L’Europe des Nationalités
Dates clefs
1814: Congrès de Vienne => Sainte Alliance 1815 (équilibre européen, monarchie absolutiste,
principe d’autorité et de domination, contraire au principe de liberté naissant)
Dates de l’émancipation serbe
1804 : émeute agraire contre janissaires se transforme sous l’autorité de Karageorges en
insurrection générale des Serbes, puis en guerre contre Turquie
1806 Karageorges s’empare de la forteresse de Belgrade
1812 : tsar russe, qui jusqu’à présent soutenait serbes est obligé, pour pouvoir se concentrer
sur problème napoléonien, de faire la paix avec Sultan (Traité de Bucarest). Serbes sont livrés
à une terrible répression.
1815 : nouvelle insurrection cette fois dirigée par Obrenovitch ( la Turquie est obligée
d’accord un gvt autonome à la Serbie)
1829 : Serbie devient véritablement autonome
Dates de l’émancipation grecque
1820 : Ypsilanti tente d’envahir les provinces danubiennes de l’Empire ottoman = grecs
chassent ottomans autour de l’évêque Patras
1821 : création de sociétés philhelléniques qui propagent l’idée que Grèce a droit à
indépendance.
+ Révolte grecque contre le sultan de l’empire ottoman (Mahmoud);
1822 : proclamation de l’indépendance du pays
avril 1822 : troupes ottomanes envahissent Grèce et répriment insurrection (tsar russe
n’intervient pas). Donne lieu au massacre de Chio.
1825 : Nicolas Ier devient tsar de Russie
1826 : annonce ultimatum au sultant (veut indépendance des territoires roumains et serbes
mais ne mentionne pas la Grèce)
1827 : Athènes doit capituler à la suite d’un siège de 9 mois.
Juillet 1827 : traité de Londres, Canning envoie flotte anglo-franco-russe pour imposer
médiations des puissances
20 octobre 1827 : cette flotte s’arrête dans la rade de Navarin et détruit flotte égyptienne
mars 1829 : protocole donnant à la Grèce une certaine autonomie
septembre 1829 : traité d’Andrinople (autonomie des territoires serbes et roumains- Moldavie
et Valachie- et libre passage des flottes russes par détroits)
février 1830 : indépendance complète de la Grèce acceptée
Juillet 1830 : révolution libérale en France qui va entraîne mouvement d’émancipation et
soulèvements en Europe
Dates de l’émancipation belge
1830: Révolution parisienne, qui entraîne la Belgique avec elle: insurrection générale, le drapeau noir-
jaune-rouge est brandi, les troupes néerlandaises de Guillaume Ier chassées.
4 octobre 1830 : Assemblée constituante proclame indépendance de la Belgique
Novembre 1830: Congrès de Londres, qui entérine l’indépendance belge et lui confère un statut de
neutralité.
Aout 1831: tentative de reconquête de la Belgique par Guillaume Ier, aussitôt repoussé par l’Armée
française qui se retire dès la victoire remportée.
Dates de l’émancipation polonaise
Depuis 1815 : Pologne a statut partiellement autonome puisque propre budget, propre Assemblée et
son armée.
Depuis septembre 1831 : durcissement de la poltitique à l’égard des polonais. Répression des libertés,
occupation militaire de Varsovie
Novembre 1831: les polonais des troupes russes chassent le frère (Constantin) du tsar lorsque Nicolas
Ier tente d’utiliser l’armée polonaise pour réprimer insurrection belge.
25 janvier 1835: La Diète proclame l’indépendance de la Pologne. L’armée russe s’empare de la
Pologne en septembre et y instaure un régime militaire très répressif.
Autres mouvements
fin 1830 - début 1831: vague d’agitation dans certains États allemands et italiens => insurrections
révolutionnaires à Parme, Modène, Bologne contre François d’Este, l’ex impératrice Marie Louise et
le tout juste Pape Grégoire. Au printemps 1831, réoccupation des villes insurgées par les Autrichiens.
1833: proclamation de Münchengraetz par les souverains demeurés fidèles à la Sainte Alliance
(Prusse, Autriche et Russie): droit de secourir tout souverain légitime qui ferait appel à leur concours
=> volonté de voir le statu quo préservé partout où il est menacé par les libéraux.
Étapes et principes:
Les minorités nationales:
Phénomène séculaire: de fin XVIIIème (origines: RF) jusque 1918
1815 - 1848: Explosion du principe: le concept émerge, Printemps des peuples
1848 - 1918: triomphe des principes nationalistes => 1850-71: unifications italienne et allemande.
1870-1918: démantèlement des empire multinationaux
Prise de conscience d’eux-mêmes par les peuples suite à la domination de la Grande Nation qu’ils
veulent secouer => affirmation nationale (ex.: mouvement réactionnaire et romantique allemand qui
donne lieu à une philosophie politique “nationalisante” => concept d‘esprit populaire, le Volkgeist,
philosophes (Hegel) et juristes affirment que c‘est à État d’unifier la nation).
Le mouvement national s’exprime partout la bourgeoisie n’a pas eu la force de prendre en main le
courant national et dominent les forces traditionnelles: Bohême, Hongrie, Croatie, Pologne,
Balkans. =>défense de la langue par les philosophes et grammairiens qui en cherchent les aspects
originels, exaltation de l’Histoire nationale comme un réalité mystique, affirmation de la religion,
notamment lorsqu’elle diffère de celle de l’occupant (ex.: les chrétiens polonais et des Balkans
subissant le joug musulman).
Le cas grec:
A partir de 1821, des sociétés philhelléniques se forment partout en Europe (Delacroix, Hugo). En
1827-28, de nombreux hommes des puissances viennent se mettre au service des Grecs. En marge de
ce mouvement libéral, le tsar autocrate Nicolas Ier lance un ultimatum au Sultan, exigeant
l’indépendance de la Serbie et des principautés roumaines (Moldavie et Valachie), avec en corollaire
l’idée de clencher un conflit avec les Turcs afin de régler la question grecque. Victoire de la flotte
anglo-franco-russe => 3 puissances sont intervenues pour faire respecter une revendication nationale
contre un souverain illégitime = tournant pour les minorités nationales et début d’une immense
révolution en Europe.
Le cas polonais: Polonais : religiosité catholique VS orthodoxie russe. La partie de la Pologne
attribuée à la Russie au Congrès de Vienne bénéficiait d’un régime plus libéral que les autres
nationalités de l’Empire (relative autonomie, propres budget, armée, assemblée (la Diète) et religion
(catholique). Ces particularismes exaltent le sentiment national des Polonais, qui explosent en 1831,
chassant le frère du tsar lorsque Nicolas Ier envoie des troupes pour aider Guillaume Ier avec
l’insurrection belge. La Diète proclame l’indépendance de la Pologne en 1831. Ni la Prusse et
l’Autriche (frileuses pour leur bout de Pologne), ni la France et l’Angleterre (pourtant enthousiastes
face à cette indépendance) n’interviennent - autre que diplomatiquement - lorsque les troupes russes
répriment les Polonais, divisés en Rouges (pro-réforme agraire et institutions populaires) et Blancs
(noblesse et clergé anti-révolutionnaires). L’armée russe s’empare de la Pologne en septembre 1831 et
y instaure un régime militaire très répressif (suppression des libertés, exécutions et déportations,
fermeture des Universités).
Le cas belge:
Le roi Guillaume 1er n’avait pas réussi à unifier en une nation l’agrégat composite de peuples dont se
composait les Pays-Bas: langues, religions et intérêts économiques diffèrent. La Belgique se compose
de : Wallons = francophones et de Flamands = néerlandophones. Ils ne s’entendent pas mais se
rejoignent dans le refus d’un souverain calviniste, et dans un fonctionnariat très majoritairement
néerlandais. Les revendications sont aussi économiques, du fait de la tendance libre-échangiste face
aux entreprises sidérurgiques wallonnes naissantes. Sentiment national belge de la réaction contre
la prépondérance hollandaise dans le royaume des Pays Bas. Bruxelles imite Paris en 1830, et la
revendication jusqu’alors faible tend vers l’insurrection générale. La Belgique est indépendante le 4
octobre, ave Assemblée constituante qui donne au nouvel État des institutions libérales. Malgré les
appels de Guillaume 1er, les puissances de la Sainte-Alliance restent impassibles (non-intervention
anglaise, enthousiasme français (LP renonce à l‘annexion à cause de sa faiblesse), blocage russe du
fait de l’insurrection polonaise). Nouvelle tentative de Guillaume Ier en 1831, repoussé par les
Français.
Le cas de l’Empire Ottoman:
Les peuples des Balkans (Serbes, Roumains, Bulgares, Macédoniens, Grecs, etc.) ont conservé leurs
spécificités, notamment religieuses, et souffrent des restrictions imposées par les Turcs (ne peuvent
posséder des terres, ni lever une armée, ni monter à cheval). Ils craignent aussi exactions et massacres
de la part des janissaires. L’émeute agraire de 1804 contre les janissaires se transforme en insurrection
générale des Serbes, puis en une guerre contre la Turquie. Échec et répression. A l’occasion des
affaires de Grèce, la Serbie obtient une véritable autonomie (1829).
Les puissances: Les restes de la Sainte Alliance (Russie, Prusse, Autriche absolutises) se rallient pour
combattre toute avancée libérale sur leurs intérêts. A l’inverse, France et Angleterre font progresser le
libéralisme par les gouvernements qu’ils installent en Espagne et au Portugal.
Mots-clefs:
*Les minorités nationales: Phénomène séculaire: de RF à 1918
1815 - 1848: Explosion du principe: le concept émerge, Printemps des peuples
1848 - 1918: triomphe des principes nationalistes => 1850-71: unifications italienne et allemande.
1870-1918: démantèlement des empire multinationaux
L'expression « minorité nationale » désigne un groupe de personnes dans un État qui :
résident sur le territoire de cet État, et sont considérés comme en faisant partie
(appartenance nationale);
entretiennent des liens anciens, solides et durables avec cet État;
présentent des caractéristiques ethniques, culturelles, religieuses ou linguistiques
spécifiques;
sont relativement représentatives, tout en étant moins nombreuses que le reste de la
population de cet État ou d'une région de cet État;
sont animées de la volonté de préserver ensemble ce qui fait leur identité commune,
notamment leur culture, leurs traditions, leur religion ou leur langue.
(il faut que cette minorité se définisse par rapport à un peuple dominant mais qu’elle reste
suffisamment large pour avoir une importance au sein de cet Etat dominant)
= Prise de conscience d’eux-mêmes par les peuples suite à la domination de la Grande Nation qu’ils
veulent secouer => affirmation nationale (ex.: mouvement réactionnaire et romantique allemand qui
donne lieu à une philosophie politique “nationalisante” => concept d‘esprit populaire, le Volkgeist,
philosophes (Hegel) et juristes affirment que c‘est à État d’unifier la nation).
Schéma type de la montée en puissance d’une minorité :
- phase intellectuelle : puisent dans l’histoire (ou inventent) des héros ou événements
qui rassemblent la minorité qu’ils exaltent et les font connaître. Exaltation de la langue
+grammaire + chants populaires = renforcent cohésion de la minorité.
- Dans une seconde phase, les intellectuels sont ralliés par une minorité agissante qui va
tenter des soulèvements pour réaliser la construction politique d’un Etat-nation pour
son peuple.
Le mouvement national s’exprime partout la bourgeoisie n’a pas eu la force de prendre en main le
courant national et dominent les forces traditionnelles: Bohême, Hongrie, Croatie, Pologne,
Balkans. =>défense de la langue par les philosophes et grammairiens qui en cherchent les aspects
originels, exaltation de l’Histoire nationale comme un réalité mystique, affirmation de la religion,
notamment lorsqu’elle diffère de celle de l’occupant (ex.: les chrétiens polonais et des Balkans
subissant le joug musulman).
*Mouvement des nationalités: mouvement qui vise à faire coïncider la Nation (agglomération
d’hommes aspirant à vivre sous la même loi, en vertu d’origines, de traditions et d’intérêts communs)
et l’État.
*Etat-Nation: désigne un État dont les citoyens se reconnaissent comme peuple. Le concept de l’Etat-
nation se fonde sur le postulat d’une communauté atemporelle, référent rassurant permettant
l’affirmation d’une continuité au-delà de toutes les mutations, se présentant comme une entité sociale
fondamentale et immuable.
*Congrès de Vienne: partage reposant sur la légitimité, pas sur les nationalités. Pologne
démembrée, Belgique arbitrairement rattachée aux Pays-Bas (zone tampon VS France),
*Sainte-Alliance: Prusse, Autriche, Russie, => équilibre européen, monarchie absolutiste, principe
d’autorité et de domination, contraire au principe de liberté naissant
Acteurs principaux:
*Guillaume Ier: empereur des Pays-Bas.
*Nicolas Ier: tsar de Russie, successeur d’Alexandre Ier
*Metternich: chancelier d’Autriche qui maintient un régime autoritaire dans l’Empire et ses
dominations, il bénéficie de l’appui de la noblesse, du clergé, de l’administration, de l’armée et de la
police, corps que le régime favorise. Chute en mars 1848, face à l’insurrection des bourgeois et
étudiants, suivis par le peuple, contre sa politique. A la base des accords de la Sainte-Alliance,
l’Autriche en étant une des clefs de voûte => incarnation d’un ordre européen autoritaire, garant de
l’absolutisme européen. Renversé en 1848, il doit fuir, mais son ordre est ~ poursuivi après 1848
Interprétation de la période par rapport à l'avènement des régimes modernes:
L’esprit révolutionnaire répand dans toute l’Europe la conception libérale de la nation: formation
libre d’une communauté nationale détentrice de sa souveraineté, amour de la Patrie =>
proclamation du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, avec idée de volonté des peuples. La
durée n’est plus condition sine qua non de la légitimité.
La révolution parisienne de 1830 insuffle en Europe un souffle d’agitation libérale et nationale,
mis reste un échec partout sauf en Belgique.
En 15 ans, bris de la Sainte Alliance sous la poussée des Lumières et des principes de 1789.
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