milieu de vie à l’individu ? Homme animal ou Homme politique ?)
Donc 2nd Mondialisation au XVe siècle : mise en contact de tous les espaces de la Terre avec
les avancées techniques de l’Europe Occidentale.
•L’ethno naît de cette 2nd Mondialisation car l’observateur doit avoir conscience des autres
peuplades géographiquement éloignée et doit les connaître pour prendre conscience des
différences. Ex : Découvertes des « aborigènes » d’Australie.
•Empirisme : Déplacement du laboratoire vers l’objet d’étude.
ETHNOGRAPHIE (plutôt pratique, étude et description d’un peuple, d’une société
déterminée sur le terrain)
ETHNOLOGIE (synthèse des récits ethnographiques, analyse d’une société, de ses structures,
son fonctionnement et ses lignes directrices)
ANHROPOLOGIE (méta-synthèse, discours, étude plus générale et comparative)
NB : Ceci est théoriquement une conception pyramidale avec comme sommet
l’Anthropologie.
Claude LEVI-STRAUSS dans Anthropologie Structurale II : « L’ethnographie, l’ethnologie et
l’anthropologie ne constituent pas 3 études différentes ou 3 conceptions différentes des
mêmes études : ce sont trois étapes ou trois moments d’une même recherche et la
préférence pour tel ou tel de ces termes exprime seulement une attention prédominante
vers un type de recherche qui n’est pas exclusif des deux autres ».
I. LA PREHISTOIRE DE L’ETHNOLOGIE
Au XVIème siècle, l’approche de l’autre se fait à travers une grille d’interprétation
théologique (christianisme), on se pose cette question : Ces êtres ont-ils une âme ? Au
XVIIIème siècle, l’approche se fait à travers une grille d’interprétation humaniste et au
XIXème siècle, elle se fait par une grille d’interprétation scientifique (courant évolutionniste)
qui prend ses racines au XVIIIème siècle. Cette dernière dira que si ces êtres sont différents,
c’est parce qu’ils sont moins évolués ou ont évolués différemment.
Ces approches sont toutes (d’une manière ou d’une autre, avec des degrés d’intensité
différents) subjectives et européo-centrées.
• Ethnologie : science de l’altérité
A. LE SAVOIR PRE-ANTHROPOLOGIQUE
Ce savoir remonte à HERODOTE (-481 av. JC) qui est considéré comme l’un des premiers
historiens. Il relate (dans ses œuvres) de la rencontre entre les grecques et les perses.
On note aussi ARISTOTE (-348 à -322 av. JC), il est vu comme un des précurseurs du fait qu’il
s’intéresse à la famille.
• XVIème siècle : Découverte de l’Amérique, on voit les autres à travers le filtre de la
Religion, sont humains ceux qui sont chrétiens. Les Amérindiens/Africains ont-ils une âme ?
On se pose des questions sur leur humanité. Christophe COLOMB pense se rapprocher du
Paradis (grille théologique). C’est aussi la découverte du Monde dans sa finitude (Terre
ronde).
Doit-on placer ces êtres dans le tableau général de l’humanité ? Quelle place ont-ils dans la
Nature ? Quelle est la Nature de leur croyances/institutions ? Quel rapport entretiennent-ils
avec l’humanité connue ?
• La Controverse de Valladolid (1550) est un débat sur l’âme de ces américains. SEPULVEDA
dira que certains être sont faits pour être dominés.
• Bartholomé de LAS CASAS dénonce la colonisation. Il est considéré comme un des
premiers ethnographes, il va décrire les humains d’Amérique comme des fleurs/animaux.
LAS CASAS va défendre le fait que ces Amérindiens ont une âme.
Au XVIème siècle apparait deux idéologies antagonistes :
- Le refus de l’étranger dont le corollaire est la bonne conscience que l’on a de soi et de sa
société.
- La fascination de l’étranger dont le corollaire est la mauvaise conscience que l’on a de soi et
de sa société.
Ces deux idéologiques ont en commun de ne pas considérer l’autre pour lui-même mais de
le voir à travers soi (je suis bon donc il est mauvais).
• Les débuts de l’anatomie, les découvertes Copernicienne et Galiléenne remettent en cause
l’européo-centrisme spontané : ni la Terre, ni le corps, ni l’Europe ne sont au centre du
Monde.
• TODOROV (# ???)
B. LES PREMIERS ETHNOGRAPHES ET LA MISE A PLAT DE L’ALTERITE
• Christophe COLOMB et LAS CASAS
Au niveau de la colonisation, en Amérique centrale on n’assiste pas à un génocide mais à un
ethnocide (conversions forcées).
Christophe COLOMB va voir ces êtres de manière ambivalente, il les voit tour à tour comme
extrêmement bons puis horribles.
• 2 valeurs opératoires essentielles apparaissent :
- Le lointain (géographie en mouvement), vision et curiosité (description)
- Le merveilleux avec ses deux valences, le monstrueux et les perceptions paradisiaques
Et elles vont perdurer. La découverte de ces terres et de l’Autre va se faire avec des prénotions bibliques. L’Autre est exotique, on ne le compare pas à soi, c’est un être
fondamentalement différent.
L’Evolutionnisme va renverser ces préjugés, l’autre sera vu comme pareil aux européens
mais seulement avec une évolution différente et moins avancée. On le compare seulement
à soi à partir du courant évolutionniste.
• Le prêtre SAHAGUN va apprendre le nawatt pour comprendre comment existe leurs
civilisations (langue, religions, coutumes, histoire, etc.).
On constate ainsi un déplacement des horizons géographiques et mentaux.
C. L’INVENTION DU CONCEPT D’HOMME
« Le Dieu architecte entre en concurrence avec le sujet autonome. » C’est l’arrêt de la grille
d’interprétation théologique.
C’est le commencement de la production d’un savoir sur l’Homme, il va être conçu comme
une partie de la Nature, un objet social, l’agent d’une histoire, l’origine du droit, le véhicule
d’une culture et comme le produit d’une éducation. Ce qui n’était que questionnement
éthique, théologique et philosophique n’est plus. Les sauvages et barbares vont être situés
dans une histoire universelle, c’est le début d’une connaissance ethnologique.
• Au XVIIIème siècle apparait un phénomène de distanciation avec les notions passées :
- arrivée d’une pensée philosophique décentrée et scientifique, c’est un projet antithéologique (l’Homme est un sujet autonome par rapport à Dieu), l’autonomisation de la
Nature par rapport à Dieu et l’abandon des pré-notions liées à la création divine.
- l’humanité est inscrite dans une histoire évolutive (la Nature n’est pas une création
immuable soumis à la création divine), le Temps n’est plus cyclique mais linéaire et
progressif.
- idée de relativité des cultures et d’une mise en situation historique de celles-ci
(redécouverte de l’Antiquité classique que l’on va situer dans le Temps par rapport aux
autres cultures, etc.).
• La naissance du projet scientifique de l’anthropologue : les philosophes de l’époque vont
appeler le sauvage un primitif et cela est révélateur du questionnement général sur
l’Homme :
- construction d’un certain nombre de concepts (notamment le concept d’Homme).
L’Homme est conçu comme sujet et objet du savoir (sujet observant et objet observé, qui est
une dualité propre aux sciences exactes).
- constitution d’un savoir de réflexion et non d’observation, c’est la naissance d’un nouveau
mode d’accès à l’Homme que l’on va considérer dans son existence concrète.
- ce savoir va être lié à une problématique majeure qui est celle de la différence et de la
confrontation avec l’ailleurs.
• LAFITAU, Les mœurs des sauvages américains comparés aux mœurs des premiers hommes :
il va fonder une science des mœurs et des coutumes, il est le premier à systématiser cette
comparaison.
Au XVIIIème siècle, les expéditions ethnographiques sont financées par des institutions. C’est
ainsi que le couple Voyageur/Philosophe prend une importance capitale. L’observation seule
du Voyageur ne suffit pas, il faudra que le Philosophe éclaire ces récits par ses analyses
(dualité sujet observant/objet observé).
La 1ère société savante à caractère ethnologique est La Société des Observateurs de l’Homme
(1799) qui va écrire des œuvres telles que Considération sur les diverses méthodes à suivre
dans l’observation des peuples sauvages (GERANDO). Le but de ces « guides pratiques » est
de créer une méthode d’observation. Leur écriture est motivée par la volonté d’objectivité
et la création d’une science nouvelle.
Le XVIIIème siècle a conduit à une ouverture dans l’approche de l’autre. A un niveau
anthropologique le siècle va être dominé par l’image du « bon sauvage » (ROUSSEAU). Les
philosophes vont se servir du sauvage en le faisant parler pour critiquer notre société
(monarchie absolue, propriété privée, Eglise, etc.). Ce mythe du « bon sauvage »
accompagnait le débat sur leur origine commune avec nous, cependant ils n’ont pas évolué à
la même vitesse et ils ont évolué différemment. Puis, petit à petit, le « sauvage » va devenir
le « primitif ». Alors on se pose cette question : pourquoi n’a-t-il pas évolué au même rythme
que nous ? Ensuite, apparaît une méthode inductive (partir de ce que l’on observe). Les
Groupes sociaux vont être considérés comme des systèmes naturels (comparer la société à
un organisme vivant : fonctionnalisme). On va observer les systèmes sociaux comme des
faits qui doivent être observé empiriquement.
• DEMEUNIER, l’Esprit des usages et des coutumes des différents peuples ou observations
tirées des voyageurs et historiens (1776) montre le projet d’une connaissance positive de
l’Homme.
C’est aussi la naissance des sciences de la Nature, avec LINNE on verra que la Nature n’est
plus le résultat de la Création, cependant, le système de la Nature est vu comme
merveilleux. L’Homme va être vu comme faisant parti de la Nature et de son système.
• Bouleversement dans l’ordre du Savoir avec l’établissement de nombreuses
distanciations : Au XVIème siècle, les récits des voyageurs étaient plus des quêtes
cosmographiques qu’ethnographiques, l’imaginaire religieux était très présent. Au XVIIIème
siècle en revanche, la quête devient ethnographique, on entre dans une perspective
comparative.
La réflexion sur le savoir au XVIIIème siècle va amener à l’élaboration de méthodes.
• Pensée philosophique décentrée :
- projet anti-théologique, distance entre l’Homme et Dieu
- se débarrasser du déterminisme religieux avec l’idée d’une histoire évolutive
- la société devient un objet d’étude
Au XVIIIème siècle se dessinent les grandes orientations sur lesquelles va se fonder
l’ethnologie au XIXème siècle, le XVIIIème siècle est donc un siècle charnière.
II. LE XIXEME SIECLE ET L’EMERGENCE DE L’ANTHROPOLOGIE
A. LE COLONIALISME
Au XIXème siècle, le contexte géopolitique est radicalement nouveau. Les Révolutions
Française (politique) et Industrielle (économique) entrainent une prise de conscience des
changements drastique de la société et le fait qu’elle ne sera plus jamais ce qu’elle a été.
Les Hommes sont vus comme les agents de la transformation du Monde. Leur destiné n’est
pas prédéterminée, elle est en construction et elle se dégage d’un champ social conflictuel
(rapport de force).
• Acte de Berlin (1885) : partage de l’Afrique entre les puissances coloniales.
C’est un fait que l’histoire de l’ethnologie n’est pas séparable de l’histoire des conquêtes
coloniales car celles-ci créent de nouveaux problèmes qui sont évidemment de nature
anthropologique et ethnologique.
L’anthropologie existe comme discipline universitaire à la fin du XIXème. Elle va naître dans
les puissances coloniales et les Etats-Unis (NB : ce n’est pas une puissance coloniale mais
leurs problèmes ethnologique viennent des indiens qui sont à l’intérieur de leur terres), les
gouvernements envoient des ethnologues, qui sont ainsi subventionnés, dans le but de
récolter des informations sur les meilleures manières d’assoir leur pouvoir colonial (ceci
étant, bien sûr, en arrière-pensée).
• On note l’éveil d’un intérêt pour la collecte d’objet et leur classement systématique : USA,
France, RU, Allemagne voient se former en leur sein des sociétés d’ethnologue qui élaborent
des guides d’inventaire.
Les deux principes fondateurs de l’ethnologie sont :
- le courant philosophique de l’évolutionnisme
- les élaborations de concepts pour appréhender ces autres sociétés
Ce qui marque aussi les débuts de la discipline sont les à priori philosophiques et l’exigence
d’une science positive.
• Quelles sont nos origines ? Qui est l’Autre ?
B. LE COURANT EVOLUTIONNISTE
• L.MORGAN va s’appuyer sur les travaux de DARWIN, il va trouver la « caution scientifique »
de l’idée philosophique de l’évolutionnisme dans les sciences de la Nature (Darwinisme :
biologie ; darwinisme social : prétendue évolution des sociétés).
Dès le début, l’anthropologie se construit à contre-courant de l’évolutionnisme (L’origine des
espèces, 1859, DARWIN est un naturaliste biologiste).
• The decent of Man (1871)
• Herbert SPENCER est une philosophe anglais, il va vouloir rendre compte de la dynamique
de la société et va aussi s’appuyer sur les théories d’évolution des sociétés.
On note plusieurs ≠ entre darwinisme biologique et darwinisme social :
- darwinisme biologique, les espèces sont contraintes d’évoluer (observation de faits)
- darwinisme sociale, aucune causalité qui explique l’évolution des sociétés (même si
SPENCER parle d’une forme de transcendance, un progrès inéluctable)
• Personne ne nie, à cette époque, l’évolution de la race humaine physique et des sciences.
On va penser, selon l’évolutionnisme sociale que l’être social et moral évolue au même
niveau que l’être physique. Au XIXème, c’est une conception historiciste qui va conditionner
les débuts de l’Anthropologie.
Le seul débat existant est évolutionnisme/créationnisme. L’évolutionnisme est une véritable
révolution scientifique, avant, on considérait les groupes d’animaux comme fixes et éternels.
Néanmoins, cela va envahir toutes les disciplines scientifiques, et l’anthropologique n’y
échappe pas.
L’idéologie de la colonisation va fortement influer l’Ethnologie : le sauvage devient le primitif
(d’un ancêtre appelé à se civilisé tel un enfant qui grandit vers l’âge adulte). Dans cette
perspective : les singularités culturelles vont être assimilées à des écarts historiques, l’unité
de l’humanité est rendue par une trajectoire unique et un profond déterminisme. Cette
histoire évolutive, indirectement, justifiait la colonisation (il faut civiliser les autres peuples).
Alors pourquoi l’Autre n’a pas évolué comme nous ? (théories raciales et géographiques)
L’étude de l’Autre est indissociablement lié à la découverte de notre origine.
• La Naissance de l’Anthropologie comme discipline académique : Lewis MORGAN.
Il va être celui qui va réunir le couple voyageur/philosophe, il va aller sur le terrain et ensuite
il analysera par lui-même. C’est le 1er ethnologue à faire de son expérience de terrain son
propre matériaux but de sa recherche. Il va être célèbre pour ses : League of the Ho-De-NoSau-Nee or Iroquois (1851) et Ancient Society (1877) et c’est dans ce dernier ouvrage qu’il va
dresser un tableau complet de l’évolution des sociétés humaines avec une attention
particulière portée au mariage, au gouvernement, à la propriété et aux différents modes de
subsistances. Dans l’introduction de son livre il va poser sa méthode, son paradigme, etc. Ce
qui l’intéresse ce n’est pas l’étude des cultures mais les processus d’évolution : pose la
question des origines, du progrès, d’évolution exemplaire et de la survivance. En fait, la
découverte des hommes préhistoriques (1836) vont être un des principaux arguments de
l’évolutionnisme.
Théorie des stades de l’évolution qui se suivent chronologiquement :
- sauvage
- barbare
- civilisé
Ces stades impliquent que la société est une quant à la source ; une quant à l’expérience ;
une quant au progrès. Il y a une évolution, qui, même si elle varie en terme de rapidité, est la
même pour tous. L’évolutionnisme, en fait, nie toute forme d’altérité culturelle, car l’Autre
est dans la même marche que nous et il va forcément nous rejoindre. Cette diversité
culturelle est réduite à des écarts historiques : « Il faut essayer de savoir pourquoi les
barbares ont atteint la civilisation et que d’autres sont resté en marge du progrès. » Ainsi, si
on ne s’intéresse aux singularités culturelles, ce n’est que parce que cela nous donne des
indices sur ce que nous étions avant, l’Autre est témoin d’un autre temps. Les différences
spatiales sont aussi conçues comme des différences temporelles (l’autre éloigné montre les
différentes étapes de notre évolution). Il va classer, sur une frise chronologique, toutes les
sociétés existantes.
Il va classer les sociétés selon :
- les inventions et découvertes (techniques, savoir-faire)
- mode d’organisation sociale (tribu, fratrie, gouvernement)
- la famille, la parenté (relations de parentés, d’alliances, de filiations)
- l’idée de propriété (apparition des notions de richesses et d’échanges et donc
d’organisations économiques, les sociétés sans monnaie d’échanges et d’idée de propriété
sont conçues comme n’ayant pas de rapport économiques).
Se profile ici les grands domaines de l’Anthropologie (travaux sur la parenté, l’économie, la
politique, les échanges, etc.). L’ordre d’approche est essentiellement social et économique
et les questions de la Religion et des productions symboliques ne sont pas abordées.
L’Evolution, avec MORGAN, est essentiellement matérialiste et est en étroite corrélation
avec l’Evolution des techniques : les inventions et les découvertes sont les moteurs de
l’Evolution.
Selon lui, les sociétés primitives sont essentiellement organisées sur la parenté alors que les
sociétés civilisées sont basées sur des institutions politiques, il va implicitement définir un
des points d’étude majeur de l’Anthropologie.
Ce point de vu a le même schéma que l’évolutionnisme darwiniste ; partir du plus simple au
plus complexe ; idée d’une évolution irréversible et unilinéaire. Mais il existe une différence
majeur aux deux théories : l’évolutionnisme darwinien s’écarte de l’évolutionnisme social
car il admet que l’histoire de la Nature est fondée sur le hasard, il n’y a pas de déterminisme,
on ne peut pas prévoir ce qu’il va se passer ; alors que l’évolutionnisme social est
profondément déterministe. L’évolutionnisme social constitue une approche des autres
sociétés par le prisme de nos propres valeurs.
Réduire les différences à des différences d’évolution ; ne pas voir l’autre singulièrement mais
comme une Nous moins évolué seront les idées contre lesquelles Claude LEVI-STRAUSS va
s’insurger. C’est un ethnocentrisme éminemment condamnable car il se targue d’être
scientifique, pour LEVI-STRAUSS, c’est un faux-évolutionnisme.
Les 3 grandes stades de l’Homme sont subdivisés :
- sauvage au stade inférieur, premiers pas vers l’Humanité (enfance de l’Humanité) ; stade
moyen, avec la découverte du feu, de la pêche ; stade supérieur, invention de l’arc et des
flêches.
- barbare au stade inférieur, invention de la poterie (qui marque la différence entre la
sauvagerie et la barbarie) ; stade moyen, usage architecturale de la pierre, domestication
des animaux ; stade supérieur, utilisation du fer
- civilisé au stade inférieur, invention de l’écriture (marque la différence entre barbarie et
civilisation), etc.
Cette classification ne laisse aucune place à la diversité, elle ne se base que sur des
évolutions techniques, cela implique une hiérarchisation des cultures (certaines cultures
sont supérieures à d’autre, ce qui pose un problème éthique). Ce qui va fonder l’intérêt de
son œuvre, ce sont les grands axes sur lesquels il étudie l’Homme. Même si ses thèses sont
obsolètes, il est important de souligner l’aspect de la culture matérielle qui va devenir un
grand champ d’étude en Anthropologie.
• La Parenté et les descriptions qu’en fait MORGAN et il va étudier les Iroquois aux systèmes
d’appellation dans la langue vernaculaire. Il va s’intéresser au système descriptif et
classificatoires (ex : même termes pour désigner père, mère, tante, oncle - système
classificatoire - termes différents pour désigner chaque membre d’un même groupe système descriptif).
• MORGAN remarque que les Hawaiiens n’ont pas de termes ≠ pour désigner les
tantes/oncles/neveux/nièces les oncles étaient appelés pères, les tantes étaient appelées
mères, les neveux étaient appelés fils et les nièces étaient appelées filles. Ceci est un
système classificatoire et, selon lui, ce système est dû à une confusion symbolique qui date
d’un temps ou l’homme épousait sa sœur (inceste). En fait, dans ce système, les lignes de
descendance collatérales sont assimilées aux lignes de descendance directe. Il va donc
supposer que la famille consanguine va être une étape dans le développement de la famille.
Par ses travaux, il va poser des bases sur l’étude de la Parenté, qui sera un grand domaine de
l’Anthropologie. Il va aussi jouer un rôle important dans la genèse d’une identité de la
discipline anthropologique.
C’est une tentative de poser un cadre sur l’étude des sociétés éloignées. Il va poser des
règles méthodologiques de travail dans le domaine anthropologique, c’est un auteur
important dans l’analyse de la Parenté.
• TYLOR est le premier à utiliser le terme « anthropology » (que l’on appelle ethnologie en
français), il a également été le premier à utiliser le terme « animism* », et selon lui,
l’animisme précède la Religion qui elle-même précède les Sciences, l’Animisme n’est plus
qu’un stade de l’évolution.
Naturalisme : opposition culture/nature
Animisme* : on va avoir des rapports sociaux avec la nature, et on va personnifier certaines
choses de la nature (qui sont imprégné d’une âme) ; la nature est pensée à l’image de la
société
• FRAZER va écrire une œuvre monumentale Rameau d’or, qui va s’intéresser au domaine
des religions (c’est une des ouvrages les plus accomplis du XVII et XIXème siècle sur les
croyances et les superstitions). Le retour à la magie/religion serait une régression ; la science
comme stade ultime de la rationalité. Cependant, FRAZER n’est pas un homme de terrain.
Avec la pensée évolutionniste, le primitif est le même que nous culturellement, mais à un
autre stade de l’évolution, il n’y a pas de reconnaissance de la différence ; l’évolution est la
même pour tous.
• Le supposé retard des sociétés « primitive » est mesuré par les critères de la société
occidentale (approche ethnocentrique), l’archaïsme est notre reflet inversé.
On peut penser à un lien entre l’anthropologie et l’Etat (ère du colonialisme).
C. PREMIERE DEMARQUATION AVEC L’EVOLUTIONNISME : LE DIFFUSIONNISME
• TYLOR va avoir une attitude comparatiste, il est à l’origine d’un courant d’étude aux USA :
l’analyse cross cultural : établir par la statistique les traits culturels des sociétés, voir les
traits de diffusion des traits culturels. C’est une idée d’emprunt de traits culturels entre des
sociétés voisine ou proches. On pense alors que l’homme progresse, mais par des emprunts,
on va donc établir des aires culturelles. Les diffusionnistes il y a quand même l’idée d’une
évolution générale, mais les traits communs viennent d’échanges/emprunts (alors que les
évolutionnistes pensent à une seule ligne directrice de l’évolution de l’humanité).
Le diffusionnisme va se poser, ensuite, comme un « contre-courant » de l’évolutionnisme,
mais un contre-courant nuancé, assez peu radical. C’est une méthode d’approche plus
qu’une réelle école. Ce courant sous-estime l’innovation et la création humaine ( +
immobilisme des idées) ce qui va entrainer un disparition dans les années 1950.
III. L’ANTRHOPOLOGIE EN RUPTURE AVEC L’EVOLUTIONNISME
On va constater une série de rupture épistémologique avec l’évolutionnisme à partir du
début du XXème siècle ; toutes les théories vont se concevoir dans un souci de négation des
théories évolutionnistes. Dans la perspective de la contre-réaction à l’évolutionnisme, on va
contester les méthodes (révolution méthodologique).
#LIRE TEXTE MALINOWSKI
A. LE TRAVAIL DE TERRAIN : BOAS ET MALINOWSKI, FONDATEUR DE L’ETHNOGRAPHIE
•Avec MORGAN c’est la réunion entre travail de terrain et analyse mais ceci n’est pas établi
comme étant une nécessité du travail anthropologique. Début XXème, ce travail de terrain
était encore vu comme un mode de connaissance accessoire, mais avec BOAS et
MALINOWSKI cela va devenir une source essentielle du savoir anthropologique (immersion
dans une société). La part de subjectivité de ce point de vu (immersion totale) va s’en
trouver réduite par des axes méthodologiques.
• Franz BOAS (1858-1952) : « tout doit être noté ». A l’origine il est physicien et va se tourner
vers l’ethnologie suite à une mission chez les eskimos. Son apport méthodologique vient de
son refus des simplifications hâtives et des simplifications évolutionniste ; il va refuser et
s’opposer à la notion de race. Pour lui, les recherches doivent être basées par des recherches
empiriques et descriptives. Il va s’opposer à l’opposition civilisée/primitive, aux
reconstructions historiques sous forme de stade. Il va favoriser l’apparition de monographies
(tout est décrit dans ses moindres manifestations) et comprend qu’il faut maitriser la langue
car c’est un moyen essentiel de l’étude ethnologique.
Pour lui chaque culture est singulière et complexe, avec une complexité qui lui est propre, de
plus, chaque culture a un « style », c’est-à-dire, que les emprunts (diffusionnisme) des traits
culturels vont être influencés par le « style » de la société qui emprunte.
Les critiques à l’encontre de BOAS vont être sur son antipathie pour les généralisations, son
sens critique hypertrophié et son déni des systèmes (en étant trop fixé sur le détail on en
oublie les systèmes qui font partis d’un ensemble), c’est un relativiste.
• Brodislaw MALINOWSKI considère que le travail d’ethnographe doit être poursuivi par un
ethnologue ; seul un ethnologue peut organiser la multitude des faits observés. C’est à la
base un mathématicien et physicien et il va influencer Marcel MAUSS. Il va imposer la norme
d’enquêter sur le terrain, et de combiner cette enquête avec la réflexion théorique ;
l’expérience personnelle devient une condition sine qua non d’un travail ethnologique.
MALINOWSKI étudie la Nouvelle-Guinée, et décrit la singularité des deux systèmes
d’échange de Nouvelle-Guinée, les échanges commerciaux de marchandises et la Kula (qui
va intéresser les îles de Trobriand, îles Dobu et les îles Entrecasteaux). Ce qui s’échange
entre ces sociétés ce ne sont pas des marchandises mais des objets ayant une grande valeur
mais ne servent à rien, ils sont échangés entre eux et ces objets ne sortent jamais du circuit.
Le cycle des échanges d’objets sont de 15 ans et, à terme, un objet échangé par un homme
contre un autre objet, lui reviendra dans un futur lointain (les bracelets et colliers suivent un
circuit inversés). Avec ce système se formera des manifestations politiques, des festivités,
des parades, des échanges commerciaux, etc.
De cela, MALINOWSKI appuie l’idée d’une longue immersion dans la société, c’est aussi le
père du fonctionnalisme. Pour lui, le travail de terrain est une observation participante, qui
va impliquer un double mouvement d’observation et de participation. Il préconise de
décentrer son regard, de se débarrasser momentanément de nos propres valeurs, c’est
immersion est contrebalancé par la description.
Les Argonautes du Pacifique
• BOAS va observer les Kwakiutl (indien d’Amérique du nord) et va montrer le phénomène
de la Potlatch (MAUSS va le conceptualiser). C’est une cérémonie où l’on va détruire des
richesses, il y aura des rivalités dans la destruction de richesse.
• Pour MALINOWSKI, cette expérience de terrain guidée par l’observation participante est le
fondement de la discipline, c’est devenu une norme.
Le travail de terrain va être une révolution épistémologique avec l’évolutionnisme : l’Autre
n’est pas vu comme inférieur mais différent (précepte humaniste). L’ethnographe va
s’interroger sur les principes de pensées/lois sociales/normes de l’Autre.
Cette observation participante va impliquer une étude de la totalité. Voir toutes les relations
d’une société avec celles qui l’entoure, ou par exemple, MALINOWSKI va s’intéresser à la
Kula et ses relations avec les autres institutions. Cela va privilégier l’esprit de système.
MALINOWSKI va être l’initiateur du fonctionnalisme (va ensuite donner lieu au structurofonctionnalisme) : ce principe méthodologique qui implique de regarder la société comme
un tout fonctionnel, comme une totalité dans laquelle chaque élément s’explique par sa
fonction dans cet ensemble, selon lui, chaque institution aura une fonction.
• En filigrane de son œuvre ethnographique se trouve son œuvre théorique. Selon
MALINWOSKI, les institutions ont pour fonction de satisfaire des besoins (ce qui a été
vivement critiqué) : besoins primaires (reproduction, santé, sécurité) et besoins dérivés
(organisation de la vie sociale). Chaque société va répondre aux besoins à sa manière et les
institutions ont toutes un rôle et une fonction :
- Holisme méthodologique ; considérer la culture dans son ensemble, un trait culturel ne
saurait être considéré isolément car c’est la relation qu’il entretien avec les autres éléments
constitutifs de l’ensemble culturel dont il fait partit, qui lui donne sens.
- L’appréhension holistique suggère une conception fonctionnelle et utilitariste de la
culture.
- L’appréhension holistique suggère aussi une conception organiciste de la culture ; idée
selon laquelle le sociale, par analogie, est vu comme un organisme vivant (« ensemble
organique »).
Le fait de ne jamais isoler un élément va à l’encontre du courant évolutionniste.
Selon MALINOWSKI, une société ne fonctionne que lorsqu’on l’observe, sans référer à son
histoire, à ses changements : cette étude se fait dans une perspective synchronique, on ne
s’intéresse pas à son histoire, mais à seulement un moment de son histoire, celui où on
l’observe.
• Avec MALINOWSKI, l’anthropologie va devenir une science de l’altérité ; une science qui
s’intéresse aux normes, valeurs de chaque culture.
V. L’ECOLE DE SOCIOLOGIE ET LES PREMIERS THEORICIENS : DURKHEIM ET MAUSS
L’ethnologie est venue très tardivement en France (1930).
Il n’y a pas de modèle théorique propre à l’investigation du social, toutes les analyses du
social vont être dépendante d’explication extérieur au social (géographique, biologique,
etc.).
MAUSS est le neveu de DURKHEIM, ils seront très impliqués dans la revue l’Année
sociologique. Ils vont élaborer une méthodologie spécifique à l’étude du social. Tous deux
vont établir la sociologie et l’anthropologie comme sciences autonomes et, paradoxalement,
ils ne sont jamais allés sur le terrain. Ce sont des théoriciens qui sont tout de même
considérés comme de grands fondateurs.
DURKHEIM (1858 - 1917), à l’origine est philosophe et devient ensuite sociologue : ses
premiers ouvrages sont d’abord sociologiques, sauf Les formes élémentaires de la vie
religieuse qui est plutôt anthropologique. Il se demande qu’elle est l’origine/fonction sociale
de la religion, il va devenir (avec cet ouvrage) un pionnier de la sociologie de la connaissance
et sera très important pour l’anthropologie religieuse. Selon lui, toutes les religions
expriment une réalité sociale. Il tend, par cette prise de position, à se démarquer de
l’évolutionnisme, il y a dans l’idée que le social s’explique nécessairement par le social. Donc,
la religion va trouver son intérêt dans la réalité sociale ; la religion va servir à découper le
temps et l’espace. C’est l’expérience qui est vécue collectivement qui est à l’origine des
catégories mentales.
Les catégories de la connaissance sont enracinées dans le social, c’est le rythme de
l’expérience collective qui est à la base de la conception du temps ; la distinction spatiale
s’enracine nécessairement dans le social, les lieux sont l’objet d’une distinction commune,
l’espace en général va être conçu comme leur organisation sociale (ex : les Zunis).
L’organisation sociale est le modèle de l’organisation spatiale : il y a une étroite affinité entre
système logique et système social, classifications sociales et classifications mentales sont
indissociables.
Les mythes et les sciences ne servent qu’à classifier (DURKHEIM).
Ce que l’on peut appeler une théorie sociologique de la symbolisation qui va guider
l’anthropologie et avec LEVY-STRAUSS il y aura une théorie symbolique de la société.
DURKHEIM va alors considérer la religion comme un phénomène social total. Il va dire que la
religion est aussi à l’origine de cohésion sociale.
• MAUSS (1872 - 1950), neveu et discipline de DURKHEIM, il admettra que les sociétés dites
primitives sont complexes d’une manière différente. Pour lui l’autonomie de l’anthropologie
ne ferme pas la perspective pluridisciplinaire. MAUSS va surtout s’intéresser au phénomène
de réciprocité et au don.
MAUSS va formuler une brillante analyse de matériaux ethnographiques fournis par d’autre
ethnologue, cette analyse va avoir un fil conducteur qui sera la problématique précise : celle
de l’échange et il formulera une théorie de l’échange social. Il va systématiser et
conceptualiser des phénomènes tels que la Kula et la Potlatch.
Il va aussi théoriser le phénomène social total.
SAMEDI 30 COURS A 10H
Le phénomène social total selon MAUSS
• La Potlatch comme la Kula vont devenir des concepts de l’anthropologie grâce à MAUSS.
Le Potlatch chez les Kwakiutl est une cérémonie ou des chefs de clans s’affrontent et
rivalisent de combattivité en détruisant leurs propres richesses ou en donnant le plus de
richesses au rival. BOAS va ouvrir une réflexion sur l’économie primitive. Selon MAUSS, le
Potlatch montre qu’en vérité, les sauvages ne sont pas écrasés par la Nature (vu qu’il y a
gaspillage de richesses, il n’y a pas de subsistance). La production, l’échange, la
consommation sont réglés par la coutume.
Cette institution du Potlatch permet de mettre en évidence le principe de rivalité qui soustend le principe d’échange/don ; la Potlatch est aussi l’archétype du phénomène social total
selon MAUSS.
Dans le Potlatch et la Kula, il y a une dimension ostentatoire du don et une obligation de
rendre au moins autant que ce que l’on a reçu. Le don est un témoignage de respect, de
non-hostilité.
• Le Potlatch est un terme issu du chinook (langue d’Amérique du nord), littéralement ce
terme signifie : action de donner, don dans un contexte cérémoniel. Plus généralement, ce
terme va être utilisé en anthropologie pour désigner des cérémonies ostentatoires et
dispendieuses. Ces cérémonies donnaient lieu à des festivités, des distributions et
destructions de biens. Elles vont être observées dès le début de la seconde moitié du XIXème
siècle (accentuation de la colonisation). Cette pratique du don vise à donner pour dominer
ou pour recevoir en retour, ce n’est pas un don de générosité mais un don de réciprocité.
C’est un défi, devoir donner plus en retour.
Le Potlatch désigne une réalité qui est un concept anthropologique. Il cherche à fonder une
analyse des économies archaïques. Ce système d’échange, MAUSS va l’appeler prestations
totales de type agonistique : don de défi, don de domination ; le moteur de ces prestations
est constitué par le principe de rivalité qui sous-tend le système d’échange ou don/contredon. Dans ce cas-là, le Potlatch ne désigne plus la cérémonie particulière des Kwakiutl, mais
un certain type d’échange.
Les populations qui pratiquent le Potlatch (au sens conceptuel) : Tlingit, Haida, Salish,
Tsimshian, etc. Ces clans sont constitué d’unités familiales et résidentielles appelées
Numaym. Ces Numaym sont détenteurs de prérogatives et d’insignes (emblèmes
totémiques) qui sont transmis héréditairement en ligne patrilinéaires ou matrilinéaires.
Ces héritages vont conférer un statut spécial aux personnes qui en héritent.
Les Potlatch peuvent être organisés dans le cas de funérailles accompagnés de l’installation
de son héritier et sa mise en place sera faite par un ancien, accession à la puberté, mariages,
différents moment du cycle patrimoniale, initiation à une société secrète, transfert d’un écu
de cuivre (héritage de l’emblème), humiliation d’un rival, cérémonies d’hiver, célébrer la
paix entre des rivaux, etc.
Ces Potlatch ne sont pas tous de même importance et le clan hôte fait état de ses
prérogatives, il exécute des danses qui lui sont propres, déclaration publiques sur ses
ancêtres, il va montrer sa magnificence en donnant des cadeaux en abondance et on brulera
même, parfois même on prendra les cadeaux de l’invité et on les remplacera par de
nouveaux ! Les Potlatch ont plutôt lieu l’hiver.
A l’époque, cela était vu comme quelque chose de profondément irrationnel,
incompréhensible, immoral, païen et il va être interdit (fin XIXème) sous la pression de
l’idéologie du progrès, du capitalisme et du protestantisme. Lors des premières observations
de Potlatch, ces cérémonies étaient déjà très influencées par la colonisation et la montée en
puissance des échanges commerciaux, les cadeaux n’étaient plus les mêmes (les peaux
allaient être un peu remplacées par des fusils). Il y a fort à croire que la montée en puissance
des échanges commerciaux à augmenter la puissance des Potlatch au niveau du nombre de
richesses.
• Interprétation de Franz BOAS (1897) : il va analyser le Potlatch comme étant une sorte de
prêt à intérêt (très influencé par le capitalisme). Il va fournir les premières observations
ethnographiques et va aussi recueillir d’abondant matériaux grâce à une intermédiaire, un
amérindien kwakiutl (Unt ?) que BOAS va former à l’analyse ethnographique. L’organisation
d’un Potlatch va mobiliser les proches de l’instigateur, de gens inférieurs socialement et leur
promet de leur rembourser plus tard avec une somme un peu plus élevée. Pour qu’il y ait
garanti, ce contrat est fait publiquement. Il va établir un parallèle avec la société capitaliste
occidentale et la spéculation boursière ; cette analyse est louable car il souhaite rendre la
rationalité à quelque chose que l’on pensait profondément irrationnel, cependant cela est
très ethnocentriste. Les cadeaux ne peuvent pas être refusés et doivent être rendus avec des
taux usuaires. Il va même penser à une idée d’épargner les biens.
Le Potlatch a deux choses en vue : payer ses dettes et placer les fruits de son travail pour le
bien-être de lui-même et son enfant. BOAS se représente la société Kwakiutl à l’image de sa
propre société. Il essaye de racheter le Potlatch en le « hissant » au rang du capitalisme.
Ni lui ni MAUSS ne prennent en compte le contexte de la colonisation car le Potlatch a
surement déjà été fondamentalement modifié par la colonisation, qui a exacerbé les
dimensions ostentatoires de la richesse.
Cette hypothèses du prêt à intérêts est caduque car, dans notre société, le prêt est censé
être à l’initiative du de l’emprunteur, alors que chez les Numaym, c’est le donateur qui
oblige « l’emprunteur » à recevoir de la richesse. Réduire le Potlatch à un prêt à intérêt va
avoir plusieurs répercussions : on le considérera seulement comme un phénomène
économique et comme un acte marchand, l’aspect de réciprocité va être gommé (on
pensera juste à l’aspect spéculatif de la chose) ; cette pratique culturelle va apparaître
comme l’expression d’un comportement essentiellement intéressé des indiens Kwakiutl.
Cette interprétation va inspirer l’école libérale d’anthropologie économique, et elle va servir
de support à la théorie de Marcel MAUSS.
• Parmi les Potlatch, MAUSS va seulement s’intéresser aux Potlatch où la rivalité des parties
est très importante et il les désigner comme des prestations totales de type agonistique. Il va
s’appuyer aussi sur la Kula pour bâtir sa théorie du don.
Il va principalement s’intéresser au moteur du phénomène de don/contre-don : Qu’elle est
la règle de droit et d’intérêt qui dans les sociétés de type archaïque qui fait que le présent
reçu est nécessairement rendu ? Quelles forces y a-t-il dans la chose qu’on donne qui fait que
le donateur la rend ?
La Kula est un vaste circuit d’échange entre plusieurs îles. Les objets échangés sont des
vaygu’a (terme vernaculaire). Ces objets ne peuvent pas être commercialisés, leurs valeurs
est purement symbolique, ils ne sont jamais utilisés comme moyen de paiement, ni
considéré comme unité de valeur (pas de prix). Chaque vaygu’a a pour destin d’être
échangé/exhibés et plus l’objet circule, plus il va avoir de la valeur. Ces objets sont échangés
entre eux (un brassard contre un collier) et ils suivent un parcours inversé. A chaque fois
qu’une personne s’en défait, il va en recevoir un autre en alternant toujours les catégories.
Les colliers de coquillages rouges contre les brassards de coquillage blanc (système très
codifié) et à termes, 10 ans plus tard, les échangistes recevront leur objets échangé en
premier lieu : La Kula est réglementée, symétrique et différée dans le temps. Un objet circule
indéfiniment (selon MALINOWSKI). Ces vaygu’a sont personnalisés, ils ont un nom, une
histoire et on sait les situer à chaque fois ; donc certains vaygu’a ont plus de valeurs que
d’autre.
MAUSS va se demander pourquoi dépenser tant d’énergie dans un système qui parait
inutile ? Le phénomène de réciprocité est aussi dû au fait que ces objets sont habités, ils ont
une âme et si on ne les rend pas, il risque de se passer de mauvaise choses …
Suite Durkheim, les formes élémentaires de la
vie religieuse.
Le symbole sur lequel se centre l'activité religieuse.
Force du sacré fabriqué par la communauté.
Force du Religieux : puissance morale.
Moral, dans le sens de mœurs.
Le religieux agit sur les consciences individuelles via la conscience collective.
Ces puissances morales exercent sur les individus une autorité. Entre l'autorité des forces religieuses
et l'autorité de la société, Durkheim met une équivalence.
Ces forces morales, religieuses sont invisibles mais matérialisés par des objets, autels, fétiches etc.
Leur puissance vient de la société et se catalyse via des objets de culte fabriqués par les fidèles.
Ces forces religieuses dominent les deux mondes : croyance et le concret.
Le dieu suscite un sentiment de respect, de croyance etc.
●
L'ethnologie se demande, comment la société se crée ? Par l'échange.
Durkheim critique l'évolutionisme en disant que le religieux est un fait social. La religion devient une
réalité comme une autre que l'on peut analyser, étudier etc. Pas besoin d'être croyant pour l'étudier.
On ne s'interroge pas sur l'existence des dieux. Mais sur le fait social.
Durkheim dit que l'homme ne se trompe pas en croyant qu'il existe une entité supérieur. Cette entité
c'est la société.
La religion n'est pas une explication du monde. Sinon ce serait un tissu d'erreur et n'existerai plus en
Occident avec les sciences.
Notions au moyen de lesquels les individus se représentent la société.
L'anthropologie interrogé le trop connu pour connaître l'inconnu. "Rapports obscures et intimes"
selon Durkheim.
Cette représentation traduit ce qu'il y a d'essentiel dans les relations qui régissent la vie social.
Dans chaque société il y a des passages qui permettent à l'individu de passer d'un stade a l'autre de
sa vie. Exemple : rites d'initiation. Cela correspond à des rituels, des cérémonies.
Les rites d'initiation fabriquent des hommes et des femmes.
Première partie du live : Donc d'où vient la croyance ? De la société. L'influence que la société exerce
sur nous pour nous intégrer.
Deuxième volet de l'ouvrage de Durkheim:
Les principales attitudes rituelles : tout rituel a deux aspects.
● Dimension Négatif : rituel qui interdit.
● Dimension positive : rituel qui nous demande, prescris quelque chose.
Ces deux formes se superposent, se confondent etc.
Chose plus ou moins stable : l'attitude positive à besoin de l'autre et vice-versa.
Pourquoi cette distinction ?
Selon Durkheim, les êtres sacrés, les divinités sont des êtres séparés de tout ce qui est profane, pas
sacré.
Distinction nette entre sacré et profane. Si l'objet est profane, il n'est pas sacré. Peut changer mais si
présente, elle est nette comme distinction.
Le sacré aurait tendance à se "profaner".
Le sacré est sacré mais fragile. Donc doit être protégé par des interdits qui lui permet de garder cette
dimension à part des choses profanes.
Les êtres sacrés sont par définition des êtres séparés.
Les rituels ont pour objet de crée ces états de séparation. Ils sont là pour prévenir tout rapproch
inopportun. Tous les rituels qui expriment une négation protègent un objet sacré qui pourrait être
abîmé de leur dimension vénérable, exceptionnelle.
Ces rituels qui protègent sont des rituels négatifs. Prescrit de faire des choses. Prend la forme d'un
interdit. Vient du respect que l'objet sacré inspire.
Les cultes négatifs est un moyen en vue d'un but. Protéger de toute contagion possible. Le sacré est
imaginé comme une entité qui ne supporte pas une pollution qui pourrait enlever une partie de sa
dimension exceptionnelle. le culte négatif à un objectif de prédisposer à la participation rituelle.
Les cultes positif. Obligation, prescription. Choses à faire. Les hommes s'interdisent certaines
conduites et s'obligent à en avoir d'autres.
Parce que tout rituel c'est une manière de s'approcher de la divinité. Le contact entre l'homme et la
divinité doit être réglementé pour ne pas commettre d'erreur. Exemple: le sacrifice. Sacrifier une
partie de soi, de ce qu'on a. C'est l'homme qui alimente. Un autel qui ne fait pas l'objet de sacrifice
meurt. Un lieu de culte sans personne va cesser d'être. Il donne une partie de soi au dieu.
Règle fondamentale de l'échange avec les dieux mais aussi entre eux (un cadeau à quelqu'un,
sacrifice d'argent, de temps pour signifier à la personne en face de nous qu'on tient à elle. N'a pas le
nom de sacrifice. On attend du destinataire une considération etc.). Encore cette idée d'échange, de
mise en circulation, de créer des liens...
Durkheim dit : a travers les sacrifices, les hommes créent les dieux. Permet aussi à l'individu d'exister
dans la société.
Cela donne à l'homme la possibilité d'approcher le dieu.
Ces rituels consolident le tissu social.
Périodes charnières (chasse, pêche...). Ces moments remettent en question notre présence au
monde. Dans ces periodes, les dieux ne doivent surtout pas mourrir. Périodes plus importante pour
les rituels positifs.
L'individu par les sacrifices donne sa pensée. Cadeau synonyme de la pensée. Au delà de l'objet
materiel.
Les dieux sont un prétexte, un détour qui permet aux individus d'assumer leur présence en tant
qu'être dans la société.
Durkheim voit les individus comme incapable de faire ce qu'ils veulent. Un sur-déterminisme des
individus.
Chez Durkheim la vrai justification de la pratique est dans l'action invisible que les forces religieuses
agissent sur les consciences. Quand les pratiques religieuses agissent sur notre pratique mentale.
Pour les croyants ou non. Cela va au delà de la pratique religieuse elle même.
On célèbre certains rituels pour rester connecté au passé. Ce passé se confond avec le présent social.
Pas seulement en référence au passé.
Idée de rapport obscure et intime que nous avons avec nos croyznces, nos dieux et nos pratiques chez
Durkheim.
Les rituels sont un reflet de la croyance mais il empêche que ces croyances ne s'effacent de la
mémoire. Il alimente les supports les plus essentiels de la croyance collective. Les individus sont
réaffirmés dans leur nature. Ces rituels mettent en évidence un élément important de la religion.
Dimension esthétique et récréative aussi. Mise en scène de la société dans ces rituels.
Il y a un soin méticuleux qui est apporté. On est à la fois pris par le fait de croire mais aussi acteur.
Pris dans une représentation.
Origine religieuse dans l'art même si c'est oublié aujourd'hui. Cohabitation entre le religieux et
public.
Par exemple les rituels de deuil:
Quand on est confronté à la mort, dans toute société il y a des rituels (très différent dans les société
mais besoin universel de bien enterrer ses morts).
Rituels présent pour conférer au mort un statut définitif de mort. Statut social. On sait très bien qu'il
est réellement mort.
Doit cesser d'avoir une position productrice de désordre.
Le mort fait l'objet d'une série de rituels. Durkheim dit que notre manière d'exprimer la douleur n'a
rien à voir à notre souffrance intime. Le deuil n'est pas l'epression spontanée d'émotion individuelle.
Pas la manifestation. Ce sont des conduites rituels qui nous permettent de bien enterrer les morts.
Bien, dans le sens socialement accepté. Le rituel de deuil peut produire une métamorphose qui
empêche celui qui était proche d'être une entité redoutée et redoutable.
On ne pleur pas les morts car on les craints. On les craints parce qu'on les pleur.
Deux formes du sacré :
● Faste
● Néfaste
Entre ces deux formes, le pure et l'impure. Un individu peut passer d'une forme à l'autre. Pureté,
impurté.
C'est dans la possibilité de ces mutations que se trouve l'ambiguïté du sacré.
La vie religieuse à pour objet d'élever l'homme au dessus de lui même. Pour élever l'homme.
Le mettre en contact avec une entitee qui le transcende. Les rites permettent de se transcender .
Rites commémoratif pour rester dans le présent.
L'invention de la tradition ?
Selon Durkheim, toute tradition fait l'objet d'une évolution permanente. Il y a des rapports de
domination. Castes, élites etc. Idée de subalternité.
La religion serait une manière d'aider à vivre. Nous produisons une réalité rituelle qui confirme nos
croyznces. Cette confirmation se fait à travers des caractéristiques rituelles : répétition de gestes, des
attitudes qui font se répéter des émotions. Spontanéité est le produit d'une regrettions.
L'improvisation n'a de sens que par rapport à la routine. Comme le jazz.
Tout culte à une dimension religieuse.
C'est par l'action commune que la société prend conscience de soi.
C'est l'action qui domine la vie religieuse car la société est la source. la religion a engendré tout ce
qu'il y a d'essentiel dans la société.
La religion est une sorte de maneuvre, enveloppe extérieur pour la pensée. Religion est une manière
d'affecter, de discipliner les consciences.
Les croyances ne sont actives que si elles sont partagées.
Conclusion sur ce livre :
A la différence de l'évolutionisme Durkheim part de la relation individu sociétés pour construire une
vision universelle des corps. A engendré le fonctionnalisme. La religion aide à tenir ensemble une
société. Tradition anglo-saxonne. Vision pas très dynamique de la vie sociale.
Le manuel fera partie de l'examen.
"Les notions clés de l'ethnologie"
Livre de Durkheim trop général. Trop ethnocentrique. Idée de voir le religieux comme fait social,
nouveau. Ouvrage fondateur dans l'ethnologie religieuse moderne. Il étudie en tant que fait social et
système de significations.
L’évolutionnisme.
→1er courant de l'ethnologie, au milieu du 19éme siècle.
Lors de son apparition l'ethnologie s'est tout de suite placé dans une perspective
évolutionniste.
Selon les évolutionniste , l'humanité suit une trajectoire historique unique. Selon eux
le développement de l'humanité s'effectue selon un cheminement unique.
Les évolutionniste pense que la société occidentale est la forme la plus avancée de
société , supérieure à toutes les autres ; elle est le point d'aboutissement du progrés de
l'humanité. Les peuples qualifiés de « primitifs » sont quant à eux considérés par les
évolutionnistes comme historiquement en retard comparé à la société occidentale et
leur destin et de rattraper leur retard.
Pour les évolutionnistes chaque société suit la même évolution , le destin de chaque
société est de progresser, jusqu'à devenir aussi évolué que la société occidentale.
Les deux évolutionnistes les plus connus sont Tylor et Morgan.
→Tylor est né en 1832 et mort en 1917.
Il a écrit « la civilisation primitive » en 1871 →Titre Anglais « Primitive culture ».
Il s'interesse majoritairement à la religion et à ce qu'il appelle l'évolution des systèmes
religieux.
Il considère que la religion la plus primitive est l'Animisme tandis que la religion la
plus evolué pour lui est le monothéisme.
Il fait un schéma d'évolution de la religion qui pars de l'Animisme pour allez vers
Monothéisme.
ANIMISME →FETICHISME →IDOLATRIE →POLYTHEISME →MONOTHEISME.
Tylor à inventé le terme d'Animisme a partir du mot latin Anima →«Le souffle âme ».
La religion de l'Animisme attribue une âme à toutes les choses présente dans la
nature. Croyance dans l'animation de la nature entière. La nature est perçue comme
semblable à l'homme. Pour Tylor , l'Animisme est le fruit de la réflexion intellectuel
de l'homme est n'est pas un délire. L'origine de l'animisme est donc une pensée
religieuse purement intellectuelle. L'homme se serait interroger sur les états de son
corps : Corps eveillé , corps endormis , corps malade. L'homme se serait aussi
interrogé sur ses rêves notamment sur les formes humaines et animales aperçus dans
les rêves. Pour Tylor l'homme primitif se serait questionner sur ces différents
mystères. Ainsi selon pour les hommes « primitifs » l'homme est composé d'un corps
matériel et d'un double onirique , ce qui aurait été à l'origine de l'idée « d'âme ». Il
aurait étendu cette notion d'âme à l'ensemble de la nature →Nature animal ,
végétation, aux objets a priori inanimé tel que les roches.
Selon Tylor , après l'animisme ont serait passé au Fétichisme →Qui consiste a attribué
une âme aux objets de fabrication humaine.
Ensuite ont serait passé à l'idolaterie →Rendre une culte idolâtre soit à des fétiches ,ou
à des éléments naturels divinisés (Arbre , montagne..)
Aurait suivis ensuite le Polythéisme →Il s'agit de croire et rendre un culte à plusieurs
dieux qui sont des divinités anthropomorphes (Forme et caractéristique proche des
humains).
Par la religion juive on aurait alors aboutis au monothéisme.
Il nous décrit avec ce schéma d'évolution , l'histoire de toute société humaine. Selon
lui la société occidentale est passé par les différents stades de ce schéma.
Au 19 éme siècle la tache des ethnologue est de repérer à quel stade d'évolution sont
les différentes sociétés du monde. Chaque société du monde peut être inscrit dans un
des différents stades de ce schéma dévolution. Au 19 éme siècle cette idée ne plaît pas
à l'église qui selon elle l'humanité n'aurait connu qu'un monothéisme originel. Tout
autre forme de religion serait une dégénérescence.
MORGAN (1818, 1881) →Il écrit en 1877 « Ancient Society »
Il propose un schéma d'évolution simplifié qui ne se base pas sur la religion ;
SAUVAGE →BARBARE →CIVILISE.
Toutes sociétés passeraient par ces différents stades de ce schéma. Il décrit les deux
pôles de ce schéma ;
Sauvagerie →Raisonnement enfantin, absence d'invention , point de vue politique →
Anarchie, Tyrannie. Point de vue économique →communisme primitif. Point de vue
parenté →Communisme sexuel. Amoralité et ignorance religieuse.
Et le pôle opposé ; Société civilisé →Raisonnement scientifique , capacité
technologique , point de vue politique →démocratie parlementaire Point de vue
économique →Propriété privée. Point de vue de la parenté →monogamie. Point de vue
religieux →Monothéisme. Ce sont des sociétés de la moralité.
Selon les évolutionnistes , les différences entre les sociétés sont des différences de
développement. Le but des anthropologues évolutionnistes est de retracer les origines
des institutions modernes , envisagées comme le point d'aboutissement du progrès
humain et de proposer en même temps une typologie intelligible des sociétés et des
cultures diverses en définissant des phases , des stades, par lesquels passeraient tous
les groupes humains. Selon les évolutionnistes , le développement de l'humanité s'est
effectué et continus de s'effectuer dans une direction unique. Tous les groupes
humains se sont engagés sur des chemins différents dont ils ont parcourus une partie
plus ou moins grande.
Darwin (1809- 1882). Il écrit en (….) « De l’origine des espèces au moyen de la
sélection naturel »
Avant Darwin la plupart des biologistes considérés les especes naturels comme des
groupement fixe et éternel →Dimension religieuse ; Dieu ayant créé chaque espèces
individuelles de plantes , et d'animaux , chaque espèces posséderaient encore les
même caractéristiques que le couple originel.
Darwin opère une révolution →Remise en cause de la création divine en affirmant
que certaines espèces peuvent naître d'autres espèces →Les espèces ne sont pas
immuable, l'environnement change sans cesse, il en résulte que les organismes
doivent s'adapter aux changements de l'environnement et donc les organismes
développent certaines qualités qui leur permettront de s'adapter aux conditions
nouvelles. Seul les espèces bien adapter pourront survivre et donc dans la
compétition qui oppose les organismes pour résister aux changements extérieurs ,
seul les plus apte survives. Selon la logique de Darwin les formes nouvelles sont
mieux qui ce sont le mieux adaptés sont les plus performantes.
L'évolution des espèces représente un progrès , une amélioration donc en quelque
sorte une marche vers la perfection. Pour Darwin à travers les formes de mieux en
mieux adaptés , l'univers entier évolue vers une certaine perfection.
L'évolution est une théorie du progrès mais aussi de l'inéluctable du progrès.
Celui ci est inévitable , les organismes ont le choix entre s'adapter ou disparaître.
L’évolutionnisme en sciences humaines et en philo à précédé l'évolutionnisme de la
biologie.
Dés le 18éme siècle , à l'époque des Lumières , les philosophes émettent l'idée que le
genre humaine est en route vers le progès.
TURGAUT →1749 « Les progrès de l'esprit humain »
Au 19éme siecle l'idée de progrès s'impose en biologie notamment au travers de
DARWIN.
→L'affirmation du non fixisme des espèces et aussi son idée selon laquelle l'évolution
vers le progrès ne suit pas un chemin unit et linéaire, il y a des variations.
L'évolutionnisme en ethnologie tire ses racines de cette théorie du progrès des
Lumières et de l'idée du développement de l'humanité vers un terme idéal.
19éme siècle. →Avènement de la société industrielle et les occidentaux ont le
sentiment de ce doter d'une supériorité technologique écrasante sur le reste du
monde.
Dans ce contexte , se développe l'idée que la société occidentale serait supérieure à
toutes les autres.
Parallèlement il y a aussi un contexte de colonisation massive et l'ethnologie à ces
début découle de ce fait colonial. →Les premiers ethnologues sont partis étudiés les
peuples colonisés par leurs pays respectifs. L'ethnologie à cette époque c'est donc
partir étudié les colonisés. Dans ce contexte , l'évolutionnisme va apparaître comme
l'idéologie justificatrice de la colonisation.
→Les peuples colonisés selon l’évolutionnisme sont considérés comme étant en retard
d'un point de vue historique par rapport aux peuples colonisateurs.
Dans ce cadre , la colonisation est conçus comme l'accomplissement d'une mission
civilisatrice de l'occident.
L'ethnologie moderne s'est construite contre l'évolutionnisme de ces débuts.
Retour au texte de Levi Strauss.
Dés le début de son article , il va émettre une critique de l'évolutionnisme avec des
arguments simples.
•
La parenté: D’après les évolutionnistes , la famille conjugale monogamique, tel
que nous la connaissons dans la société occidentale est la forme la plus évolué de
l'organisation familiale. Famille conjugal monogamique →Phénomène récent. Selon
eux le mariage monogamique, caractéristique de société moderne , est
nécessairement le stade ultime d'une longue évolution.
Strauss dit que c'est faux , la famille monogamique n'est pas un fait récent , car ce
fait est présent dans toutes les sociétés humaines. Ce sont des enquétes de terrains en
ethnologie qui ont permis de s'en rendre compte. Par exemple , la famille
monogamique existe chez les peuples chasseurs cueilleurs.
L.S. dit que la famille conjugal est quasi universel et n'est pas du tout le fruit d'une
longue évolution.
L’évolutionnisme a marqué les débuts de l’ethnologie mais l'ethnologie d'aujourd'hui
s'est fondée sur les critiques de l’évolutionnisme.
« La société contre l’Etat ». Les sociétés « primitives » s’évertuent à lutter contre l’apparition de
l’Etat. (selon Pierre CLASTRES)
*L’Etat : autorité souveraine s’exerçant sur un peuple et un territoire déterminé.
*Un Etat : c’est un groupement humain fixé sur un territoire déterminé, soumis à une même
autorité.
*Souverain : qui est au dessus des autres. Dont le pouvoir n’est limité par celui d’aucun autre.
*L’anarchie : préfixe « an » : privé de – « archi » : désigne le pouvoir. Pour certains individus,
synonyme de désordre social. Mais pour les anarchistes, elle est organisée et structurée. Elle désigne
l’ordre moins le pouvoir, l’ordre assuré pour l’égalité, pour l’autogestion, et une certaine forme de
collectivisme. « Anarchisme » désigne un but à atteindre. Courant de philosophie politique, fondé sur
la négation du principe d’autorité dans l’organisation sociale. Et sur le refus de toute contrainte
découlant d’institutions. L’anarchisme a pour but de développer une société sans domination et
sans exploitation, où les individus coopèrent librement.
Pour CLASTRES, les sociétés primitives ne sont pas dans un état de manque, mais plutôt de refus.
Refusent les excès inutiles. Les SP se caractérisent par l’envie partagée de limiter les stocks. Car ils
font apparaitre les inégalités. La guerre joue un rôle important dans le maintien de l’ordre social,
cohésion forte entre les individus. « C’est à travers la guerre, que les SP se donnent une forme de …
en scission avec les formes dominées et dominantes. » « La guerre est une institution politique du
social ayant pour objectif d’éviter l’apparition de l’Etat au sein des SP. La guerre est productrice d’un
lien social, donc d’un rapport politique entre les hommes. »
Définition de guerre de Pierre CLASTRES est différente de la guerre comme on l’entend avec la 1ère ou
2nde guerre mondiale (étaient des guerres de conquêtes). Lui parle de guerre de razzia.
Conclusion de l’ouvrage
Pour PC, les SP vivent dans une communauté d’égalité. Elles refusent la différenciation
économique et politique en interdisant le surplus matériel. Ces sociétés ont une volonté passionnée
d’empêcher l’apparition d’un pouvoir séparé, fondé sur la coercition. Pour lui, cette notion de
pouvoir coercitif est innée dans toute société. Il y a une tendance naturelle de l’homme à chercher à
se préserver d’une autorité souveraine.  Les sociétés dites primitives ne sont pas des sociétés qui
n’auraient pas encore découvert le pouvoir et l’Etat, mais au contraire, des sociétés construites pour
éviter que l’Etat n’apparaisse. « Ce que nous montre les sauvages, c’est l’effort permanent pour
empêcher les chefs d’être chefs. C’est le refus de l’unification, c’est le travail de conjuration de l’Un,
de l’Etat. L’histoire des peuples qui ont une histoire est, dit-on, l’histoire de la lutte des classes,
l’histoire des peuples sans histoire, c’est, avec autant de vérité au moins, l’histoire de leur lutte
contre l’Etat. » P.CLASTRES.
Critiques de l’ouvrage
1989 – article d’Emmanuel TERRAY – dans l’Homme (+ gde revue anthropologique) –« Une nouvelle
anthropologie politique ? »
-Les sociétés sans Etat ne connaissent pas le pouvoir coercitif, ne connaissent pas la séparation entre
ceux qui commandent et ceux qui obéissent.  Idée pas fondée car on ne peut ignorer que dans la
plupart des SP, les hommes exercent une tutelle sur les femmes, et les aînés sur les cadets. Ne pas
oublier la pratique de l’esclavage.
-Une fois qu’une société est passée à l’Etat, il n’y a pas de retour possible.  Le surgissement de
l’Etat est loin d’être un fait irréversible. En effet, bcp d’exemples le montrent. (Amazonie, Mexique..)
-Les S dites P refusent de s’assujettir à la loi de la production, idée selon laquelle, une fois leur
subsistance assurée au moindre coût, elles préfèrent le loisir à l’effort.
-Si la SP lutte contre l’Etat, c’est qu’elle en a définit à l’avance les tares et dangers.  Cela renvoie la
naissance de l’Etat à un acte irrationnel. Absolument pas convaincant d’un pdv politique.
-Idée sur la guerre en permanence.  Démenti par les données ethnographiques.
-Critique l’attitude fonctionnaliste de PC. La guerre a des « fonctions » : de préserver l’identité de la
SP, d’empêcher l’émergence de l’Etat. Or, interpréter une institution, un fait social, au regard
simplement de sa fonction, n’est plus du tout à l’ordre du jour, méthodologie dépassée. TERRAY
souligne que CLASTRES réfléchit sur la SP en général, comme si pareille à un objet. Cherche l’essence
de la SP. TERRAY insiste sur la grande diversité des sociétés sans Etat. Il critique le fait que CLASTRES
pose la SP comme sujet, comme personne volontaire intelligente, consciente d’elle-même, et
capable de se fixer des buts. Le gros souci de PC est la généralisation. Or, il est très périlleux de
définir des invariants et des universels.

2009 (Etats Unis – 2013 pour France) – JAMES C. SCOTT – « Zomia » - « Zomia ou l’art de ne
pas être gouverné »
Prof de science po et ethnologie aux USA. Position particulière : se présente et se revendique comme
anarchiste. Objet d’étude : les formes de résistance à l’Etat. « Zomia » désigne une région de
montagne en Asie du Sud Est, et qui a comme particularité d’être une zone d’insoumission à l’Etat.
2,5millions de km², 100 millions de personnes. Appartenant à des minorités ethniques et
linguistiques. Périphérie du Vietnam, Cambodge, Laos, Thaïlande, Birmanie, Chine. Aussi appelée
Massif continental du SE asiatique. Thèse défendu : la Zomia est la dernière grande région du monde,
dont les peuples n’ont pas encore été intégrés aux Etats. Dans cette région, les peuples se
gouvernent encore eux-mêmes. Mais cette particularité va disparaitre. Pourtant, pas si longtemps,
de tels peuples se gouvernant eux-mêmes, représentaient la majorité. De nos jours, ces peuples sont
considérés comme des primitifs, des témoignages du passé, des ancêtres du passé, comme nous
étions nous-mêmes avant la civilisation. Au contraire, les peuples doivent être plutôt considérés
comme des communautés qui ont fui l’Etat. Décidés de se soustraire aux différentes formes
d’oppression de l’Etat. Zomia zone de refuge.
SCOTT dégage 2 grandes stratégies pour échapper au pouvoir de l’Etat : l’agriculture fugitive, qui
permet un mode de vie itinérant, et l’oralité.
*Agriculture fugitive : faite de culture sur brulis, le mode d’exploitation de terre le plus répandu dans
le monde.  Bruler de la friche. Cendres permettant de cultiver des végétaux. Implique de se
déplacer, car la terre perd de sa fertilité.
20/01
La domination masculine semble universelle, on ne connaît pas une seule société humaine
qui n’est pas marquée par un rapport hiérarchique entre hommes et femmes.



Pierre BOURDIEU – La domination masculine – 1998  Exemples pris en Occident et Kabylie.
Cherche à expliquer la permanence de la domination des hommes sur les femmes dans
toutes les sociétés humaines.
F. HERITIER – Masculin/Féminin – 1996  Analyse la différence hommes/femmes, que la
société a construite. Selon elle, la différence hiérarchique peut être effacée. (Ouvrage
fondamental).
Article dans Le Point – entretien de F.HERITIER « La domination masculine est encore
partout » - 2002. Explique comment cette domination est universelle, présente partout dans
le temps et l’espace. Le journaliste lui parle de ’’matriarcat’’. C’est un mythe. On confond le
matriarcat avec les sociétés matrilinéaires, sociétés où l’affiliation se fait par les femmes.
Groupes d’appartenances déterminés par les femmes. Transmission du pouvoir d’homme à
homme, entre oncles maternels et neveux. Certes, il existe quelques sociétés où il y a des
chasseurs- cueilleurs. Mais décisions importantes relèvent des hommes. Cas où femmes
dominent : ont adopté une position masculine. (x : Jeanne d’Arc).

Pierre CLASTRES – Archéologie de la violence – 1977  Guerre est une façon de repousser la
fusion politique, et donc d’empêcher une délégation de pouvoir liée à la trop grande taille
d’un territoire.
Pour SCOTT, l’agriculture sur brûlis n’est pas une agriculture de type archaïque. Les habitants de la
Zomia la pratique par choix : permet de rester mobile, d’échapper aux cadastres, aux prélèvements
des impôts (à la main mise de l’Etat). Absence d’écriture, choix volontaire, permet aussi d’échapper
au contrôle de l’Etat. Ecriture technologie fondamentale de l’administration et de la conduite de
l’Etat. L’Etat tient des registres. La forme la + élémentaire du pouvoir de l’Etat est le recensement,
dans la mesure où il fournit la base de l’imposition. Habitants ont conscience qu’un recensement
n’est qu’un prélude qui mène aux impôts et aux corvées.
 3300 avt JC : apparition de l’écriture (en Mésopotamie)

C . LEVI-STRAUSS : « C’est une étrange chose que l’écriture, le seul phénomène qui l’ai
fidèlement accompagné est la formation des cités et des empires, càd l’intégration dans un
système politique d’un nombre considérable d’individus, et leur hiérarchisation en castes et
en classes. Elle parait favoriser l’exploitation des hommes avant leur illumination. »
Dans l’ancien royaume d’Uruk, 85% des textes écrits retrouvés par les archéologues sont des textes
économiques. Mythes racontant comment l’écriture, autrefois connue de tous, fût perdue ou volée
(en Zomia). Selon SCOTT, les peuples hors de l’Etat, ne doivent plus être pensés comme primitifs,
archaïques, antérieurs à la civilisation. Mais comme des constructions stratégiques pour échapper à
une autorité étatique. Particularité de la Zomia amené à disparaître.  p.436 «La plupart des
peuples de cueilleurs, nomades, de cultivateurs sur brûlis, n’étaient nullement des groupes
aborigènes ayant survécu à l’Histoire, mais plutôt le résultat d’un processus d’adaptation qui s’est
déroulé à l’ombre des Etats. »
*Aborigènes : premiers habitants connus d’un territoire.
SCOTT propose de remplacer l’opposition civilisé/non civilisé, par l’opposition sujet de l’Etat/non
assujetti.
 Nicolas DE LA LANDE – Chercheur en Sciences po – Critiques en 2013 sur Zomia :
-Le mot Zomia lui-même. « Ce mot n’a semble-t-il jamais été utilisé par les populations locales. Ces
populations n’ont pas de terre pour désigner ce grand ensemble. Et ce la est révélateur, qu’il est peu
probable que ces populations aient eu conscience de partager une expérience commune de
résistance à l’Etat.
-SCOTT interprète tout sous un angle politique : le refus d’écriture, le mode de vie itinérant, la
culture sur brûlis, la cueillette… Tout pour SCOTT découle de choix conscients et volontaires des
populations, dont la principale motivation consiste à esquiver l’Etat. Pourtant, facteurs sociologiques
aussi, que SCOTT ignore. Tout doit être là comme des prises de position stratégiques, politiques,
visant à maintenir l’Etat à bonne distance.
-Pour SCOTT tout est réactif, conçu comme une réaction à l’Etat.
-« James SCOTT a eu l’énorme mérite de rejeter toute analyse qui regarderait les tribus comme des
sociétés isolées et repliées sur elles-mêmes. »

DESCOLA/TAYLOR – Introduction à la revue de l’homme : « Il fût un temps où, l’ethnologie se
concentrait exclusivement sur de petits groupes locaux, mais la recherche contemporaine
embrasse désormais de grands ensembles régionaux ou culturels. L’ethnologie prend
désormais pour objet des systèmes d’interrelations, plutôt artificiellement coupés de leur
environnement social. »
Certains chercheurs nous disent que selon le sens commun, l’Amazonie est considéré comme la plus
grande étendue de nature sauvage dans le monde. DESCOLA et TAYLOR disent que c’est une vision
erronée. Milieu en grande partie anthropique. Càd : dont l’allure a été façonnée par l’homme.
L’ethnologie nous éloigne d’une vision fiée de l’Amazonie et de ses habitants, postés dans une
immobile éternité. Pas d’organisation sociale archaïque.
27/01 – Prof absente.
03/02
ENGAGEMENT ET ETHIQUE DE L’ETHNOLOGUE & NOTION D’ETHNOCIDE
1)
2)
3)
4)
Lien entre ethnologie et colonisation
Engagement des ethnologues auprès des sociétés qu’ils étudient
Notion d’ethnocide
Critique contemporaine de la notion d’ethnocide
1) Anthropologie et colonisation
Ethnologie apparue dans la 2ème moitié du 19e siècle, avec l’évolutionnisme. Evolutionnisme qui a
servi de socle théorique à la justification de l’entreprise coloniale.
*Evolutionnisme : ensemble de théories élaborées au cours de la 2ème moitié du 19e siècle pour
rendre compte de la trajectoire historique unique de l’humanité. L’objectif étant d’isoler les stades
successifs parcourus par les sociétés et leurs lois d’enchainement. MORGAN avait dégagé 3
principales étapes d’évolution :
-état sauvage
-la barbarie
-la civilisation.
En quoi ces théories évolutionnistes légitiment-elles la colonisation ? Car peuples colonisés décris
comme en retard. Et leur colonisation n’est rien d’autre que l’accomplissement d’une mission de
civilisation. Ethnologues qui étudiaient généralement les peuples que leur pays avait colonisés.
2) Engagement des ethnologues auprès des sociétés qu’ils étudient
Nombreux anthropologues ont soutenu les guerres d’indépendance, les luttes d’indignation (Algérie,
Laos, Vietnam…). Beaucoup d’entre eux ont condamnés le colonialisme par écrits.

Michel LEIRIS – Ethnologue – a publié un article (1950) : L’ethnologue devant le colonialisme.
Dans Les Temps Modernes.  « L’ethnologue ne peut fermer les yeux sur le problème colonial
puisqu’il s’agit d’un problème vital pour les sociétés ainsi assujettis dont il s’occupe. »
Aujourd’hui ethnologues s’engagent différemment auprès des populations étudiées et font
connaitre les injustices qu’elles subissent. Nombre d’entre eux les défendent par rapport à la
construction de routes, grands barrages, extension de l’agriculture etc. De nombreux chercheurs
embrassent la cause indigène.
Nombreux ce sont engagés dans l’organisation ‘’Survival International’’ (comme LEVI-STRAUSS). Elle
défend les indigènes, remporte parfois des succès. Moyen d’action : des campagnes d’opinion.
Plusieurs fois a obligé des entreprises à arrêter leur financement de destruction. Mais certains disent
que cette organisation donne une vision primitiviste des peuples (car c’est ce qui marche pour les
campagnes d’opinion).
3) Notion d’ethnocide et génocide
Terme ethnocide inventé en 70 par des anthropologues.
 P. CLASTRES
R. JAULIN.
Les textes dans lesquels ils ont défini cette notion :
R.JAULIN – 1970 – La paix blanche : introduction à l’ethnocide.
P.CLASTRES – 1974 – Article : de l’ethnocide.
Terme créé récemment, qui succède au terme ‘’génocide’’ (apparu pendant la 2ème GM) en 44 par un
prof de droit américain, nommé R. LEMKIN. Terme forgé à partir de la racine grecque ‘’genos’’ et du
suffixe ‘’cide’’’ qui vient du latin…qui signifie ‘’tuer’’. Créé en vue de désigner ce qu’ont fait les nazis
envers les peuples juifs et tziganes. LEMKIN : « De nouveaux concepts nécessitent de nouveaux
mots. Par génocide nous entendons la destruction d’une nation ou d’un groupe ethnique. » 
Désigne la destruction méthodique d’une nation ou d’un groupe ethnique.
*Génocide : c’est l’extermination physique intentionnelle systématique et programmée d’un groupe
ou d’une partie d’un groupe en raison de ses origines ethniques, religieuses, ou sociales. D’un pdv
des USA, il n’y aurait eu que 4 génocides. (juifs et tziganes, arménien par l’empire Ottoman, Rwanda
avec Tutsis par Hutus, musulmans de Bosnie par les Serbes).
Traite des esclaves, massacre au Darfour, crimes par les puissances coloniales, massacre des indiens
en Amérique, pourquoi n’ont pas été reconnus par les Nations Unies comme « génocide » ? Le
nombre tués ne doit pas être un critère. 3 critères de définition d’un génocide :
-Les victimes d’un génocide font parties d’un groupe ethnique, religieux…
-Victimes tués en raison d’appartenance à ce groupe
-Il s’agit d’un crime planifié, d’un programme d’extermination d’un groupe humain commis par un
Etat, ou toute autre autorité s’érigeant comme souveraine. Càd un crime prémédité.
 Cas des indiens d’Amérique.
Données très importantes : lors des conquêtes par les conquistadors, les indiens ne devaient pas
disparaitre. Ils représentaient une âme à convertir, ainsi qu’une main d’œuvre. Il n’est donc pas
souhaitable de les massacrer en intégralité, car perte économique. Il n’y a donc pas eu un
programme d’extermination planifié. Pourtant, nombre considérable d’indiens massacrés. A l’arrivée
des puissances conquérantes : 100 millions d’indiens. 95% avaient disparu au début du 20ème siècle.
Île où Christophe COLOMB a débarqué : 300 000 personnes (fin du 15ème siècle)en 1540 : 1000
personnes. C’est pourquoi il serait légitime de parler de génocide, sauf qu’il ne s’agit pas que d’un
critère quantitatif. D’ailleurs, programmé leur extermination aurait été impossible. Mexique,
CORTEZ a amené 16 chevaux, 600 hommes, alors que la population est de 30 000 personnes.
Extermination techniquement impossible. Importance des hécatombes dues aussi aux maladies.
Terme d’ethnocide. Désigne une élimination culturelle, spirituelle et linguistique des peuples
indigènes, sans forcément l’élimination physique. Invention du terme en France par JAULIN et
CLASTRES (« La destruction d’une ethnie en termes culturels, sans anéantir physiquement ses
membres, en se contentant d’altérer leur culture et de briser leur organisation sociale »).
« Kill the indian, save the man »

Cas aussi des aborigènes d’Australie. Entreprise d’assimilation. Dépossédés de leurs terres,
réduit au servage. Destruction des structures de leur société, de leur religion, de leur culture.
Ils luttent contre leur spiritualité, contre leur mœurs. Substitution progressive des références
européennes aux références indigènes. Pensionnats où jeunes générations indigènes étaient
enfermées. « Perdent leur langue, leur nom, et leur cheveux. » P.CLASTRES.
Créer le terme d’ethnocide est un engagement puisqu’il souligne les injustices dont sont victimes les
indigènes. « Le génocide assassine les peuples dans leur corps, l’ethnocide les tue dans leur esprit.
Dans l’un et l’autre cas, il s’agit bien toujours de mort, mais d’une mort différente. La suppression
physique et immédiate d’un côté, de l’autre, l’oppression culturelle aux effets longtemps différés.
Selon la capacité de résistance de la minorité opprimée. « P.CLASRES.
L’ethnocide partage la mauvaise différence avec le génocide. Différent sur la nature du traitement
qu’il faut réserver à cette mauvaise différence. En effet, le génocide est dans la négation totale.
L’attitude ethnocidaire diffère car les autres sont considérés mauvais, mais on peut les améliorer
sous couvert de générosité pédagogique, attitude humaniste.  logique évolutionniste.
Texte officiel brésilien (années 70) : « Nos indiens sont des êtres humains comme les autres, mais la
vie sauvage qu’ils mènent dans les forêts, les condamne à la misère et au malheur. C’est notre
devoir de les aider à s’affranchir de la servitude. Ils ont le droit de s’élever à la dignité de citoyen
brésilien, afin de participer pleinement au développement de la société nationale, et de jouir de ses
bienfaits. »
« La spiritualité de l’ethnocide c’est l’éthique de l’humanisme ». P.CLASTRES. C’est permettre à
l’indigène d’atteindre la dignité au prix de son identité. Processus de réduction de l’autre au même.
Processus d’acculturation, d’assimilation. CLASTRES « Génocide et ethnocide contestent de principes
comparables à la réduction de l’autre soit au néant, soit au même dans le cas de l’ethnocide. Mais,
la différence est de taille, entre ceux qui donnent la mort, et ceux qui prétendent donner la vie. »
4) Critique contemporaine de la notion d’ethnocide
Critique de la notion d’ethnocide par J.-L. AMSELLE. Pour lui, aucune culture et aucune langue ne
disparait jamais complètement. Elles se perpétuent dans d’autres cultures et dans d’autres langues.
De sorte que les cultures et les langues actuelles sont des héritières de toutes celles qui les ont
précédées. S’il en est ainsi, c’est parce qu’aucune culture, aucune langue n’est jamais véritablement
apparue si ce n’est comme le segment mal délimité d’un tissu continu de cultures et de langues.
 Branchements anthropologiques de l’universalité des cultures – AMSELLE – 2001. Critiques
intéressantes d’AMSELLE mais assez unanimes, catégoriques.
Pour lui, il n’y a pas de groupe culturel en soi, il n’existe que des groupes culturels construits en vue
de faire reconnaitre leur existence. Pour lui, mettre en avant … culturelle d’un groupe c’est…
Mondialisation par certains éléments a des conséquences ethnocidaires.
Importance de nuancer la notion d’ethnocide.
Fiche de révision : Introduction à l’ethnologie
CM 1 et 2
 Emergeance des sciences sociales au début de XIX° siècle
 Marcel Mauss fondateur de la sociologie
Sociétés hétéronomes : Lois et règles sont légitimées du fait qu’elle ont étaient
données par des êtres extérieurs à la société (théologie).
Max Weber : « Désenchantement du monde », l’Homme provient du hasard et
non d’un déterminisme divin -> processus de 3 siècles
Subjectif : Existe dans la conscience de l’individu
Objectif : Existe indépendamment de la conscience des individus
Contestation de la religion par la Réforme de Luther, individualisation par
rapport à Dieu.
Disparition d’un médiateur entre l’individu et Dieu
Massification du rapport à la religion : appropriations et contestations de la
parole de Dieu
Organisation de la vie pour la quête du Salut.
Rationalisation : Les individus se donnent un objectif qu’il définissent par euxmêmes et cherchent la meilleure façon pour réussir celui-ci.
Société moderne : Choix d’adhérer ou pas à une religion
Société pré-moderne : Religion sans choix
Capitalisme => individualisation
Marx : « Ce n’est pas la conscience des hommes qui déterminent leur être,
c’est inversement leurs être social qui détermine leur conscience. »
Durkheim : Toute société est fondée par la croyance que les règles mises en
place sont légitimes.
Fiche de révision : Introduction à l’ethnologie
CM 3 et 4
Métaphysique du sujet : Le sujet au centre du monde
Société du contrat : société de volonté individuelle d’être ensemble
XX siècle -> Emergeance des forces sociales
Marx : Sens de l’histoire en fonction des modes de production.
Freud : Détermination de la conscience des êtres -> critique du sujet libre
Toutes pratiques culturelles possèdent un sens
Logique inconsciente des acteurs
La linguistique et l’ethnologie
Distinction entre :
- Langage : Aptitude universelle propre à chaque être humain, il ne se
réalise que dans une langue spécifique
- Langue : On n’apprend pas la règle d’une langue, on apprend à
prononcer des énoncés
- Parole : Structurée par un ensemble de règles qui constituent la langue
mais n’est pas nécessaire pour s’exprimer oralement
Culture/fait culturel : aptitude universelle des êtres humains aux faits culturels.
Pas forcément consciente de comment cette structure est déterminée.
L’ethnologie -> interrogation des manières de vivre/intérêts/raisons
Relativisme culturel : Tout les groupes sociaux ont une façon qui leur est propre
de penser et de se présenter le monde.
Les sociétés traditionnelles nient ou contournent la différence
Anthropologues : Diversité commune => Diversité culturelle
Le fait culturel est universel
Frédéric II => Expérience des enfants sauvage : enfants élevés sans
communication.
Il n’y a pas d’êtres humains sans culture, les faits culturels sont tous acquis
Théorie déterministe/utilitariste : Les caractéristique de l’environnement
amènent à des pratiques culturelles différentes.
2 théories invalidées :
- Théorie racialiste : Différences culturelles par la propriété physique des
populations
- Evolutionnisme : Idée de sens de l’Histoire avec une hiérarchie et un progrès
Boas : Il invalide la théorie de l’évolutionnisme, le système intègre
l’environnement comme quelque chose qu’il pense et qu’il organise comme
une structure symbolique.
Les cultures ne peuvent pas s’inscrire dans un principe de causalité d’extérieur.
Les faits culturels s’inscrivent dans un arbitraire signifiant pour la communauté.
Fiche de révision : Introduction à l’ethnologie
CM 5 et 6
La société intègre un objet et l’utilise par rapport à ses besoins personnels.
Les logiques culturelles sont inconscientes à leurs acteurs.
Synchronie : Ce qui fait sens aux acteurs qui font une action à un moment
donné.
Diachronie : Succession de synchronie
Les sociétés fonctionnent sur la dichotomie masculin/féminin.
Changement de statut possible entre homme et femme.
Il faut toujours mettre un domaine en relation avec d’autres types d’activités
Hegel : Perceptions et conceptions sont liées => Perceptions différentes en
fonction des systèmes de représentations d’une culture.
Malinowski :
- Dimension systémique
- Dimension inconsciente des acteurs (méthodologie pour ce domaine)
Alignement sur les protocoles de recherche de science exacte avec un certain
positivisme.
Méthodologie de Malinowski :
- Observation directe sur le terrain
- Savoir théorique sur les phénomènes étudiés
- Eliminer les prénotions (Durkheim)
Fiche de révision : Introduction à l’ethnologie
CM 7 et 8
Marcel Mauss (XX):
Volonté d’envisager les groupes sociaux comme des « totalité sociale »
- Observation directe de quelqu’un formé à la théorie ethnologique
(travail de terrain)
- Privilégier la synchronie sur la diachronie
Observation participante : Sociologie américaine empirique
- Explication des méthodes de l’ethnologie
- Texte avec une logique Durkheimienne (équivalent des règles de la
méthode sociologique de Durkheim)
Légitimité tirée du savoir et de l’observation directe.
Il faut interpréter comment les gens donnent un sens au monde.
Nature systémique : Mise en relation, les éléments n’existent pas de façon
autonome. Logique des individus mis en relation avec les autres.
Problématique -> Pourquoi le présent reçu est-il forcément rendus ?
Don -> échange
Gratuit -> contraint
Donataire : Celui qui reçoit
Potlatch (Boas) : Cérémonies qui vont être l’objet de redistribution et de
dépenses de biens particulièrement importante.
Le principe est de lier deux clans avec un hôte et un invité. Cette cérémonie
d’accueil va être l’occasion d’une distribution de biens phénoménale en qualité
et en quantité (+ danses, chants, décorations).
Tout ce qui n’est pas consommé en nourriture, porté en vêtements, est détruit.
Tout ce qui est précieux, luxueux, riche, peut être consommé, offert voire
détruit. L’invité doit rendre dignement un autre potlatch en proposant encore
plus de biens et en détruisant des biens encore plus précieux.
Kula (Malinowski) : Des biens précieux circulent sur les îles. C’est une série
d’échanges. Accepter de recevoir c’est accepté de donner à un moment plus
éloigné dans le temps.
Don initial -> créer de la dette et enferme celui qui le reçoit dans une logique
de transaction.
Dans ces cérémonies la tribu ne donnent pas officiellement, elle fait semblant
d’être charmée, hypnotisée, et laisse tomber l’objet. Le donataire de ramasse
après. Les objets gagnent en valeur par leurs circulations.
Dimension aristocratique dans la Kula et le Potlach -> destiné aux personnes de
haut rang.
Transactions décomposée en plusieurs temps :
- Don initial
- Réception du don
- Contre don
Fait social total : Ces échanges concernent la totalité des individus
Fiche de révision : Introduction à l’ethnologie
CM 9
Mauss :
Fait social total : Pour comprendre les transactions il faut identifier des
moments précis dans la vie d’une société où son ensemble est engagé. Tout les
biens et les aspects de la société sont utilisés.
Toutes formes sociales doivent se comprendre dans leur nature systémique et
dans leur totalité.
Dimension agonistique des phénomènes : échanges violent, conflictuels,
violence symbolique.
Donner c’est contraindre l’autre et instaurer un rapport de force.
Le meilleur moyen d’obtenir des choses est de donner.
Le plus important dans le Potlach est la nature profondément contraignante du
don initial.
Mauss pense le sacrifice comme une obligation des hommes à leur dieu.
Economie politique : L’économie s’insère dans la politique du milieu.
Fait culturel : Ensemble de natures symboliques qui donnent une certaine
représentation du monde.
Système social : Avantage de généralité et de réalité, c’est un comparatisme
qui prend en compte toute les totalités sociales.
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