Dossier de presse - 24 février 2014 Vivre en autonomie quand on est encore mineur : un parcours compliqué qui nécessite un accompagnement adéquat Qui sont ces jeunes « mis en autonomie » ? Chaque année, en Fédération Wallonie-Bruxelles, entre 400 et 600 jeunes relevant de l’Aide à la jeunesse font l’objet d’une mesure de mise en autonomie, décidée par le Conseiller de l’aide à la jeunesse (SAJ), le Directeur de l’aide à la jeunesse (SPJ) ou le Tribunal de la jeunesse. Cette mesure concerne des jeunes âgés entre 16 et 18 ans qui quittent un milieu familial dans lequel la cohabitation n’est plus possible ou souhaitable ou une institution d’hébergement de l’aide à la jeunesse. La transition minorité-majorité constitue bien souvent, pour les jeunes de l’aide à la jeunesse, une étape délicate. Lorsqu’elle s’accompagne d’une mise en autonomie, l’enjeu est d’autant plus crucial et nécessite un accompagnement adéquat et une articulation entre les services et intervenants. L’accès à un logement digne est un droit essentiel, en particulier pour des jeunes fragilisés dans leur parcours. Il est dès lors primordial d’éviter que la difficulté d’accès à un logement décent ne constitue une cause supplémentaire de décrochage scolaire, de marginalisation ou d’impasse. D’autant que les prix des loyers ne cessent d’augmenter et que les propriétaires privés sont souvent réticents à louer à ce public, et ce malgré l’accompagnement et le soutien du jeune par les services agréés de l’aide à la jeunesse. Quelles sont les aides à l’attention de ces jeunes ? Un accompagnement des services agréés de l’aide à la jeunesse L’encadrement pédagogique et social des jeunes qui s’installent en logement autonome est assuré par des services agréés de l’aide à la jeunesse. 1 Ces services accompagnent le jeune dans l’ensemble des démarches liées à cette étape : démarches administratives, budgétaires, scolaires,… Les éducateurs s’emploient également à soutenir le jeune qui parfois, retrouve en difficulté, surtout lorsqu’il ne peut pas s’appuyer sur réseau (école, associations,…). Il s’agira alors de l’aider à constituer réseau et, si ceci est possible, à maintenir ou recréer un lien avec famille et un ensemble de personnes ressources. se un ce sa Une aide financière mensuelle L’intervention financière maximale de l’administration de l’aide à la jeunesse dans ce type de prise en charge est de 700 euros par mois, soit un petit peu moins que le Revenu d’intégration sociale octroyé par les CPAS aux personnes isolées de plus de 18 ans. En plus de ses frais de nourriture, de transport, de communication, de santé,… une grande partie des ressources financières du jeune est donc dépensée en frais de loyer et de charges. D’où la nécessité d’une aide supplémentaire. Un nouveau fonds pour la garantie locative et les frais de première installation Depuis cette année, les jeunes en autonomie qui en font la demande bénéficient d’une aide financière pour constituer leur garantie locative et couvrir les frais liés à leur installation dans un logement. En effet, à l’initiative de la ministre de l’Aide à la jeunesse, un fonds a été créé pour répondre à cette double nécessité. 34 services agréés de l’Aide à la jeunesse situés sur l’ensemble des arrondissements de la Fédération Wallonie-Bruxelles ont été sélectionnés via un appel à projets. Ces services bénéficient d’une subvention qui leur permet d’octroyer ces aides aux jeunes qu’ils accompagnent. Le montant total des subventions s’élève à 288.000 euros. Concrètement, le montant maximum qui peut être avancé au jeune pour la garantie locative est de 1.000 euros. Ce montant devra être remboursé par celui-ci au service, petit à petit et à la hauteur de ses moyens. Le montant maximum qui peut être octroyé pour les frais liés à son installation est quant à lui de 500 euros qui ne doivent pas obligatoirement être remboursés par le jeune. 2 Les autres mesures existantes Un protocole de collaboration Aide à la jeunesse - CPAS Afin de faciliter la transition du mineur d’âge vers sa majorité, un protocole de collaboration entre les Conseillers et Directeurs de l’aide à la jeunesse et les Centres publics d’action sociale a été finalisé en 2012. Il aborde la question de la mise en autonomie. Celui-ci propose un guide de procédure très concret et des principes généraux communs pour faciliter les collaborations entre les acteurs de terrain des deux secteurs amenés à prendre en charge une même situation. Trois axes majeurs ont été adoptés : la désignation d’un référent institutionnel dans chaque CPAS et chaque SAJ qui sera en charge des dossiers communs, une prise de contact du SAJ avec le CPAS 3 mois avant les 18 ans du jeune et l’instauration d’un mécanisme de transition du suivi du jeune par un service agréé de l’AAJ vers le CPAS. Une collaboration structurelle avec les Agences immobilières sociales (AIS) A Bruxelles, un inventaire des conventions existantes entre la Fédération des agences immobilières sociales, certaines AIS bruxelloises et les services agréés de l’aide à la jeunesse, a été réalisé. Il en ressort que 7 AIS ont des conventions de collaboration avec des services agréés de l’aide à la jeunesse, permettant de rendre accessibles des logements de leur parc locatif aux mineurs en autonomie. Un travail plus approfondi avec ce secteur est entamé en vue de développer une collaboration structurelle entre le secteur de l’aide à la jeunesse (mandants et services agréés) et les AIS. En Wallonie, certaines AIS ont également déjà signé ce type de convention avec des services de l’aide à la jeunesse. 3