PSYCHOLOGIE ET NEUROPSYCHOLOGIE COGNITIVE I Année académique 2010-2011 - TP 1. TP - Reconnaissance visuelle des objets ...................................................................................... 2 1.1. Evaluation des troubles de l'identification visuelle des objets (TP) ...................................... 2 1.2. Conclusions ........................................................................................................................... 3 2. TP - La mémoire .......................................................................................................................... 4 2.1. Mémoire - idées reçues.......................................................................................................... 4 2.2. Les différents modules de Mémoire ...................................................................................... 4 2.3. Les différents processus de Mémoire .................................................................................... 5 2.4. Les troubles mnésiques ....................................................................................................... 12 2.5. En conclusion ...................................................................................................................... 13 3. TP - Les fonctions exécutives et leur évaluation ........................................................................ 13 3.1. Les fonctions exécutives: définition & cadre théorique exécutives .................................... 13 3.1.1. Définition ..................................................................................................................... 14 3.1.2. Le modèle du contrôle attentionnel de Norman et Shallice (1985) .............................. 14 3.1.3. Fonctions exécutives et régions cérébrales associées .................................................. 15 3.1.4. Les fonctions exécutives: déficits & évaluation ........................................................... 16 4. TP - Composantes de l'attention - TP ......................................................................................... 21 4.1. Intensité ............................................................................................................................... 22 4.2. Sélectivité ............................................................................................................................ 23 4.3. Héminégligence ................................................................................................................... 23 4.4. Enfants hyperactifs: ............................................................................................................. 27 5. TP - Le langage .......................................................................................................................... 31 5.1. Les sons de la parole ........................................................................................................... 31 5.2 Caractéristiques de l'onde ..................................................................................................... 32 5.3. La consonne......................................................................................................................... 32 5.3.1. Caractéristiques d’une consonne : ................................................................................ 32 5.3.2. La consonne: Mode d’articulation................................................................................ 33 5.4. La voyelle ............................................................................................................................ 34 5.4.1. Caractéristiques ............................................................................................................ 34 5.4.2. Le triangle vocalique .................................................................................................... 34 5.4.3. Sonagramme ................................................................................................................. 34 5.4.4. Formant ........................................................................................................................ 34 5.5. Perception de la parole ........................................................................................................ 37 5.5.1. Perception catégorielle: ................................................................................................ 37 5.6. Les troubles du langage oral ................................................................................................ 40 5.6.1. Aphasie ......................................................................................................................... 40 5.6.2.Troubles de la compréhension auditive ......................................................................... 41 5.6.3.Troubles de la compréhension auditive ......................................................................... 43 5.6.4.Troubles de l’expression écrite ..................................................................................... 43 5.6.5.Troubles de la compréhension écrite et troubles de la lecture à voix haute .................. 44 5.6.6.Aphasies - classification ................................................................................................ 44 Page 1 of 46 1. TP - Reconnaissance visuelle des objets 1.1. Evaluation des troubles de l'identification visuelle des objets (TP) 1.1.1. Etape A: Préambule à l'évaluation Déterminer si les facultés sensorielles élémentaires sont intactes o Absence de lésion périphérique (diminution de l'acuité visuelle, altération de la motricité oculaire, diminution du champ visuel, ..) o capacités de traitement neuro-sensoriel (sensibilité à la lumière, couleur, ..) 1.1.2. Etape B: Evaluation du traitement perceptif Est-ce que le patient est capable d'encoder et d'analyser les propriétés de base de la forme des objets: la taille, l'orientation, la localisation, la longueur ? o NB: il est capable de réaliser ces tests perceptuels tout en étant incapable de reconnaître et d'identifier les objets sur lesquels les traitements sont effectués car aucune de ces épreuves n'implique l'accès aux connaissances sur les objets. (1) : Esquisse primaire (2) : Représentation 2D 1/2 (3) : Représentation 3D Un patient qui ne présente aucun problème à ces épreuves perceptuelles est capable d'encoder les dimensions de base de lier ces dimensions dans un percept organisé et de le séparer de l'environnement d'encoder ces propriétés quel que soit le point de vue sous lequel l'objet est vu => pas d'agnosie aperceptive dans ce cas 1.1.3. Etape C: Evaluation des traitements associatifs Si le patient n'a ni décifit sensoriel, ni déficit perceptif, pourquoi ne parvient-il pas à dire o Il ne le reconnaît pas ? o Il ne l'identifie pas ? o Il ne parvient pas à le dénommer ? 1. Connaissances structurales Epreuves évaluant l'accès aux connaissances structurales à partir de la modalité visuelle a) Décision d'objet (objet vs non objet, par exemple dessin construit en changeant la tête ou le corps d'un dessin réel) Page 2 of 46 b - c) Appariement ou complétion de dessin d) Connaissances visuelles fines (âne avec oreilles hautes, basse, crinière ou non, etc) e) Apprentissage de non objets: on examine si le patient parvient à créer une représentation de cet objet dans le stock de descriptions structurales) Epreuves évaluant l'accès aux connaissances structurales à partir d'une autre modalité Permet de déterminer si le trouble est dû à l'accès au stock à partir de la modalité visuelle (agnosie visuelle) ou s'il est dû à un déficit en tant que tel du système mnésique contenant le stock des descriptions structurales f) Décision sur la véracité de phrases énonçant une propriété physique (structurale) d'un objet, en modalité auditive ou écrite (girafe long cou ou serpent 4 pattes) g) Dessin de mémoire (entrée auditive ou écrite) attention à d'éventuels pb praxiques, ou à un éventuel déficit d'imagerie 2. Connaissances sémantiques Epreuves évaluant l'accès aux connaissances sémantiques à partir de la modalité visuelle a) Appariement mot-image avec proximité visuelle et sémantique b) Classement d'image par catégories sémantiques ex test pyramides et palmiers Epreuves évaluant l'accès aux connaissances sémantiques à partir d'une autre modalité permet de voir si le trouble est du à une agnosie visuelle ou à un déficit du système mnésique sémantique en tant que tel c) classement de mots écrits ou oraux par catégories sémantiques d) vérification de phrases énonçant des propriétés sémantiques (auditif ou écrit) e) tâches d'identification d'objets dans d'autres modalités (tactiles, sons, mots) 1.2. Conclusions Les travaux s’accordent sur un ensemble de caractéristiques majeures des processus perceptifs: o Diversité des traits et indices utilisés à différents niveaux du traitement, o Interaction entre processus ascendants et descendants, etc. Ces processus ont donné lieu à de nombreuses modélisations qui doivent encore être affinées pour lever certaines difficultés. La cognition visuelle ne saurait être réduite à la description des processus perceptifs traités dans cette partie du cours. Elle implique d’autres processus essentiels tels que l’attention et la mémoire qui seront traités ultérieurement Page 3 of 46 2. TP - La mémoire 2.1. Mémoire - idées reçues La mémoire est une bibliothèque: faux, pas d'accumulation passive, pas de risque de manque de place La mémoire est un réseau: vrai, réseau associatif, nouvelles nformations connectées aux autres -> plus on en sait plus c'est facile d'apprendre La mémoire est un muscle: faux et vrai; o pas de "memory building" pour améliorer sa mémoire o les stratégies de mémorisatio peuvent être améliorées La ou Les Mémoires ? Plusieurs systèmes mnésiques: Modèle deTulving: 5 grands systèmes de mémoire indépendants: 1. Mémoire de travail (MCT) 2. Stock de représentations perceptives (MLT) 3. Mémoire procédurale (MLT) 4. Mémoire sémantique (MLT) 5. Mémoire épisodique (MLT) Ce sont les découvertes de doubles dissociations auprès de patients qui ont permis de comprendre que les différents systèmes de mémoires sont modulaires et indépendants. Par exemple Dissociation mémoire à long terme/ mémoire à court terme Mémoire épisodique et procédurale: séparables La cognition humaine est assurée par des modules = systèmes de traitement spécifiques à une fonction et autonomes les uns par rapport aux autres. NB Sous-modules 2.2. Les différents modules de Mémoire 1) Mémoire de travail Système de capacité limitée en contenu ( 7 ± 2) et en durée. o Maintien temporaire, à court terme, d’une information afin de pouvoir effectuer un traitement o Exemple de situation: Retenir un n° de téléphone qu’on ne peut pas transcrire directement car occupé à une autre activité (conduite, ...), Retenir les nombres et les résultats intermédiaires pendant que l’on résout mentalement un calcul complexe, Traduire simultanément les propos de quelqu’un o Exemple d’épreuves: Empan de chiffres 2) Stock de représentations perceptives Mise en mémoire à long terme de formes, de structures de mots, de visages, ... o Non associé à des significations o Contient différents sous-systèmes de représentations, spécifiques à la modalité d’entrée du Page 4 of 46 stimulus o Exemple: reconnaître une personne sans se souvenir de qui c'est 3) Mémoire procédurale Mise en mémoire à long terme o De procédures motrices Ex. comment on fait pour rouler à vélo o De procédures cognitives Ex: comment on fait pour résoudre un calcul écrit → La mémoire procédurale est un type de mémoire o Qui peut être difficilement verbalisable o Qui s’exprime plus facilement dans l’action 4) Mémoire sémantique Mise en mémoire à long terme de connaissances générales factuelles sur le monde. L’information n’est pas forcément verbale (également spatiale, olfactive, etc.) On le sait mais on ne se souvient pas comment, quand et où on l’a appris (cf. culture générale) o La mémoire sémantique est indépendante du contexte spatio-temporel de son acquisition o Exemple : un chien est un animal qui aboie et n’aime pas les chats 5) Mémoire épisodique Mise en mémoire à long terme des épisodes personnellement vécus. Mémoire autobiographique >< mémoire sémantique car évoque comment, quand et où on a appris l’information o La mémoire épisodique est dépendante du contexte spatio- temporel de son acquisition o Exemple : se souvenir demain du TP d’aujourd’hui, souvenirs d’enfance. 6) Remarque Que l’information soit conservée en mémoire épisodique ou sémantique peut différer selon la personne (en fonction de l’âge, des expériences personnelles, etc.) Exemples: la fin de la seconde guerre mondiale, la chute du Mur de Berlin, les attentats du 11 septembre 2001, le décès de M. Jackson 2.3. Les différents processus de Mémoire Les différents processus en MLT 1. Encodage 2. Stockage Page 5 of 46 3. Récupération → La mémoire = fonction cognitive permettant d’encoder (acquérir), de stocker (conserver) et de récupérer (restituer) des informations. 1. Encodage Processus qui implique la perception, la compréhension et l’intégration d’informations nouvelles en mémoire But: Donner un sens à la chose à remémorer Rendre l’information o Spécifique pour pouvoir la dissocier des autres o Associative pour avoir plus d’indices permettant de récupérer l’information 2. Stockage Consolidation, maintien des informations et des souvenirs dans les stocks de MLT Création « biologique » des traces mnésiques. Connexions durables au niveau cérébral. Exemple de structures cérébrales importantes: hippocampes, corps mamillaires, régions temporales internes du cerveau Touché dans la maladie d’Alzheimer, le syndrome de Korsakoff Zone de l’hippocampe et zones parahippocampiques 3. Récupération Récupération : recherche et récupération d’informations stockées dans les systèmes de MLT 3 étapes : 1. Recherche en mémoire précision des éléments à récupérer spécification d’indices utilisés lors de l’encodage 2. Récupération Association entre un indice et la trace en mémoire 3. Vérification ou évaluation 4. Influences entre l’encodage, le stockage et la récupération Expérience Page 6 of 46 La classe sera divisée en 3 groupes. Une série de 40 mots va vous être présentée. Groupe 1: Vous allez devoir détecter des lettres dans des mots. Pour chaque mot, votre tâche est de compter le nombre de fois que la lettre "T" et que la lettre "R" apparaissent. Groupe 2: Vous allez devoir décider si les mots vous font penser à quelque chose de positif ou négatif. Groupe 3: Votre tâche est d’essayer de mémoriser les mots. Vous ne devez rien noter. Expérience (Partie I) Vous allez maintenant réaliser une tâche de rappel. Dans la partie précédente du test, 40 mots vous ont été présentés. Votre tâche est d’en rappeler le plus possible. 2 minutes. Expérience (Partie II) Vous allez maintenant réaliser une tâche de reconnaissance. Vous allez voir une série de 80 mots contenant les 40 mots qui vous ont été présentés dans la première partie du test et 40 mots nouveaux. Pour chaque mot, vous devez décider si le mot faisait ou non partie du test précédent. 5. Explication L’encodage influence la qualité du stockage et de la récupération: 1. Rôle de la profondeur de l’encodage, rôle des indices 2. Rôle du contexte d’encodage → But de l’expérience : Montrer le rôle de la profondeur de l’encodage sur le stockage et la récupération (cfr 1.) 6. Théorie des niveaux de traitement Craik et Lockhart (1972): Que l’encodage soit stratégique (encodage intentionnel) ou automatique (encodage incident), il y a différents degrés au niveau de la profondeur de l’encodage : Superficiel → profond Hypothèse: La performance mnésique (MLT) dépend du traitement des informations à la phase d’encodage : Plus l’encodage est profond, meilleure sera la performance. Un encodage profond (ex. sémantique) est plus efficace qu’un encodage superficiel de surface (ex : structural) →Importance du degré d’élaboration de l’encodage (associations en mémoire, multiplicité des indices) Hypothèse : Plus le traitement est profond, mieux les informations seront mémorisées Comment tester cette hypothèse? Construire une expérience de mémoire! 7. Construction d’une expérience Page 7 of 46 Etablir un plan de recherche dans lequel le/la chercheur/chercheuse contrôle et fait varier délibérément certains facteurs = variables indépendantes pour cerner l’effet de ces manipulations sur des données comportementales ou physiologiques = variables dépendantes Variable = Grandeur susceptible de varier, de présenter des niveaux (= instances, valeurs) différents Il existe différents types de variables: Variables Indépendantes = manipulées ou contrôlées par l’expérimentateur pour voir leur influence sur les Variables Dépendantes Exemple de variables indépendantes : La nature des groupes expérimentaux : un groupe de sujet sains vs. un groupe de patients amnésiques L’âge des groupes expérimentaux : jeunes vs. âgés Variables Dépendantes = observées ou mesurées par l’expérimentateur Exemple de variables dépendantes : le score à différentes épreuves évaluant la mémoire Variables parasites = tous les facteurs pouvant influencer la variable dépendante et que le chercheur doit garder constants Exemple de « variables parasites »: capacités intellectuelles, TD la veille, etc. Dans l'expérience de Craik & Lockhart que nous avons fait, quelles étaients les Variable indépendante ? 3 conditions d’encodage = 3 groupes de sujets : o Groupe 1 : encodage incident (automatique) de surface analyse structurale: comptage de lettres dans des mots o Groupe 2 : encodage incident (automatique) profond analyse sémantique: jugement de valence affective des mots o Groupe 3 : encodage intentionnel (stratégique) L’encodage intentionnel correspond habituellement à un encodage profond Variable dépendante ? Nombre de réponses correctes o Dans la tâches de rappel o Dans la tâche de reconnaissance Que faut-il garder constant dans l’expérience pour les 3 groupes d’encodage? Le matériel : nombre (40 mots) et items (quels mots). Page 8 of 46 Les procédures de présentation à l’encodage et à la récupération : durée de présentation des items, intervalle inter-stimuli, ordre des items. Les caractéristiques des sujets: âge, sexe, ..18 Prédictions Sur base de la théorie des niveaux de traitement, qu’attend-on comme résultats? Quel sera (quels seront) le(s) groupe(s) avec la performance la plus basse? Quel sera (quels seront) le(s) groupe(s) avec la performance la plus élevée? Quelle sera la tâche la plus facile : rappel ou reconnaissance? Pourquoi? Performances en rappel :Groupe incident de surface (structural) < Groupe incident profond (sémantique) = Groupe intentionnel Performances en reconnaissance : Groupe incident de surface (structural) < Groupe incident profond (sémantique) = Groupe intentionnel Performances en Rappel < performances en Reconnaissance Résultats de Craik & Lockhart - en rappel et en reconnaissance : Groupe « encodage incident de surface (structural) » : a rappelé/reconnu significativement moins de mots que les deux autres groupes Groupe à encodage sémantique : a obtenu une performance qui n’est pas significativement différente de la performance du groupe à encodage intentionnel 8. Différence significative Concept de « différence statistiquement significative » = concept statistique. Différence entre groupe A et B: due au hasard (sujets différents) ou à ce qu’on a manipulé dans l’ expérience? Pour le savoir: on calcule la probabilité qu’une certaine différence soit due au hasard. Page 9 of 46 Utilisation de tests statistiques But de ces méthodes : décider si les résultats obtenus sont significatifs, c’est-à-dire s’ils sont dûs au hasard ou non. Par convention, une différence est dite “statistiquement significative” si la probabilité qu’elle soit liée au hasard est inférieure à 5 %. Si p < 0,05, on a une probabilité de 5% de se tromper en disant que la différence n’est pas due au hasard mais est due aux facteurs manipulés dans l’expérience Les résultats de Craik et Lockhart indiquent que L’encodage incident sémantique est aussi efficace que l’encodage intentionnel o Incident profond sémantique= intentionnel L’encodage de surface est peu efficace o Incident de surface structural > Incident profond sémantique= intentionnel → Cohérent avec la théorie des niveaux de traitement! 9. Remarques 1. Pourquoi l’encodage intentionnel n’est pas meilleur que l’encodage incident sémantique? Tous les sujets du groupe incident « sémantique » ont effectué un encodage profond car ont obligatoirement dû réaliser une tâche de jugement affectif => Il n’y a donc pas de raison que le groupe intentionnel soit meilleur que le groupe incident sémantique Nous n’avons pas de contrôle sur les stratégies utilisées par le groupe "intentionnel" Il est possible que le groupe intentionnel utilise des stratégies superficielles (de surface) et soit même moins efficace que le groupe incident sémantique 2. Importance de l’analyse qualitative (= analyse des erreurs) Donne une information sur la qualité des processus mnésiques mis en jeu Plusieurs types d’erreurs possibles en rappel: Omissions = mots manquants. Intrusions = mots qui n’étaient pas dans la liste. Plusieurs types d’erreurs possibles en reconnaissance: Omissions = mots pas reconnus. Fausses alarmes = reconnaissances erronées Analyse qualitative Plusieurs types d’intrusions : Quelles intrusions avez- vous faites? Intrusions sémantiques : Mot lié sémantiquement à un mot de la liste. voyage => vacances usine => industrie Indique que le mot a été traité au niveau sémantique! → Devraient être davantage observées dans les groupes intentionnel et sémantique Intrusions structurales : Mot structuralement proche d’un mot de la liste. voiture => toiture Davantage observées dans le groupe structural 3. Quel est le rôle de la tâche de reconnaissance? Page 10 of 46 Permet de distinguer un trouble de l’encodage/ stockage d’un trouble de la récupération Si tâche de rappel KO et tâche de reconnaissance KO: le trouble se situe probablement au niveau de l’encodage/stockage Si tâche de rappel KO mais tâche de reconnaissance OK: le trouble se situe probablement au niveau de la récupération 10. Comment l’encodage influence le stockage et la récupération 1. Rôle des indices (récapitulatif!), de la profondeur de l'encodage Permet de rendre l’information accessible à un maximum d’indices de rappel. Ex: retenir le mot « chemise » en pensant que c’est un vêtement, qui se boutonne, avec un col pointu, qui se met sous un costume, ... + connexions avec les autres types de vêtements (réseau) sera plus efficace que retenir que c’est un mot qui contient un « s » en avant dernière position, car les indices que nous générons spontanément sont souvent sémantiques. Cfr expérience : Explique pourquoi encodage profond facilite plus la récupération que l’encodage de surface 2. Rôle du contexte de l’encodage Cfr Expérience de Godden et Baddeley, 1975: plongeurs, liste de mots à apprendre et rappeler, 4 groupes de plongeurs. 3. Conclusions Importance de la manière dont on encode une nouvelle information pour pouvoir la maintenir en mémoire, et la récupérer ensuite! Etre attentif à l’information et lui donner du sens Générer une multiplicité indices Faire des liens avec ce qu’on sait déjà Tirer parti de l’effet de contexte 4. Conclusions: Application pratique Page 11 of 46 Pour étudier une matière de façon efficace, il faut: effectuer un encodage profond et favoriser la génération d’indices de récupération multiples et efficaces (indices sémantiques) o Associer les informations nouvelles au réseau existant (ex: TP sur la mémoire => lien avec votre expérience personnelle des systèmes de mémoire, faire des recherches supplémentaires pour renforcer les liens entre les infos) o Se poser des questions Eventuellement tirer parti de l’effet de contexte o Essayer de se remettre dans le même contexte lors du rappel que lors de l’apprentissage (ex: refaire le plan du cours sur feuille de brouillon; étudier en s'entraînant à répondre à des questions d’examen). 2.4. Les troubles mnésiques 1. Causes des troubles mnésiques Troubles de la mémoire = plaintes les plus fréquentes en neuropsy. clinique. Causes diverses: Lésion cérébrale (traumatisme crânien, AVC, tumeur, opération épilepsie, encéphalite herpétique) Maladies dégénératives: démence de type Alzheimer, démence fronto-temporale, maladie à corps de Lewy, maladie de Parkinson, ... Autres étiologies: syndrome de Korsakoff (alcoolisme) 2. Le syndrome amnésique = Trouble acquis de la mémoire épisodique. Distinction entre amnésie rétrograde et amnésie antérograde. Amnésie rétrograde (« marche en arrière »): difficulté à récupérer des informations acquises avant l’apparition de la lésion. Informations autobiographiques Les moments les plus proches de la survenue de la sont les plus atteints Amnésie antérograde (« marche en avant »): difficulté à mémoriser de nouvelles informations après l’installation de la lésion Incapacité d’apprentissage; Oubli à mesure Cas célèbre: HM lésion présentées Page 12 of 46 Cas célèbre H.M. En 1953, à l’âge de 27 ans: ablation de l’hippocampe et des aires avoisinantes pour éradiquer crises d’épilepsie → impact au niveau cognitif! Amnésie antérograde sévère (« marche en avant »): incapacité à emmagasiner de nouveaux souvenirs personnels ou de nouvelles connaissances Légère amnésie rétrograde (« marche en arrière » concernant les 2 années précédant l’opération) Mémoire procédurale préservée! Il peut par exemple apprendre la tâche d'écriture en miroir, il fait des progrès de jour en jour => il peut apprendre et retenir une procédure NB: Mémoire à court terme intacte, il peut retenir des choses quelques secondes 3. La démence de type Alzheimer Maladie dégénérative = progressive Accumulation de certaines protéines qui entraîne un dysfonctionnement de la cellule nerveuse, provoque la dégénérescence neuronale et l’atrophie corticale o Plaques amyloïdes: Accumulation anormale d’une protéine sur la cellule nerveuse (notamment sur les cellules de l’hippocampe), formant un dépôt, les plaques amyloïdes o Dégénérescence neurofibrillaire: agrégation anormale d’une protéine sous forme de filaments pathologiques qui s’accumulent à l’intérieur des cellules nerveuses Premières zones atteintes = zones de la mémoire, les 1ers signes sont des troubles de mémoire o Ex: oubli de ce qui s’est passé la veille, difficulté à retenir noms nouveaux, répète souvent les mêmes choses, ... o Déficits mnésiques similaires à ceux de l’amnésie, mais progressifs Ensuite : Troubles mnésiques augmentent, puis troubles perceptifs, linguistiques, émotionnels. Diagnostic = entre autres cognitif: rôle du neuropsychologue! 2.5. En conclusion Mémoire : essentielle dans la vie quotidienne car impliquée dans tous les apprentissages. Systèmes de mémoire multiples. Plusieurs processus mnésiques. Importance des troubles de la mémoire dans le travail des neuropsychologues. 3. TP - Les fonctions exécutives et leur évaluation 3.1. Les fonctions exécutives: définition & cadre théorique exécutives Page 13 of 46 3.1.1. Définition Ensemble de processus dont la fonction principale est de permettre à l’individu de s’adapter à des situations nouvelles, c’est-à-dire à des situations qui ne peuvent être résolues par des routines, des habiletés cognitives surapprises. Situation : routinière v.s non routinière Situation routinière : ! notre vie quotidienne en est remplie. !! ex: éteindre le réveil, s’habiller... ! leur réalisation se fait de manière habituelle, routinière et demande très peu d’attention. Situation non routinière : ! situations nouvelles pour lesquelles nous n’avons pas de réponse habituelle dominante. ! ex: apprendre à conduire, écrire sur un clavier qwerty,... ! leur réalisation demande davantage d’attention et de contrôle de notre part !intervention des FE. 3.1.2. Le modèle du contrôle attentionnel de Norman et Shallice (1985) " rend compte des processus exécutifs. Ce modèle comprend: des schémas d’action (pour les situations routinières). un gestionnaire de conflits (pour les situations routinières). un système attentionnel superviseur (pour les situations nouvelles). Le contrôle des actions s'opère selon trois niveaux: 1. Des actions peuvent être réalisées de façon complètement automatique sans aucune intervention attentionnelle délibérée, à partir des schémas d’actions (= routines d'actions rodées et habituelles déclenchées par des indices internes ou environnementaux). 2. Parfois deux schémas peuvent entrer en conflit => intervention du gestionnaire de conflits: Empêche 2 schémas qui utilisent les mêmes ressources d’être activés en même temps sélectionne les schémas les + pertinents pour que l’organisme puisse atteindre son but. Régles pré-établies: les schémas sont toujours activés dans le même ordre. Page 14 of 46 Mécanisme relèvant d'automatismes, avec peu de contrôle volontaire. 3. Lorsque la résolution d'une situation demande une prise de décision, un autre système est sollicité : «le système superviseur attentionnel » (S.A.S.) fait appel à des processus de contrôle volontaire, nécessaires à la planification de situations complexes, moins routinières ou lorsqu'il y a une prise de risque jugée trop importante. Intervention du SAS dans les situations suivantes: planification et prise de décision. résolution de problèmes. situations mal maîtrisées qui demandent des séquences d’actions nouvelles. situations techniquement difficiles ou dangereuses. inhibition d’une réponse habituelle dominante ou résistance à la tentation. 3.1.3. Fonctions exécutives et régions cérébrales associées Il existe plusieurs fonctions exécutives, nous étudierons les trois fonctions clés suivante: - la planification - l’inhibition - la flexibilité 1: La planification Les processus de planification sont impliqués dans des situations nouvelles où il nous faut être capable de : formuler un but. planifier à l’avance et envisager les différents plans d’actions qui permettront d’atteindre le but. choisir le meilleur plan d’action. initier ce plan tout en tenant compte d’incidents ou de changements nécessaires à l’atteinte du but fixé. 2. L’inhibition Il s’agit de notre capacité à : inhiber, à s’empêcher de produire une réponse automatique mais inappropriée pour réaliser la tâche en cours. o Ex. sens de la circulation différent en Angleterre (inhiber ses réflexes de regarder à G et à D pour traverser). empêcher l’accès d’informations non pertinentes pour la réalisation de la tâche en cours. o Ex. Étudier avec la radio allumée. empêcher l’accès d’informations devenues non pertinentes pour réaliser la tâche. Page 15 of 46 o Ex. utilisation du clavier qwerty, si vous allez vous installer aux USA. 3. La flexibilité Il s’agit de notre capacité à déplacer notre focus attentionnel d’une classe de stimuli à une autre ou d’alterner entre des sets cognitifs différents. Ex. Compter tous les garçons puis toutes les filles. Ex. gâteau au chocolat " utiliser un instrument de mesure selon la nature de l’aliment considéré (i.e., chocolat, lait,...). 3.1.4. Les fonctions exécutives: déficits & évaluation 1. Déficits des fonctions exécutives Précédemment, on parlait le plus souvent de « syndrome frontal » Car relation entre FE et lobe frontal Actuellement, on parle de « syndrome dysexécutif » : o des études ont montré la présence d’un syndrome dysexécutif suite à des lésions non frontales (Mountain et Snow-William, 1993 cités par Collette, 2004) Les déficits des fonctions exécutives sont associés à de nombreuses pathologies : les pathologies vasculaires cérébrales (ex. infarctus, hémorragie,...), les traumatismes crâniens, les maladies dégénératives (ex. la maladie d’ Alzheimer ou de Parkinson), etc. Syndrome dysexécutif Troubles comportementaux o Troubles spécifiques : apathie, aspontanéité, distractibilité, impulsivité, désinhibition, persévérations, syndrome de dépendance à l’environnement (i.e., comportements d’imitation et d’utilisation), ... o Troubles évocateurs : confabulations, anosognosie, troubles émotionnels, .... Troubles cognitifs o Atteinte diversifiée des FE telles que la planification, la flexibilité et l’inhibition. 2. Evaluation en neuropsychologie clinique Utilisation de tests. Puis analyse de la performance aux tests o analyse quantitative : score Nombre (ex.de mots correctement rappelés,...) Vitesse (ex. temps de réaction, temps total) o analyse qualitative : erreurs produites et nature des erreurs dénominationd’images:erreursvisuelles, sémantiques, sans lien,... Performance altérée ou non? comparaison à la performance d’un groupe de référence => Référence à la norme Référence à la norme: o données statistiques (moyenne, écart-type et score min/max). o groupe de sujets sains (âge, niveau scolaire et genre) Page 16 of 46 critère arbitraire : μ ± 2 σ => performance altérée si elle s’écarte de la moyenne de plus de 2 écart-type Exemple: rappel de 60 mots Moyenne μ =37 et écart-type σ = 2.5 => ! 37-(2x2.5)=32 ! performance du patient : 25/60 => ! altérée Attention à la « direction » du calcul ! Réponses Correctes vs. Erreurs 3. Test de la Tour de Londres - Trouble de la planification Tâche : déplacer les boules de votre support d’obtenir une configuration identique à celle modèle. afin du Règles : o Déplacez une seule boule à la fois. o Si vous prenez une boule, elle doit être mise sur une tige avant d’en prendre une autre. o Vous ne pouvez pas mettre plus de boules que la hauteur de la tige. o Vous devez résoudre le problème en effectuant un minimum de mouvements. Consignes : o Pour chaque problème, indiquez sur votre feuille, la succession des mouvements réalisés en mettant d’abord la couleur de la boule que vous déplacez (i.e., B,J,R) suivie de la tige où vous la mettez (i.e., 1/petite, 2/moyenne et 3/grande) o Indiquer succession de mouvements : Couleur (B, J, R) puis Tige (1, 2, 3) o Exemple : J2 - B1 o Lorsque vous avez terminé de résoudre le problème, référez vous au chrono et indiquez sur votre feuille le temps que vous avez mis pour résoudre celui-ci (= temps total). But -> évaluer les capacités de planification Types de problèmes à 5 mouvements: o avec incitateur positif (3ème pb) o dès le 1er mvmt, le sujet peut placer une boule à sa place définitive. o avec incitateur négatif (2ème pb) o le sujet doit s’empêcher de mettre une boule à sa place définitive car cela allonge le temps de résolution du problème. Page 17 of 46 o neutre (1er pb) o ni incitateur positif ni incitateur négatif. Mesures : o o o o o Nombre total (et la succession) de mvmts réalisés pour chaque problème. Temps de latence (tps écoulé entre présentation du pbm et 1er mvmt). Temps total de résolution du problème. Temps subséquent (tps écoulé entre 1er mvmt et résolution du problème). On note les ruptures de règles (prendre 2 boules à la fois,...). Performance altérée ou non ? référence aux normes (15-29 ans/niveau 3). Trouble de la planification : o patron d’erreurs ? o un plus grand nombre de mouvements. o un nombre réduit de problèmes résolus en un minimum de mouvements possible. o un temps de latence trop court suggérant un manque de planification. o des retours en arrière indiquant également un manque ou une inefficacité de la planification. o un temps subséquent (i.e., tps moyen pour réaliser un mouvement) trop long " signe d’une planification inefficace. 4. Test de Stroop -> trouble de l'inhibition Consignes : o Partie 1: Dénomination des couleurs des rectangles o dénommez les couleurs en allant le plus vite possible et sans faire d’erreur. o 1 volontaire ? o 1 autre volontaire pour noter les erreurs et le temps o Partie 2: Dénomination des noms de couleurs BLEU ROUGE VERT ROUGE o dénommez les mots en allant le plus vite possible et sans faire d’erreur. o Partie 3: Interférence mot/couleur ROUGE BLEU ROUGE VERT o Ignorez les mots écrits et dénommez leur couleur d’impression en allant le plus vite possible et sans faire d’erreur. o Noter les erreurs : # les erreurs corrigées (ex. “v.....rouge” pour “rouge”). # les erreurs non corrigées (ex. “vert” au lieu de “rouge”). Page 18 of 46 But -> évaluer la capacité à inhiber une réponse dominante. Mesures : o Temps total pour les 10 lignes. o Calcul du score d’interférence : o Différence entre dénomination et interférence. o au + ce score est élevé, au + on est sensible à l’interférence: effet Stroop. o Compter les erreurs : o les erreurs corrigées (ex. “v.....rouge” pour “rouge”). o les erreurs non corrigées (ex. “vert” au lieu de “rouge”). Trouble de l’inhibition d’une réponse dominante: o patron d’erreurs ? o un temps total plus élevé pour la condition interférente. o un nombre d’erreur beaucoup plus grand. o un score d’interférence plus élevé. 5. Trail Making Test ou TMT -> trouble de la flexibilité Mise en situation .... Partie A : o Consignes o Voici des cercles comprenant des nombres (1-25). Reliez les entre eux dans l’ordre croissant. o Si vous commettez une erreur, recommencez à partir du dernier cercle correct. o Lorsque vous avez terminé, référez-vous au chrono et indiquez sur votre feuille le temps que vous avez mis pour réaliser l’épreuve (= temps total). Partie B : o Consigne : o Cette fois-ci, il vous faut relier les cercles entre eux mais en alternant les chiffres et les lettres c’est-à-dire 1A, 2B, 3C,.... But -> évaluer la flexibilité. Mesures : o Temps total pour chaque partie ( A et B) o différence de temps entre A et B o Noter les erreurs : o les erreurs d’ordre (partie A et B). o les erreurs d’alternance (partie B). Page 19 of 46 Normes : Patron d’erreurs ? o un temps total pour la partie B beaucoup plus élevé. o un nombre important d’erreurs d’alternance. o de nombreuses persévérations au niveau des erreurs. 6. Limites des tests classiques " Certains patients cérébrolésés n’ont pas de performance déficitaire aux tests exécutifs et pourtant ont d’énormes difficultés exécutives dans leur vie de tous les jours. " Les tests neuropsychologiques classiques sont fermés, structurés. " Évaluation écologique afin de dégager les difficultés exécutives rencontrées par les patients dans leur quotidien. 7. Tâche des six éléments (Shallice et Burgess, 1991) Trois tâches : ÷ en 2 parties (A et B) o dicter des trajets. o dénommer par écrit des dessins d’objets. o réaliser une série de problèmes arithmétiques. Règles : o réaliser le tout en 15 min. o ne pas réaliser successivement 2 parties A et B d’une même tâche. o Les 15 premiers items des tâches de dénomination et de calcul bénéficient d’un bonus de points. 8. Tâche des commissions multiples (Burgess et Shallice, 1991) Dans une rue piétonne : 8 tâches : o achats (ex. une salade). o se rendre à un rendez-vous à une heure précise. o récupérer plusieurs infos. Respect de règles : o entrer dans un magasin seulement pour acheter ou encore communiquer à l’expérimentateur tout achat effectué,... 9. Inventaire du Syndrome Dysexécutif Comportemental (ISDC) - Grefex (2001) o But : évaluer le syndrome dysexécutif g comportemental Page 20 of 46 o Questionnaire rempli par un proche en contact quotidien avec le patient o 12 domaines caractéristiques d’un dysfonctionnment exécutif Pour chaque domaine : o 9 questions (1principale et 8 sous-questions de type oui/non) (voir transparents) o grille d’évaluation : o fréquence (rare à très souvent). o degré de gravité (léger-moyen-sévère) o retentissement sur l’entourage (pas du tout perturbant à extrêmement perturbant). 9. En guise de conclusion o Les FE interviennent dans une gamme g variée de situations. o Une atteinte de ces fonctions exécutives se répercute sur toute la sphère comportementale. o C’est pourquoi, il est important d’explorer les fonctions exécutives de manière traditionnelle mais aussi de façon plus écologique. 4. TP - Composantes de l'attention - TP Deux axes: 1. Axe intensité Alerte (état d'éveil) et vitesse de traitement de l'information Vigilance (situations monotones, cibles rares) Attention soutenue (effort mental, cibles fréquentes) 2. Axe sélectivité Attention sélective, focalisée (auditive, visuo-spatiale) concerne une partie de l’environnement Attention divisée (doubles tâches) Page 21 of 46 4.1. Intensité Alerte et vitesse de traitement de l'information: C'est la fonction de base: Etat d'éveil - alerte tonique Niveau d'activation corticale du sujet Fluctuations sur une base essentiellement physiologique Régulée par la formation réticulée (tronc cérébral) Evaluation: simple détection de signaux Evalutation de l'alerte tonique: appuyez le + vite possible dès qu'un X apparaît sur l'écran Troubles de l'alerte tonique: Lenteur diffuse et aspécifique (ds toutes les tâches où une contrainte de temps est imposée) Désorientation spatio-temporelle Fluctuations de l'alerte Attention soutenue: = Maintenir niveau d'efficience attentionnelle lors d'une activité sollicitant un contrôle attentionnel continu et prolongé Lorsque le flux d'informations est rapide et continu Traitement actif ininterrompu Risque de surcharge, de dépassement de la capacité attentionnelle (ex écouter un exposé complexe) Evaluation: Toute tâche réclamant une performance continue et prolongée Le niveau de difficulté peut être augmenté pour amener le patient à la limite de ses possibilités Troubles de l'attention soutenue; Etat de fatigue Détérioration de la qualité de la performance au cours du temps présence de lapsus attentionnels (relâchements transitoires de l'attention) Vigilance et effort mental: = Maintenir un niveau d'efficience attentionnelle dans des tâches monotones, de longue durée, avec peu de stimuli Surveillance d'évènements rares Importance de la motivation o Ex: chasseurs à l'affût, garde de nuit devant son écran Page 22 of 46 4.2. Sélectivité Attention sélective ou focale: Idée du filtre attentionnel Volontaire ou déclenché par des stimuli extérieurs exemple: Cocktail party Evaluation: tâche de barrage (barrer certaines lettres ou certaines figures) avec distracteurs, détection de cibles au sein de distracteurs (en modalité visuelle, auditive) Troubles: distractibilité: difficulté à maintenir le focus attentionnel en présence de distracteurs Héminégligence = Difficulté à "détecter, s'orienter vers, ou répondre à des stimuli lorsqu'ils sont présentés dans l'hémi-espace contralésionnel" (opposé à la lésion) Attention divisée: Situation de double tâche Importance des aspects stratégiques pour éviter la surcharge du système Dans la vie quotidienne, c'est plutôt la règle que l'exception Evaluation: dans la tâche suivante, appuyer le + vite possible lorsque les croix à l'écran forment un carré et lorsque l'alternance entre les sons aigus et graves n'est pas respectée Troubles: Oublis lorsqu'on est interrompu dans une tâche Incapacité à gérer plusieurs actions simultanément Difficultés lors de discussions croisées 4.3. Héminégligence => Difficulté à orienter son attention Pas perceptif (pas hémianopsie) ou moteur (pas hémiplégie) Plusieurs modalités (auditive, visuelle, somesthésique, olfactive) Sensible aux distracteurs, ressource disponibles Phare attentionnel Causes: lésion(s) cérébrale(s) 3 grands sites majeurs: lobe pariétal inférieur droit (39 et 40), jonction temporo-pariétal, mais aussi après lésions du cortex frontal, du cortex prémoteur et du sillon temporal supérieur Etiologie: Page 23 of 46 Accident vasculaire cérébral Atteinte dégénérative (Alzheimer en stade avancé, atrophie corticale supérieure) Développementale (TDA-H) (George, 2005) mais c'est bcp moins consensuel Troubles associés: Anosognosie Anosodiaphorie (indifférence à l'égard des troubles) Asomatognosie: hémicorps contralésionnel non reconnu comme sien Allochirie/alloesthésie: le perceptions subissent un déplacement ipsilésionnel Perturbation oculomotrice: déviation de la tête et des yeux vers le côté lésé Formes cliniques: Négligences extrapersonnelle (spatiale unilatérale) Négligence représentationnelle Négligence motrice et intentionnelle Négligence personnelle et asomatognosie (négligence centrée sur soi) 1) Négligence extrapersonnelle (spatiale unilatérale) Déficit attentionnel Difficulté à orienter son attention Difficulté à désengager son attention (si rien ne se passe à droite, on sait voir à gauche, mais si stimulus à droite, on y reste scotché) Pas de déficit du traitement visuel Pas d'atteinte du champ visuel (hémianopsie, quadranopsie) Pas uniquement visuel, mais souvent associé: troubles visuels, moteurs ou sensitifs Evaluation Attentionnel -> relatif, cela dépend de o la position o les distracteurs (nombre, localisatin) o les cibles (taille, nature) Orientation de l'attention Négligence centrée sur l'espace ou sur l'objet: Evaluation cognitive: o Tâches de barrage de cibles parmi des distracteurs (nombres, chiffres, images) Page 24 of 46 o o o o o o Description d'images, de photos, de paysages Détection de cibles isolées ou parmi des distracteurs à l'ordinateur Copie de dessins Bissection de lignes Lecture de mots, de textes, de nombres (alexie de négligence) Ecriture de mots, de textes, de nombres (agraphie de négligence) Conscience du trouble: variable o Le + svt anosognosie o En être conscient est gage de bon pronostic pour la récupération o Il est important de très vite conscientiser le patient o Anosognosie sévère = troubles associés (processus de contrôle, exécutifs) Exemple de la maison avec flammes à gauche: non conscientisée, mais choix significativement plus élevé de la maison sans flamme 2) Négligence représentationnelle Evaluation 1) Dessin de mémoire -> tout centré à droite 2) Description de scènes mentales + changement de point de vue par ex le bureau vu de la porte: tout centré à droite, le bureau vu de la fenêtre: toujours centré à droite mais on dessine ce qu'on n'avait pas mis dans le premier dessin 3) Négligence motrice et intentionnelle Trouble de l'utilisation d'un hémicorps: o Tendance à ne pas se servir du membre ou des membres du côté négligé o Attentionnel (mais pas d'office cumulé) o Pas un trouble moteur: la force est préservée o Pas un trouble de la sensibilité o fluctuant o rarement pur car souvent hémiparésie (parésie = perte partielle des capacités motrices) o Trouble du geste dirigé vers l'espace controlatéral o Hypokinésie directionnelle En situation normale, il est difficile de distinguer une négligence intentionnelle (difficulté à orienter son geste) d'une négligence attentionnelle (difficulté à orienter son attention): même patron de performance si on demande de barrer ce qu'il voit: soit qu'il n'a pas vu à gauche, soit qu'il n'a pas pu porter son geste à gauche Deux procédures: a) test de la projection en miroir Page 25 of 46 b) souris inversée 4) Négligence personnelle (corporelle) et asomatognosie Oublis lors du rasage ou du maquillage Difficultés à déglutir Oublis du membre (souvent anesthésié et paralysé), s'assied dessus Incapacité à toucher sur commande avec la main saine les parties du corps du côté négligé (test de Bisiach) Echelle C. Bergego Page 26 of 46 4.4. Enfants hyperactifs: o o o o Troubles de la vigilance Troubles de l'alerte tonique Troubles de l'attention sélective Troubles de l'attention divisée TDA-H ou ADHD = Troubles de déficit de l'attention avec/sans hyperactivité Principaux symptômes: inattention, hyperactivité, impulsivité "Niveau d'inattention et/ou d'hyperactivité-impulsivité inapproprié pour le développement de l'enfant et présent avant l'âge de 7 ans. Caractéristiques: o doivent être plus sévères que celles observées chez d'autres enfants du même âge o doivent être plus sévères que celles observées chez d'autes enfants du même niveau de dvpt o doivent être présentes dans toutes les activités (par ex famille, école) o doivent créer de sérieux problèmes au quotidien o évoluent avec l'âge et peuvent rester à vie Historique: 1846 (!) Fidgety Phil par Heinrich Hoffmann Page 27 of 46 Classification: Etiologie: bcp de pistes, pas d'origine clairement définies mais plutôt un ensemble de causes biologiques et liées à l'environnement Vraisemblablement multifactoriel Etudes de génétique comportementale: familles, adoptions, jumeaux Certains gènes pourraient être associés avec les manifestations du TDAH: gènes transporteurs et récepteurs de dopamine (neurotransmetteur) gènes transporteurs de sérotonine (neurotransmetteur) Il pourrait aussi y avoir des facteurs biologiques acquis: Exposition intra-utérine à l'alcool ou à la nicotine Prématurité extrême et faible poids à la naissance Troubles cérébraux (ex encéphalites, traumatisme) Allergies alimentaires Neuroanatomie Volume cérébral réduit: lobe frontal droit Ganglions basaux réduits Volume cervelet réduit Attention, diff observées dans des recherches, l'imagerie médicale ne permet pas de diagnostic !! Page 28 of 46 Neurochimie, théorie basée sur la pharmacothérapie: Méthylphénidate (Rilatine ou Concerta, augmente la concentration de dopamine dans certaines parties du cerveau), transporteur de dopamine (DAT, idem), Atomoxétine (Strattera, augmente la concentration de noradrénaline dans certaines parties du cerveau) Facteurs psychosociaux: les facteurs modulants comprennent o l'instabilité familiale o des conflits entre partenaires o des troubles mentaux parentaux o le manque de compétence éducative o une relation parent-enfant négative o un faible statut socioéconomique (controversé !) Troubles associés o Très fréquents (> 50%) trouble de la défiance oppositionnelle ou de la conduite o Fréquents (jusqu'à 50%) pbm d'apprentissage spécifique, troubles anxieux, troubles de l'acquisition de la coordination o Moins fréquents ( -> 20%) tics, troubles dépressifs o Rarement: troubles du spectre autistique, retard mental Plus de 85% des patients ont au moins un trouble associée et +- 60% en ont deux ! Conclusions, le TDAH est o fréquent, invalidant, multifactoriel dans son étiologie, difficile à vivre pour l'individu, la famille et la société, compliqué dans la plupart des cas par des problèmes additionnels o détection et traitement précoce sont importants Examen neuropsychologique: o Evaluation des fonctions intellectuelles o Evaluation des apprentissages (svt logopèdes) en lecture, écriture, o Fonctions cognitives: attention, apprentissage, discours et langue, perception, mémoires, capacités motrices o Fonctions exécutives calcul Fonctions attentionnelles et exécutives: o Inhibition (motrice, cognitive et émotionnelle) (FE) Page 29 of 46 o o o o o planification (FE) Mémoire de travail (à court terme) fluidité du langage Attention sélective, divisée, soutenue, vigilance et alert (vidéo) (FA) flexibilité cognitive Page 30 of 46 5. TP - Le langage Production et perception de la parole - Troubles du langages (aphasie) Travaux pratiques d’Introduction à la Psychologie Cognitive 2010-2011 Julie Nys 5.1. Les sons de la parole Les sons de la parole sont des ondes! 1. L’air quittant nos poumons, débouche sur le larynx (recouvert des cordes vocales) et fait vibrer les cordes vocales. 2. Ensuite, nos cordes vocales font vibrer l’air alentour, et ces vibrations sont répercutées jusqu’à notre système auditif : 3. L’onde fait vibrer le tympan de l’oreille externe, 4. puis fait vibrer la chaîne des osselets de l’oreille moyenne 5. Puis l’onde arrive dans l’oreille interne (transformation du signal mécanique en signal électrique) 6. avant d’être « traduite » en son par des zones spécialisées du cerveau. Sons du langage = ondes en mouvement provenant d’un mouvement vibratoire régulier (voyelles, consonnes voisées) ou irrégulier (consonnes non-voisées) généré par les articulateurs et les cordes vocales Flux d’air venant des poumons -> vibration des cordes vocales (fréquence fondamentale + harmoniques) -> résonateurs (cavités pharyngale, buccale et nasale) -> notion de formants à production des voyelles Consonnes -> modification du parcours du courant d’air par rétrécissement ou fermeture temporaire de la cavité buccale suivi d’une ouverture brusque -> notion de transitions de formants Ces vibrations sont répercutées jusqu’à l’oreille externe (vibration du tympan), puis arrivent à l’oreille moyenne (chaîne des osselets; adaptation de l’impédance) et enfin à l’oreille interne (transformation du signal mécanique en signal électrique) avant d’être «traduites » en son par des zones spécialisées du cerveau. Page 31 of 46 5.2 Caractéristiques de l'onde Caractéristiques de l’onde simple Amplitude (dB)= pression sonore = intensité • Plus le mouvement est ample, plus le son perçu sera intense Seuil de douleur 120 dB, feuilles qui bruissent 20 dB Fréquence (Hz) = nbre de cycles par unité de temps • Détermine la sensation de hauteur: • Plus les mouvements vibratoires sont rapides (fréquence élevée), plus le son sera aigu. À l’inverse, un mouvement plus lent engendre un son plus grave. Fê entre 200 et 250 et hô entre 100 et 150 Caractéristique de l’onde de parole Les sons de parole sont des ondes périodiques complexes, composées de : • Onde fondamentale (hauteur) • Harmoniques (surtout pour les voyelles) Onde de parole Dans cette phrase, il est impossible d’identifier comment les mots sont segmentés Et pourtant. L’être humain est capable de segmenter le signal acoustique en mots, et même de faire la distinction entre les différents phonèmes correspondant aux voyelles et consonnes de notre langue. Physiquement, ce qui distingue les Voyelles et les Consonnes: -> Consonnes : resserrement des cavités buccales ou fermeture temporaire de la cavité buccale suivi d’une ouverture brusque. -> Voyelles : L’air s’échappe librement. 5.3. La consonne 5.3.1. Caractéristiques d’une consonne : Aucune consonne n'a les mêmes caractéristiques, toujours au moins une caractéristique différente Le mode d’articulation : -> comment le conduit vocal est-il fermé? (occlusive p b t d k g, fricative f v s z ch j) Le lieu d’articulation : Page 32 of 46 -> où le conduit vocal est-il fermé? (labial b p, dental d t s z, palatal ou vélaire (voile du palais) k gu et j) Le voisement (ou sonorité): -> est-ce que les cordes vocales vibrent ou non ? (voisé = sonore: vibrent, non voisé = sourd: ne vibrent pas). Attention, pour l'examen il faut savoir donner ces trois caractéristiques pour une consonne donnée. NB: on ne s'attarde pas sur les "liquides" à savoir r et l 5.3.2. La consonne: Mode d’articulation Consonnes Occlusives: Produites par une fermeture complète du conduit vocal (pression augmente) => « explosion ». C’est pourquoi ces consonnes sont aussi appelées « plosives ». Ex : P B T D K G Consonnes Fricatives: Produites par une fermeture partielle du conduit vocal (vibration continue => bruit de friction) Ex : F V S Z CH J Exemples B = consonne occlusive labiale voisée P = consonne occlusive labiale non voisée g S = consonne fricative dentale non voisée Z = consonne fricative dentale voisée T = consonne occlusive dentale non voisée En plus détaillé pour info (pas demandé pour les TP, on ne sait pas pour le cours): Page 33 of 46 5.4. La voyelle 5.4.1. Caractéristiques En fonction du degré d’ouverture de la bouche (=aperture) et de la position de la langue, les cavités buccales vont former une cavité de résonance spécifique (renforcement ou atténuation d’ondes harmoniques spécifiques), ce qui va permettre la production de voyelles particulières. 5.4.2. Le triangle vocalique 1. Aperture Attention dans le schéma, le u se prononce ou, et le e est un l'epsilon est un è, le c à l'envers c'est omicron, le o est omega, le y c'est le u Pour /a/ comme dans « la », la bouche est grande ouverte. Pour /i/ comme dans « lit » et pour /u/ comme dans « loup », bouche est très peu ouverte. é, la 2. Antériorité de la langue Pour /i/ comme dans « lit », la langue a une position antérieure (vers l’avant) tandis que pour /u/ comme dans « langue a une position postérieure (vers l’arrière). Pour /a/ dans « la » la position est centrale. loup », la comme 5.4.3. Sonagramme Sonagramme = Représentation graphique, en paramètres physiques, de la parole Abscisse = temps Ordonnée = fréquence acoustique Noircissement = intensité Bandes horizontales épaisses = formants. 5.4.4. Formant -> Zone de renforcement de l’énergie acoustique (cfr forme des cavités de résonance) au niveau des harmoniques. Page 34 of 46 -> Représente le pic de fréquence correspondant aux ondes harmoniques qui ont été renforcées par les cavités de résonance. Dit autrement: on forme des cavités de résonnance particulières avec la bouche pour faire la voyelle désirée, cela renforce certaines ondes, donc sa fréquence va augmenter, donc pic de fréquence. Encore autrement: Les harmoniques qui ont été renforcées par les cavités de résonance sont des ondes dont la fréquence est rendue plus proéminente. On appelle ces fréquences proéminentes des formants. NB: Les harmoniques/formants ont des fréquences plus élevées que la fondamentales, et des amplitudes plus faibles. Formants numérotés de bas en haut. (F0 => F..) F0 indique la fréquence fondamentale F1 = important pour déterminer la voyelle F2 = important pour déterminer la voyelle consonne et la Nature de la voyelle: partie stable du formant la position de F1 et F2 et la distance relative entre F1 et F2. F1 = indique le degré d’ouverture de la cavité pharyngale (aperture de la voyelle, cf. /a/ vs. /u/). F2 = correspond à la position plus ou moins avancée de la langue, modulant la taille de la cavité buccale (antérieure vs postérieure, e.g. /i/ vs /u/). Pour info: Fréquence de F1 et F2 pour les voyelles du français; prononcées par une voix d’homme. Page 35 of 46 -> Au + F1 est grand, au + la bouche est ouverte (F1 de a > F1 de i et de u) -> Au + F2 est grand, au + la langue est avancée (position antérieure) (F2 i > les autres pcque langue plus en avant) ! pouvoir reconnaître une voyelle sur base d'un schéma de sonagramme Au + F1 est grand, au + la bouche est ouverte (cfr /da/) Au + F2 est grand, au + la langue est avancée (cfr /di/) Les transitions de formants: indices pour la consonne Information sur la consonne: Transition de F2 (Direction de la transition de F2: lieu d’articulation de la consonne.) Direction de la transition de F2 : lieu d’articulation de la consonne. Page 36 of 46 Va pointer vers un site différent (= fréquence) pour les différentes consonnes. Site pour labiales: plus bas (vers 800Hz) Site pour dentales (d-t) : autour de 1800 Hz Site pour palatales: plus haut (vers 3000Hz) retenir les fréquences Attention, que ça monte ou que ça descende c'est une chose, mais il faut voir où ça arrive, en fonction que la fréquence de la voyelle aussi donc, voir di et da ci-dessous Autrement dit: la forme de la transition de F2 varie, pour une même consonne, en fonction du contexte vocalique = COARTICULATION. Les consonnes se définissent par rapport aux voyelles adjacentes car parole = phénomène continu. Pas d’indices acoustiques invariants pour la consonne Représentation exagérée des transitions de formant pour certaines paires consonne-voyelle: Formants: résumé Pour une même voyelle, les positions de F1 et F2 sont stables Pour une même consonne, la forme de la transition de F2 varie car La direction de F2 pointe vers une même fréquence en fonction du lieu d’articulation de la consonne Mais la position initiale de F2 est définie par la voyelle Phénomène de coarticulation : étant donné que la parole est continue (pas de séparation claire entre la partie du signal qui correspond à la consonne et celle qui correspond à la voyelle), il n’y a pas d’indices acoustiques invariants pour la consonne car la consonne se définit par rapport aux voyelles adjacentes 5.5. Perception de la parole 5.5.1. Perception catégorielle: Malgré les variations au niveau acoustique, nous percevons les sons de parole de manière catégorielle Perception catégorielle >< perception continue. Perception catégorielle: Page 37 of 46 Forme de perception qui consiste à identifier des objets ou des événements en termes des catégories perceptives auxquelles ils appartiennent et à ignorer, voire ne pas distinguer, les variations à l’intérieur d’une catégorie. Exemple : perception des couleurs, il est facile de dire ce qui est rouge, il est difficile de distinguer plusieurs rouges lorsque le signal acoustique varie: ex avec transitions de formant qui changent ... ... nous percevons les sons de manière catégorielle: Démonstration pour les consonnes occlusives (Liberman, 1957): Variation de la transition du deuxième formant par petits pas acoustiquement égaux Les auditeurs savaient distinguer entre S5 et S7, mais pas entre S1 et S2 A l’intérieur d’une catégorie phonologique: les variations acoustiques ne sont pas entendues (consciemment) par l’auditeur. Par contre, la discrimination aux frontières des catégories est excellente. o L’aptitude à discriminer les sons est maximale lorsque les sons se trouvent de part et d’autre des frontières. L’auditeur ne discrimine les différences acoustiques que si elles sont associées à des catégories phonologiques différentes. En d’autres termes, il y a perception catégorielle quand: À écart acoustique constant, les phonèmes situés entre deux catégories phonologiques sont mieux discriminés que les phonèmes à l’intérieur de ces catégories. o Les sons de paroles sont perçus de manière discontinue alors qu’ils constituent une série continue d’un point de vue physique. o Notre système perceptif découpe le continuum acoustique (continu!) en catégories (discontinues!) Page 38 of 46 Et c'est très utile qu'on ne perçoive pas les différences à l'intérieur des catégories, histoire de pouvoir passer au-delà des variations fines et de comprendre malgré ces différences. Le phénomène de perception catégorielle montre comment le système s’adapte à la variabilité o car il transforme en deux niveaux les multiples niveaux possibles. La perception catégorielle permet au système de l’auditeur o De pouvoir distinguer les catégories de sons pertinentes pour la langue o De pouvoir “filtrer”, de pouvoir ignorer les variations acoustiques non pertinentes pour la compréhension de la parole. Au niveau de l’identification: la perception catégorielle permet de se concentrer sur l’identité des sons, par exemple, le fait d’avoir entendu « PONT » et non « BON », « TON », « GOND », etc. Au niveau de la discrimination: la perception catégorielle va permettre d’ignorer les variations non pertinentes. o Par exemple, cela va nous permettre d’identifier le mot « PONT », même si le « P » de « PONT » va varier au niveau acoustique selon les personnes et au cours de plusieurs productions du même locuteur. Sans perception catégorielle, il ne nous serait donc pas possible (ou, du moins, extrêmement difficile) de comprendre la parole! Remarque : certains chercheurs (ex: Serniclaes) ont émis l’hypothèse que les enfants dyslexiques présentent une perception catégorielle moins marquée Perception catégorielle, innée ou acquise ? Eimas et al., 1974 : étude des perception des catégories phonétiques chez nourrisson 1 à 4 mois. Comment tester des bébés? Ils ne peuvent pas répondre! On utilise la Succion non-nutritive On présente une syllabe de manière répétée au bébé Habituation = diminution de la succion Nouvelle syllabe: si discriminée, augmentation de succion. Page 39 of 46 Mais phénomène d’apprentissage par oubli et influence de l’environnement linguistique •Bébés: avant 1 an, sensibles aux contrastes phonétiques de toutes les langues (contrastes universels) = « le clavier international » •A partir de 10-12 mois: diminution de la sensibilité aux contrastes non pertinents = perte de certaines catégories non utilisées = Diminution du « clavier » Japonais /r/ et /l/ = pas des catégories phonologiques différentes >< français /r/ et /l/ = catégories différentes. Ex: « rond » et « long » = 2 mots différents. Autre exemple: /b/ et /v/ en espagnol: Vamos a la playa = Bamos a la playa 5.6. Les troubles du langage oral Les troubles de la parole et du langage oral sont multiples Troubles de la voix Troubles de l’articulation Troubles de la fluence Retards de langage Dysphasies Aphasies ... 5.6.1. Aphasie Définition: Trouble des fonctions langagières survenant suite à une lésion du système nerveux central chez un individu qui maîtrisait normalement le langage avant l’atteinte cérébrale. Causes multiples: accident vasculaire cérébral traumatisme crânien tumeur cérébrale maladie dégénérative infection cérébrale Manifestations possibles Différentes manifestations possibles en fonction de la composante déficitaire Page 40 of 46 Troubles de l’expression et/ou de la compréhension, affectant le langage oral et/ou le langage écrit Modalité orale Troubles de l’expression orale Troubles de la compréhension auditive Modalité écrite (à voir de plus loin) Troubles de l’expression écrite Troubles de la compréhension écrite et de la lecture à voix haute Troubles de l’expression orale 5.6.2.Troubles de la compréhension auditive 1.Anomalies quantitatives du débit locutoire (déficit de fluence) Réduction du débit Débit lent, pauses fréquentes, voire mutisme Augmentation du débit = Logorrhée Page 41 of 46 Débit accéléré, difficile à interrompre et déclenché par n’importe quelle stimulation extérieure 2.Anomalies qualitatives du débit locutoire Réduction du stock lexical Stéréotypies -> toujours le même (j'ai envie d'dire) Répétition d’un même segment linguistique (syllabe, mot, expression) apparaissant de manière automatique lors de tentative de communication Persévérations verbales -> peut changer en fonction des jours 3.Manque du mot (anomie) Difficulté, voire impossibilité, à produire un mot (« mot sur le bout de la langue) Hésitations, latences très longues, utilisation de mots très généraux de remplacement (« truc », « machin ») et des périphrases (« c’est l’objet dans lequel je mets tous mes vêtements pour partir en vacances »). 4.Transformations du langage oral Paraphasie : Production d’un mot pour un autre, de manière non intentionnelle Paraphasies phonétiques et phonémiques Omissions : croitre → /croir/ Insertions : maïs → /maris/ Permutations: docile → /sodil/ Paraphasies verbales Sémantique: castor → lapin Morphémique: gouttière → égouttoir Néologismes Chausson → bottinette 5.Aggrammatisme et dyssyntaxie Aggrammatisme : les structures syntaxiques sont simplifiées et peu diversifiées Examinatrice Que vous est-il arrivé? Patient Alors ... en Grèce, Club Méditerranée... et... trois... quatre jours... euh... danser... c’est bon!... et parachute ouh!... ouh!... parachute, ski, c’est bon! mais dormir et réveillée et paralysée. comprends pas, comprends pas et le jour... toc, toc, toc... la bouche... mais... Page 42 of 46 mais rien c’est bon!, rien... les... hop! tombé mais oh! le pied kaz... kaz... bon dormir... après c’est bon! euh... après-midi... toc toc toc et nudi.... nu.... nudité... et... ouvrir... ouvrir... ouvrir... et... gopital... et... et... rapatriée... et... tombée... hop!... ta... au lit... tombée... hop!... au lit. Dyssyntaxie : présence d’anomalies dans la construction des phrases, maos longueur et complexité syntaxique préservée Mot fonctionnel inapproprié: je me penche devant les problèmes les plus variés Flexion verbale inappropriée: nous vendent des tonnes de béton Agencement inadéquat: Je sonne dans la chapelle la cloche Téléscopage de formulation: Combien coûte le prix du pain? Omission d’un élément lexical: Priver un enfant de télévision est un bon moyen de le travailler 6.Troubles de la prosodie (intonation mise quand on parle) Aprosodie: Disparition de la prosodie (monotonie) Dysprosodie: Atténuation de la prosodie et tendance à la syllabation 5.6.3.Troubles de la compréhension auditive 1.Surdité verbale identification impossible des sons linguistiques (sons non verbaux ok) 2.Confusions sémantiques Guitare → violon 3.Confusions phonologiques Pain → bain 4.Confusion morpho-syntaxique Le voleur frappe le gendarme → le gendarme frappe le voleur 5.6.4.Troubles de l’expression écrite Pour info 1.Anomalies quantitatives du débit Réduction du débit vs. Graphorrhée 2.Anomalies qualitatives du débit 3.Manque du mot Page 43 of 46 4.Transformations du langage écrit Troubles du graphisme, paragraphies graphémiques, paragraphies sémantiques, néologismes écrits 5.Aggrammatisme et dyssyntaxie 5.6.5.Troubles de la compréhension écrite et troubles de la lecture à voix haute 1.Paralexies visuelles Difficulté à reconnaître les lettres Drôle → orôe 2.Paralexies sémantiques Faïence → porcelaine 3.Paralexies morphologique Antiquaire → antiquité 4.Aggrammatisme et dyssyntaxie 5.6.6.Aphasies - classification Différents types d’aphasie, altérant différents composantes langagières, 4 grands types 1. Aphasie de Broca Dans les années 1860, Paul Broca examine post-mortem le cerveau d’un patient qui présente Un trouble massif de la production orale (stéréotypie : « tan ») et écrite, en dehors de déficit moteur pouvant expliquer le déficit Une compréhension préservée Page 44 of 46 Cerveau du patient examiné par Broca Expression orale pauvre, réduction importante du langage voire mutisme, stéréotypies Dysprosodie fréquente, élocution lente et syllabaire Manque du mot (anomie) Aggrammatisme fréquent Compréhension relativement bonne 2. Aphasie de Wernicke Dans les années 1870, Carl Wernicke examine post-mortem le cerveau d’un patient qui Un trouble massif de compréhension Peut parler, mais dont le discours est incohérent Débit locutoire +/- normal Présence de paraphasies, néologismes, dyssyntaxie Manque du mot Déficit de compréhension très important 3.Aphasie de Conduction : Manifestations Débit locutoire +/- normal Répétition impossible ou largement déficitaire Lecture à voix haute très altérée Paraphasies phonémiques Compréhension auditive et écrite +/- normale 4.Aphasie Globale : Manifestations Page 45 of 46 Expression orale pauvre, réduction du langage, stéréotypies Elocution lente et syllabaire Dysprosodie fréquente et manque du mot Aggrammatisme fréquent Déficit de compréhension important Vidéos ALLER VOIR Aphasie : A la recherche des mots perdus (magazine Pulsations) http://www.dailymotion.com/video/xc4b8n_laphasie-a-la-recherche-des-mots-pe_tech Un témoignage d’alexis Vinceneux, dans l'émission « le magazine de la santé » http://www.youtube.com/watch?v=cMoMLSHE3no&feature=related Questions? Bonne chance pour la suite! Page 46 of 46