
Harun Farocki (1944) est un cinéaste allemand, auteur depuis les années soixante d’une oeuvre remarquable qui
compte aujourd’hui près d’une centaine de films. Observateur inlassable de la société occidentale, Farocki
témoigne des rapports souvent occultés entre guerre, politique, technologie et économie. Il travaille en puisant
des images dans les réserves que lui offre les archives télévisuelles, la publicité, les films d’entreprise,… ou en
filmant lui-même des situations qui prennent un sens lorsqu’elles se retrouvent mises en rapport grâce au
montage. Le travail de Farocki, aujourd’hui, peut être décrit comme une histoire audiovisuelle des sociétés post-
industrielles.
Lors de ce mini-festival, les spectateurs pourront découvrir quatre films de Farocki :
La projection du mercredi 1er octobre aura lieu à 19h30
Adresse : Chiroux, Centre culturel de Liège (8, place des Carmes à 4000 Liège).
Entrée : 4 €
Une journée de la vie des consommateurs (Ein Tag im Leben der Endverbraucher, 1993) est un film qui
retrace une journée-type, du lever au coucher, sur base d’un montage de nombreuses publicités vantant les
mérites de divers produits. Ironique, le film déconstruit nos habitudes quotidiennes en leur donnant la seule
marchandise comme référence.
La demande d’emploi (Die Bewerbung, 1997) est un documentaire sur la nécessité actuelle, pour chacun
voulant ou devant s’intégrer au monde du travail, de savoir «se vendre». Les personnages représentés,
universitaires, chômeurs de longue durée, anciens drogués, managers moyens, tous doivent apprendre la bonne
technique pour s’offrir, plaire, remporter l’adhésion de leur interlocuteur qui détient la décision de leur
embauche ou de leur promotion…
La projection du jeudi 2 octobre aura lieu à 19h30
Adresse : Nickelodéon (Salle Gothot, 1er étage de l’Université de Liège, 9 place du XX août à 4000 Liège).
Entrée : 4 €
La Vie en RFA (Leben BRD, 1990) dans lequel, peu avant la réunification de l’Allemagne, Farocki a su capter
les règles sociales qui régissaient la RFA, état industriel par excellence. Dans ce film, il cherche à cerner la
logique des cycles de formation dans diverses institutions d’entraînement et d’éducation (compagnie
d’assurances, école de sages-femmes, école de police, etc.) se préparant assidûment pour le jour J.
Ouvriers sortant de l’usine (Arbeiter verlassen die Fabrik, 1995) est un film qui prend son origine dans les
premières images du cinéma, lorsque les Frères Lumière inaugurent leur fabuleuse invention, en 1895, en filmant
la sortie des ouvriers de leurs usines à Lyon. Ce film de 45 secondes, sobrement intitulé La Sortie des usines
Lumière, est considéré comme le tout premier film de l’histoire du cinéma. A partir de ces premières images du
monde industriel, Farocki s’interroge sur le sort réservé par le futur à cette séquence originelle. Collectant des
scènes semblables à travers toute l’histoire du cinéma, Farocki montre à quel point l’intérieur de l’usine a peu été
montré au cinéma, qui a bien plus souvent prêté son oeil à ce qui arrive aux hommes lorsque le travail est
terminé.