
L
L
La
a
a 
 
 "
"
"p
p
ps
s
sy
y
ym
m
ma
a
an
n
ni
i
ia
a
a"
"
" 
 
 e
e
en
n
nv
v
va
a
ah
h
hi
i
it
t
t 
 
 a
a
au
u
uj
j
jo
o
ou
u
ur
r
rd
d
d'
'
'h
h
hu
u
ui
i
i 
 
 
l
l
l'
'
'e
e
en
n
ns
s
se
e
em
m
mb
b
bl
l
le
e
e 
 
 d
d
de
e
es
s
s 
 
 m
m
ma
a
ag
g
ga
a
az
z
zi
i
in
n
ne
e
es
s
s 
 
 f
f
fé
é
ém
m
mi
i
in
n
ni
i
in
n
ns
s
s 
 
 
 
l est loin le temps où la psychanalyste Françoise Dolto parlait sur les ondes de France-Inter. C'était 
en 1976. Trente ans plus tard, pas un magazine féminin qui n'ait sa rubrique psychologie, de "Biba" à 
"Elle", en passant par "Cosmopolitan" ou "Prima". Sans parler de la télévision ou de la radio.  
Des  journaux  entièrement  consacrés  à  la  psychologie, surtout  lus  par  des  femmes,  sont  nés, le plus 
connu  étant  "Psychologies  magazine".  Les  rapports  entre  psys  et  médias  ont  été  bouleversés,  le  psy 
devenant  l'expert  des  pages  psycho  des  magazines,  labellisé  par  ses  trois  lettres  qui  recouvrent  des 
catégories professionnelles différentes (psychanalyste, psychothérapeute, psychiatre). 
Le  phénomène  n'est  pas  nouveau  mais  s'est  amplifié  ces  dernières  années,  au  point  de  toucher 
aujourd'hui tous les secteurs de la presse, "L'Usine nouvelle" par exemple. Depuis janvier 2003, "Le 
Monde"  publie  une  page  Psychologie  deux  fois  par  mois.  Vingt-huit  titres  de  la  presse  quotidienne 
proposent  eux,  une  fois  par  semaine,  une  page  psycho,  réalisée  en  partenariat  par  "Psychologies 
magazine". 
"LE CULTE DU MOI"  
Cette "psymania" répond à l'évolution même de la société. "Cela correspond à un mouvement 
vers une individualisation, le culte du moi, la nécessité d'aller chercher une solution à ses 
problèmes", explique Dominique Lévy, directrice du département médias à TNS Sofres. "Dès 
qu'un événement se produit (guerre d'Irak, questions médicales, écologiques, etc.), des experts 
sont  convoqués.  Les  Français  sont  aujourd'hui  plus  soucieux  de  leur  bien-être  psychique, 
parce que leur bien-être matériel est globalement acquis, même s'il est encore insuffisant", 
expliquait notamment Serge Tisseron dans les Dossiers de l'audiovisuel de l'Institut national 
de l'audiovisuel (INA), publiés en septembre-octobre 2003 et intitulés "Psys et médias sont-ils 
compatibles ?". "Dolto a fait le reste, poursuit M. Tisseron, en faisant sortir la psychanalyse et 
la psychiatrie du cabinet de consultation pour les faire entrer dans les médias."  
"Les  sujets  psycho  ont  toujours  remporté  un  vif  succès  parmi  nos  lecteurs",  admettent  tous  les 
éditeurs. "La psychologie a toujours été présente et nécessaire dans la presse féminine et a toujours 
été un souci dans "Marie-Claire". L'une des caractéristiques du journal est le témoignage et l'échange 
d'expériences",  explique  Monique Majerowicz, directrice  déléguée de "Marie-Claire".  "Cette place de 
choix dans la presse féminine révèle plusieurs  choses, notamment l'intérêt largement féminin pour 
les sujets psy, le besoin de vérifier que l'on est "normal" en se retrouvant dans des témoignages ou 
des  descriptions  faites  par  des  experts,  le  besoin  de  se  sentir  moins  seul  face  à  ses  problèmes 
psychologiques  et  le  besoin  de  mettre  des  mots  sur  des  symptômes.  C'est  la  même  chose  qu'en 
médecine", explique Anne-Françoise Chaperon, psychologue clinicienne. 
L'illustration de ce mouvement, c'est le succès de "Psychologies magazine". Créé en 1970 et intitulé à 
l'époque  "Psychologie",  il  a  été  racheté  en  1997  par  Jean-Louis  Servan-Schreiber.  Il  n'a  cessé  de 
progresser en vente, malgré un prix élevé (4 euros), passant de 84 709 exemplaires en 1997 à 293 587 
exemplaires en 2004, selon l'OJD. Il compte près de 100 000 abonnés et 2 millions de lecteurs.  
Fort de ce succès, "Psychologies magazine", détenu à 49 % par Hachette Filipacchi Médias depuis juin 
2004, s'est exporté en Italie, en Espagne et en Belgique, et prévoit trois autres éditions étrangères d'ici 
à  la  fin  de  l'année,  indique  Arnaud  de  Saint-Simon,  directeur  général.  Le  groupe  Psychologies