finalement pour l’évaluation, plus qualitative que quantitative ou catégorielle, de
données subjectives difficiles à cerner comme la tristesse, ou le temps…Il conclut
en affirmant que l’évaluation de la psychothérapie n’est plus un « tabou ».
Le Dr. Zilbovicius (CHU Necker), spécialiste de la neuro - imagerie s’est attachée
à montrer les liens entre « cerveau social et autisme ». . Ses recherches visent à
repérer l’inscription cérébrale d’actes mentaux et émotionnels. Les clichés
permettent de lire les effets du regard, la sensibilité à la voix et d’évoluer ainsi dans
la compréhension des pathologies autistiques. Elle a apporté de nombreux
exemples de la complexité et de la singularité des « cognitions sociales » (empathie,
identité) dont l’inscription cérébrale mobilise le sillon temporal supérieur (STS). Il y
aurait corrélation entre les anomalies anatomiques enregistrées sur le STS et la
sévérité des troubles autistiques.
Au Dr Moussaoui revenait de présenter la « diversité des missions et des
compétences », en procédant à un état des lieux et en retraçant l’historique du CRA
de Basse-Normandie. Sous couvert de principes éthiques, il se rallie au principe de
complémentarité dans les pratiques. Il invoque également une part pour la recherche
scientifique, fondamentale et nécessaire à toutes les activités du CRA : bilans
spécialisés, formations, évaluation des pratiques… Plaidant pour un « consensus
souple » - adjectif discuté par le Pr. Barthélémy- il explique qu’une sensibilisation
aux différentes méthodes éducatives peut être proposée au CRA mais pas une
formation spécifique. Interrogé sur la méthode ABA, le coordonnateur du CRA
reconnaît un rôle possible de cette pratique dans l’accompagnement des personnes
autistes à condition que, comme pour toute autre intervention spécialisée,
l’intervenant en ABA ne soit pas dans l’ignorance des autres approches ni du
développement de l’enfant.
C’est une savante « contribution des modèles neuro psychologiques à la
psychopathologie du développement » qui a été apportée par le Pr. Eustache à
partir des travaux conduits sur les processus d’acquisition des 5 types de mémoire
(procédurale, perceptive, sémantique, de travail et épisodique). En se focalisant sur
la mémoire sémantique (mots et concepts) et la mémoire épisodique (liée au récit et
à la construction des souvenirs), une première recherche s’est intéressée à des
sujets autistes typiques chez lesquels le « sur fonctionnement perceptif » paraît
encombrer et bloquer l’activité mémorielle ou bien pour lesquels le déficit de
« cohérence centrale » provoque l’amnésie plus particulièrement sur les évènements
d’ordre autobiographique. Une seconde recherche porte sur 32 autistes
« Asperger » suivis à Caen et à Tours. L’application du protocole confirme
l’existence de styles cognitifs singuliers qui justifient en matière d’apprentissage des
prises en charges spécifiques. La poursuite de ces travaux de recherche mobilise la
participation des professionnels et des familles volontaires.
La synthèse finale proposée par le Pr. Baleyte, a beaucoup mieux que le résumé ci-
dessus confirmé la complexité des problématiques liées à l’autisme et à la diversité
(des regards, des évolutions, des besoins, des méthodes thérapeutiques et des
autistes eux-mêmes). A propos de la subjectivité, il a constaté l’intérêt secondaire
des interrogations d’ordre étiologique. En revanche, il a positionné la médecine
comme un « art » au carrefour de nombreuses sciences, tout en reconnaissant