été énoncé : est-elle là pour expliquer, justifier, questionner, contredire, exemplifier,
analyser, etc. ?
— Prendre conscience que la parole a du sens, pas uniquement pour soi mais aussi pour
les autres (idée de Platon). Les autres peuvent s’exprimer, avoir un avis sur son propre
propos.
— Demander la parole à bon escient en respectant le thème de la discussion, de la
matière effectuée, en respectant les règles de prise de parole.
— Pouvoir répéter les paroles d’un camarade avant d’émettre une nouvelle idée.
— Comprendre le propos d’autrui et porter un avis argumenté. Être d’accord/ Pas
d’accord, pas par rapport à soi mais par rapport à l’autre.
— Se rendre compte de sa difficulté à exprimer une idée et oser demander de l’aide.
— Si l’enfant n’écoute pas, pour une raison ou une autre, lui demander pourquoi il
n’écoute pas. Même chose s’il n’arrive pas à répéter quelque chose. Là encore, c’est la
prise de conscience de soi.
— Accepter l’erreur (Hegel)
Apprendre à un individu ce qui se passe dans l’esprit, comme par exemple le bavardage
avec son voisin. Rien n’est anodin ; il faut apprendre à se décentrer. Les mots sont
importants. Il faut donner des arguments, faire taire le brouhaha dans sa tête. Penser
pour construire. Poser la pensée. Penser, pour Platon, c’est dialoguer avec soi-même.
C’est l’art de la question et de la réponse, pas seulement par rapport aux autres, mais
aussi par rapport à soi.
Voir les problèmes afin de les valoriser. Apprendre à un individu à les aimer, à les définir.
Quand il y a un problème, il n’est pas question d’entendre ce qu’il s’agissait de vouloir
dire, mais uniquement de voir ce qui a été dit. Dès qu’un problème se pose, s’arrêter et
voir avant de continuer.
Assumer ses propres paroles. Etre à la fois dedans et dehors (valable pour les élèves... et
pour les enseignants).
« Les autres » (vos élèves) ne sont pas vous. Il faut accepter la pensée qui vient d’autrui,
avec ses mots, ses difficultés et voir ensuite ce qu’on peut en faire.
Tout geste posé n’est pas anodin. Il y a un jeu à jouer. La confiance s’installera petit à
petit. Le moment philosophique dans une discussion, c’est quand on se voit penser.
On ne veut pas arriver quelque part, on veut juste penser la pensée. C’est ça
philosopher.
L’atelier peut avoir un côté dérangeant pour certaines personnes ; dès que quelqu’un
parle et s’engage dans un long discours, on va lui demander de reformuler en une seule
phrase. Une question se pose : La parole est-elle destinée à soulager sa pensée ou à la
construire ? Ce n’est pas « ce que tu penses » mais « ce que tu penses de ce que tu
penses ». De nouveau, on est dans la distanciation, dans le décentrement de soi.
III/ LES ATTITUDES PHILOSOPHIQUES
Les attitudes philosophiques sont des manières d’être que l’on peut considérer comme
l'une des conditions essentielles du philosopher.
- La confiance : « Si vous avez confiance en vous-même, vous inspirerez confiance aux
autres. » Goethe
- La suspension du jugement (Descartes), la distanciation : permet d’examiner un
problème avec distance. Tant qu’on ne saura pas temporairement mettre de côté soi-
même et ses propres opinions, on aura du mal à penser, voire à écouter, à entrer dans le
discours de l’autre et le comprendre.