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Alors que la population vieillit et que les incidences de diabète augmentent, plus de gens atteints de diabète vivent
dans les foyers de soins de longue durée. Les soins complexes dont ont besoin les diabétiques rendent plus difficile
la transition vers des buts et des objectifs appropriés pour cette population qui peut souffrir de multiples
comorbidités. Dans les foyers de soins, les personnes souffrant de diabète varient de ceux ayant une dépendance
fonctionnelle limitée à ceux qui sont en fin de vie et qui ont besoin de soins palliatifs et de confort. Ce document
vise à offrir des suggestions à ceux qui prennent soin des résidents du Nouveau-Brunswick vivant dans des foyers
de soins, et ce, dans le but suivant:
1. Veiller à ce qu’il y ait un équilibre entre la sécurité et la qualité de vie des résidents et les exigences
touchant la gestion optimale du diabète;
2. Permettre des plans de soins personnalisés basés sur les connaissances, les meilleures pratiques et
les lignes directrices actuelles;
3. Reconnaître et éviter l’hypoglycémie symptomatique;
4. Éviter l’hyperglycémie symptomatique;
5. Permettre des protocoles de surveillance rationnelle de la glycémie lorsqu’elle est stable et de
surveillance accrue au besoin;
6. Optimiser les choix au niveau des médicaments et les pratiques de gestion de l’insuline.
La préparation de ce document est basée sur diverses lignes directrices nationales incluant les lignes directrices de
pratique clinique de l’Association canadienne du diabète (LDPC) (1), les lignes directrices de l’American Diabetes
Association (2) et les lignes directrices de la Fédération internationale du diabète (3). Les différences au niveau du
développement et des recommandations dans ces trois documents ont été soulignées par Sherifeli et al (4).
Plusieurs documents provinciaux, incluant ceux de la Nouvelle-Écosse, de l’Île-du-Prince-Édouard, de Terre-Neuve
et de l’Ontario, ont également été utilisés. Il peut également y avoir des programmes ou des établissements
individuels ayant des lignes directrices comme celles concernant les meilleures pratiques mises sur pied pour des
patients nécessitant un autre niveau de soins à l’Hôpital régional de Saint John.
Les LDPC de l’Association canadienne du diabète ont utilisé l’Échelle de fragilité clinique (annexe A) pour aider les
cliniciens à identifier les personnes âgées souffrant d’une invalidité fonctionnelle importante (Modérément fragile
– niveau 6, Sévèrement fragile – niveau 7 ou Très sévèrement fragile – niveau 8) et pour qui un niveau élevé d’A1c
(et de glycémie) est non seulement acceptable, mais bien souhaité. Le niveau le plus élevé d’A1c est plus approprié
pour les résidents utilisant de l’insuline ou des sulfonylurées et qui pourraient être à risque d’avoir une
hypoglycémie non acceptable avec une surveillance plus accrue et chez qui les médicaments pourraient devoir être
diminués ou arrêtés. Comme un nombre important de résidents souffrant de diabète sont gérés grâce à un style
de vie approprié ou de la metformine, la principale intervention visant à éviter l’hypoglycémie est de libéraliser
l’alimentation des personnes âgées fragiles (1).
Un examen du programme de médicaments d’ordonnance pour les foyers de soins du Nouveau-Brunswick en 2013
a démontré que plus de 4 000 résidents souffrent de diabète dans les foyers de soins et que 50 % de ceux-ci
suivent simplement un régime ou prennent des médicaments par voie orale seulement. Environ 50 % des résidents
de foyers de soins souffrant de diabète ont besoin d’insuline (30 %) ou d’insuline avec un médicament par voie
orale (20 %). Entre 25 et 30 % de ceux-ci ont un A1c inférieur à 7 % (Stuart Halpine, communication personnelle).
Un sondage effectué auprès des foyers de soins anglophones a démontré que plus de 50 % des foyers de soins
permettent une adaptation des doses d’insuline pour traiter le diabète, 32 % n’ont pas d’instructions permanentes
en ce qui a trait à la surveillance glycémique, et 70 % pensent qu’une recommandation provinciale serait
avantageuse (McGibbon and Nicholson, résultats non publiés). Osman et al (5) ont identifié le temps consacré aux
soins infirmiers et les connaissances comme étant des barrières à l’atteinte des buts et des objectifs individuels de
ces résidents âgés et fragiles.
Ce document résume brièvement les recommandations touchant la surveillance glycémique, l’utilisation et les
objectifs en matière de l’A1c, l’hypoglycémie, la pression sanguine et les lipides. Il comprend également certaines
suggestions visant à optimiser l’utilisation des médicaments et la gestion de l’insuline. Il ne constitue pas un guide
clinique complet pour les personnes âgées souffrant de diabète et il n’a pas été créé dans le but de remplacer les