introduction a l`ethnologie - Fiches de Cours et Ressources

INTRODUCTION A L’ETHNOLOGIE
• MALINOWSKI Bronislaw – Les Argonautes du Pacifique Occidental
Présentation ethnologie : site UPV > UFR5 > Sociologie > Licence 1
Début ethno : 1859-75
Ethno : Analyser et Comprendre l’homme dans son unité et sa diversité (NB : cultures)
Les manières d’être Homme sont différentes alors que les êtres humains sur terre partagent
99,99% de leur patrimoine génétique.
Priorité ethno : Sociétés archaïques, primitives, éloignées (pas la société occidentale),
souvent petites. Etudes des sociétés présentes et passées, de leurs coté symboliques et
psychologiques.
NB : Anthropologie/Ethnologie > même chose
• 1ers discours ethno : Renaissance.
Grande théorie de l’évolutionnisme.
• La Philosophie est un questionnement personnel et plutôt introspectif alors que
l’Ethnologie est un travail empirique/d’observation/de terrain : approcher des populations
et les comprendre. Mais les deux se posent la même question : Qu’est-ce que être Homme ?
Introduction : La 1ère Mondialisation
Homo Sapiens : Origines à priori africaine (plrs thérories) puis migration vers l’Europe et
l’Asie (vers -200 000 ans), migration et peuplement progressif vers l’Amérique par le détroit
de Béring vers -13 000 ans. Conquête de la Mélanésie, de l’Australie (-40 000 ans), Polynésie
(-2 000 ans). La quasi-totalité du monde est peuplé.
Homo Sapiens : Maîtrise du feu, du langage articulé, capacité de transmission, des symboles,
des rites, de diverses techniques/outils, de l’écriture, de la conceptualisation, de la
domestication de la faune et la flore, etc …
Les avancées dans les divers domaines sont inégales selon les sociétés (société voisine avec
dvpmt différent).
Ex : Hawaï > constitutions de petits empires (avec un roi très important, donc autorité
centralisée), agriculture prospère.
Iles proches > l’autorité n’est pas centralisée, agriculture peu dvpée (sociétés des chasseur-
cueilleur).
Ces écarts ne se sont formés qu’en 3 000 ans alors que ces îles ont été peuplées en même
temps. Cette situation est amplifiée à l’échelle de la Terre.
Les écarts géographiques donnent lieu à des compartementalisations.
• XVe siècle : arrivée des hollandais en Indonésie (avec volonté de commercer d’une
manière avantageuse), mais hollandais relégués au même stade que les autres sociétés avec
qui Indonésie commerçait déjà (Malaisie, Chine, côte Est de l’Afrique, etc …). Stupeur face à
un réseau commercial déjà établi et fructueux.
L’Indonésie et les peuplades en général ne sont pas figées par les contraintes
géographiques/climatiques. (#Capacité d’adaptation au milieu de vie ? Ou adaptation du
milieu de vie à l’individu ? Homme animal ou Homme politique ?)
Donc 2nd Mondialisation au XVe siècle : mise en contact de tous les espaces de la Terre avec
les avancées techniques de l’Europe Occidentale.
•L’ethno naît de cette 2nd Mondialisation car l’observateur doit avoir conscience des autres
peuplades géographiquement éloignée et doit les connaître pour prendre conscience des
différences. Ex : Découvertes des « aborigènes » d’Australie.
Empirisme : Déplacement du laboratoire vers l’objet d’étude.
ETHNOGRAPHIE (plutôt pratique, étude et description d’un peuple, d’une société
déterminée sur le terrain)
ETHNOLOGIE (synthèse des récits ethnographiques, analyse d’une société, de ses structures,
son fonctionnement et ses lignes directrices)
ANHROPOLOGIE (méta-synthèse, discours, étude plus générale et comparative)
NB : Ceci est théoriquement une conception pyramidale avec comme sommet
l’Anthropologie.
Claude LEVI-STRAUSS dans Anthropologie Structurale II : « L’ethnographie, l’ethnologie et
l’anthropologie ne constituent pas 3 études différentes ou 3 conceptions différentes des
mêmes études : ce sont trois étapes ou trois moments d’une même recherche et la
préférence pour tel ou tel de ces termes exprime seulement une attention prédominante
vers un type de recherche qui n’est pas exclusif des deux autres ».
I. LA PREHISTOIRE DE L’ETHNOLOGIE
Au XVIème siècle, l’approche de l’autre se fait à travers une grille d’interprétation
théologique (christianisme), on se pose cette question : Ces êtres ont-ils une âme ? Au
XVIIIème siècle, l’approche se fait à travers une grille d’interprétation humaniste et au
XIXème siècle, elle se fait par une grille d’interprétation scientifique (courant évolutionniste)
qui prend ses racines au XVIIIème siècle. Cette dernière dira que si ces êtres sont différents,
c’est parce qu’ils sont moins évolués ou ont évolués différemment.
Ces approches sont toutes (d’une manière ou d’une autre, avec des degrés d’intensité
différents) subjectives et européo-centrées.
• Ethnologie : science de l’altérité
A. LE SAVOIR PRE-ANTHROPOLOGIQUE
Ce savoir remonte à HERODOTE (-481 av. JC) qui est considéré comme l’un des premiers
historiens. Il relate (dans ses œuvres) de la rencontre entre les grecques et les perses.
On note aussi ARISTOTE (-348 à -322 av. JC), il est vu comme un des précurseurs du fait qu’il
s’intéresse à la famille.
• XVIème siècle : Découverte de l’Amérique, on voit les autres à travers le filtre de la
Religion, sont humains ceux qui sont chrétiens. Les Amérindiens/Africains ont-ils une âme ?
On se pose des questions sur leur humanité. Christophe COLOMB pense se rapprocher du
Paradis (grille théologique). C’est aussi la découverte du Monde dans sa finitude (Terre
ronde).
Doit-on placer ces êtres dans le tableau général de l’humanité ? Quelle place ont-ils dans la
Nature ? Quelle est la Nature de leur croyances/institutions ? Quel rapport entretiennent-ils
avec l’humanité connue ?
La Controverse de Valladolid (1550) est un débat sur l’âme de ces américains. SEPULVEDA
dira que certains être sont faits pour être dominés.
Bartholomé de LAS CASAS dénonce la colonisation. Il est considéré comme un des
premiers ethnographes, il va décrire les humains d’Amérique comme des fleurs/animaux.
LAS CASAS va défendre le fait que ces Amérindiens ont une âme.
Au XVIème siècle apparait deux idéologies antagonistes :
- Le refus de l’étranger dont le corollaire est la bonne conscience que l’on a de soi et de sa
société.
- La fascination de l’étranger dont le corollaire est la mauvaise conscience que l’on a de soi et
de sa société.
Ces deux idéologiques ont en commun de ne pas considérer l’autre pour lui-même mais de
le voir à travers soi (je suis bon donc il est mauvais).
• Les débuts de l’anatomie, les découvertes Copernicienne et Galiléenne remettent en cause
l’européo-centrisme spontané : ni la Terre, ni le corps, ni l’Europe ne sont au centre du
Monde.
TODOROV (# ???)
B. LES PREMIERS ETHNOGRAPHES ET LA MISE A PLAT DE L’ALTERITE
• Christophe COLOMB et LAS CASAS
Au niveau de la colonisation, en Amérique centrale on n’assiste pas à un génocide mais à un
ethnocide (conversions forcées).
Christophe COLOMB va voir ces êtres de manière ambivalente, il les voit tour à tour comme
extrêmement bons puis horribles.
2 valeurs opératoires essentielles apparaissent :
- Le lointain (géographie en mouvement), vision et curiosité (description)
- Le merveilleux avec ses deux valences, le monstrueux et les perceptions paradisiaques
Et elles vont perdurer. La découverte de ces terres et de l’Autre va se faire avec des pré-
notions bibliques. L’Autre est exotique, on ne le compare pas à soi, c’est un être
fondamentalement différent.
L’Evolutionnisme va renverser ces préjugés, l’autre sera vu comme pareil aux européens
mais seulement avec une évolution différente et moins avancée. On le compare seulement
à soi à partir du courant évolutionniste.
• Le prêtre SAHAGUN va apprendre le nawatt pour comprendre comment existe leurs
civilisations (langue, religions, coutumes, histoire, etc.).
On constate ainsi un déplacement des horizons géographiques et mentaux.
C. L’INVENTION DU CONCEPT D’HOMME
« Le Dieu architecte entre en concurrence avec le sujet autonome. » C’est l’arrêt de la grille
d’interprétation théologique.
C’est le commencement de la production d’un savoir sur l’Homme, il va être conçu comme
une partie de la Nature, un objet social, l’agent d’une histoire, l’origine du droit, le véhicule
d’une culture et comme le produit d’une éducation. Ce qui n’était que questionnement
éthique, théologique et philosophique n’est plus. Les sauvages et barbares vont être situés
dans une histoire universelle, c’est le début d’une connaissance ethnologique.
• Au XVIIIème siècle apparait un phénomène de distanciation avec les notions passées :
- arrivée d’une pensée philosophique décentrée et scientifique, c’est un projet anti-
théologique (l’Homme est un sujet autonome par rapport à Dieu), l’autonomisation de la
Nature par rapport à Dieu et l’abandon des pré-notions liées à la création divine.
- l’humanité est inscrite dans une histoire évolutive (la Nature n’est pas une création
immuable soumis à la création divine), le Temps n’est plus cyclique mais linéaire et
progressif.
- idée de relativité des cultures et d’une mise en situation historique de celles-ci
(redécouverte de l’Antiquité classique que l’on va situer dans le Temps par rapport aux
autres cultures, etc.).
• La naissance du projet scientifique de l’anthropologue : les philosophes de l’époque vont
appeler le sauvage un primitif et cela est révélateur du questionnement général sur
l’Homme :
- construction d’un certain nombre de concepts (notamment le concept d’Homme).
L’Homme est conçu comme sujet et objet du savoir (sujet observant et objet observé, qui est
une dualité propre aux sciences exactes).
- constitution d’un savoir de réflexion et non d’observation, c’est la naissance d’un nouveau
mode d’accès à l’Homme que l’on va considérer dans son existence concrète.
- ce savoir va être lié à une problématique majeure qui est celle de la différence et de la
confrontation avec l’ailleurs.
LAFITAU, Les mœurs des sauvages américains comparés aux mœurs des premiers hommes :
il va fonder une science des mœurs et des coutumes, il est le premier à systématiser cette
comparaison.
Au XVIIIème siècle, les expéditions ethnographiques sont financées par des institutions. C’est
ainsi que le couple Voyageur/Philosophe prend une importance capitale. L’observation seule
du Voyageur ne suffit pas, il faudra que le Philosophe éclaire ces récits par ses analyses
(dualité sujet observant/objet observé).
La 1ère société savante à caractère ethnologique est La Société des Observateurs de l’Homme
(1799) qui va écrire des œuvres telles que Considération sur les diverses méthodes à suivre
dans l’observation des peuples sauvages (GERANDO). Le but de ces « guides pratiques » est
de créer une méthode d’observation. Leur écriture est motivée par la volonté d’objectivité
et la création d’une science nouvelle.
Le XVIIIème siècle a conduit à une ouverture dans l’approche de l’autre. A un niveau
anthropologique le siècle va être dominé par l’image du « bon sauvage » (ROUSSEAU). Les
philosophes vont se servir du sauvage en le faisant parler pour critiquer notre société
(monarchie absolue, propriété privée, Eglise, etc.). Ce mythe du « bon sauvage »
accompagnait le débat sur leur origine commune avec nous, cependant ils n’ont pas évolué à
la même vitesse et ils ont évolué différemment. Puis, petit à petit, le « sauvage » va devenir
le « primitif ». Alors on se pose cette question : pourquoi n’a-t-il pas évolué au même rythme
que nous ? Ensuite, apparaît une méthode inductive (partir de ce que l’on observe). Les
Groupes sociaux vont être considérés comme des systèmes naturels (comparer la société à
un organisme vivant : fonctionnalisme). On va observer les systèmes sociaux comme des
faits qui doivent être observé empiriquement.
DEMEUNIER, l’Esprit des usages et des coutumes des différents peuples ou observations
tirées des voyageurs et historiens (1776) montre le projet d’une connaissance positive de
l’Homme.
C’est aussi la naissance des sciences de la Nature, avec LINNE on verra que la Nature n’est
plus le résultat de la Création, cependant, le système de la Nature est vu comme
merveilleux. L’Homme va être vu comme faisant parti de la Nature et de son système.
• Bouleversement dans l’ordre du Savoir avec l’établissement de nombreuses
distanciations : Au XVIème siècle, les récits des voyageurs étaient plus des quêtes
cosmographiques qu’ethnographiques, l’imaginaire religieux était très présent. Au XVIIIème
siècle en revanche, la quête devient ethnographique, on entre dans une perspective
comparative.
La réflexion sur le savoir au XVIIIème siècle va amener à l’élaboration de méthodes.
• Pensée philosophique décentrée :
- projet anti-théologique, distance entre l’Homme et Dieu
- se débarrasser du déterminisme religieux avec l’idée d’une histoire évolutive
- la société devient un objet d’étude
Au XVIIIème siècle se dessinent les grandes orientations sur lesquelles va se fonder
l’ethnologie au XIXème siècle, le XVIIIème siècle est donc un siècle charnière.
II. LE XIXEME SIECLE ET L’EMERGENCE DE L’ANTHROPOLOGIE
A. LE COLONIALISME
Au XIXème siècle, le contexte géopolitique est radicalement nouveau. Les Révolutions
Française (politique) et Industrielle (économique) entrainent une prise de conscience des
changements drastique de la société et le fait qu’elle ne sera plus jamais ce qu’elle a été.
Les Hommes sont vus comme les agents de la transformation du Monde. Leur destiné n’est
pas prédéterminée, elle est en construction et elle se dégage d’un champ social conflictuel
(rapport de force).
Acte de Berlin (1885) : partage de l’Afrique entre les puissances coloniales.
C’est un fait que l’histoire de l’ethnologie n’est pas séparable de l’histoire des conquêtes
coloniales car celles-ci créent de nouveaux problèmes qui sont évidemment de nature
anthropologique et ethnologique.
L’anthropologie existe comme discipline universitaire à la fin du XIXème. Elle va naître dans
les puissances coloniales et les Etats-Unis (NB : ce n’est pas une puissance coloniale mais
leurs problèmes ethnologique viennent des indiens qui sont à l’intérieur de leur terres), les
gouvernements envoient des ethnologues, qui sont ainsi subventionnés, dans le but de
récolter des informations sur les meilleures manières d’assoir leur pouvoir colonial (ceci
étant, bien sûr, en arrière-pensée).
• On note l’éveil d’un intérêt pour la collecte d’objet et leur classement systématique : USA,
France, RU, Allemagne voient se former en leur sein des sociétés d’ethnologue qui élaborent
des guides d’inventaire.
Les deux principes fondateurs de l’ethnologie sont :
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