LE MONDE BRITANNIQUE
DE WATERLOO AU STATUT DE WESTMINSTER
CHRONOLOGIE COMMENTEE
(en noir les événements liés au monde britannique ; en brun, les autres grands événements internationaux)
(en vert, des données statistiques)
1815
3 janvier : Traité secret entre la
Grande-Bretagne, la France et
l’Autriche
8 janvier : Bataille de la
Nouvelle-Orléans
9 juin : Traité de Vienne
18 juin : Bataille de Waterloo
juillet : Accord commercial
américano-britannique
26 septembre : Pacte de la
Sainte-Alliance
Négocié et signé secrètement pendant le Congrès de Vienne, ce traité tripartite
vise à limiter les ambitions de la Russie qui souhaitent profiter du contexte pour
s’agrandir. Les signataires s’engagent à rétablir dans leurs droits toutes les
anciennes dynasties régnantes en Europe que les guerres révolutionnaires et de
l’Empire auraient chassées.
Bataille de la guerre anglo-américaine. Victoire des troupes américaines mais qui
intervient après la signature du traité de Gand (décembre 1814) qui mettait fin à la
guerre.
Au terme d’un congrès entamé en novembre 1814, et alors que les coalisés
s’apprêtent à affronter Napoléon Ier revenu à la tête de l’armée, les dirigeants et
ministres des puissances coalisées adoptent l’acte final. Les Britanniques,
représentés dans les négociations par le ministre Castlereagh et par le duc de
Wellington, y font triompher leur idée d’un certain équilibre entre les puissances
continentales. Les gains réalisés par le royaume britannique sont minimes en
superficie mais importants stratégiquement : contrôle de Malte et des îles
Ioniennes sur la route méditerranéenne des Indes, d’Heligoland au large du
Danemark ; hors d’Europe, les Britanniques reçoivent la colonie du Cap prise aux
Hollandais tout comme Tobago et Ceylan et, de la France, Sainte-Lucie et l’île
Maurice).
Les autres grandes puissances obtiennent aussi des satisfactions territoriales : la
Russie reçoit la plus grande partie de l’ancien royaume polonais sous la forme d’un
Royaume de Pologne (ou « royaume du Congrès ») directement possédé par le
tsar ; la Prusse reçoit la Poméranie suédoise, la Saxe du Nord, une grande partie
de la Rhénanie et la Westphalie ; l’Autriche progresse en Italie en contrôlant
désormais Lombardie et Vénétie, elle reçoit en outre la Dalmatie et le Tyrol ; la
Suède prend la Norvège au Danemark ; des simplifications interviennent en Italie
(qui n’est plus divisée qu’en sept Etats) et surtout dans le monde germanique où la
nouvelle Confédération germanique comprend 39 Etats (au lieu des 350 de
l’ancien Saint Empire).
Conclu après la fin de la guerre américano-britannique (« guerre de M. Madison »
1812-1814), il reprend les dispositions prévues par la traité de Jay (1794).
Pacte conclu par le tsar de Russie, l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse «au
nom de la Très Sainte et Indivisible Trinité des trois puissances orthodoxe,
catholique et protestante». Il vise à offrir une garantie mutuelle contre tout retour
20 novembre : Conclusion de
la Quadruple-Alliance
10 décembre : Napoléon Ier
s’installe à Longwood
- - - : Vote des Corn Laws
des idées révolutionnaires ou libérales en Europe.
Prolongement (moins mystique) de la Sainte-Alliance, la Quadruple-Alliance voit la
Grande-Bretagne rejoindre la Russie, l’Autriche et la Prusse pour garantir la paix
en Europe entre les grandes puissances (par la tenue de congrès réguliers) et
éviter la renaissance de foyers révolutionnaires.
Le vote des Corn Laws (lois sur le blé) intervient suite au retour à une libre
circulation des grains en Europe après la défaite napoléonienne. La mise en place
du Blocus continental par Napoléon Ier avait eu pour conséquence de permettre
aux producteurs britanniques de ne pas connaître de concurrence étrangère sur le
sol national ; cette situation de monopole leur permit également, devant la rareté
des céréales, de profiter d’une forte hausse des prix. Le retour au libre commerce
mit fin soudainement à cette période très positive pour les propriétaires anglais.
Ceux-ci, souvent présents au Parlement, firent donc adopter une législation fixant
le prix du blé et interdisant tout achat à l’étranger en-dessous de ce prix. Il
s’agissait là d’une mesure protectionniste aux effets importants (maintien à un prix
élevé du pain, augmentation du coût du commerce maritime…).
1831
20 janvier : Protocole de
Londres
15 novembre : La Belgique
accepte le traité des 24 articles
novembre : Entrée des troupes
de Mehmet-Ali en Syrie et en
Palestine
Si les Britanniques se montrent plutôt favorables à l’indépendance belge, ils sont
particulièrement soucieux du destin de ce nouvel Etat situé en face de l’estuaire de
la Tamise (la situation notamment du port d’Anvers fait problème à leurs yeux). La
conférence de Londres qu’ils organisent (avec la France, l’Autriche, la Prusse et la
Russie) adopte par le protocole du 20 janvier que le nouvel Etat belge sera neutre.
Ce protocole est refusé par les Belges mais accepté par le roi Guillaume des Pays-
Bas
L’année 1831 est marquée par la poursuite des discussions entre la conférence de
Londres, le nouvel Etat belge et le royaume des Pays-Bas. Après que les Belges
aient choisi un fils de Louis-Philippe comme roi (ce que ce dernier refuse
d’accepter), Français et Britanniques tombent d’accord pour présenter comme
candidat Léopold de Saxe-Cobourg (veuf de la fille de George III) lequel est élu le
4 juin. Un projet de traité en 18 articles est accepté par la Belgique mais rejeté par
les Pays-Bas (juin) ; une intervention militaire néerlandaise est arrêtée par
l’intervention française en Belgique. Un nouveau projet, en 24 articles, est proposé
(14 octobre) mais toujours refusé par les Pays-Bas. L’acceptation belge permet
cependant la reconnaissance de la nouvelle Belgique dont l’existence est garantie
par les cinq puissances.
Mehmet-Ali, pacha d’Egypte, avait obtenu la promesse du sultan Mahmoud qu’il
obtiendrait le contrôle des provinces de Syrie et de Palestine en échange d’une
intervention à ses côtés dans la lutte contre les Grecs. Ayant constaté la faiblesse
de l’Empire ottoman, il lance son fils Ibrahim Pacha à la conquête des provinces
non données.
1846
15 juin : Traité de l’Oregon
25 juin : Abolition des Corn
Laws
29 juin : Chute du
gouvernement Peel
- - - : Les Britanniques
soumettent le Pendjab
Traité américano-britannique qui fixe la frontière entre les Etats-Unis et les colonies
britanniques sur la ligne du 49° parallèle. La zone était devenue une cause
éventuelle de guerre entre les deux Etats, les Américains revendiquant la zone de
l’Oregon jusqu’à l’Alaska, les Britanniques jusqu’au 45° parallèle.
L’abolition des Corn Laws (adoptées en 1815) est la mesure la plus symbolique et
la plus forte de la politique menée par Robert Peel pour la fin du protectionnisme et
la construction d’un véritable libéralisme économique.
Le choix de l’abolition des Corn Laws précipite la rupture entre lui et les tories pour
qui la défense des intérêts des grands propriétaires terriens était essentielle. Faute
du soutien d’une grande partie des conservateurs (parmi lesquels Disraeli ou
Derby), Peel est renversé.
1895
24 janvier : Mort de Randolph
Churchill
juillet : Elections législatives en
Né le 13 février 1849, Randolph Churchill est le fils cadet du duc de Marlborough et
par cette ascendance il se rattache à une des plus prestigieuses familles du
royaume. Il devient député aux Communes à l’âge de 25 ans au sein du parti
conservateur. Cependant, très vite, Randolph Churchill se fait remarquer par sa
volonté d’un parti conservateur moins figé sur le passé. Il évoque souvent
un « quatrième parti » se trouvant au sein même du parti conservateur, un parti qui
acceptant les réformes démocratiques du milieu des années 1880 serait plus en
phase avec l’époque que la vieille garde conservatrice. Randolph Churchill y voit la
seule possibilité d’établir une véritable harmonie sociale (il préconise notamment
de faire progresser la législation du travail) garantissant le maintien du soutien
populaire à la monarchie (« rallier le peuple autour du Trône, unir le Trône au
peuple, un Trône loyal et un peuple patriote. Voilà notre politique, voilà notre foi. »
(1888)). Randolph Churchill marque également sa différence sur le problème
irlandais (il a accompagné son père sur l’île pendant que celui-ci était vice-roi) en
refusant les mesures de coercition à l’égard des Irlandais. Populaire et énergique,
il entre en 1885 dans le gouvernement conservateur de Salisbury d’abord comme
secrétaire d’Etat pour l’Inde (1885-1886) puis comme chancelier de l’Echiquier
(août 1886). Il propose un budget dans lequel les dépenses militaires sont
diminuées (ce qui est une critique claire de la politique extérieure du
gouvernement). Le rejet de ce budget le conduit à la démission (novembre 1886).
Churchill demeure pourtant apprécié de la reine Victoria et montre encore son
soutien à la famille royale en s’opposant aux libéraux qui veulent limiter la liste
civile du prince de Galles et de ses enfants (1889). Il sombre cependant
progressivement dans la démence, il meurt le 24 janvier 1895. Mariée à une très
belle Américaine, Jenny Jerome, il est le père de Winston Churchill (né en 1874)
qui fera de son père son principal héros (chapitre XXX de ses mémoires).
Les Conservateurs sortent vainqueurs des élections aux Communes. Ils
Grande-Bretagne
remportent 340 sièges (auxquels viendront se rallier en 1900 les 71 députés des
Libéraux-Unionistes). Les libéraux n’obtiennent que 177 sièges et les Nationalistes
irlandais 82.
1931
août : Constitution du
gouvernement d’union nationale
21 septembre : Dévaluation de
la livre sterling
octobre : Elections à la
Chambre des Communes
11 décembre : Statut de
Westminster
Face aux difficultés économiques du pays, Ramsay MacDonald propose la
constitution d’un gouvernement d’union nationale qu’il présidera. Cette proposition
ne trouve pas d’écho favorable au sein de son propre parti (parti travailliste) ce qui
conduit à l’exclusion de MacDonald du parti. Le gouvernement ne comprend donc
que des conservateurs et quelques proches de MacDonald.
La crise économique née aux Etats-Unis avait généré une demande de
remboursement par les banques américaines des prêts consentis. La situation
monétaire du Royaume-Uni finit par se dégrader mettant l’Etat au bord de la
banqueroute. Il fallut entreprendre une forte dévaluation de la livre (environ 30 %)
pour éloigner les risques et redonner une stimulation à la production industrielle.
Hormis le Canada, tous les pays de l’Empire adoptèrent la nouvelle valeur de la
livre sterling).
Les élections d’octobre 1931 sont marquées par la déroute des Travaillistes et la
victoire écrasante des Conservateurs de Stanley Baldwin (473 élus). Les
Travaillistes n’obtiennent que 52 élus (ils sont en outre divisés, 13 Travaillistes
supplémentaires entrant aux Communes mais comme partisans de l’Union
nationale avec les Conservateurs). C’est cependant l’ancien Travailliste James
Ramsay MacDonald qui reste à la tête du gouvernement.
Texte d’ordre législatif britannique par lequel est reconnue l’entière indépendance
gislative des dominions (les lois britanniques n’y seront plus automatiquement
appliquées). Le texte prévoit cependant que des liens peuvent exister dans
certains domaines si les dominions le désirent. Cette évolution qui marque le
véritable début du Commonwealth a été préparée lors des conférences impériales
de 1926 et 1930. Les dominions n’en profiteront pas cependant pour couper
immédiatement tous les liens juridiques avec le Royaume-Uni ; par exemple, le
Canada n’abrogera le statut de dernière instance du Comité judiciaire du Conseil
privé qu’en 1949..
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