Saint Etienne de Vionan
81310 – Lisle sur Tarn
LISLE SUR TARN, 09/02/2013
COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Le Collectif se félicite de l’avis défavorable du CNPN
à la demande de destruction de la zone humide du Testet
Dans le cadre de la procédure administrative concernant le projet de barrage dit « retenue de Sivens » sur la
rivière Tescou (nord-ouest du Tarn), le Conseil national de la protection de la nature (CNPN) est amené à
donné son avis sur la demande de dérogation à la loi sur les espèces protégées. En effet, la DREAL, dans son
avis du 9 juillet 2012
, indique que « la réalisation du projet entrainera directement par ennoiement la
destruction de 12.7 ha de zones humides et indirectement, du fait de la création du barrage, la perte de
fonctionnalité de 5,4 ha
». La DREAL rappelle que l’étude d’impact du projet a montré que la zone humide
du Testet « fait certainement partie des zones humides majeures du département du point de vue de la
biodiversité
» notamment du fait que le site est caractérisé par la présence de 82 espèces animales
protégées : 7 espèces d'insectes, 7 espèces d'amphibiens, 7 espèces de reptiles, 42 espèces d'oiseaux, 18
espèces de chiroptères et 1 espèce de poisson (la lamproie de Planer).
Or, le code de l'environnement
interdit la destruction, l'altération ou la dégradation des habitats naturels
ou des habitats d'espèces lorsqu'un intérêt scientifique particulier ou que les nécessités de la préservation
du patrimoine naturel le justifient, comme c’est le cas pour la zone humide du Testet.
Pour réaliser le barrage de Sivens et donc détruire cette zone humide majeure, une demande de dérogation
est nécessaire. La procédure impose tout d’abord la consultation du Conseil Scientifique Régional du
Patrimoine Naturel (CSRPN). En décembre 2012, les scientifiques du CSRPN ont émis un avis défavorable
à
une large majorité : défavorable : 16, favorable: 3, abstention : 4. Le CSRPN a demandé à ce que des
compléments d'expertises écologiques approfondies
soient réalisés avant passage devant le CNPN mais la
Préfecture et le Conseil Général ont décidé de ne pas écouter les scientifiques du CRSPN et ont mis
directement le dossier en instruction au CNPN.
Réunie le 8 avril, la commission faune du CNPN a rendu, très majoritairement, un avis défavorable. Les
motifs détaillés ne sont pas encore connus mais elle a probablement suivi l’avis du CRSPN et pris en compte
l’avis technique de l’ONEMA
qui indique que « les mesures de correction et de compensation envisagées
ne garantissent pas le maintien en bon état de conservation de l’ensemble des groupes d’espèces précités et
impactés par le projet »
«Le Collectif se félicite que les experts des CRSPN et CNPN aient refusé d’accorder une dérogation à la
CACG
et au Conseil Général du Tarn, tous les deux porteurs du projet de destruction de la zone humide du
Testet. C’est une reconnaissance pour la mobilisation citoyenne que nous menons depuis deux ans pour
sauver ce patrimoine naturel majeur dans le département » déclare Françoise Blandel.
Pour Marie-Agnès Boyer Gibaud : « Cet avis défavorable de la part d’experts sélectionnés par l’Etat confirme
les inconvénients majeurs de ce projet pour l’environnement. Plutôt que de s’entêter à poursuivre ce projet
destructeur avec des financements publics élevés (près de 8 M€), le Conseil général du Tarn devrait retrouver
la voie de la sagesse en abandonnant définitivement ce projet. Nous lui demandons à nouveau
d’accompagner financièrement les pratiques agricoles économes en eau, une solution plus écologique et
moins coûteuse pour les fonds publics ».
Contacts presse :
Ben Lefetey (06 99 266 066) Marie-Agnès Boyer Gibaud (0683469709), Françoise Blandel (0602319690)
Détail du dossier sur http://collectif-testet.asso-web.com