La personnalité évitante

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La personnalité évitante
http://www.phobiesociale.org/psvspe.html
1. Les situations quotidiennes difficiles dans la phobie sociale
Famille de
situations
Exemples
concrets
Gêne dans la vie
quotidienne
Situations où il faut réussir Faire un exposé ou lire un
une performance
texte face à un groupe,
passer un examen oral, un
entretien d’embauche…
On ne peut prendre la
parole dans les réunions
professionnelles ou de
parents d’élèves, lire de
texte lors de cérémonies
familiales ou religieuses…
Situations où il faut
Parler de la pluie et du
On évite de croiser ses
bavarder ou échanger
beau temps avec des
voisins, ou d’aller chez les
quelques mots.
voisins, des commerçants, petits commerçants, on ne
des collègues de travail… participe pas à la pausecafé au travail…
Situations où il faut se
Nouer une relation durable On évite les invitations, on
révéler ou rentrer dans des avec quelqu’un, parler de fuit les relations amicales
discussions approfondies. soi, répondre à des
ou sentimentales…
questions personnelles…
Situations où il faut
Donner son avis, dire que On ne fait jamais entendre
s’affirmer
l’on est pas d’accord,
son point de vue dans les
répondre à des critiques ou discussions, on ne sait pas
des remarques…
réclamer ou faire face aux
vendeurs…
Situations où l’on va être
Manger, boire, écrire si on Ne plus aller au restaurant,
observé
nous regarde; rentrer dans aux " pots ", ne plus
un endroit où il y a déjà du pouvoir rédiger un chèque
monde (transports en
ou un formulaire. Devoir
commun, salle d’attente)… arriver en premier dans les
salles de réunion…
Tableau tiré de : Christophe André et Patrick Légeron, La peur des autres : trac, timidité et phobie
sociale, Editions Odile Jacob, 3e éd., p. 302
2. Différences entre les types d’anxiétés : le trac, la timidité, la phobie
sociale et la personnalité évitante.
Anxiété liée à une
situation précise
Anxiété généralisée à plusieurs
situations
Anxiété bénigne,
" normale "
Anxiété
sévère,
pathologique
Trac
Phobie sociale
Timidité
Personnalité
évitante
Tirée de Christophe André et Patrick Légeron, La peur des autres : trac, timidité et phobie sociale,
Editions Odile Jacob, p.92
3. Questionnaire sur les traits d’évitement :
Ce petit questionnaire ne vous dira pas si vous avez le trouble de la personnalité évitante mais bien si
vous avez des traits d’évitement et à les identifier. Il est normal d’avoir des traits d’évitement quand on
souffre de phobie sociale.
1. Il m’est arrivé de refuser des invitations par peur de me sentir mal à l’aise.
2. Ce sont plutôt mes amis qui m’ont choisi(e) et non l’inverse.
3. Dans la conversation, je préfère souvent me taire par peur de dire des choses
inintéressantes.
4. Si je me suis senti(e) ridicule devant quelqu’un, je préfère ne jamais plus le
revoir.
5. Je suis moins à l’aise en société que la moyenne des gens.
6. Par timidité, j’ai manqué plusieurs occasions dans ma vie personnelle ou
professionnelle.
7. Je ne me sens à l’aise qu’en famille ou avec de vieux amis.
8. J’ai souvent peur de décevoir les gens, ou qu’ils ne me trouvent pas
intéressant(e).
9. Il m’est très difficile d’engager la conversation avec une nouvelle connaissance.
10. Il m’est arrivé plus d’une fois de prendre un peu d’alcool ou des tranquillisants
juste pour me sentir mieux avant de rencontrer des gens.
Si vous avez répondu OUI à l’une ou l’autre des questions, vous connaissez quel(s) est/sont votre (vos)
trait(s) d’évitement.
Tiré de : Lelord et André, " Comment gérer les personnalités difficiles ", p. 295
4. Test : Evaluez votre peur des autres
Test mis en ligne par Alain et tiré du livre "La peur des autres"
http://www.phobiesociale.org/test
Il est intéressant de faire ce test régulièrement, les résultats peuvent varier.
Évaluez votre peur des autres
Répondez aux 14
questions
1) Prendre la parole
devant un groupe de
personnes (pour faire un
discours, un exposé,
etc.)
2) Livrer vos sentiments
intimes lors d'un tête à
tête avec quelqu'un qui
compte pour vous
3) Intervenir pour donner
votre point de vue lors
d'une discussion
4)
Demander
à
quelqu'un qui parle à
voix haute, au cinéma,
au théâtre ou au concert,
de se taire
5) Être observé par
quelqu'un quand vous
faites un travail (taper à
la machine, bricoler,
coudre, etc.)
Cette situation me procure
J'évite cette situation
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
6) Aller à une soirée où
vous connaissez très
peu de monde
7) Téléphoner à une
administration pour des
renseignements
(préfecture,
sécurité
sociale, etc.)
8) Dire non à une
personne
qui
vous
demande de lui rendre
service
9) Rencontrer quelqu'un
d'important ou de haut
placé
(patron,
personnalité, etc.)
10)
Engager
la
conversation avec des
gens que vous ne
connaissez pas
11) Écrire, manger, boire
ou marcher devant des
gens
12) Rapporter un achat
qui ne vous convient pas
à un commerçant
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
13) Passer un oral
d'examen,
un
test
d'aptitude
ou
un
entretien d'embauche
14) Parler de banalités («
de la pluie et du beau
temps ») avec des
voisins
ou
des
commerçants
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
0 = aucune gêne
0 = jamais
1 = une gêne légère
1 = rarement
2 = une anxiété importante
2 = souvent
3 = une vraie panique
3 = systématiquement
Valider
Annuler
5. Types de personnalité évitante :
Il y aurait deux types de personnalité évitante (Lelord et André, " Comment gérer les
personnalités difficiles) :

Les grands anxieux qui arrivent à nouer des relations positives avec quelques
personnes;

Ceux qui sont tout autant anxieux que susceptibles, qui ont de la difficulté à faire
confiance aux autres et qui vivent dans une grande solitude.
Par ailleurs, Robison dans " Disordered personailities " parle lui aussi de 2 types
d’évitants :
A. Les grands anxieux (souvent a eu une enfance normale, les relations parentsenfants étaient saines), ces cas profitent bien des thérapies comportementales,
de l’entraînement aux habiletés sociales et de la désensibilisation progressive;
B. Ceux qui sont anxieux et susceptibles (souvent une enfance avec relations
parents-enfants malsaines, jugement des parents, attentes trop élevées…), ces
cas profitent mieux des thérapies analytiques.
Avant de parler de troubles de la personnalité il faut tout d’abord atteindre l’âge adulte.
Il est en effet fréquent qu’à l’adolescence on traverse une phase se rapprochant de
l’évitement. Ce n’est qu’après plusieurs années de vie adulte que le psychiatre peut
poser un diagnostic.
6. Types d’anxiété :
Enfin, l’anxiété, il y aurait 3 types d’anxiété (Lelord et André, p. 279) :

l’anxiété sociale " normale " : parler en public, solliciter un emploi, passer une
entrevue…;

les phobies sociales, " qui provoquent une anxiété plus forte, et un évitement
systématique de certaines situations redoutées;

l’anxiété de la personne évitante, plus insidieuse avec une crainte presque
permanente d’être jugée et rejetée " (p. 280)
7. La comorbidité :
Un petit mot sur la comorbidité. Qu’est ce que la comorbidité? La comorbidité pourrait
être défini comme toutes les pathologies qui peuvent être associées ou rencontrées en
même temps qu’une pathologie principale. Ainsi si on parle de phobie sociale, se serait
tous les autres problèmes qu’on rencontre assez souvent chez les gens atteints de
phobie sociale.
Autres types de problèmes qui sont souvent associés à la phobie sociale.

la phobie simple (c’est la peur d’une chose en particulier – les araignées par
exemple).

l’agoraphobie, il arrive qu’on souffre également de peur des espaces, des foules,
mais habituellement on émet le diagnostic d’agoraphobie que si ce dernier
prédomine.).

le trouble de la personnalité évitante apparaît lorsque la phobie sociale est très
sévère et que la crainte d’être jugée et rejetée est presque permanente. (On peut
souffrir de phobie sociale avec des traits d’évitement, c’est-à-dire qu’on évite les
situations redoutées sans pour autant souffrir de trouble de la personnalité).

l’alcoolisme, les dépendances aux drogues, se retrouvent souvent chez les gens
souffrant de troubles anxieux car ils tentent de soulager leur souffrance par ces
substances. (A éviter car malgré le soulagement immédiat on a un effet contraire
quelques heures plus tard).

la dépression majeure est aussi fréquemment rencontrée chez les gens qui
souffrent de phobie sociale.

le trouble panique lui aussi est associé à la phobie sociale lors des épisodes de
crise.

le trouble d’anxiété généralisé.
Pour le trouble de la personnalité évitante, la comorbidité est à peu près la même que
celle de la phobie sociale.
8. La prévalence :
La prévalence est le nombre de cas enregistrés dans une population déterminée, ainsi
combien y a t il de phobiques sociaux (PS) dans la société? Combien de troubles de la
personnalité évitante…. Les stats quoi! Tout d’abord, avant de déterminer le nombre de
cas affectés, il faut définir ce qu’on entend par phobie sociale ou personnalité évitante.
Ainsi, on peut lire certains rapports affirmant que la phobie sociale est le problème le
plus répandu après l’alcoolisme! Il faut alors se demander quelle est la définition de
phobie sociale utilisée pour cette grille. S’agit-il de phobie généralisée, de phobie
simple, de phobie sociale d’une durée inférieure à 12 mois, de phobie sociale à vie???
S’agit-il de trouble de la personnalité évitante avec phobie sociale et de quel type de
personnalité évitante? Enfin, il faut toujours savoir combien de cas ont servis pour
l’étude et d’où ils provenaient : population en général, population psychiatrique… Etude
réalisée pendant 1 mois sur 100 cas ou étude réalisée sur 10 ans avec des milliers de
cas pris dans la population en général. Enfin, le pays d’où origine l’étude peut être
important également. S’agit-il de la Chine (où les personnes timides sont considérées
comme supérieures et traitées avec respect), s’agit-il du Japon (où l’anxiété est plus
élevée…) etc… Il nous faut donc être extrêmement prudent lorsqu’on parle de
prévalence et de statistiques. Quelle est enfin la prévalence de la phobie sociale et/ou
du trouble de la personnalité évitante, se demande t on? Y a t il des études sérieuses là
dessus… et bien même pour les études bien documentées les proportions varient
9. Prévalence à vie des troubles anxieux (%)
Troubles
Étude ECA*
Trouble
panique
Agoraphobie
TOC
Phobie
sociale
AG
Phobie
spécifique
ESPT
Aucun TA
0,9 %
Enquête NCS Étude
Edmonton
3,5 %
1,2 %
4,2 %
--2,8 %
5,3 %
--13,3 %
2,9 %
3,0 %
1,7 %
--11,2 %
5,1 %
11,3 %
--7,2 %
--10,4 %
25,1 %*
7,8 %
24,9 %
--11,2 %
*selon les données de trois des cinq aires de recrutement de l'ECA (Epidemiological Catchment Area)

selon les données de trois des cinq aires de recrutement de l’ECA
(Epidemiological Catchment Area)




TOC = trouble obsessionnel-compulsif;
AG = anxiété généralisée;
ESPT = état de stress post-traumatique;
Étude ECA = Epidemiological Catchment Area Study (Bourdon et coll., 1988;
Robins et coll., 1984);

NCS = National Comorbidity Survey (Kessler et coll., 1994).

L’Étude Edmonton renvoie à l’étude de prévalence réalisée dans la ville
d’Edmonton par Bland et ses collaborateurs (1988).
Note explicative :
Ces écarts (Enquête ECA et Étude Edmonton) ont été attribués à la normalisation des
taux de prévalence en fonction de la population de recensement de chaque aire de
recrutement et non pas en fonction d’une population identique (Bland et coll., 1988)
ainsi qu’aux différences observées entre les questions et les consignes données aux
intervieweurs (Robins et coll., 1984). D’après Kessler et ses collaborateurs (1994), un
certain nombre de facteurs méthodologiques expliquent que les taux de prévalence
soient plus élevés dans la NCS que dans les deux autres enquêtes, notamment : le
recours à un échantillon national, l’accent mis sur des sujets plus jeunes (15-54 ans),
l’utilisation d’un facteur de pondération pour tenir compte du biais de non-réponse et
l’application des critères du DSM-III-R (Manuel diagnostique et statistique des troubles
mentaux, 3e éd.) plutôt que ceux du DSM-III. Bien que l’instrument utilisé dans l’enquête
NCS (la Composite International Diagnostic Interview ou CIDI; Robins, Wing, Wittchen
et Helzer, 1988) s’apparente à l’instrument utilisé dans l’étude de l’ECA (le Diagnostic
Interview Schedule ou DIS; Robins, Helzer, Croughan et Ratcliff, 1981), Kessler et ses
collaborateurs sont d’avis que les taux de prévalence plus élevés mis en évidence par
l’Étude NCS sont peut-être attribuables aux différences observées dans la formulation
des questions et le degré de détail de l’enquête.
Tiré de : Les troubles anxieux : orientations futures de la recherche et du traitement :
Document de recherche, Santé Canada, 1996.
http://www.hc-sc.gc.ca/hppb/sante-mentale/pubs/anxieux/index.html
10. Article
sur la personnalité évitante :
Les évitants
Ces grands timides que sont les personnalités évitantes éludent les responsabilités et
présentent, comme dans les phobies sociales, la peur de parler en public, d’être
regardé pendant le travail ou les repas, d’être critiqué, de ne pas être à la hauteur, de
commettre des erreurs, d’être rejeté. "Pourvu que personne ne s’aperçoive à quel point
je suis nul ! " s’écrient-ils. Mais, à l’inverse, les évitants cherchent à communiquer avec
leur prochain et manifestent une grande dépendance à l’égard des proches qui
procurent un refuge. Leur territoire est limité à des situations familières, impliquant peu
de contacts sociaux. Ils se réfugient dans un imaginaire parfois favorisé par la
consommation d’alcool ou de cannabis, et la pathologie se complique d’états dépressifs
ou de troubles anxieux aigus nécessitant des traitements psychiatriques. On retrouve à
l’origine des personnalités évitantes une éducation trop exigeante, des parents
narcissiques et méprisants – rien ne trouvant grâce à leurs yeux -, des frères et sœurs
moqueurs, des brimades physiques ou morales répétées, des humiliations publiques
face aux camarades de classe. La psychanalyse et les psychothérapies de soutien
s’éternisent à force de réassurances et parfois d’une substitution affective (transfert).
Les psychothérapies comportementales et cognitives, pourtant plus efficaces, sont
souvent évitées ou abrégées par peur de s’exposer aux situations redoutées.
Du caractère timide ou orgueilleux à la personnalité évitante ou paranoïaque, la
frontière est parfois ténue.
Certaines pathologies correspondent à l’exagération de traits de la personnalité
normale
La personnalité est ce qui caractérise un individu et rend prévisibles son comportement,
ses émotions, ses opinions, quels que soient le moment ou le contexte. Evaluer la
personnalité d’autrui est indispensable pour choisir ses partenaires dans la vie privée et
professionnelle, pour nommer des responsables ou élire des politiques ; la plupart du
temps, l’intuition, l’expérience et les ressources de la " psychologie ordinaire "
permettent de faire approximativement le bon choix. Certains croient devoir recourir à la
numérologie, à la graphologie, aux signes du zodiaque, qui pourtant ne permettent pas
de prédire les conduites : le psychiatre Hans Eysenck, au cours des années 50, a
démontré de façon rigoureuse, par l’analyse factorielle, que la " psychomorphologie " et
le test de Rorschach (interprétation des taches d’encre) n’avaient aucun pouvoir
prédictif. Ces méthodes ont été peu à peu abandonnées pour le recrutement dans les
entreprises de tous les pays développés, excepté en France, et sont supplantées par
des méthodes plus scientifiques telles que les entretiens structurés ou semi-structurés,
les questionnaires et les échelles d’évaluation validées par les psychologues
différentialistes à partir de modèles dimensionnels. Ces derniers, sur la base d’une
analyse factorielle, permettent de quantifier de trois à cinq facteurs dans la personnalité,
tels que la recherche de la nouveauté, l’évitement du danger, la dépendance à l’égard
de la récompense, la détermination ou la coopération.
Les troubles de la personnalité sont l’exagération d’un certain nombre de traits de la "
personnalité normale " (sans caractère pathologique du point de vue de la psychologie
différentielle). Dans les versions pathologiques, cette exagération engendre des
difficultés relationnelles permanentes, non conformes au contexte social, qui
occasionnent de la souffrance pour le sujet ou son entourage. Les conduites rigides et
inadaptées sont responsables d’échecs affectifs et professionnels à répétition.
Constitués au cours de l’adolescence, les troubles de la personnalité persistent toute la
vie.
Les psychanalystes les nomment " névroses de caractère ", ce qui évoque la
dénomination populaire et stigmatisante de "caractériel ", " difficile à vivre "; ils les
différencient des névroses, psychoses et perversions parce que ces troubles de la
personnalité s’avèrent trop difficiles à soigner pour constituer de bonnes indications de
la psychanalyse.
Ces pathologies ont donc été laissées pour compte jusqu’à la publication du DSM, le
Manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux de l’Association américaine de
psychiatrie, qui répertorie la totalité des symptômes psychiatriques et les définit par des
critères catégoriels selon cinq axes descriptifs : troubles cliniques (anxiété, dépression,
abus de substances psychoactives…) ; troubles de la personnalité et retard mental ;
affection médicales générales ; problèmes psychosociaux et environnementaux ;
évaluation globale du fonctionnement.
La prévalence des troubles de la personnalité est peu élevée dans la population
générale (environ 10 % au total) – chacun de ces troubles n’excédant pas 2 % - mais
atteint 50 à 70 % dans les populations cliniques (consultants externes ou hospitalisés
en psychiatrie).
Chez les sujets atteints d’une maladie organique chronique, ces pathologies de la
personnalité compromettent leur prise en charge et d’une manière générale le respect
de la thérapeutique prescrite.
Rarement isolés, ils s’associent et interfèrent avec l’ensemble des troubles psychiques
d’un sujet (la " comorbidité "), qu’ils contribuent à rendre résistants aux thérapeutiques.
Ils chronicisent les dépressions et les troubles anxieux, notamment les attaques de
panique, les agoraphobies, et les troubles obsessionnel-compulsifs. Ils sont au
carrefour de tous les troubles psychiques et aggravent les perturbations du
comportement alimentaire, l’alcoolisme, le tabagisme, les toxicomanies, l’addiction
sexuelle, les conduites à risque, les violences intra familiales ou publiques,
l’absentéisme professionnel répété. Il en résulte des coûts médico-sociaux
considérables, en plus de la souffrance psychique subie ou infligée aux proches.
La classification en dix personnalités-types ici présentée (issue du DSM IV) – comme
celle de la Classification internationale des maladies (CIM 10) de l’Organisation
mondiale de la santé qui en compte huit -, ne fait pas l’unanimité, surtout en France.
Ses critères diagnostiques sont appelés à évoluer, comme leur dénomination, ne seraitce qu’à cause de leur caractère stigmatisant. En effet, les personnalités " paranoïaque
", " antisociale " ou " borderline " ne bénéficient pas d’une bonne image de marque.
Néanmoins, les troubles de la personnalité intéressent de plus en plus les
professionnels de la santé mentale, car des voies thérapeutiques nouvelles existent
désormais, en cours d’évaluation, ouvertes par la psychopharmacologie et surtout par
les psychothérapies cognitivo-comportementales actuellement en plein essor.
Tiré de :
http://www.sciences-et-avenir.com/hs_122/page68.html
Investigateur principal : Programme Hospitalier de Recherche Clinique : "Etude multicentrique contrôlée
des résultats et des processus de la thérapie cognitivo-comportementale dans les phobies sociales".
Financement PHRC : 1994-1996. Avec J. Coudert, I. Jalencques (Clermont-Ferrand), I. Note (Marseille)
et E. Albuisson (Clermont-Ferrand)
11. La phobie scolaire :
LÉGENDE ET MYTHE DE LA PHOBIE SCOLAIRE
Titre: The legend and the myth of school phobia
Auteurs: Kearney, Christopher A., Eisen, Andrew R., Silverman, Wendy K.
Source: School Psychology Quaterly, Vol. 10, p.65-85 (1995)
Résumé par :Par: Louise Trudel, psychologue Commission scolaire Morilac
http://www.aqps.qc.ca/bulletin/07/07-03-08.htm
La phobie scolaire est un trouble de comportement de l'enfance et de l'adolescence qui
touche environ 5 % de cette population. Il en existe plusieurs définitions, mais on
s'accorde à dire que les caractéristiques principales sont l'évitement scolaire et la peur
irrationnelle liés à un stimulus scolaire ou la peur d'être séparé des parents. Les auteurs
questionnent les limites et l'utilité d'un tel diagnostic.
La notion de phobie scolaire a fait son apparition dans la littérature dans les années 40.
À cette époque, on a interprété le refus scolaire comme résultant d'une angoisse de
séparation des figures parentales, surtout de la mère, parce que la relation mère-enfant
aurait été symbiotique. C'était la grande époque de l'école psychodynamique. Dans les
années 60, le béhaviorisme a redéfini le concept comme étant "un comportement
d'évitement motivé par une peur intense de la situation scolaire et maintenu par des
renforcements secondaires". La phobie scolaire est devenue une phobie simple
spécifique. Toutefois, bien que les 2 conceptions (psychodynamique et behaviorale)
n'aient jamais été conciliées dans une même définition, les cliniciens et les chercheurs
les interchangent. Selon les DSM-III et IV, le refus de fréquentation scolaire peut être
diagnostiqué, soit comme un trouble d'angoisse de séparation (Separation Anxiety
Disorder) ou soit comme une phobie simple spécifique. De cette labilité diagnostique
résulte une confusion dans les études portant sur les phobies scolaires. Ces mêmes
études présentent plusieurs faiblesses au plan méthodologique. On ne peut donc
généraliser les résultats obtenus, surtout en ce qui concerne une réelle angoisse d'être
séparé du milieu familial.
Les auteurs questionnent l'appellation de phobie scolaire et se demandent si c'est bien
une phobie i.e. une peur excessive, irrationnelle et spécifique, provoquant des
comportements d'évitement. Dans une étude antérieure (1993), ils ont tenté d'évaluer
l'intensité de la peur d'enfants refusant d'aller à l'école et l'ont comparée à celle d'autres
enfants. Les résultats obtenus indiquent que ces enfants rapportent avoir davantage
peur d'aller à l'école que les autres, mais ils n'indiquent toutefois pas une peur
excessive comme l'exige le diagnostic d'une phobie. De plus, on retrouve chez ce
groupe d'autres peurs de même intensité (ex. : la mort, les incendies, aller à l'hôpital,
les cauchemars) qui ne sont pas considérées comme des phobies par les cliniciens.
Plusieurs auteurs des années 80 et 90 croient que l'anxiété générale est prédominante
chez ce groupe d'enfants. La peur de l'école ne serait donc pas la caractéristique
principale de cette population. En fait, ces enfants vivraient plutôt des affects négatifs
(anxiété, dépression, baisse de l'estime de soi) qu'ils relieraient au monde scolaire.
Le terme "phobie scolaire" est requestionné également, puisque selon la définition du
terme "phobie", la peur doit être liée à un objet spécifique. Or, l'école est un ensemble
de stimuli. Savoir qu'un enfant a une phobie scolaire donne peu d'informations sur
l'objet de sa peur. À partir de données recueillies auprès d'enfants, de parents et de
cliniciens, les auteurs avancent l'idée que, plus qu'un objet tangible spécifique, ces
enfants craindraient les situations sociales et craindraient d'être jugés, évalués, de ne
pas être appropriés devant les autres. Plutôt que de parler de phobie scolaire, il serait
plus approprié de parler d'un "évitement d'un stimulus provoquant un état émotif négatif
ou d'une situation sociale-évaluative aversive dans le cadre scolaire".
À partir de ces données sur la phobie scolaire, les auteurs proposent de porter une
attention particulière à l'évaluation de l'anxiété et de la dépression ainsi qu'aux
événements scolaires de nature sociale-évaluative plutôt que d'axer l'évaluation sur la
peur de l'école. Ils suggèrent de mener une évaluation attentive et détaillée de cette
population afin d'identifier la fonction spécifique du refus scolaire et de pouvoir ainsi
déterminer des objectifs pertinents de traitement. Il s'agit d'abord d'effectuer un
dépistage des enfants vivant des craintes à fréquenter l'école pour identifier les cas où
le refus scolaire résulte d'un autre problème (ex. : dépression sévère, comportement
d'opposition, trouble d'apprentissage). Dans les cas où le refus scolaire est la difficulté
première, il s'agit de discriminer ceux qui évitent un stimulus provoquant en eux un état
émotif négatif de ceux qui désirent éviter une situation sociale-évaluative. Les auteurs
recommandent d'employer une variété de procédures pour corroborer ce diagnostic
(entrevues et questionnaires à l'enfant, aux parents et aux enseignants). Cette façon de
procéder permet d'obtenir un portrait détaillé de l'enfant, ce qui est beaucoup plus
aidant pour le traitement que ne l'est le diagnostic de phobie scolaire. Le traitement
prescrit doit découler directement du portrait obtenu.
- Pour les enfants qui cherchent à éviter un stimulus provoquant en eux un état émotif,
les auteurs suggèrent une thérapie basée sur la désensibilisation systématique et
immédiate (dans les cas aigus) ou une exposition graduelle à la situation scolaire. Pour
plusieurs de ces enfants, le sentiment d'inconfort n'est pas relié à un stimulus
particulier. Des techniques de relaxation peuvent être enseignées et, dans les cas
extrêmes, une médication anxiolytique ou antidépressive peut être prescrite.
- Dans les cas d'aversion sociale-évaluative, les auteurs suggèrent des jeux de rôles
pour développer les habiletés sociales et une thérapie cognitive pour travailler les
distorsions de la pensée (ex. : peur d'être ridicule, d'être rejeté, de décevoir parents et
enseignants).
- Pour les enfants dont le refus scolaire est un moyen d'obtenir de l'attention,
l'intervention est faite auprès des parents, sous forme d'entraînement à certaines
habiletés (ex. : renforcement des comportements scolaires appropriés, mise en place
de règles claires, retrait de l'attention pour les comportements inacceptables).
- Enfin, dans les cas d'enfants qui refusent d'aller à l'école parce qu'ils obtiennent des
renforcements positifs tangibles, les auteurs recommandent une thérapie familiale et la
mise en place de contrats. L'intervention doit viser à réduire le conflit familial, à
augmenter les incitations à la fréquentation scolaire et à diminuer les renforcements
positifs du refus scolaire.
Il est évidemment possible de rencontrer des cas mixtes, il faut alors en tenir compte
dans le plan de traitement proposé.
Livres sur la phobie sociale et la personnalité évitante
" Les phobies sociales " par Dominique Servant et Philippe-Jean
Parquet, Ed. Masson, Paris, 1997. 130 p.
Les phobies sociales, malgré leur fréquence élevée, restent sous-diagnostiquées et
rarement prises en charge. Différentes thérapeutiques sont pourtant capables
d'améliorer globalement la vie psychologique et relationnelle des patients. Cet ouvrage
est le témoin d'une expérience clinique, mais il constitue également une aide pratique
dans la prise en charge quotidienne.
Tiré de : http://www.rtbf.be/pulsations/dossiers/phobies.html
" Les personnalités pathologiques. Approche cognitive et
thérapeutique " par Quentin Debray et Daniel Nollet, Masson, 1997.
Surtout à l'intention des professionnels de la santé mentale. Différents courants de
pensée concernant la psychologie de la personnalité; description et étiologie des
différents troubles de la personnalité.
Tiré de : http://www.psychomedia.qc.ca/slec.htm
" Les états anxieux de l’enfant " par un Collectif, Masson, Paris 1992,
240 p.
Cet ouvrage expose les modalités d'expression des états anxieux, leurs classifications
leur épidémiologie, leurs rapports avec la dépression, leurs évolutions possibles..
Tiré de : http://www.rtbf.be/pulsations/dossiers/phobies.html
" La peur des autres : trac, timidité et phobie sociale " par Christophe
André et Patrick Légeron, Ed. Odile Jacob, 1995.
Résumé:
Pourquoi a-t-on peur des autres ? Comment expliquer le manque de confiance en soi ?
Qu'est-ce qui nous fait perdre nos moyens face à quelqu'un ? Trac, timidité, inhibitions,
phobies ... Christophe André et Patrick Légeron décrivent toutes les formes que peut
prendre l'anxiété en société et expliquent les mécanismes de ces peurs. Qu'est-ce qui
est pathologique et qu'est-ce qui ne l'est pas ? Comment s'en sortir ? Dans quel cas
aller consulter et pour quoi faire ? Christophe André et Patrick Légeron sont psychiatres
et exercent à l'hôpital Sainte-Anne, à Paris.
Table des matières
I - Nos peurs et leurs manifestations
Chapitre 1 - Des situations et des hommes
Chapitre 2 - Le tumulte du corps
Chapitre 3 - Les désordres du comportement
Chapitre 4 - Tempête sous un crâne
II - Du normal au pathologique
Chapitre 1 - Trac et appréhensions
Chapitre 2 - La timidité
Chapitre 3 - La personnalité évitante
Chapitre 4 - La phobie sociale
III - Mais pourquoi donc avons-nous peur des autres ?
Chapitre 1 - La mécanique du psychisme
Chapitre 2 - Les origines
IV - Comment s'en sortir
Chapitre 1 - Médicaments ou psychothérapie ?
Chapitre 2 - Ne plus fuir
Chapitre 3 - Mieux communiquer
Chapitre 4 - Penser autrement
Chapitre 5 - Au-delà du divan
Conclusion
Tiré de : http://myweb.worldnet.net/~humezol/parole-begaiement/peurs.htm
" Ces gens qui ont peur d'avoir peur " par Elaine N. Aron, Le jour,
éditeur, 1999, 320 pages. (traduction de " The Highly Sensitive Person
")
Une personne sur cinq naît avec une sensibilité exacerbée. L'hypersensibilité est loin
d'être un défaut. Alliant les résultats de solides recherches à des découvertes cliniques,
l'auteur propose des tests qui permettront aux lecteurs de cerner leurs sensibilités
particulières. Elle a puisé dans sa pratique de psychothérapeute des exemples visant à
aider les hypersensibles à mieux se comprendre grâce aux expériences vécues par
d'autres. Ce livre est conçu non seulement pour favoriser l'adaptation des
hypersensibles aux différents aspects de leur trait, mais encore pour les inciter à en
faire un atout dans leur vie professionnelle, sentimentale et spirituelle.
Tiré de http://www.reseauproteus.net/biblio/nouvparu/fiches/14102464.htm
Autre résumé par Marlyse Tschui:
Les hypersensibles : Introvertis, l'émotion à fleur de peau, les hypersensibles ont
horreur du stress et de la foule. On les croit peu sociables. Mais s'ils s'isolent, c'est par
peur d'être blessés.
S'il leur fallait un cri de ralliement, ce serait: "O monde cruel!" Car, sans nul doute, les
personnes hypersensibles souffrent davantage que les autres. Ne supportant ni les
conflits ni l'agitation, elles se sentent agressées en permanence alors que leur désir
profond est de vivre dans le calme et l'harmonie. Les plus vulnérables d'entre elles
fuient les contacts sociaux dans la mesure du possible et, leur journée de travail
terminée, se réfugient aussitôt dans leur tanière, ce havre de paix où elles peuvent
s'adonner à leurs rêveries en oubliant la pression du temps et la méchanceté des
hommes. Souvent dotées d'une riche vie intérieure, elles trouvent dans l'art, la
littérature et la spiritualité des joies qui peuvent compenser largement la difficulté
qu'elles éprouvent à se mettre au diapason du commun des mortels. Handicap ou don
du ciel?
Pour Cécile, 45 ans, ce trait de personnalité a ses bons et ses mauvais côtés: "Je me
retrouve régulièrement dans des situations gênantes, c'est vrai, et je souffre peut-être
plus que les autres, mais en contrepartie mes joies sont plus intenses. Je considère
comme une chance d'avoir des émotions aussi fortes. Il me semble que ceux qui ne les
ressentent pas manquent quelque chose d'important." Artiste peintre et mère de famille,
pianiste à ses heures, Cécile ne peut s'empêcher de rire en évoquant l'effet le plus
visible de son hypersensibilité, ces larmes qu'elle verse abondamment à la moindre
occasion: "Je pleure pour des choses qui paraissent ridicules aux autres. Quand je
regarde avec mon fils le dessin animé Rox et Rouky, je pleure au moment où la grandmère doit abandonner le petit renard dans la forêt. Je pleure en entendant une chanson
qui me touche particulièrement. La beauté de la nature me fait le même effet. Je me
souviens qu'un jour d'automne j'ai arrêté la voiture au bord de la route pour admirer le
jeu de la brume et du soleil dans la forêt, et je me suis mise à pleurer comme une
madeleine tellement c'était beau. Je ne vais plus aux enterrements, parce que je
sanglote du début à la fin de la cérémonie; j'ai appris à manifester ma sympathie
autrement, par exemple en m'occupant du repas qui suivra les obsèques…"
Si Cécile s'accommode volontiers des débordements de son système lacrymal, elle
éprouve davantage de difficultés sur le plan relationnel: "Quand on est très sensible, on
est également susceptible. Certaines remarques peuvent me blesser énormément. Je
les comprends d'autant moins que je fais toujours très attention à ne pas blesser autrui.
Je suis d'une nature méfiante. C'est une manière de me protéger. Il me faut du temps
pour bien connaître les gens et pour accorder mon amitié. Ce n'est sans doute pas un
hasard si je me suis installée au fin fond de la campagne: les gens qui nous rendent
visite sont forcément des amis. En ville, j'ai le sentiment qu'il règne beaucoup
d'agressivité. L'agressivité des autres suscite en moi une peur panique. Je déteste la
foule. Et j'ai du mal à établir un contact avec des gens que je ne connais pas. Je me
souviens qu'après mon entrée aux Beaux-Arts il m'a fallu six mois et un effort
surhumain pour me décider à aller boire un pot avec des gens de ma classe, que je
trouvais pourtant sympathiques. Comme ma timidité ne se voit pas, il arrive qu'on
prenne mon attitude pour de la froideur. Plusieurs personnes m'ont dit qu'en me voyant
pour la première fois elles m'avaient trouvée assez impressionnante, notamment à
cause de mon regard. C'est l'impression que je donne, mais dès que j'ouvre la bouche,
c'est fini! Ma voix me trahit, elle tremble, je bégaie, je ne trouve plus mes mots. J'ai le
même problème avec le piano. Je ne joue que quand je suis seule, jamais en public. Et
avant mes leçons de piano, je prends une préparation à base de plantes pour me
calmer, tellement je suis stressée à l'idée de faire des fautes devant mon prof. La
peinture, en revanche, c'est beaucoup plus facile: je peins dans la solitude, j'accroche
mes tableaux au mur, et je peux m'esquiver quand les autres viennent les regarder!"
Comme beaucoup d'hypersensibles, Cécile fait preuve d'un sixième sens très
développé. "Au début, je me méfiais de mes intuitions. Il m'a fallu des années pour
apprendre à faire confiance à mon feeling. Je me suis rendu compte que ce que je
percevais chez les gens était souvent fondé. Il y a quelques mois, par exemple, nous
étions en visite chez des amis, qui recevaient également un couple que nous ne
connaissions pas. Sans pouvoir m'expliquer pourquoi, je ne supportais pas la présence
du mari. Je me sentais si mal que je suis partie au bout de dix minutes en inventant un
prétexte. Deux semaines plus tard, j'ai appris que cet homme avait tiré un coup de feu
sur sa femme!"
En effectuant ses recherches sur les personnes dotées d'une sensibilité supérieure à la
moyenne, Elaine Aron* a découvert qu'elles possédaient de nombreux traits communs.
A commencer par un système nerveux qui réagit beaucoup plus violemment aux
stimulations extérieures que celui de la plupart des gens. Un hypersensible est vite
incommodé par des lumières ou des bruits trop intenses. Son seuil de résistance à la
douleur et au jet lag est inférieur à la moyenne.
"Il m'a fallu six mois et un effort surhumain pour me décider à aller boire un pot avec
des gens de ma classe, que je trouvais pourtant sympathiques."
Attentif à toutes les nuances de son environnement, il se montre particulièrement
affecté par les changements d'humeur ou l'agitation de ceux qu'il côtoie. Enfant, il était
qualifié de timide; adulte, il est peu sûr de lui, noue difficilement des contacts et a
tendance à s'isoler. Il fuit la foule, qu'il ressent comme menaçante, ainsi que le regard
des autres, qu'il imagine impitoyable. Il n'est pas rare qu'il se sente incompris ou malaimé. L'hypersensible est un grand romantique, mais son manque de confiance en soi
peut le pousser à se jeter dans les bras de la première personne venue et à se marier
malgré des incompatibilités criantes, tellement il est heureux que quelqu'un veuille bien
de lui malgré ses défauts…
Consciencieux et perfectionniste, il met un point d'honneur à éviter les erreurs et les
oublis. Le stress est son ennemi numéro un. Il aime travailler dans le calme, s'affolant
s'il se retrouve sous pression ou si on lui demande de faire plusieurs choses à la fois.
Au moment de s'exprimer ou de faire une démonstration en public, il est si bouleversé
qu'il en perd tous ses moyens. Il s'adapte mal au changement et se donne beaucoup de
peine pour organiser sa vie de manière à éviter les situations de crise. Il lui faut
énormément de temps pour prendre une décision, car il en pèse interminablement les
conséquences. Les événements du passé restent très présents dans son esprit et
l'avenir l'inquiète, d'où une tendance à la rumination et à l'immobilisme. Son imagination
est débordante, pour le pire comme pour le meilleur — on trouve d'ailleurs dans les
rangs des hypersensibles un véritable foisonnement d'artistes et de gens créatifs.
Autant il déteste le bruit et la fureur, autant la tranquillité et la solitude lui permettent
d'épanouir ses innombrables talents. Il est attiré par la philosophie et la religion au sens
le plus large. Ceux à qui il accorde sa confiance apprécient ses capacités d'écoute et de
compréhension.
Bombardés de sensations, chambardés par les émotions, les hypersensibles ne
mènent pas une existence de tout repos. Certains parviennent à un heureux équilibre,
ayant choisi un métier correspondant à leurs penchants perfectionnistes ou artistiques
tout en jouissant d'une vie affective stable et protégée. D'autres n'ont pas cette chance.
C'est le cas des personnes qui ont opté pour une profession où la compétitivité est
forte, les horaires irréguliers, les aléas économiques nombreux. Soumises à une
pression excessive, elles ne parviennent pas à assouvir le besoin de tranquillité
indispensable à leur bien-être. Elles risquent alors de tomber dans la dépression ou
l'alcoolisme, mettant en péril non seulement leur santé, mais également leur vie
conjugale ou familiale.
L'histoire d'Elaine Aron est différente. Aujourd'hui professeur d'université, psychologue
et psychothérapeute, cette Américaine a longtemps cherché à dissimuler son
hypersensibilité comme s'il s'agissait d'une tare. Au terme d'études marquées par
d'innombrables crises de larmes, elle avait renoncé à entrer dans le monde du travail, si
terrifiant à ses yeux, pour devenir épouse et mère au foyer. C'était tellement plus
rassurant!
Pendant une vingtaine d'années, pensant n'avoir pas d'autre choix, elle est restée bien
à l'abri dans son cocon familial. Mais plus le temps passait, plus son corps exprimait la
souffrance qu'elle s'efforçait de nier. En proie à des troubles psychosomatiques
importants, elle a fini par suivre une thérapie qui lui a permis de surmonter ses peurs,
de sortir de son isolement et de réaliser ses ambitions. Forte de son expérience, elle a
consacré une thèse de doctorat à ce sujet jusque-là négligé par les spécialistes:
l'hypersensibilité. Au terme de cinq ans de recherches cliniques, d'enquêtes sur le
terrain et d'entretiens avec ses patients, elle a publié un livre* afin d'aider ses
semblables à organiser leur vie en évitant une pénible marginalisation et en tirant le
meilleur parti d'une sensitivité dont les richesses méritent d'être mieux exploitées. Sortir
de sa coquille, c'est possible. Et cela s'apprend. Grâce à leur vie intérieure intense et à
une intuition particulièrement développée, constate Elaine Aron, les personnes
hypersensibles tirent généralement le plus grand bénéfice d'une psychothérapie. Il suffit
d'oser!
tiré de http://www.matin.ch/sante/conseils/psy/hypersen.html
" Les thérapies comportementales " par Jacques Van Rillaer, Neuilly,
Ed. Bernet-Danilo, 1995, 63 p.
Les thérapies comportementales, dites aussi cognitivo comportementales, sont des
psychothérapies fondées sur des progrès récents de la psychologie scientifique. Elles
ont été développées à partir des années 1960, surtout dans les pays anglo-saxons.
Leur objectif est de réduire des souffrances psychologiques et d'améliorer le bien-être,
en apprenant comment modifier efficacement des modes de pensées et d'action.
Tiré de : http://www.rtbf.be/pulsations/dossiers/phobies.html
" Thérapies cognitives des troubles de la personnalité " par Jean
Cottraux et I.M. Blackburn, Ed. Masson, 1996.
Jean Cottraux dans "les thérapies cognitives" explique comment les patients anxieux et
déprimés ont leur vie mentale encombrée de mécanismes de pensée inconscients et
automatiques qui traitent l'information provenant de l'environnement de façon erronée.
Ces monologues intérieurs négatifs résultent de l'interaction de facteurs biologiques,
d'expériences vécues et d'apprentissages acquis tout au long de la vie et provoquent la
mise en place de systèmes de croyances erronées, appelés schémas cognitifs, tels que
par exemple :
Pensées sur soi
Je ne vaux rien si je ne me réalise pas dans une ascension sociale digne des ambitions
de ma famille;
Je ne suis bon à rien si je ne réussis pas tout ce que j'entreprends;
Je ne suis pas capable si je commets des erreurs;
Je ne comprends rien si je ne comprends pas tout;
Je ne suis pas digne d'être aimé puisque je n'ai aucune valeur;
Je dois aimer et aider mes proches plus que moi-même sinon je suis une mauvaise
épouse ou une mauvaise mère;
Pensées sur les pensées des autres;
Je dois parler ou agir de façon parfaite sinon je serai mal jugé;
Je dois être toujours agréable et d'accord avec mes amis sinon ils ne vont plus m'aimer;
Tout le monde doit voir que mes mains tremblent pendant que je lis mon texte et on doit
me trouver grotesque.
Pensées sur les réactions des autres
Je dois effectuer un travail irréprochable sinon je serai mal noté;
Je dois gagner beaucoup d'argent sinon ma femme me quittera.
Tiré de : http://perso.wanadoo.fr/christine.couderc/CognitionD.htm#Cottraux
Autre résumé :
Surtout à l'intention des psychothérapeutes. Perspective historique des conceptions de
la personnalité et des troubles de la personnalité; théories
cognitives des troubles de la personnalité; modèle de Beck (appliqué aux troubles du
DSM IV), modèle Young (voir notre dossier) et de Linehan,
outils d'évaluation de la personnalité (dont le questionnaire des schémas de Young);
pratique des thérapies cognitives; cas cliniques pour chaque
groupe de personnalités du DSM IV; concept de scénarios de vie.
Tiré de http://www.psychomedia.qc.ca/slec.htm
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