ANNEXE
Source : http://www.smcq.qc.ca/smcq/doc.f/
Claude Vivier
(Montréal, Québec, 1948 - Paris, France, 1983)
[Notes biographiques]
La musique et la vie de Claude Vivier ont un rapport particulier l’une avec l’autre. Plus on
connaît sa musique, mieux on comprend sa vie; l’inverse est aussi vrai. L’abandon semble à la base de sa
sensibilité artistique et sociale, comme il semble la base des faits qui jalonnent sa vie. Né à Montréal en
avril 1948 de parents inconnus, il n’est adopté par la famille Vivier qu’à l’âge de trois ans; une adoption
tumultueuse qui ne l’empêchera pas de chercher sa mère biologique, dans le monde réel autant que dans
l’imaginaire, une recherche qui reviendra dans les thèmes de ses œuvres (notamment Chants, Lonely
Child, Kopernikus).
À l’adolescence, il fréquente les pensionnats maristes en vue de s’orienter vers la prêtrise. Alors
que son attitude devient dérangeante pour les frères, une nouvelle vocation s’ouvre à lui: la musique. Il
disait avoir été frappé par la musique lors d’une messe de Noël, après quoi son goût pour cette discipline
ira en s’intensifiant. Ses camarades du pensionnat parleront de sa propension à chanter et à jouer du piano,
avec une tendresse mêlée d’une touche d’agacement qui caractérisera plus tard ses relations
interpersonnelles.
C’est à l’âge de 18 ans que les autorités du séminaire font comprendre à Vivier que son «manque
de maturité» l’empêchera de continuer son chemin vers le sacerdoce. Il entreprend donc en 1967 des
études au Conservatoire de Montréal auprès du compositeur Gilles Tremblay et du pianiste Irving Heller.
Ses premières œuvres datent de cette époque, parmi lesquelles Prolifération pour ondes Martenot, piano et
percussion démontre sans doute la meilleure maîtrise du langage compositionnel, dans un style
structuraliste cependant, qu’il abandonnera à mesure que se formera sa personnalité sensible.
Diplômé du Conservatoire en 1971, il obtiendra des bourses du Conseil des Arts du Canada pour
se perfectionner en Europe. C’est dans ces circonstances qu’il étudiera l’électroacoustique à l’Institut de
Sonologie d’Utrecht auprès de Gottfried-Michael Koening, pour ensuite séjourner à Cologne sous la
tutelle de Karlheinz Stockhausen en composition et Hans Ulrich Humpert en électroacoustique. Vivier
dira de cette période qu’elle était des plus marquantes, et en l’observant avec recul, on ne peut que
confirmer cette impression. Alors que l’influence directe des techniques compositionnelles de
Stockhausen se fait sentir par endroits dans son langage musical, d’autres aspects de la personnalité
artistique de Vivier se développent en parallèle de sa formation. En résulte l’apprentissage de la langue
allemande, qui jalonnera par la suite les textes de ses œuvres vocales, mais aussi la composition de Chants
(1973) pour sept voix de femmes, où l’on retrouve en germe les thèmes centraux de ses œuvres: l’enfance,
le rituel, le rêve, la mort, la recherche de la mère, etc. De cette œuvre, commande du Ministère de la
culture de France, il dira d’ailleurs «cette œuvre représente pour moi le moment premier de mon existence
de compositeur».
Le retour à Montréal en 1974 marque le début d’une certaine reconnaissance, lancée par la
création de Lettura di Dante par la Société de musique contemporaine du Québec (SMCQ). La réception