Donorboekje Frans
Informations destinées aux Donneurs
Greffe de cellules souches
Sources
La brochure en néerlandais a été rédigée par les membres du groupe de travail du N.S.V. (Infirmiers néerlandais de
greffe de cellules souches), sur la base d’informations fournies par l’Université VU Amsterdam, l’hôpital AMC
d’Amsterdam, l’hôpital Erasmus MC de Rotterdam/site de Dijkzigt, l’hôpital UMC d’Utrecht, l’Association Europdonor
et Amgen B.V. de Breda.
Photos : AVD AMC Amsterdam
Traduit du néerlandais. En cas de différences d’interprétation, le texte néerlandais est applicable
Traduction : Brigitte Zwerver-Berret en collaboration avec Fletcher Text and Translation Services, Utrecht
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Introduction
Le médecin traitant d’un membre de votre famille (le plus souvent votre frère ou votre sœur) vous a
contacté en vue d’un don éventuel de cellules souches. Cette brochure a été conçue pour vous aider à
mieux comprendre ce que ce don signifiera pour vous. Si après sa lecture certaines de vos questions sont
encore restées sans réponse, n’hésitez pas à vous adresser au médecin traitant qui vous a contacté.
Cette brochure contient des informations d’ordre général et il peut y avoir de légères différences selon
l’établissement de soins concerné.
À quoi sert la greffe de cellules souches ?
Dans le cas de certaines maladies du sang et tumeurs solides, les chances de guérison sont meilleures si
après plusieurs cures de cytostatiques (chimiothérapie), une greffe de cellules souches est effectuée.
Avant de procéder à cette greffe, on administre au patient une très forte dose de cytostatiques, en
combinaison ou non avec une radiothérapie totale du corps. Ce traitement affecte tellement la moelle
osseuse du patient, que la production sanguine s’arrête. Le système immunitaire étant lui aussi
endommagé, le patient n’est plus protégé des infections.
Les cellules souches saines d’un donneur peuvent stimuler la reprise de la production sanguine et le
rétablissement des défenses naturelles. Ces cellules sont donc vitales pour le patient.
Production sanguine
Les cellules sanguines (globules rouges, globules blancs et plaquettes) sont produites dans la moelle
osseuse. Au départ, une cellule souche produit en se divisant une grande variété de cellules dites
« précurseurs », à partir desquelles toutes les cellules sanguines matures se forment.
Les cellules sanguines matures quittent la moelle osseuse pour passer dans le sang. Ces cellules ont une
courte durée de vie. Chaque jour, pour qu’un individu sain ait un taux de cellules sanguines suffisant,
plusieurs millions de cellules sont produites.
[voir illustration page 4]
Les globules rouges (érythrocytes)
Ils transportent l’oxygène des poumons vers les tissus. Le manque de globules rouges s’appelle
anémie.
Les globules blancs (leucocytes)
Les différentes sortes de globules blancs sont responsables du système immunitaire (défenses de
l’organisme).
Les plaquettes (thrombocytes)
Elles jouent un rôle essentiel dans la coagulation du sang.
Typage HLA
La surface des cellules porte des marqueurs qui sont uniques à chaque individu. Ces marqueurs, qui sont
en quelque sorte « l’empreinte digitale » de la cellule, sont appelés molécules HLA (Human Leucocyte
Antigen).
La structure des molécules HLA est transmise par les parents. Il y a 25 % de chances que votre HLA soit
identique à celle de votre frère ou de votre sœur. Pour le patient qui bénéficie d’une greffe de cellules
souches, il est important que son HLA soit identique à la sienne. Ceci minimise le risque de rejet des
cellules du donneur par le corps du patient.
Davantage de renseignements à ce sujet sont donnés au chapitre Maladie du greffon.
Pour déterminer si l’HLA du donneur est identique à celle de son frère ou de sa sœur, une petite quantité
de sang doit être prélevée pour analyse. Il s’agit d’une première sélection : si l’HLA s’avère identique à
celle du patient, des recherches plus poussées sont effectuées.
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La santé du donneur éventuel
Pour pouvoir supporter la procédure, le donneur doit avoir une bonne condition physique générale. Il ne
doit être atteint d’aucune maladie transmissible par le sang (par exemple une hépatite), qui serait
susceptible de nuire à la santé du patient.
Examens médicaux complémentaires
Un examen physique général et éventuellement un test de grossesse.
Une analyse de sang : plusieurs échantillons sont prélevés pour des examens complémentaires en
vue du dépistage d’éventuelles maladies infectieuses (hépatite, herpès, virus du SIDA), typage HLA
complémentaire, détermination du groupe sanguin et hémogramme complet.
Une ponction de moelle osseuse (tous les centres ne le font pas). Après anesthésie locale, la moelle
osseuse est aspirée au niveau de la crête iliaque ou du sternum. L’intervention dure environ 10
minutes. L’aspiration de moelle peut être brièvement douloureuse. Pendant quelques jours après la
ponction, l’endroit où la piqûre a été faite peut sembler mâché. Cet examen permet de déterminer
l’état de votre moelle osseuse.
Plusieurs personnes compatibles
Lorsque plusieurs personnes d’une famille sont compatibles, le donneur est choisi selon les résultats des
examens précités, de son sexe, de son âge et de son état de santé.
L’obtention de cellules souches
Il existe deux sources de cellules souches :
le sang
la moelle osseuse
Il est important de noter que seuls 2 ou 3 % de la quantité totale de cellules souches sont prélevés.
Le prélèvement de cellules souches dans le sang
À ces fins, des cellules souches de la moelle osseuse doivent être dirigées vers les vaisseaux sanguins.
On utilise pour cela un facteur de croissance ou G-CSF (tel que le Neupogen®), que le donneur doit
s’injecter lui-même à partir de 5 jours avant la greffe (il s’agit d’une piqûre sous-cutanée) une ou deux fois
par jour [voir illustration page 7 du manuel]. Auparavant, une infirmière ou un infirmier lui expliquera
comment s’y prendre. Les cellules souches du sang sont prélevées pendant un ou deux jour(s)
consécutifs. Cette procédure, également appelée cytaphérèse, ne nécessite pas l’hospitalisation du
donneur.
Pour recueillir les cellules souches, le donneur est branché sur une machine spécialement prévue à cet
effet [voir illustration page 7 du manuel]. L’infirmier place une aiguille (intraveineuse) dans chaque avant-
bras. D’un côté, le sang passe dans la machine où les cellules souches sont recueillies. De l’autre, le
sang ainsi traité est réinjecté au donneur. Selon le type de machine employé, une seule aiguille peut
parfois suffire. La méthode employée pour le recueil des cellules souches dépend des règles du centre
hospitalier. Généralement, la procédure prend environ quatre heures. Il suffit presque toujours de deux
jours pour recueillir suffisamment de cellules, mais il peut parfois être nécessaire que le donneur reste un
troisième jour.
Parfois, poser une aiguille dans chaque avant-bras peut s’avérer impossible. Dans ce cas, l’aiguille est
placée dans l’aine. Pour que le sang ne se coagule pas dans la machine, un anticoagulant est administré
au donneur.
Effets secondaires éventuels de l’intervention
L’usage de G-CSF peut engendrer de légères douleurs musculaires et osseuses. La prise de
paracétamol atténue ces douleurs. Il est déconseillé de prendre de l’aspirine car celle-ci fluidifie le
sang.
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L’anticoagulant administré pendant la cytaphérèse peut engendrer des fourmillements autour de la
bouche et dans les doigts. Ce léger désagrément est dû à un manque (temporaire) de calcium dans le
sang et disparaît généralement après l’absorption d’un verre de lait.
Le recueil des cellules souches peut entraîner la diminution du nombre de plaquettes. Le sang se
coagule alors moins bien (une plaie bénigne peut alors saigner plus longtemps). Le taux de
plaquettes remonte en quelques jours.
Le prélèvement de cellules souches dans la moelle osseuse
Comme nous l’avons déjà vu, les cellules souches peuvent également être prélevées dans la moelle
osseuse. Dans ce cas, le donneur est généralement hospitalisé un jour avant le prélèvement des cellules
souches dans le service dans lequel le membre de sa famille est traité.
Comme le prélèvement de la moelle osseuse est dans ce cas réalisé sous anesthésie, un anesthésiste
s’entretient avec le donneur le jour de son entrée à l’hôpital. Dans certains centres hospitaliers, il est
possible de choisir entre une anesthésie générale et une péridurale (seul le bas du corps est anesthés
et le donneur demeure conscient pendant l’intervention). Dans certains centres hospitaliers, le
prélèvement des cellules souches peut être réalisé en polyclinique.
Dans tous les cas, le donneur doit être présent avant que le membre de sa famille ne subisse une
éventuelle radiothérapie.
Le prélèvement de moelle osseuse est effectué tôt dans la matinée en salle d’opération. Pendant
l’intervention, le donneur est étendu sur le ventre. La moelle osseuse (mêlée à du sang) est aspirée sur la
crête iliaque à gauche et à droite. Au cours de l’intervention, les cellules recueillies sont continuellement
comptées. Comme nous l’avons déjà dit, la quantité de cellules souches prélevée dans la moelle osseuse
constitue seulement un faible pourcentage de la réserve totale du donneur. En outre, le corps reconstitue
rapidement ces cellules. L’intervention dure environ 1 heure.
[illustration page 8 du manuel : les cellules après la cytaphérèse]
Effets secondaires éventuels de l’intervention
L’anesthésie peut parfois causer une légère nausée.
Durant les premières heures qui suivent l’intervention, la tension artérielle du donneur peut baisser.
Pour maîtriser cette hypotension, on fait une perfusion de liquide.
Une légère douleur peut être ressentie à l’endroit où la moelle a été prélevée (sensation d’avoir un
hématome ou d’être « mâché » lorsque l’on marche). Cette sensation peut durer quelques jours. Pour
atténuer la douleur, le donneur peut prendre du paracétamol.
Comme une grande quantité de globules rouges est également retirée, le donneur peut souffrir
d’anémie. Pour un bon rétablissement, le docteur peut lui prescrire du fer. Dans certains cas
exceptionnels, on procèdera à une transfusion sanguine.
Selon le taux d’hémoglobine du donneur et après que l’hématologue en service l’ait examiné, celui-ci peut
rentrer chez lui soit le jour même du prélèvement, soit le lendemain. Compte tenu du produit anesthésiant
qui leur a été administré et de la baisse éventuelle du taux d’hémoglobine, nous conseillons aux donneurs
de ne pas rentrer seuls en voiture à leur domicile.
La semaine qui suit le prélèvement de moelle osseuse, le donneur peut se sentir plus fatigué que
d’habitude. Il est donc important qu’il prenne le temps de se rétablir. Au bout de quelques semaines, il doit
retourner à la polyclinique pour contrôle.
La greffe
Les cellules souches qui ont été prélevées ne peuvent pas être administrées telles quelles au patient. Au
laboratoire, elles sont tout d’abord comptées, purifiées et si nécessaire, elles subissent un traitement. Les
cellules souches sont ensuite injectées (perfusion) au frère ou à la sœur du donneur. [voir illustration page
10 du manuel]
Lors d’une cytaphérèse périphérique, la greffe peut aussi être réalisée sur deux jours. Les cellules
souches passent par les vaisseaux sanguins et rejoignent ainsi la moelle osseuse où elles se nichent.
Elles peuvent alors produire du sang sain et des défenses immunitaires efficaces. Les cellules souches ne
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sont donc pas placées directement dans la moelle osseuse par voie opératoire. En accord avec le patient,
le donneur peut assister à la greffe.
[voir illustration page 10 du manuel]
Transfusion de lymphocytes du donneur
À la suite du traitement, après une allogreffe, il est possible que les médecins aient un jour de nouveau
besoin de faire appel au donneur pour un prélèvement de lymphocytes. Le traitement envisagé est appelé
« transfusion de lymphocytes du donneur » ou leucophérèse.
Lorsque ce type de transfusion est nécessaire, les docteurs en parlent d’abord avec le patient. Le docteur
du donneur le met au courant et établit un planning avec lui. La préparation consiste en un examen
médical chez le médecin et une analyse de sang.
La procédure suivie pour le recueil des lymphocytes est similaire à celle employée pour la cytaphérèse
(décrite ci-dessus), à l’exception près que l’administration de facteurs de croissance est inutile.
Les lymphocytes recueillis sont partagés en plusieurs lots. Le premier est administré « frais » le jour
même au patient, et les autres sont congelés. Le cas échéant, lorsque le médecin décide que plusieurs
transfusions de lymphocytes sont nécessaires, ces lots sont utilisés. L’avantage de cette méthode est que
le donneur n’a pas besoin de subir une nouvelle leucophérèse.
Après la transfusion, le donneur peut rentrer chez lui.
Maladie du Greffon (Réaction des cellules du donneur)
La réaction du corps à l’administration des cellules du donneur est appelée la Maladie du greffon contre
l’hôte (Graft versus Host ou G.V.H.). Il s’agit de la réaction du greffon (les cellules souches du donneur)
contre la personne qui le reçoit (le patient). Cette réaction est due à l’absence de défenses immunitaires
chez le bénéficiaire de la greffe.
Le greffon contient pour sa part des cellules immunitaires, les lymphocytes T, qui peuvent entraîner une
réaction chez le patient. Dans certains cas, on retire une grande partie des lymphocytes T du greffon. De
la cyclosporine est administrée au patient : ce médicament réprime les réponses immunitaires des
lymphocytes T. Malgré tout, le patient développe souvent la G.V.H. dans une certaine mesure. Les
lymphocytes s’attaquant principalement à la peau, les premières manifestations sont une rougeur des
paumes des mains et de la plante des pieds, ainsi que des démangeaisons.
Dans certains cas, il peut souffrir de problèmes digestifs au niveau soit des intestins (diarrhée), soit du
foie (jaunisse).
La G.V.H. peut dans la plupart des cas être combattue grâce à des médicaments (par exemple avec de la
prednisone). Lors qu’il est uniquement question de manifestations cutanées, une pommade à la
prednisone peut parfois suffire. Toutefois, la forme la plus courante est aiguë : elle peut se manifester très
vite après la greffe, souvent lors de laugmentation du nombre de leucocytes. Cette forme de G.V.H. peut
soit disparaître d’elle-même, soit devenir chronique. La forme de G.V.H. susceptible de devenir chronique
survient plus tard (parfois seulement au bout de quelques mois) et peut apparaître sans avoir été
précédée d’une forme aiguë de G.V.H. Pourtant, dans le cas de certaines maladies, une forme légère de
G.V.H. peut également être utile et même souhaitable car les lymphocytes T du donneur peuvent
combattre les cellules leucémiques ou tumeurs cancéreuses éventuellement encore présentes.
Conséquences psychiques
On vous a demandé si vous voulez bien autoriser le prélèvement de cellules souches au profit d’un
membre de votre famille. Être donneur n’est pas évident pour tout le monde, par exemple lorsque les
relations avec le patient ne sont pas très bonnes. Le médecin traitant de votre frère ou de votre sœur vous
a expliqué l’importance que le traitement a pour le patient, et les conséquences que cela aurait pour le
traitement et l’évolution de la maladie si cette greffe n’était pas effectuée.
Il est extrêmement important que vous pesiez soigneusement le pour et le contre. Une fois que le
traitement de votre frère ou de votre sœur (chimiothérapie (à dose massive) en combinaison ou non avec
une radiothérapie de tout le corps) aura commencé, vous ne pourrez plus revenir en arrière. Vos cellules
souches seront alors essentielles.
Donc si vous avez des questions ou des doutes, n’attendez pas trop longtemps pour en faire part.
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