Ronéo

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Cours d’Ophtalmologie n°2
Jeudi 29 novembre 2007
Dr Sylvie Deplus
Ronéotypeuse : Mathilde HOLLEVILLE
BULBE OCULAIRE, ANNEXES ET ORBITE
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I.
La Protection du Bulbe oculaire
A. L’orbite
1. Généralités
2. Les Orifices
3. Les parois de l’orbite
B. Les paupières
1. Description
2. Les Sillons
3. Les Tarses
4. Le Septum
5. Rôles des Paupières
a. Protection Statique
b. Protection Dynamique
C. L’appareil lacrymal
1. La Glande Lacrymale
2. Les Voies Lacrymales
D. La conjonctive
II.
Le Contenu de l’Orbite
A. Le Bulbe Oculaire
B. Le Nerf Optique
C. Vascularisation
1. Artère Ophtalmique
2. Collatérales de l’Artère Ophtalmique
D. Le Cône Musculo – Aponévrotique
1. Les Muscles
2. La Gaine Aponévrotique
3. Les Eléments Intra – Coniques
a. Par le foramen optique
b. Par la fissure orbitaire supérieure
E. Les Rapports de l’Orbite
F. L’Exploration de l’Orbite
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I.
La protection du bulbe oculaire
A. L’orbite
1. Généralités
Les orbites sont 2 grandes cavités osseuses (les plus grandes cavités osseuses de la face avec 7
os qui participent à leur constitution) qui ont une forme de pyramide, avec une base
antérieure et un sommet postérieur.
Cette cavité est entourée d’autres cavités :
- aériennes : les fosses nasales et les sinus (les sinus sont annexés aux fosses nasales)
- pleine : la fosse crânienne antérieure qui est au-dessus de l’orbite et contient les lobes
frontaux
Les orbites sont situées à la jonction entre le crâne et la face.
Orifices du sommet
Base de l’orbite
Fosses nasales
La base de l’orbite ressemble à un gros rectangle avec une zone de discontinuité. On parle
donc d’anneau de clé. L’orbite est légèrement oblique vers le bas, et on observe 2 petites
échancrures
- une sus orbitaire qui laisse passer le nerf sus orbitaire
- une frontale
Remarque : à chaque fois qu’on a une échancrure c’est toujours pour laisser passer un
pédicule.
L’orientation de la base n’est pas frontale, elle regarde en dehors. L’axe orbitaire est donc
différent de l’axe visuel. C’est très important pour la binocularité…
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2. Les orifices
Le sommet est marqué par 2 orifices :
- rond, interne et au dessus : le foramen optique qui marque le sommet de l’orbite, de
diamètre 0,5cm et est creusé dans la petite aile du sphénoïde.
- en forme de virgule, externe : fissure orbitaire supérieure (= ex fente sphénoïdal), a
sa grosse extrémité en bas, se situe entre la petite et la grande aile du sphénoïde et a
une dimension nettement supérieure : 1cm de large sur 2cm de long.
C’est par ces 2 trous que tout ( ou presque) pénètrera ou sortira de l’orbite.
Il y a un autre orifice, dans la partie inférieure de l’orbite la fissure orbitaire inférieure :
c’est un trou dans l’os qui est obturé par le périoste (qui ici s’appelle la périorbite), ce qui
donne une gouttière allongée qui se situe à la jonction entre la paroi latérale et la paroi
inférieure de l’orbite. Le canal infra - orbitaire en part perpendiculairement, et va déboucher
au foramen infra - orbitaire. Les éléments infra – orbitaires passent dans cette fissure dont le
nerf maxillaire (2eme branche du nerf trijumeau) qui donne le nerf infra – orbitaire.
Attention : cette partie de l’orbite est fragile, les traumatismes de la face sont fréquents, donc
ce nerf qui traverse une paroi fragile est exposé aux traumatismes, et ainsi l’atteinte de cette
fissure est assez fréquente et donne des douleurs résiduelles importantes.
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Il y a 2 petits orifices à la jonction de l’ethmoïde et de l’os frontal, dans l’angle supérointerne : les foramini ethmoïdaux, qui laissent passer les pédicules ethmoïdaux. Ces orifices
mettent en communication les orbites et les fosses nasales et donc il y a un risque d’infection
ou d’embole entre les fosses nasales et les orbites
C’est également une zone de communication entre carotide interne et carotide externe. (On
reverra ça plus tard)
L’anneau de clé limite un trou qui est l’orifice supérieur du canal lacrymo-nasal. La
gouttière formée par l’écartement des deux branches de la face interne de la base de l’orbite
limite un orifice de passage osseux des larmes vers les fosses nasales. A l’intérieur de cet
orifice il y a une vraie structure d’évacuation des larmes. Les larmes sont évacuées vers le
méat inférieur des fosses nasales, donc quand on pleure, on se mouche. Et inversement il y a
une communication du nez vers les yeux, et un bébé enrhumé a souvent les yeux collés.
 Ainsi :
- le long de l’angle inféro - externe se trouve la fissure orbitaire inférieure
- le long de l’angle supéro - interne se trouvent les foramini ethmoïdaux
3. Les parois orbitaires
Elles sont 4 au total :
2 parois résistantes :
- Supérieure correspond à l’os frontal qui forme le plafond de l’orbite. Il est résistant mais à
l’intérieur se trouve tout de même le sinus frontal
- Latérale formée en avant par la jonction des piliers frontal et zygomatique et en arrière un
bout du temporal et le frontal
Remarque : Résistant = en cas de trauma ces os vont résister mais l’abord de l’orbite peut se
faire par voie supérieure ou externe en neurochirurgie car c’est plus commode et moins
dangereux compte tenu des éléments qui y passent.
2 parois fragiles :
- Inférieure est formée par l’os zygomatique et l’os maxillaire et contient surtout le sinus
maxillaire qui est le grand sinus de la face, donc il y a une grande cavité en dessous. Les
fractures du plancher de l’orbite sont fréquentes, atteinte du nerf infra-orbitaire, descente du
contenu de l’orbite dans le sinus maxillaire avec hypotropie du globe… « on remonte tout et
on remet tout en place »
- Médiale (ou interne) est formée de plusieurs os : branche montante os maxillaire, os
lacrymal et paroi latérale de la masse latérale de l’ethmoïde.
L’os lacrymal et la paroi latérale de la masse latérale de l’ethmoïde sont fragiles car
l’ethmoïde est un os creusé de cavités sinusiennes. On a donc une paroi fragile qui sépare
l’orbite de la fosse nasale. Ainsi dans certaines sinusites, on observera une atteinte orbitaire
due à l’atteinte ethmoïdale.
En chirurgie, quand les larmes ne s’écoulent plus normalement vers le nez (c’est un
larmoiement) on peut créer un canal artificiel vers les fosses nasales en effondrant un partie
de l’ethmoïde, donc ça permet une mise en communication de la rivière lacrymale et des
fosses nasales.
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B. Les Paupières
1. Description
Les paupières sont des replis cutanés doublés par :
- du tissu fibreux qui s’appelle le tarse
- des muscles qui mobilisent les paupières
- la conjonctive
Des sillons séparent les différentes parties de la paupière
Ces paupières limitent la fente palpébrale qui a un bord inférieur et un bord supérieur.
Les bords se réunissent en commissures interne et externe. Les cils s’implantent sur la lèvre
antérieure du bord libre de la paupière
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2. Les sillons
Les sillons séparent la partie orbitaire de la partie bulbaire (ou oculaire) de la paupière.
Remarque : La paupière va jusqu’à la limite de la base de l’orbite.
Les sillons sont des caractéristiques « raciales » : dans la paupière asiatique les sillons sont
plus antérieurs et il y a de plus un épicanthus qui donne un aspect différent.
3. Les tarses
Les Tarses sont des lames fibreuses reliées par les ligaments palpébraux à la paroi orbitaire.
Ils mesurent 1cm de large en haut et 0,5cm en bas.
Ils donnent à la paupière une certaine rigidité, c’est pour ça que quand on veut retourner une
paupière dans son ensemble, il faut prendre appui sur le bulbe oculaire.
4. Le septum
Le cadre orbitaire est complètement fermé en avant, sauf la fente palpébrale, par un septum.
Ce septum est une sorte de ligament qui rattache les tarses à la base de l’orbite et ferme
l’orbite en avant, il isole donc le contenu orbitaire. Il est percé d’orifices vasculo-nerveux qui
vont faire communiquer l’orbite et la face.
Cette structure a une importance fonctionnelle puisque le contenu orbitaire est isolé de la face
par cette lame frontale. De plus, chez les personnes âgées on remarque souvent des poches
sous les yeux. Celles-ci sont dues à un relâchement du septum qui va laisser passer la graisse
de l’orbite. On peut donc réaliser une intervention chirurgicale pour retirer cette graisse. Mais
attention, il ne faut pas tout retirer, sinon on vide l’orbite de sa graisse.
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5. Les rôles des paupières
a. Protection statique
Sécrétions lipidiques par les glandes sébacées :
- annexées aux cils (dont l’infection s’appelle un orgelet). Ces sécrétions ne sont pas très
importantes et servent uniquement à lubrifier les cils.
- tarsales, glandes verticales situées dans le tarse supérieur et inférieur et dont les orifices
débouchent dans la fente palpébrale. Ces glandes tarsales sécrètent la partie lipidique des
larmes qui évite l’évaporation des larmes au vent ou à la chaleur.
Cette protection est importante et indispensable pour éviter le
dessèchement du bulbe oculaire.
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b. Protection dynamique :
Le mouvement de la fente palpébrale est successivement fermeture – ouverture.
Ce qui permet de fermer la fente palpébrale est un muscle orbiculaire, qui est innervé par le
nerf facial.
Ce muscle orbiculaire est formé d’anneaux concentriques. Il aura donc un rôle de sphincter,
de fermeture. Les anneaux s’insèrent sur la base orbitaire et au-delà également.
C’est un muscle peaucier, qui a donc la particularité de se fixer par un pied sur l’os et par un
autre pied dans la peau (comme tout muscle peaucier).
Ce muscle orbiculaire passe en avant du tarse et du septum, il a une portion palpébrale et une
portion orbitaire qui va pratiquement jusqu’aux sourcils. Ainsi c’est le muscle le plus
superficiel dans les paupières.
Le nerf facial (VII) traverse la glande parotide et se divise en différentes branches vers tous
les muscles faciaux, dont une branche pour le muscle orbiculaire.
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L’ouverture de la fente palpébrale se fait par le muscle élévateur de la paupière (ex releveur
de la paupière) associé à un muscle annexe, le muscle de Müller
 L’élévateur de la paupière est un muscle intra-orbitaire, innervé comme presque
tous les muscles du bulbe oculaire par le IIIè nerf crânien, le nerf oculomoteur. C’est un
muscle volontaire. Il s’insère sur le tarse supérieur, et quand il se contracte il soulève le tarse
et ouvre donc la paupière. Il a quelques fibres qui vont vers la peau et donnent un petit
plissement cutané quand on ouvre la paupière.
 Le muscle de Müller est innervé par le système sympathique, c’est un muscle
beaucoup plus petit.
Ainsi pour ouvrir les yeux on utilise d’abord le muscle élévateur de la paupière puis le muscle
de Müller.
Cette association de deux muscles donne des conséquences
pathologiques. Une diminution de l’élévation s’appelle un
ptosis. La paupière reste un peu fermée.
C. L’Appareil Lacrymal
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Comprend une glande sécrétrice et des voies excrétrices.
1. La Glande Lacrymale
Cette glande a une forme d’amande. On peut la palper dans l’angle supéro – externe, où elle
est juste en arrière de l’orbiculaire.
Ses canaux excréteurs débouchent dans le fornix supérieur (= cul-de-sac supérieur de la
conjonctive) et elle sécrète des larmes.
Elle n’a pas un rôle fondamental pour humidifier le bulbe oculaire, elle a surtout un rôle
réflexe. C'est-à-dire que quand on pleure on a flot de larme qui dépasse ce qui est nécessaire
et qui vient de cette glande lacrymale. Mais l’humidification de base vient plutôt de la
conjonctive. C’est donc une glande réflexe.
2. Les Voies Lacrymales
Pour éliminer les larmes on a les voies lacrymales. Dans les bords de la fente palpébrale, on
remarque 2 petits orifices, les points lacrymaux, à environ 6mms du bord interne (un sur le
bord inférieur et un sur le bord supérieur), qui débouchent chacun dans un petit canalicule.
Ces canalicules s’unissent pour former un canal d’union. Le canal d’union débouche dans la
grande voie lacrymo – nasale qui est formée par :
- un sac qui est une réserve de larmes
- un conduit qui s’évacue dans le méat inférieur, sous le cornet inférieur et qui permet
l’évacuation des larmes dans les fosses nasales.
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 Il y a donc un trajet assez long d’évacuation des larmes, qui débute dans la partie tout à
fait interne de l’orbite.
Remarque : le sac qui contient des larmes n’est absolument pas un appareil de sécrétion.
En cas de plaie de l’angle interne, il y a une section du bord palpébral et donc un risque
majeur d’atteinte des voies lacrymales. Le problème sera de réussir à réparer les voies
lacrymales pour éviter que le sujet souffre d’un larmoiement, c'est-à-dire d’un écoulement
permanent des larmes sur les joues.
La communication avec les fosses nasales fait qu’en cas de rhinite il y a souvent une infection
du film lacrymal. Une propagation de l’infection vers le bas est aussi possible.
D. La Conjonctive
C’est une muqueuse transparente vascularisée, qui présente des culs-de-sac qu’on appelle
fornix. Dans cette muqueuse on trouve des petites glandes muqueuses et séreuses.
Ces glandes sécrètent les larmes de base.
Il y a également des amas lymphoïdes. Ceux-ci sont responsables des conjonctivites
allergiques au printemps.
Le limbe est la jonction avec la cornée et la sclère. (cf cours suivant)
La conjonctive tapisse la face interne de la paupière et la sclère. Elle se repli jusqu’au limbe.
Les larmes tapissent le bulbe oculaire dans cet espace.
Elle ne recouvre jamais la cornée.
Conséquence : rien ne passe derrière le bulbe… des lentilles ne passeront jamais derrière le
bulbe car il y a les culs-de-sac, le repli conjonctival.
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Le repli semi lunaire, petit repli muqueux de la conjonctive, et la caroncule, formation
rosée avec des poils, se trouvent dans l’angle interne de la fente palpébrale et font partie de la
conjonctive.
II.
Le Contenu Orbitaire.
L’orbite est tapissée par la périorbite. Il s’agit de périoste, décollable en continuité avec la
dure mère. Il se continue donc au niveau du foramen optique ou de la fissure orbitaire
supérieure avec la dure mère intra – crânienne.
Le caractère décollable de cette périorbite est intéressant lors de la réalisation d’exentération
orbitaire. En cas de tumeur, on vide complètement le contenu orbitaire et on décolle la
périorbite pour tout enlever.
A. Le Bulbe oculaire
Situation dans l’espace :
Il s’agit d’une sphère de 2,4cms de long.
Chez les myopes, il est souvent plus long, et chez l’enfant il est plus court.
La capsule de Tenon, très importante en chirurgie car elle limite un espace. C’est une espèce
de « couette » à 2 feuillets, qui va du limbe jusqu’au nerf optique. Elle entoure le bulbe
oculaire et est traversée par les nerfs, les artères et les muscles qui vont se fixer et pénétrer
dans le bulbe oculaire.
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Elle forme donc une poche qui se replie sur elle-même, qui ne dépasse pas le limbe en avant
et qui atteint le nerf optique en arrière.
On ne la voit quasiment pas, mais elle existe et elle délimite un espace. Entre le bulbe et le
feuillet interne se trouve l’épisclère.
Le bulbe oculaire, tout à fait en avant, a sa moitié antérieure qui est en dehors de l’orbite.
C'est-à-dire que le bulbe n’est pas si bien protégé que ça. On a donc 12mms de saillie à
l’extérieur.
En cas d’hyperthyroïdie ou de maladie de Basedow on trouve une exophtalmie. C'est-à-dire
que le bulbe sort de l’orbite. Il peut même sortir complètement.
Remarque : L’axe visuel n’est pas le même que celui de l’orbite, c’est pourquoi la motricité
des muscles oculomoteurs est très complexe. + + +
B. Le Nerf Optique
L’axe du contenu orbitaire est le nerf optique.
- Contrairement au schéma, ce nerf optique n’est pas rectiligne mais est sinueux, c’est
ce qui permet les mouvements du globe.
- Ce nerf optique n’est pas un nerf, c’est un prolongement de l’encéphale. Il est donc
entouré de gaines méningées. (c’est pour cela que sur une IRM le nerf optique apparaît
très gros)
On aura donc des pathologies communes entre ce qui est intra crânien et le nerf optique.
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C. Vascularisation
1. L’artère ophtalmique
Elle accompagne le nerf optique.
Elle est la collatérale la plus importante de l’artère carotide interne + + +
La vascularisation de l’orbite comme la vascularisation de l’encéphale dépend donc de la
carotide interne. C’est un nouveau signe de ressemblance entre l’encéphale et le bulbe
oculaire.
L’Artère opthalmique s’enroule autour du nerf optique puis longe la paroi médiale de
l’orbite. C’est une artère terminale pour la rétine et c’est l’artère de toute l’orbite. Elle
vascularise donc tout le contenu orbitaire
2. Les collatérales de l’artère ophtalmique
Elle donne des artères pour :
- tous les muscles
- pour la glande lacrymale = l’artère lacrymale
Elle donne également les artères ethmoïdales qui passent par les foramini ethmoïdaux et
communiquent avec des branches de l’artère carotide externe (qui est l’artère de la face et
donc des fosses nasales).
La terminaison de l’artère ophtalmique se fait avec l’artère faciale
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 On a donc dans une zone de communication entre deux territoires de vascularisation :
celui de la carotide interne et de celui de la carotide externe.
De plus l’artère lacrymale s’anastomose parfois avec une artère méningée (qui vient de
la carotide externe.
En résumé les anastomoses entre l’artère carotide interne et l’artère carotide externe se font
par :
- Artères ethmoïdales
- Artère faciale
- Parfois artères méningées
L’artère ophtalmique donne également deux autres branches :
- Artère centrale du nerf optique
- Artère centrale de la rétine.
Ces artères pénètrent dans le nerf optique. Ce sont des artères terminales, donc en cas
d’atteinte de ces artères on observe une ischémie irréversible de la rétine.
D. Le cône musculo – aponévrotique
Le cône musculo – aponévrotique est constitué par les
muscles oculomoteurs reliés par des aponévroses. Il ressemble
à un cône avec une boule de glace perchée au dessus.
L’axe de ce cône est le nerf optique
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1. Les Muscles
Tous les muscles sauf l’oblique inférieur s’insèrent au sommet de l’orbite.
Ils se fixent sur l’anneau tendineux commun (ex anneau de Zinn). C’est un gros tendon qui
est situé au sommet de l’orbite entre le foramen optique et la fissure orbitaire supérieure.
Ce tendon se divise en 4 languettes qui entourent complètement le foramen optique mais
subdivisent la fissure orbitaire supérieure.
Sur ce tendon s’insèrent les 4 muscles droits, qui sont des rubans musculaires plats, longs,
(ils ont la longueur de l’orbite), d’à peu près 40mm de long. Ils vont donc de l’arrière vers
l’avant en suivant les parois respectives. Ils se terminent en s’insérant dans la sclère à
quelques mm du limbe.
On ne voit pas ces muscles droits car ils sont cachés par la conjonctive.
 Muscle droit supérieur, inférieur, médial et latéral.
Le muscle oblique supérieur est formé de deux parties complètements différentes séparées
par un tendon qui passe dans une poulie située dans l’angle supéro – interne de la base de
l’orbite.
La première partie de ce muscle ressemble aux muscles droits, Elle s’insère sur l’anneau
tendineux commun entre le droit supérieur et le droit médial et longe l’angle entre la paroi
supérieure et la paroi médiale. Elle a les mêmes caractéristiques que les muscles droits
(rubanée, 40 mm, direction). Au niveau de la poulie le muscle change complètement de
direction, il se réfléchit et se dirige obliquement en arrière et en dehors, et s’insère à proximité
du pôle postérieur, à proximité du nerf optique.
On a donc un muscle beaucoup plus compliqué.
Le muscle oblique inférieur est complètement différent, c’est le plus court de ces muscles, et
il ressemble à la partie réfléchie de l’oblique supérieur, il a le même trajet, il est oblique en
arrière en dehors.
C’est le seul qui se fixe au départ sur la base de l’orbite, à côté du canal lacrymo – nasal.
C’est le muscle le plus bas situé, il longe le plancher de l’orbite et c’est lui qui va s’incarcérer
dans le sinus maxillaire lors des fractures du plancher de l’orbite.
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Il se termine comme l’oblique supérieur sur le pôle postérieur à proximité de la macula.
Remarque : lors d’opérations chirurgicales, il faut faire attention quand on recoud ce muscle à
ne pas léser la macula.
Le muscle élévateur de la paupière est un muscle rubané qui double le droit supérieur et se
termine sur le tarse supérieur et un peu dans la paupière. Il a exactement le même trajet que le
droit supérieur, et c’est le muscle qui est contre le plafond de l’orbite.
Il a la même innervation que le muscle droit supérieur.
2. La Gaine Aponévrotique
La Gaine aponévrotique est une membrane qui entoure chacun des muscles et les relie entre
eux. Elle forme le cône continu musculo – aponévrotique. On a donc un espace intra –
conique à l’intérieur du cône, et l’espace extra – conique à l’extérieur du cône. Ce sont 2
espaces différents dont le plus important est l’espace intra – conique, limité sur les côtés par
ces muscles et fermé en avant par le bulbe oculaire.
3. Les Eléments Intra-coniques :
Ils pénètrent :
a. Par le foramen optique :
Le nerf optique et l’artère ophtalmique pénètrent dans l’orbite par le foramen optique.
Attention ce n’est pas un pédicule complet, il n’y a pas de veine.
Ils forment donc l’axe du cône musculo – aponévrotique
b. Par la fissure orbitaire supérieure : tout le reste !!
La partie étroite de la fissure orbitaire supérieure :
De dehors en dedans :
- nerf lacrymal : le nerf qui va vers la glande lacrymale
- nerf frontal : le plus volumineux, et va vers le front
- nerf trochléaire : nerf qui innerve l’oblique supérieur.
La partie large de la fissure orbitaire supérieure
Le nerf abducens (VIème nerf crânien) innerve le muscle droit latéral, ce nerf est très court et
pénètre tout de suite dans le muscle.
Le nerf oculomoteur (IIIème nerf crânien) innerve tous les autres muscles.
Il se divise en deux :
- une branche supérieure qui innerve le droit supérieur et l’élévateur de la paupière
- une branche inférieure qui innerve l’oblique inférieur, le droit inférieur, et le droit
médial.
Si on a une atteinte d’une partie du nerf, on aura soit une atteinte de l’élévation (atteinte de la
branche supérieure), soit une atteinte de l’abaissement et de l’orientation du regard vers
l’intérieur (atteinte de la branche inférieure).
Le nerf nasociliaire, qui est la 3eme branche du nerf ophtalmique sort par la fissure orbitaire
supérieure et rejoint le trajet de l’artère ophtalmique jusqu’à la base de l’orbite. Il
s’accompagne d’un ganglion ciliaire et donne l’innervation sensitive du bulbe oculaire et
d’une partie du nez. C’est très important car le bulbe oculaire et en particulier la cornée ont
une sensibilité très marquée.
Les veines ophtalmiques ont un parcours qui n’est pas bien connu. Elle viennent de la base
de l’orbite, se dirigent en arrière, et sortent par la fissure orbitaire supérieure. En général il y
en a 2 mais parfois 3.
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Ces veines sont importantes car elles font le lien entre les veines intracrâniennes, en
particulier le sinus intracaverneux, et les veines de la face. Donc elles communiquent avec la
face, et avec le sinus veineux de la base du crâne.
C’est important car si on a un bouton près de la paupière, on nous traitera de manière
beaucoup plus énergique car il y a un risque de transmission de l’infection, par les veines, à la
boite crânienne.
Mise en place des muscles sur une vue supérieure de l’orbite :
Il y a un angle de 25° entre l’axe visuel et l’axe de l’orbite. ( et de 45° entre axe visuel et
paroi latérale)
Les muscles droits :
2 ont une action simple
- latéral : met le bulbe oculaire en abduction
- médial : met le globe oculaire en adduction
Tous les autres ont une action complexe
Le muscle oblique supérieur : c’est sa 2ème partie qui fait sa fonction.
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Le muscle oblique inférieur a exactement le même trajet que la 2ème partie de l’Oblique
supérieur
 Les 2 obliques sont donc les seuls à se fixer à l’arrière du bulbe oculaire
Le muscle droit supérieur passe au dessus de l’oblique
L’élévateur de la paupière coiffe tous les autres et s’insère dans la paupière.
Les nerfs sont relativement volumineux par rapport aux muscles.
Enfin, Il y a de la graisse, la graisse orbitaire qui forme une rotule, permet au bulbe oculaire
de bouger, maintient l’espace assez rigide autour du nerf optique et rempli le cône musculo –
aponévrotique.
Cette graisse est particulière, on ne la perd pas en maigrissant. Elle a un comportement
métabolique spécial. Son volume est donc stable. En vieillissant des hernies graisseuses
peuvent apparaître quand le septum est défaillant.
E. Les rapports de l’orbite :
Ils sont importants
- La fosse crânienne antérieure est formée par l’os frontal, l’os sphénoïde et l’os ethmoïde.
L’os frontal est juste au dessus de l’orbite, et il est facile de l’ouvrir, de récliner le lobe frontal
et d’accéder au plafond orbitaire.
- La fosse crânienne moyenne est en rapport avec le sommet de l’orbite. Au niveau du
sommet on a la fissure orbitaire supérieure, le foramen optique et on est en rapport avec sinus
caverneux et la selle turcique. Dans le sinus caverneux, la carotide interne décrit son siphon.
Donc on a des syndromes qui peuvent toucher le sommet de l’orbite, le sinus caverneux et la
selle turcique compte tenu de la proximité entre ces différents éléments.
Dans les pathologies de la selle turcique on peut avoir des atteintes du nerf optique et du
chiasma et dans les pathologies du sinus caverneux on peut avoir des atteintes des nerfs
moteurs du bulbe ou du trijumeau.
- Les fosses nasales et les sinus sont au niveau des parois médiale et inférieure avec
communication vasculaire. Il y a donc un risque infectieux et traumatique.
F. L’exploration des orbites :
RADIO : de face, les orbites se projettent en superposition sur la pyramide pétreuse, donc il
faut demander des incidences particulières.
SCANN et IRM : l’orbite est facile à explorer car on a d’excellents contrastes dus à la
présence d’os, de graisse et de milieu liquidien.
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