Fiche professeur Tronc commun 1ère STL STI2D Thème Santé Sous-thème : Prévention et soin Antiséptique et désinfectants Type d’activité : activité documentaire historique Conditions de mise en œuvre : Les élèves travaillent en autonomie suivi d’une mise en commun ou on peut mener l’activité en classe complète et susciter le débat. : durée indicative 1h Pré- requis : aucun NOTIONS ET CONTENUS Antiseptiques et désinfectants. COMPETENCES ATTENDUES Citer les principaux antiseptiques et désinfectants usuels Compétences transversales : - Rechercher, extraire, organiser des informations utiles. Communiquer à l’aide d’un langage adapté. Histoire des sciences Mots clés de recherche : antiseptique, désinfectant, histoire Provenance : Académie de Strasbourg Adresse du site académique : http://www.ac-strasbourg.fr/disciplines/physchim RIFF Caroline -RUBERT Jean-Philippe. Lycée Lavoisier Mulhouse L’élément chlore au service de la santé. Lorsque Carl Scheele découvre en 1774 le chlore, il est loin de se douter que cet élément chimique et certains de ses dérivés allaient avoir un destin hors du commun au service de l’homme et de sa santé. Les premières utilisations du chlore sont dues à Louis Bertholet qui fabrique en 1777 une solution d’hypochlorite de potassium (KClO) dans le petit village de Javel (qui deviendra un quartier du 15ème arrondissement de Paris) et l’utilise pour blanchir les textiles. C’est justement en voulant blanchir des linges et des pansements avec de l’eau de javel pour lutter contre la « pourriture d’hôpital » que le futur Baron Percy, chirurgien des armées, utilise sans le savoir pour la première fois le caractère désinfectant de l’eau de javel vers 1794. Trop occupé à sauver les blessés des différentes campagnes napoléoniennes, Percy et Larrey n’exploreront pas plus avant le caractère désinfectant de l’eau de javel. C’est Antoine Labarraque qui découvre en 1820 les propriétés désinfectantes de l’eau de Javel ( solution d’hypochlorite de potassium) qu’il modifie en remplaçant le potassium par le sodium : l’eau de javel moderne est en fait cette eau de Labarraque, à savoir une solution d’hypochlorite de sodium (solution de NaClO) Mais la pourriture d’hôpital continue à faire des ravages aussi bien dans les hôpitaux que dans les champs de bataille, tant l’hygiène est déplorable, ainsi les médecins travaillaient ils souvent avec des vêtements ordinaires, tachés de sang, sans se laver les mains ni changer d’instruments entre chaque patient. En 1847, un médecin Hongrois, Ignaz Semmelweis , remarque que les patients traités par des étudiants qui auparavant avaient pratiqué des dissections, avaient plus de risques d’être infectés. Il astreint son équipe à une hygiène rigoureuse en utilisant des solutions d’hypochlorite de calcium pour se laver les mains, et réduit considérablement notamment le nombre de décès de femmes dus à une infection contractée lors d’un accouchement. Mais il est décrié et renvoyé ; pour le moment personne ne sait encore que les maladies sont transmises par des micro-organismes.. En 1860, Louis Pasteur découvre le premier que ce sont des microorganismes, et non l’air, qui sont responsables de la fermentation et des infections, …et qu’on peut les détruire de différentes manières., grâce notamment aux hypochlorites. Ignaz Semmelweis En 1892 Albert Calmette découvrit que le bacille de Koch, responsable de la tuberculose, était détruit par l’eau de javel. Les applications de l'eau de javel en désinfection se sont développées sous l’influence de plusieurs collaborateurs de Pasteur, notamment Charles Chamberland. Aussi, pour limiter la propagation de maladies graves telles le choléra ou le typhus, on les scientifiques développent des techniques de désinfection de l’eau. Ainsi dès 1902, le chlore fût utilisé pour la désinfection de l’eau d’Ostende en Belgique ; mais les doses de chlore sont très élevées et l’eau est imbuvable car elle n’a pas bon goût… L’expérience se poursuit à Paris en 1911 sans pour autant atteindre les résultats escomptés. Il faudra attendre 1916 et la bataille de Verdun pour parfaire le dispositif. Le Colonel Bunau-Varilla du service des eaux de l'Armée française encerclée, dans une zone particulièrement vulnérable aux épidémies en raison de la présence d'une multitude de cadavres dans les cours d'eau, améliora la technique de potabilisation de l’eau (la verdunisation) grâce à un stock réduit d’eau de javel et une bonne dose d’imagination, l’eau obtenue étant saine et ayant bon goût. Philippe Bunau Varilla RIFF Caroline -RUBERT Jean-Philippe. Lycée Lavoisier Mulhouse Toujours pendant la guerre de 1914 dans les ambulances militaires, les médecins Carrel, Lecomte de Nouy et Dakin, étudiant diverses substances antiseptiques pour le traitement des blessures, mettent au point une préparation contenant de l'hypochlorite de sodium et du permanganate de sodium encore connue sous le nom de Dakin. Fernand Bezançon prouva, toujours pendant la grande guerre, le pouvoir bactéricide de l’eau de javel sur le linge contaminé En 1950 , la chlorhéxidine est découverte, c’est aujourd’hui l’un des antiseptiques les plus utilisés ( sa formule est donnée ci-contre). Ce principe actif se retrouve aujourd’hui dans notre de préparations courantes telles le « derma spraid » ou l’ »asep apaisyl » qui sont des antiseptiques domestiques très utilisés Et le chlore et ses dérivés sont toujours massivement utilisés dans le monde pour fabriquer de l’eau potable, et s’en passer peut se révéler désastreux comme en témoigne les 10000 victimes de l’épidémie de choléra qui frappa Lima au Pérou en 1991 quand l’administration décida de se passer du chlore pour désinfecter l’eau… Le chlore et l’hypochlorite continuent leurs longues carrières au service de la santé tant humaine qu’animale, car certains agent infectieux nouveaux ont fait leurs apparition et l’un des principes actifs efficaces, facile d’emploi et bon marché est l’eau de javel. Ces nouveaux ennemis de la santé humaine se nomment prion ( molécule responsable de l’encéphalopathie spongiforme ou maladie de la vache folle), VIH (le virus responsable du sida), grippe aviaire( et les grippes humaines) , le choléra (Haïti 2010 1500 morts…)…. Mais qu’est ce qu’un antiseptique, qu’est ce qu’un désinfectant ? Aujourd’hui en 2011, les médecins et les pharmaciens différencient les désinfectants des antiseptiques, et à ce titre les composés chlorés telles la chlorhéxidine sont des antiseptiques alors que l’eau de javel est considérée comme un désinfectant : Les antiseptiques et les désinfectants sont des substances chimiques ( des principes actifs) qui permettent de détruire ou d’inactiver les micro-organismes que sont les bactéries, les virus, les champignons et les spores. Mais ces substances chimiques n’ont pas une action sélective et affectent aussi bien les microorganismes que les cellules saines du patient. Ainsi la concentration du principe actif est elle faible dans les antiseptiques qui sont utilisés en théorie, sur des tissus vivants et uniquement en usage local et externe alors que les désinfectants dont la concentration en principe actif est bien plus forte sont utilisés sur des surfaces inanimées. Questions : 1. Quelle différence fondamentale existe il entre un antiseptique et un désinfectant. 2. Un principe actif peut il être à la fois utilisé comme désinfectant et comme antiseptique ; a quelle condition ? 3. Quel est le point commun entre un désinfectant et un antiseptique ? 4. Nommer le principe actif des différents antiseptiques et désinfectant cités dans le texte ci-dessus. 5. Sont ils toujours utilisés aujourd’hui en tant que tel ? 6. Qui a inventé l’eau de javel ? Pourquoi se désinfectant se nomme-t-il ainsi ? 7. Citer quelques utilisations « historiques » de l’eau de Javel. 8. Citer quelques utilisations actuelles de l’eau de Javel. 9. Quel antiseptique est réalisé à base d’eau de Javel ? D’où tient-il son nom ? RIFF Caroline -RUBERT Jean-Philippe. Lycée Lavoisier Mulhouse Sources : http://www.antenna.ch/eau-potable/chlore_histoire.html http://www.eaudejavel.fr/pages/eau/historique.asp http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Chlorhexidine.png www.nndb.com/.../601/000091328/semmelweis-1.jpg Le POPI Pharmacologie. Michel Schorderet www.cicatrisation.info Thierry LE GUYADEC RIFF Caroline -RUBERT Jean-Philippe. Lycée Lavoisier Mulhouse