moyen d’accompagner le patient dans la recherche et l’expression de son vécu. Elle peut
prodiguer un enseignement sur des situations de santé.
L’entretien de soutien émotif et de situation de crise. Lorsque le patient manifeste avant tout
le besoin d’être compris et supporté émotivement dans ce qu’il vit, ce type d’entretien peut
être privilégié. Lors de cet entretien, l’infirmier centre ses interventions sur la reconnaissance
et l’accompagnement des processus psychologiques présents. Ce type d’échange est pertinent
quand le vécu du patient ne se définit pas à partir d’un problème à résoudre mais en tant que
condition de vie à reconnaître et à assumer, quand le but de l’entretien est de créer une
relation de confiance qui permette au patient de s’exprimer. Ainsi, on utilisera ce type
d’échange face à l’inquiétude ressentie par une personne âgée à qui on annonce qu’elle va être
placée en institution, face aux réactions d’une adolescente qui apprend qu’elle est enceinte
alors qu’elle ne le désire pas, face à la personne à qui on annonce qu’elle devra vivre avec une
cicatrice suite à une brûlure importante au visage, etc. Ces situations sont courantes. Elles
varient en intensité en partant du simple inconfort psychologique à la situation de crise. (1)
Tout en respectant les principes généraux de l’entretien, l’infirmier doit adapter ses
interventions aux conditions physiques et psychiques du patient de même qu’aux conditions
dans lesquelles a lieu la rencontre. Si le patient présente un potentiel suicidaire important,
l’infirmier se positionnera différemment s’il intervient dans le cadre d’une visite à domicile,
dans un premier entretien, appelé par le service d’urgence de médecine générale, dans une
Unité Fonctionnelle. Il sera davantage directif, adoptera des mesures d’urgence, utilisera au
cours des premiers entretiens une démarche de soutien affectif et de solution de problèmes à
court terme. Dans d’autres circonstances où n’apparaîtra aucun risque vital, il fera un entretien
du type non structuré et mettra l’accent sur le support émotif, et encouragera le patient à faire
son propre cheminement intérieur.
On parle de crise chaque fois “ qu’une personne rencontre un obstacle à des objectifs
importants de la vie, obstacles qui est, pour un certain temps, insurmontable par le recours
aux mécanismes ordinaires de la solution de problèmes. Une période de désorganisation
s’ensuit, une période de trouble, pendant laquelle elle tente à maintes reprises, sans succès,
d’arriver à une solution ” Caplan (1961).
Les entretiens fréquents et de courte durée peuvent être assez facilement utilisés en
psychiatrie et dans les soins généraux. Ils se pratiquent au moment des soins et des traitements
physiques dispensés, des situations banales de la vie quotidienne (accompagnement en
consultation, sorties culturelles, accompagnement à la cafétéria, séjours thérapeutiques,
distribution de traitement, toilette, repas, etc.).
Le traitement, le soin à donner, la situation particulière où a lieu la rencontre déterminent
souvent le contenu et la durée de ces rencontres. Ces courts moments peuvent être utilisés
pour établir une relation d’aide privilégiée avec le patient.
Si l’infirmier parvient à identifier et à favoriser la présence de certains fils conducteurs entre
ces courts moments de rencontre, il lui sera possible malgré le peu de temps dont il dispose,
d’entrer en relation avec le patient et de faire en sorte que cette relation soit aidante en
fonction des besoins du patient. Ces fils conducteurs sont le contact entre les personnes, le but
de l’échange et les modalités de son déroulement. Ces trois aspects considérés à chacune des
rencontres permettent d’assurer la continuité entre elles. L’ensemble des rencontres qui ont
lieu dans une journée peuvent servir d’unité de regroupement. Autrement dit, l’infirmier
considère que chaque occasion de rencontrer le patient au cours de la journée fait partie d’un
même échange, et s’assure d’une continuité entre ces moments comme c’est le cas au cours
d’un entretien où différents thèmes sont discutés. L’avantage de ce procédé est que mobilisé
sur une autre tâche, le patient peut être plus réceptif, moins défensif. L’élaboration d’une
démarche de soins connue par chacun, les diagnostics infirmiers mémorisés permettent
d’assurer une continuité intellectuelle ; à chacun de ces moments c’est toujours le même