CULTURE ET MANAGEMENT DE L’ENTREPRISE
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INTRODUCTION
Le concept de culture d’entreprise n’est pas récent. Depuis longtemps
les chefs d’entreprise ont cherché à créer un «esprit maison »
caractérisant la spécificité de leur savoir-faire vis-à-vis des
entreprises concurrentes. Dans cette première constatation, la
culture d’entreprise permet à un établissement de se démarquer de
ceux qui l’entourent, cependant, ce concept touche l’intérieur même
de l’entreprise. L’entreprise est, en effet, une zone de conflits et de
tensions entre plusieurs cultures professionnelles, régionales, voire
nationales. Cette communauté économique et sociale hétérogène à
besoin de cohérence pour fonctionner de façon optimale. La culture
d’entreprise contribue à une vision commune de tous les salariés qui
composent cette communauté. Dans une première partie, l’accent
sera mis sur la notion de culture d’entreprise ainsi que sa mise en
pratique et ce, à partir d’analyses contemporaines. Ensuite, dans une
deuxième partie, cet exposé abordera l’implication de la culture
d’entreprise dans le management.
I- CULTURE D’ENTREPRISE
A- CULTURE
1- CULTURE NATIONALE
La culture nationale est un constituant essentiel de la culture
d’entreprise. Elle peut être définie comme l’ensemble propres à un
groupe humain spécifique, qui sont explicatifs des façons de penser et
d’agir des membres de ce groupe. Plusieurs définitions cherchent à
expliquer le concept de culture nationale et à montrer la dépendance
du fonctionnement social (rôle de l’état, des institutions) envers les
valeurs culturelles. Ainsi, la notion de culture est elle perçue comme
générale et partagée, c'est-à-dire qu’elle explique le comportement
de l’ensemble du corps social. Ces valeurs peuvent être stéréotypées
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et mal interprétées par un autre groupe social qui ne les connaît pas.
Ces images déformées sont révélatrices des barrières culturelles et
des sentiments de rejet que peuvent exprimer des individus
appartenant à des groupes sociaux différents. La connaissance de la
culture de l’autre procure une meilleure compréhension des valeurs
convergentes et divergentes qui s’établissent entre deux groupes.
Connaître l’autre, c’est connaître sa culture, son identité en tant que
membre d’un corps social spécifique. Vouloir imposer ses propres
valeurs, c’est établir une relation de domination. Celle-ci se manifeste
dans le processus de colonisation, mais également à l’intérieur d’une
même société. Les membres des groupes minoritaires doivent adopter
ces valeurs jugées ‘’ normales’.
La culture nationale englobe l’ensemble des valeurs, des mythes, des
rites et des signes partagés par la majorité du corps social. Les
valeurs représentent les idées, les croyances fondamentales, la
morale(le sacré, le profane) qui sont transmises d’une génération à
l’autre. Les valeurs conditionnent les comportements admis, acceptés.
La religion en tant que croyance, fait partie des valeurs culturelles et
dans les sociétés religieuses elle devient la valeur centrale. Les
mythes sont associés à l’histoire nationale et fabriqués pour
renforcer les valeurs admises. Quant aux rites, ce sont toutes les
cérémonies qui font revivre les valeurs et les mythes. Les fêtes
nationales, les mariages, les funérailles sont commémorées d’une
façon spécifique par les différents groupes sociaux. Le rituel de la
représentation du pouvoir (une famille royale) est un rite
fondamental dans la mesure où il conditionne les rapports de force
instaurés dans la société. Les signes sont des émetteurs qui
permettent à ceux qui ne font pas partie du groupe social de
référence de capter certains éléments de la culture du groupe. Le
langage, les symboles nationaux, la danse et la musique, les
vêtements folkloriques sont de s exemples de ces signes émis par un
groupe spécifique. La bonne réception du message dépend de la
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volonté de comprendre l’autre avant de porter un jugement de
valeur. La culture nationale n’est pas figée. Elle est évolutive.
L’introduction de nouvelles valeurs, l’apparition de nouveaux mythes
ou rites sont fortement marqués par l’ouverture de la société sur
l’environnement.
La culture est vitale pour la survie d’un groupe qui a besoin d’être
structuré, c'est-à-dire d’avoir des règles, des normes qui guident les
actes de leurs membres et servent à résoudre les conflits internes. Elle
apparaît comme le lien social à partir duquel le groupe bâtit son
identité. Le partage des tâches entre les membres du groupe, les
relations de domination de (de pouvoir) admises, les symboles et plus
particulièrement le langage sont les traces visibles de la culture d’une
société.
2- L’ENTREPRISE A T-ELLE UNE CULTURE ?
Toute entreprise quelque soit sa taille, forme un sous groupe social
composé d’individus appartenant à une ou plusieurs cultures
nationales, régionales et professionnelles. Pour assurer la cohérence
de cette mosaïque l’entreprise a besoin de créer une identité
collective, qui deviendra le point de repère de tous ses membres. Au
fur et à mesure que l’entreprise se transforme en institution, elle tend
à développer une culture d’entreprise qui est l’élaboration d’un
système à la fois culturel, symbolique et imaginaire. Toute entreprise
à une culture spécifique, élaborée au long de son histoire. Toute
entreprise est une affaire de société puisqu’elle est marquée par la
culture nationale.
B- Naissance du Concept de la Culture d’Entreprise
Afin de comprendre et de pouvoir définir ce concept, des spécialistes
tels que des Ethnologues, Anthropologues, Sociologues et
Psychologues sociaux se sont penchés sur la définition exacte du
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terme « culture », de manière à pouvoir le découvrir et l’adapter dans
le contexte de l’entreprise. Ils sont remontés à l’origine du mot par le
biais d’études sur les représentations sociales, pour en analyser son
évolution et essayer d’en donner une définition adaptée au monde de
l’entreprise. Paru tout d’abord en Angleterre, puis en Allemagne au
début du 19ème siècle, c’est au 20ème siècle que cette notion apparaît
en France. La notion de culture définit une matrice sociale au sein de
laquelle se nouent des relations sociales, des modèles de
comportements, ce que les anthropologues appelleront « une
personnalité de base ».
Avec le développement de la technique et de la technologie,
l’entreprise voit apparaître différents thèmes ainsi que des termes
nouveaux tels que: projets d’entreprise, Management participatif,
étique, qualité qui se réfèrent à une nouvelle vision du phénomène
« entreprise », au travers de son histoire, de ses valeurs etc. Cette
notion était jusqu’alors méconnue, puisqu’elle laissait place à des
priorités qui s’orientaient autour de l’économie, de la finance, de la
technique, et qui, prend peu à peu sa place. On s’aperçoit alors, que
les responsabilités des managers évoluent. Elles passent d’un aspect
strictement économique à une responsabilité humaine et sociale.
Responsabilité strictement économique, dans le sens ils
disposaient d’une forte culture professionnelle qui visait la
rentabilité, l’augmentation de la productivité pour obtenir une
croissance toujours plus élevée des chiffres de l’entreprise, qu’ils en
avaient perdu tout « état d’âme » avec leurs collaborateurs.
L’essentiel étant la réussite et l’augmentation perpétuelle de la
compétitivité et du chiffre d’affaires de l’entreprise, ils en avaient
oublié les valeurs essentielles au travail. Aujourd’hui, les managers
doivent également adopter une responsabilité Humaine et sociale,
pour mener à bien leurs objectifs. Ce nouvel aspect, les oblige à :
s’interroger sur leur rôle au sein de l’entreprise et vis-à-vis de
leurs collaborateurs,
faire le point sur leurs valeurs et celles qu’ils véhiculent
et à s’auto-analyser quant aux pratiques qu’ils mettent en
œuvre
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Ce repositionnement a permis aux organisations de prendre en
considération l’importance, et l’utilité de la Culture d’Entreprise.
Ayant progressivement découvert que l’entreprise fonctionnait par
les compétences des individus, des rapports qu’ils entretenaient entre
eux, il est apparu que l’entreprise possédait une culture propre à elle-
même, qui était caractérisée par un « flou » impalpable. A travers
l’évolution de cette notion, les dirigeants se sont aperçus que les
rapports verbaux et non verbaux étaient créés par l’entreprise elle-
même. Ils comprennent par la suite, que diriger ne signifie plus
ordonner, mais désormais, c’est donner un sens au niveau des
responsabilités, des valeurs humaines C’est la raison pour laquelle
les dirigeants d’entreprise ont voulu explorer et développer une
nouvelle vision de l’entreprise pour amener peu à peu, les
collaborateurs à entreprendre des actions collectivement pour
arriver à la réussite de l’entreprise ensemble. Il a fallu définir des
étapes de manière à structurer et mener à bien cette nouvelle
orientation. Il fallut en dégager :
o La finalité : la survie, le profit, la croissance, la pérennité
o La réalité : une structure sociale avec des règles et des lois
o Les modalités : fonctions, les, structures adaptées à ces
modalités …
Ces étapes sont nécessaires à définir puisque le marché évolue aussi,
tout comme son environnement qui se fait de plus en plus complexe et
exigent.
C- COMPRENDRE LA CULTURE D’ENTREPRISE
1- Définition de la Culture d’Entreprise
La culture d’entreprise peut être définie comme un mode de
description de l’organisation, à travers son contenu, et ses
caractéristiques spécifiques à l’entreprise.
Selon M. Thévenet, auteur de La Culture d’entreprise, elle se regroupe
sous trois aspects qui permettent daffiner et de mieux comprendre le
sens de la définition.
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