Métapneumovirus humain hMPV Famille, genre, espèce : o Ordre : Mononegavirales o Famille : Paramyxoviridae o Sous-famille : Pneumovirinae o Genre : Metapneumovirus o Espèce Métapneumovirus humain, deux sous groupe A et B Nom commun : Métapneumovirus (virus isolé pour la première fois en 2001, chez des enfants atteints d’infections respiratoires basses ; c’est le premier virus pathogène pour l’homme appartenant au genre Metapneumovirus qui ne comprenait que des virus pathogènes pour les oiseaux) Mots clés Infections respiratoires, enfants, bronchiolites du nourrisson. Caractéristiques Le hMPV est génétiquement très proche du métapneumovirus aviaire émergent du sous-groupe C (80% d’identité nucléotidique) ce qui est équivalent aux degrés d’identité existant entre les sous-groupes A et B du VRS humain (sous-groupes très proches génétiquement). Le métapneumovirus aviaire est responsable d’infections respiratoires très contagieuses, touchant les oiseaux d’élevage (dinde, poulet) et les oiseaux sauvages. Morphologie : o Virus enveloppé de 15 nm de long dont la surface est hérissée de spicules : Protéines G (attachement) Protéines F (fusion) o Nucléocapside hélicoïdale de 14 nm de diamètre contenant le génome du virus (ARN simple brin, négatif) associé à un complexe de transcription (protéine N : nucléocapside et protéines P et L : phosphoprotéine et polymérase) o La particule virale est très pléiomorphique avec un diamètre allant de 50 à 200 nm et peut prendre une forme sphérique ou filamenteuse. Le hMPV ne possède ni activité hémagglutinante ni neuraminidasique, ce qui le distingue des autres virus de la famille des Paramyxoviridae. Antigènes majeurs et sérotypes : données non disponibles Organisation du génome et génotypes : génome constitué d’un brin d’ARN de polarité négative (13,3 kb), composé de 8 unités transcriptionnelles codant pour 9 protéines dont la protéine de fusion (F) et la protéine de nucléocapside (N) ; En comparaison avec le VRS humain (genre pneumovirus), quatre caractéristiques génomiques furent à l’origine du classement des métapneumovirus au sein de la même sous-famille mais dans un genre nouveau : o L’absence des gènes NS1 et NS2 o La position du gène G, adjacente au gène L o L’existence d’un deuxième cadre ouvert de lecture dans le gène M2 o Un gène L de plus petite taille o Deux régions sont conservées aux extrémités du génome (3’ leader et 5’ trailer) Lignées cellulaires permissives : o Particularités culturales identifiées : la culture est difficile et nécessite l’utilisation de certaines lignées cellulaires de rein de singe (LLC-MK2 ou tMK), habituellement non utilisées en routine. Inversement, il ne cultive pas sur MDCK, la lignée cellulaire la plus largement utilisée pour le diagnostic des infections virales respiratoires. o Effet cytopathogène : en culture, le hMPV a une réplication de cinétique lente de 14 à 17 jours, dépendante de la présence de trypsine. Formation de syncytia et après coloration, on trouve des inclusions éosinophiles intra-cytoplasmiques. Cycle réplicatif intracellulaire : il n’a jamais été complètement étudié mais l’on considère actuellement qu’il doit être proche de celui du VRS. Le cycle de réplication virale des Paramyxoviridae se déroule dans le cytoplasme et débute par l’attachement du virus à la cellule-cible grâce à la protéine G. Cette étape prépare la fusion de l’enveloppe virale avec la membrane cytoplasmique de la cellule permettant la pénétration intra-cytoplasmique du virus et initiant la réplication du génome. La transcription du brin de polarité négative en brin de polarité positive est nécessaire avant l’étape de traduction en protéines virales. Après constitution d’un nouveau virion par encapsidation d’un brin d’ARN de polarité négative, il est libéré par bourgeonnement. Les nouveaux virions peuvent être transmis d’une cellule à une autre cellule adjacente par fusion des membranes cytoplasmiques formant ainsi des syncytia. Modèles animaux : singes. Ecologie Réservoir humain : virus STRICTEMENT humain responsable d’infections fréquentes dans la population générale, de type broncho-pneumopathies. Il ne s’agit pas d’un virus émergent et circule depuis plus de 40 ans aux Pays-Bas (données séro-épidémiologiques). Réservoir animal : aucun. Survie à l’extérieur de l’hôte : virus enveloppé donc fragile. Pouvoir pathogène pour l'humain Cycle infectieux La physiopathologie n’a jamais été étudiée chez l’homme. Il est très probable qu’elle soit proche de celle d’une infection à VRS, incluant un tropisme pour l’épithélium respiratoire et l’absence de virémie. Les seules données disponibles sont celles d’études réalisées chez le singe. Van den Hoogen et al. ont montré qu’il s’agissait d’un pathogène strictement humain et non d’un pathogène aviaire infectieux pour l’homme en inoculant par voie conjonctivale des souches de hMPV à des volailles, d’une part, ainsi qu’à des macaques, d’autre part. Au cours des 3 semaines suivant l’inoculation, aucun des oiseaux n’a montré de signes de réplication virale par détection du génome du hMPV dans des prélèvements de gorge et de selles. Par contre, la détection a été positive dans les prélèvements de gorge réalisés chez le singe, dès le 2ième jour post-inoculation et jusqu’au 8ième jour. Seuls les singes ont donc développé des symptômes respiratoires de type rhinite. Porte d’entrée : oropharynx, voies respiratoires supérieures et inférieures (inhalation sous forme d’aérosols) Réplication primaire : multiplication locale (au niveau de la porte d’entrée) entrainant une nécrose de l’épithélium respiratoire Virémie primaire : absente Réplication secondaire : non Virémie secondaire : absente Organes cibles = porte d’entrée (infection localisée/incubation courte) Latence et/ou persistance et leurs mécanismes : absence de latence Transmission et période de contagion : transmission par les sécrétions respiratoires sur une période de deux semaines après la période d’incubation. Clinique Période d’incubation : courte Symptomatologie : pathologies allant de l’infection respiratoire haute à la bronchiolite sévère en fonction de l’âge du patient. Il est responsable de broncho-pneumopathies (bronchiolite, bronchite et pneumonie) chez l’enfant, l’adulte de plus de 65 ans et le sujet immunodéprimé alors que chez l’adulte immunocompétent, de 15 à 65 ans, on n’observe généralement qu’un syndrome grippal. D’autres manifestations peuvent être associées aux symptômes respiratoires : une otite moyenne aiguë dans 12,5% des cas d’infections à hMPV, une diarrhée dans 6,3% des cas ou des convulsions fébriles dans 15,6% des cas. A l’heure actuelle le portage asymptomatique n’a pas été démontré. Complications : insuffisance respiratoire grave ; les facteurs favorisants sont la prématurité, le jeune âge (2 à 3 mois), une maladie associée (bronchodysplasie, cardiopathie, immunodépression, mucoviscidose), l’existence d’apnées. Sur ces terrains, la bronchiolite est une urgence médicale (hospitalisation pour désobstruction des voies aériennes). Transmission verticale mère enfant : non. Epidémiologie Répartition des cas : l’infection par le hMPV est fréquente dans la population générale. En effet, Van den Hoogen et al. ont montré que 100% des enfants néerlandais présentent des anticorps sériques anti-hMPV avant l’âge de 5 ans. Une transmission inter-familiale a été rapportée dans 52,6% des cas d’infections à hMPV en Chine. Ce virus est une répartition géographique large et a été détecté en Europe, en Asie et en Amérique du Nord. L’analyse phylogénétique des souches de hMPV circulant au cours d’une même saison épidémique dans différents pays a montré qu’elles se répartissaient en 2 groupes génétiquement distincts. La prévalence de détection du hMPV chez des patients atteints d’infections respiratoires basses non documentées varie de 6,6 à 10%. Les premières données sur la circulation du virus montrent qu’il serait détecté à partir du mois de janvier et jusqu’au mois de mai avec des pics épidémiques observés au mois de janvier et de mars en fonction des auteurs. Hôtes et zoonoses : l’homme est le seul hôte ; absence de zoonoses. Déclaration obligatoire : non Traitement anti-viral Cibles des anti-viraux : Données non disponibles Mécanisme de résistance : Données non disponibles Antiseptiques et désinfectants : Données non disponibles Diagnostic Signes biologiques non spécifiques Données non disponibles Diagnostic direct Le diagnostic des infections à hMPV est réservé, à l’heure actuelle, aux équipes impliquées dans la recherche sur ce nouveau virus. Nature des prélèvements : prélèvement nasal ou trachéo-bronchique par écouvillonnage ou par aspiration. Immuno-détection : détection immuno-enzymatique d’antigènes de hMPV possible à évaluer. Culture virale : le hMPV est isolable sur culture de cellules mais la croissance virale est longue et difficile. Biologie moléculaire : +++, la détection du génome du hMPV nécessite la réalisation d’une RT-PCR et repose sur le choix des amorces capables de s’hybrider sur une région conservée du génome. L’analyse des identités de séquences nucléotidiques du génome suggère que le gène de la nucléocapside (gène N) avec 85,3 à 100% d’identité nucléotidique entre les souches de hMPV d’un même groupe, est une cible de choix pour le développement de techniques capables de détecter le plus grand nombre de souches possible. Des procédures de détection du génome par RT-PCR en temps réel ont été développées : techniques plus rapides (<2H), analyse simultanée de plus de 30 échantillons, spécificité améliorée par l’utilisation d’une sonde marquée spécifiquement, réduction des risques de contamination (toutes les étapes se déroulent en tube fermé). Diagnostic indirect, sérologie Recherche des anticorps sériques anti-hMPV non disponible en routine. Méthodes de mise en évidence des résistances Données non disponibles Bases de la thérapeutique De l’infection déclarée : le traitement des bronchiolites est la kinésithérapie respiratoire ; des mesures simples doivent y être associées : désobstruction nasale, hydratation, alimentation fractionnée, couchage en proclive dorsale, aération. L’antibiothérapie, non systématique, est conseillée devant des signes évoquant une surinfection bactérienne (fièvre, aggravation de l’état respiratoire, hyperleucocytose à PNN) ; les bronchodilatateurs et les corticoïdes ne sont pas indiqués. L’oxygénothérapie est utilisée en milieu hospitalier en cas de désaturation marquée en oxygène. De la prophylaxie : la prévention de la diffusion de l’infection aux nourrissons repose sur des mesures d’hygiène simples : se laver les mains, éviter les contacts avec de jeunes enfants ou des sujets enrhumés. Les pédiatres déconseillent l’entrée trop précoce en crèche des nourrissons atteints de maladies cardiaques ou pulmonaires congénitales ou anciens prématurés. Risque professionnel Origine : Données non disponibles Classe de risque : classe 2 Bibliographie A newly discovered human pneumovirus isolated from young children with respiratory tract disease. van den Hoogen BG, de Jong JC, Groen J, Kuiken T, de Groot R, Fouchier RA, Osterhaus AD. Nat Med. 2001 Jun;7(6):719-24. Clinical impact and diagnosis of human metapneumovirus infection. van den Hoogen BG, Osterhaus DM, Fouchier RA. Pediatr Infect Dis J. 2004 Jan;23(1 Suppl):S25-32 http://www.chu-rouen.fr/ssf/organ/metapneumovirus.html Notes Rédacteurs et validation Rédacteurs : E. Pez Validation : Pr Patrice André