LE MONDE BRITANNIQUE DE WATERLOO AU STATUT DE WESTMINSTER CHRONOLOGIE COMMENTEE (en noir les événements liés au monde britannique ; en brun, les autres grands événements internationaux) (en vert, des données statistiques) 1815 3 janvier : Traité secret entre la Négocié et signé secrètement pendant le Congrès de Vienne, ce traité tripartite Grande-Bretagne, la France et vise à limiter les ambitions de la Russie qui souhaitent profiter du contexte pour l’Autriche s’agrandir. Les signataires s’engagent à rétablir dans leurs droits toutes les anciennes dynasties régnantes en Europe que les guerres révolutionnaires et de l’Empire auraient chassées. 8 janvier : Bataille de la Nouvelle-Orléans Bataille de la guerre anglo-américaine. Victoire des troupes américaines mais qui intervient après la signature du traité de Gand (décembre 1814) qui mettait fin à la guerre. 9 juin : Traité de Vienne Au terme d’un congrès entamé en novembre 1814, et alors que les coalisés s’apprêtent à affronter Napoléon Ier revenu à la tête de l’armée, les dirigeants et ministres des puissances coalisées adoptent l’acte final. Les Britanniques, représentés dans les négociations par le ministre Castlereagh et par le duc de Wellington, y font triompher leur idée d’un certain équilibre entre les puissances continentales. Les gains réalisés par le royaume britannique sont minimes en superficie mais importants stratégiquement : contrôle de Malte et des îles Ioniennes sur la route méditerranéenne des Indes, d’Heligoland au large du Danemark ; hors d’Europe, les Britanniques reçoivent la colonie du Cap prise aux Hollandais tout comme Tobago et Ceylan et, de la France, Sainte-Lucie et l’île Maurice). Les autres grandes puissances obtiennent aussi des satisfactions territoriales : la Russie reçoit la plus grande partie de l’ancien royaume polonais sous la forme d’un Royaume de Pologne (ou « royaume du Congrès ») directement possédé par le tsar ; la Prusse reçoit la Poméranie suédoise, la Saxe du Nord, une grande partie de la Rhénanie et la Westphalie ; l’Autriche progresse en Italie en contrôlant désormais Lombardie et Vénétie, elle reçoit en outre la Dalmatie et le Tyrol ; la Suède prend la Norvège au Danemark ; des simplifications interviennent en Italie (qui n’est plus divisée qu’en sept Etats) et surtout dans le monde germanique où la nouvelle Confédération germanique comprend 39 Etats (au lieu des 350 de l’ancien Saint Empire). 18 juin : Bataille de Waterloo juillet : Accord commercial américano-britannique Conclu après la fin de la guerre américano-britannique (« guerre de M. Madison » 1812-1814), il reprend les dispositions prévues par la traité de Jay (1794). 26 septembre : Pacte de la Sainte-Alliance Pacte conclu par le tsar de Russie, l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse «au nom de la Très Sainte et Indivisible Trinité des trois puissances orthodoxe, catholique et protestante». Il vise à offrir une garantie mutuelle contre tout retour des idées révolutionnaires ou libérales en Europe. 20 novembre : Conclusion de la Quadruple-Alliance Prolongement (moins mystique) de la Sainte-Alliance, la Quadruple-Alliance voit la Grande-Bretagne rejoindre la Russie, l’Autriche et la Prusse pour garantir la paix en Europe entre les grandes puissances (par la tenue de congrès réguliers) et éviter la renaissance de foyers révolutionnaires. 10 décembre : Napoléon Ier s’installe à Longwood - - - : Vote des Corn Laws Le vote des Corn Laws (lois sur le blé) intervient suite au retour à une libre circulation des grains en Europe après la défaite napoléonienne. La mise en place du Blocus continental par Napoléon Ier avait eu pour conséquence de permettre aux producteurs britanniques de ne pas connaître de concurrence étrangère sur le sol national ; cette situation de monopole leur permit également, devant la rareté des céréales, de profiter d’une forte hausse des prix. Le retour au libre commerce mit fin soudainement à cette période très positive pour les propriétaires anglais. Ceux-ci, souvent présents au Parlement, firent donc adopter une législation fixant le prix du blé et interdisant tout achat à l’étranger en-dessous de ce prix. Il s’agissait là d’une mesure protectionniste aux effets importants (maintien à un prix élevé du pain, augmentation du coût du commerce maritime…). 1831 20 janvier : Protocole de Londres Si les Britanniques se montrent plutôt favorables à l’indépendance belge, ils sont particulièrement soucieux du destin de ce nouvel Etat situé en face de l’estuaire de la Tamise (la situation notamment du port d’Anvers fait problème à leurs yeux). La conférence de Londres qu’ils organisent (avec la France, l’Autriche, la Prusse et la Russie) adopte par le protocole du 20 janvier que le nouvel Etat belge sera neutre. Ce protocole est refusé par les Belges mais accepté par le roi Guillaume des PaysBas 15 novembre : La Belgique L’année 1831 est marquée par la poursuite des discussions entre la conférence de accepte le traité des 24 articles Londres, le nouvel Etat belge et le royaume des Pays-Bas. Après que les Belges aient choisi un fils de Louis-Philippe comme roi (ce que ce dernier refuse d’accepter), Français et Britanniques tombent d’accord pour présenter comme candidat Léopold de Saxe-Cobourg (veuf de la fille de George III) lequel est élu le 4 juin. Un projet de traité en 18 articles est accepté par la Belgique mais rejeté par les Pays-Bas (juin) ; une intervention militaire néerlandaise est arrêtée par l’intervention française en Belgique. Un nouveau projet, en 24 articles, est proposé (14 octobre) mais toujours refusé par les Pays-Bas. L’acceptation belge permet cependant la reconnaissance de la nouvelle Belgique dont l’existence est garantie par les cinq puissances. novembre : Entrée des troupes Mehmet-Ali, pacha d’Egypte, avait obtenu la promesse du sultan Mahmoud qu’il de Mehmet-Ali en Syrie et en obtiendrait le contrôle des provinces de Syrie et de Palestine en échange d’une Palestine intervention à ses côtés dans la lutte contre les Grecs. Ayant constaté la faiblesse de l’Empire ottoman, il lance son fils Ibrahim Pacha à la conquête des provinces non données. 1846 15 juin : Traité de l’Oregon Traité américano-britannique qui fixe la frontière entre les Etats-Unis et les colonies britanniques sur la ligne du 49° parallèle. La zone était devenue une cause éventuelle de guerre entre les deux Etats, les Américains revendiquant la zone de l’Oregon jusqu’à l’Alaska, les Britanniques jusqu’au 45° parallèle. 25 juin : Abolition des Corn Laws L’abolition des Corn Laws (adoptées en 1815) est la mesure la plus symbolique et la plus forte de la politique menée par Robert Peel pour la fin du protectionnisme et la construction d’un véritable libéralisme économique. 29 juin : Chute du gouvernement Peel Le choix de l’abolition des Corn Laws précipite la rupture entre lui et les tories pour qui la défense des intérêts des grands propriétaires terriens était essentielle. Faute du soutien d’une grande partie des conservateurs (parmi lesquels Disraeli ou Derby), Peel est renversé. - - - : Les Britanniques soumettent le Pendjab 1895 24 janvier : Mort de Randolph Churchill Né le 13 février 1849, Randolph Churchill est le fils cadet du duc de Marlborough et par cette ascendance il se rattache à une des plus prestigieuses familles du royaume. Il devient député aux Communes à l’âge de 25 ans au sein du parti conservateur. Cependant, très vite, Randolph Churchill se fait remarquer par sa volonté d’un parti conservateur moins figé sur le passé. Il évoque souvent un « quatrième parti » se trouvant au sein même du parti conservateur, un parti qui acceptant les réformes démocratiques du milieu des années 1880 serait plus en phase avec l’époque que la vieille garde conservatrice. Randolph Churchill y voit la seule possibilité d’établir une véritable harmonie sociale (il préconise notamment de faire progresser la législation du travail) garantissant le maintien du soutien populaire à la monarchie (« rallier le peuple autour du Trône, unir le Trône au peuple, un Trône loyal et un peuple patriote. Voilà notre politique, voilà notre foi. » (1888)). Randolph Churchill marque également sa différence sur le problème irlandais (il a accompagné son père sur l’île pendant que celui-ci était vice-roi) en refusant les mesures de coercition à l’égard des Irlandais. Populaire et énergique, il entre en 1885 dans le gouvernement conservateur de Salisbury d’abord comme secrétaire d’Etat pour l’Inde (1885-1886) puis comme chancelier de l’Echiquier (août 1886). Il propose un budget dans lequel les dépenses militaires sont diminuées (ce qui est une critique claire de la politique extérieure du gouvernement). Le rejet de ce budget le conduit à la démission (novembre 1886). Churchill demeure pourtant apprécié de la reine Victoria et montre encore son soutien à la famille royale en s’opposant aux libéraux qui veulent limiter la liste civile du prince de Galles et de ses enfants (1889). Il sombre cependant progressivement dans la démence, il meurt le 24 janvier 1895. Mariée à une très belle Américaine, Jenny Jerome, il est le père de Winston Churchill (né en 1874) qui fera de son père son principal héros (chapitre XXX de ses mémoires). juillet : Elections législatives en Les Conservateurs sortent vainqueurs des élections aux Communes. Ils Grande-Bretagne remportent 340 sièges (auxquels viendront se rallier en 1900 les 71 députés des Libéraux-Unionistes). Les libéraux n’obtiennent que 177 sièges et les Nationalistes irlandais 82. 1931 août : Constitution du Face aux difficultés économiques du pays, Ramsay MacDonald propose la gouvernement d’union nationale constitution d’un gouvernement d’union nationale qu’il présidera. Cette proposition ne trouve pas d’écho favorable au sein de son propre parti (parti travailliste) ce qui conduit à l’exclusion de MacDonald du parti. Le gouvernement ne comprend donc que des conservateurs et quelques proches de MacDonald. 21 septembre : Dévaluation de La crise économique née aux Etats-Unis avait généré une demande de la livre sterling remboursement par les banques américaines des prêts consentis. La situation monétaire du Royaume-Uni finit par se dégrader mettant l’Etat au bord de la banqueroute. Il fallut entreprendre une forte dévaluation de la livre (environ 30 %) pour éloigner les risques et redonner une stimulation à la production industrielle. Hormis le Canada, tous les pays de l’Empire adoptèrent la nouvelle valeur de la livre sterling). octobre : Elections à la Chambre des Communes Les élections d’octobre 1931 sont marquées par la déroute des Travaillistes et la victoire écrasante des Conservateurs de Stanley Baldwin (473 élus). Les Travaillistes n’obtiennent que 52 élus (ils sont en outre divisés, 13 Travaillistes supplémentaires entrant aux Communes mais comme partisans de l’Union nationale avec les Conservateurs). C’est cependant l’ancien Travailliste James Ramsay MacDonald qui reste à la tête du gouvernement. 11 décembre : Statut de Westminster Texte d’ordre législatif britannique par lequel est reconnue l’entière indépendance législative des dominions (les lois britanniques n’y seront plus automatiquement appliquées). Le texte prévoit cependant que des liens peuvent exister dans certains domaines si les dominions le désirent. Cette évolution qui marque le véritable début du Commonwealth a été préparée lors des conférences impériales de 1926 et 1930. Les dominions n’en profiteront pas cependant pour couper immédiatement tous les liens juridiques avec le Royaume-Uni ; par exemple, le Canada n’abrogera le statut de dernière instance du Comité judiciaire du Conseil privé qu’en 1949..