1. Pierre vient d’arriver.
2. Pierre sort de prendre un verre.
3. [...] mais parmy la foiblesse de son âge, parmy le declin de sa santé, et parmy la
diminution de ses forces et de sa vigueur, ses dissimulations et ses cruautez ne
diminuoient point, et continuoit tousjours en ses premieres humeurs, y estans
mesme entretenu par les furieux conseils de ce Macron, qui achevoit de perdre
les reliques de ceux qui s' estoient sauvez de ce grand naufrage, si le devin
Thrasyllus n'eust rompu son dessein en trompant Tibere. (Frantext : Coeffeteau,
Histoire romaine, 1646, p. 298, livre 2)
4. La leçon ne faisait que commencer.
5. On ne les a pas plutôt mises au tombeau en cérémonie, qu'elles se dressent
plus vivantes que jamais sur la dalle funèbre. (Frantext : G. Clémenceau, Vers
la reparation, 1899, p. 52, Préface)
Il est évident que les constructions indiquées ci-dessus ne sont pas homogènes, ni en ce
qui concerne leur structure syntaxique ni quant à leur sens. Les quatre premiers
exemples sont des périphrases verbales tandis que le cinquième relève d’une structure
où c’est la construction adverbiale ne + aux + pas + plutôt / plus tôt + participe passé
qui fait émerger le sens du passé récent.
Dans cette étude, nous allons nous concentrer essentiellement sur la périphrase venir de
+ inf. tout en donnant, pourtant un bref aperçu des autres expressions du passé récent.
La construction venir de + inf.
Dans la plupart des traités de grammaire française la construction venir de + inf. est
considérée comme une périphrase verbale exprimant une action achevée dans un passé
proche du centre déictique. Par conséquent, il s’agirait d’une construction
symétriquement opposée, du point de vue temporel, à la périphrase aller + inf. :
Cette périphrase [= venir de + inf., JH] évoque le moment qui suit le terme final de
l’accomplissement du procès. Elle correspond symétriquement à la périphrase ALLER +
INFINITIF. (Wagner et Pinchon 1962 : 293)
La périphrase venir de + infinitif est symétrique de la périphrase aller + infinitif.
(Chevalier et al. 1970 : 333)
Venir de, symétrique de aller , saisit le procès immédiatement après son stade final :
Elle vient de jouer. Sa valeur aspectuelle n’est pas identique à celle du temps composé
correspondant, marquant l’accompli (Elle a joué ). Certains considèrent que venir de +
infinitif exprime un « passé proche ». (Riegel et al. 1994 : 253)
Il nous paraît évident que ces définitions donnent lieu à plus d’une observation, car la
caractérisation qu’on en déduit ne prend pas en considération bien des phénomènes qui