long terme font encore défaut. Les effets secondaires associés aux antirétroviraux par
exemple toucheraient jusqu’à 30 % des enfants infectés par le VIH sous thérapie
antirétrovirale. La plupart de ces effets secondaires pourraient être évités en modifiant la
dose ou en utilisant un autre médicament.
Le rapport estime que moins de 10 % des réactions indésirables graves sont signalés dans le
monde. Cela tient en partie au fait que de nombreux pays en développement n’ont pas encore
mis en place un système de surveillance et de notification concernant l’innocuité des
médicaments ou alors ne disposent que de services dotés de moyens insuffisants. L’enfant,
surtout le très jeune enfant, n’est pas en mesure de bien décrire les symptômes qu’il ressent,
et les communications non verbales sont souvent mal interprétées ou négligées; il arrive ainsi
fréquemment que même des réactions indésirables graves chez l’enfant ne sont pas signalées
aux praticiens ou aux autorités.
Destinée aux responsables politiques, aux fabricants, aux organes de contrôle des
médicaments et aux chercheurs, la publication contient une série de recommandations
concernant l’innocuité des médicaments pédiatriques.
Par exemple, tous les pays devraient mettre en place des systèmes de surveillance nationaux
et régionaux de détection des réactions indésirables graves et des erreurs médicales touchant
l’enfant. Lorsque ces systèmes de notification existent, il faut absolument que les fabricants
assurent le suivi des réactions indésirables à leurs produits après leur mise sur le marché.
En outre, les autorités de réglementation doivent faire un effort pour affiner les opérations
concernant les essais cliniques chez l’enfant, mettre sur pied un programme de surveillance
actif après la mise sur le marché des produits, et mettre au point des bases de données
publiques contenant des informations à jour sur l’efficacité et l’innocuité des médicaments
pédiatriques.
Pour aider les pays, l’OMS:
publiera une liste officielle OMS des médicaments essentiels destinés à l’enfant;
continuera de sensibiliser les pays et la communauté des chercheurs à la nécessité
urgente de suivre le problème de l’utilisation des médicaments chez l’enfant;
définira les lacunes de la recherche sur les médicaments chez l’enfant; et
établira des protocoles sur la surveillance des effets indésirables des médicaments
destinés à l’enfant.
Note à l’intention des rédacteurs et des journalistes
Pour qu’un médicament donne les résultats recherchés et n’ait que des effets indésirables
limités, les firmes pharmaceutiques sont tenues par la législation de la plupart des pays de
tester leurs produits sur des volontaires sains et des malades avant qu’ils ne soient
disponibles généralement. Les essais doivent être approuvés par des comités d’éthique et des
autorités de réglementation compétentes. Les volontaires doivent être conscients des risques
liés aux essais et donner leur consentement éclairé. Toutefois, les mesures d’éthique et
l’approbation sont beaucoup plus strictes dans le cas de l’enfant, et le problème de
l’obtention du consentement éclairé de l’enfant et/ou de la personne qui en est responsable se
pose aussi. Tout cela explique que les essais cliniques sont moins fréquents chez l’enfant que
chez l’adulte.