ORGANISATION MONDIALE DU COMMERCE RESTRICTED WT/TPR/S/209 1er décembre 2008 (08-5800) Organe d'examen des politiques commerciales EXAMEN DES POLITIQUES COMMERCIALES Rapport du Secrétariat MOZAMBIQUE Le présent rapport, préparé pour le deuxième examen de la politique commerciale du Mozambique, a été établi par le Secrétariat de l'OMC sous sa propre responsabilité. Ainsi qu'il est prévu dans l'Accord établissant le Mécanisme d'examen des politiques commerciales (Annexe 3 de l'Accord de Marrakech instituant l'Organisation mondiale du commerce), le Secrétariat a demandé au Mozambique des éclaircissements sur sa politique et ses pratiques commerciales. Les questions d'ordre technique concernant ce rapport peuvent être adressées à Mme Eugenia Lizano (tél.: 022 739 6578). La déclaration de politique générale présentée par le Mozambique est reproduite dans le document WT/TPR/G/209. Note: Le présent rapport fait l'objet d'une distribution restreinte et ne doit pas être communiqué à la presse avant la fin de la première séance de la réunion de l'Organe d'examen des politiques commerciales portant sur le Mozambique. Mozambique WT/TPR/S/209 Page iii TABLE DES MATIÈRES Page OBSERVATIONS RÉCAPITULATIVES I. II. 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE vii 2) REGIMES COMMERCIAL ET DE L'INVESTISSEMENT viii 3) INSTRUMENTS DE POLITIQUE COMMERCIALE ix 4) POLITIQUES COMMERCIALES PAR SECTEUR x 5) POLITIQUE COMMERCIALE ET PARTENAIRES COMMERCIAUX xi ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 1 1) PRINCIPALES CARACTERISTIQUES DE L'ECONOMIE 1 2) ÉVOLUTION ECONOMIQUE RECENTE 4 3) COMMERCE ET INVESTISSEMENT i) Commerce des marchandises et des services ii) Investissement étranger direct 6 6 10 4) PERSPECTIVES 10 RÉGIMES COMMERCIAL ET DE L'INVESTISSEMENT 12 1) CADRE GENERAL 12 2) OBJECTIFS 14 3) ACCORDS ET ARRANGEMENTS COMMERCIAUX i) OMC ii) Accords commerciaux régionaux 16 16 17 4) REGIME DES INVESTISSEMENTS i) Généralités ii) Cadre institutionnel et juridique iii) Mesures d'incitation à l'investissement iv) Accords bilatéraux sur la promotion et la protection des investissements 21 21 22 24 26 ASSISTANCE TECHNIQUE LIEE AU COMMERCE 27 ANNEXE II:1 III. vii POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE 30 1) INTRODUCTION 30 2) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES IMPORTATIONS i) Enregistrement ii) Procédures douanières et évaluation en douane iii) Règles d'origine iv) Droits de douane v) Interdictions, restrictions quantitatives et licences vi) Normalisation, accréditation et certification 31 31 31 34 34 41 42 WT/TPR/S/209 Page iv Examen des politiques commerciales Page vii) viii) ix) x) IV. Mesures sanitaires et phytosanitaires (SPS) Emballage, marquage et étiquetage Mesures commerciales contingentes Autres mesures 43 44 44 44 3) MESURES AGISSANT DIRECTEMENT SUR LES EXPORTATIONS i) Enregistrement ii) Procédures douanières iii) Droits et taxes à l'exportation iv) Prohibitions, restrictions quantitatives et licences v) Subventions, aides et promotion concernant les exportations vi) Régime de zones franches industrielles (ZFI) 44 44 44 45 45 45 46 4) MESURES AGISSANT SUR LA PRODUCTION ET LE COMMERCE i) Incitations ii) Politique de la concurrence et contrôles des prix iii) Commerce d'État, entreprises publiques et privatisation iv) Marchés publics v) Protection des droits de propriété intellectuelle 47 47 47 48 49 51 POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR 54 1) INTRODUCTION 54 2) AGRICULTURE ET ACTIVITES CONNEXES i) Aperçu général ii) Politique agricole iii) Politique par sous-secteur iv) Pêche et aquaculture v) Sylviculture 55 55 56 59 62 64 3) INDUSTRIES EXTRACTIVES, ENERGIE ET EAU i) Industries minières, pétrole et gaz naturel ii) Électricité et eau 66 66 69 4) SECTEUR MANUFACTURIER 71 5) SERVICES i) Services financiers ii) Télécommunications et services postaux iii) Transports iv) Tourisme 73 73 76 78 81 BIBLIOGRAPHIE 85 APPENDICE – TABLEAUX 91 Mozambique WT/TPR/S/209 Page v GRAPHIQUES Page I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE I.1 I.2 Structure du commerce de marchandises, 2001-2007 Répartition géographique du commerce de marchandises, 2001-2007 III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 Ventilation des taux NPF appliqués, 2008 Progressivité des droits par catégorie à deux chiffres de la CITI, 2008 IV. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 Production industrielle, avec et sans Mozal, 2000-2006 8 9 36 38 72 TABLEAUX I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE I.1 I.2 I.3 Principaux indicateurs macro-économiques, 2001-2008 Balance des paiements, 2001-2007 Investissement étranger direct, 2003-2007 II. RÉGIMES COMMERCIAL ET DE L'INVESTISSEMENT II.1 II.2 Principaux textes de loi et règlements du Mozambique relatifs au commerce, avril 2008 Mesures d'incitation à l'investissement III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE III.1 III.2 III.3 III.4 III.5 Recettes douanières à l'importation par rubrique, 2001-2007 Structure des droits NPF au Mozambique, 2008 Analyse récapitulative des droits NPF, 2008 Régimes, procédures, et champ d'application du Règlement sur les marchés publics, 2008 Procédures d'appel d'offres utilisées pour l'adjudication de marchés, 2007 IV. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR IV.1 IV.2 IV.3 IV.4 IV.5 IV.6 IV.7 IV.8 IV.9 IV.10 Production de cultures vivrières de base, 2002-2007 Production de cultures commerciales, 2002-2006 Exportations de sucre dans le cadre des régimes préférentiels, 2001-2007 Exportations de produits de la pêche, 2002-2007 Production des principaux produits des industries extractives exportés, 2002-2007 Indicateurs du secteur bancaire, 2006 Parts du marché de l'assurance, 2004-2007 Indicateurs des services de télécommunication, 2001-2007 Trafic portuaire, 2001-2006 Indicateurs du tourisme, 2002-2007 1 6 10 13 25 35 35 37 50 51 56 56 60 63 66 73 75 76 78 82 WT/TPR/S/209 Page vi Examen des politiques commerciales APPENDICE – TABLEAUX Page I. ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE AI.1 AI.2 AI.3 AI.4 Structure des exportations, 2001-2007 Destination des exportations, 2001-2007 Structure des importations, 2001-2007 Origine des importations, 2001-2007 III. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR MESURE AIII.1 Moyenne des droits NPF appliqués, par chapitre du SH2, 2008 IV. POLITIQUE ET PRATIQUES COMMERCIALES – ANALYSE PAR SECTEUR AIV.1 Droits NPF appliqués, par catégorie de la CITI Rev.2, 2008 93 95 96 98 99 103 Mozambique OBSERVATIONS RECAPITULATIVES 1) ENVIRONNEMENT ECONOMIQUE 1. Les réformes mises en œuvre par le Mozambique depuis le premier examen de sa politique commerciale en 2001 ont contribué à une croissance économique vigoureuse de 8,7% par an en moyenne durant la période 2001-2007, grâce surtout aux mégaprojets financés par l'investissement étranger direct et aux dépenses publiques financées en grande partie par l'aide étrangère. Le Mozambique reste déterminé à mener des politiques budgétaire et monétaire prudentes. Il s'est employé à ramener son déficit public (après apurement des arriérés, base caisse), de 6,17% du PIB en 2001 à 3,9% en 2007, en améliorant la gestion des dépenses ainsi que l'administration et le recouvrement des impôts. Depuis la réforme de 2006, qui a institué le nouveau metical comme monnaie nationale, la Banque du Mozambique applique une politique monétaire restrictive, dont le principal objectif depuis 2007 est la "stabilité des prix". Néanmoins, la hausse des prix du pétrole et des céréales sur les marchés internationaux est venue contrer les tentatives faites pour maintenir l'inflation aux alentours de 6 à 6,5%; l'indice des prix à la consommation pour la capitale Maputo a affiché un taux d'augmentation annuel de 10,26% en décembre 2007. 2. Malgré la poursuite de la croissance, le Mozambique reste l'un des pays les moins avancés (PMA) les plus pauvres du monde, avec un PIB par habitant de 398,20 dollars EU (en prix constants) en 2007. Son potentiel économique est largement sous-exploité, en raison surtout de contraintes du côté de l'offre, parmi lesquelles un accès réduit aux services publics comme l'eau, l'électricité, les transports, les télécommunications et les services financiers, et le prix élevé de ces services. En outre, l'activité des entreprises est entravée par des obstacles administratifs. Les réformes en cours sont destinées à remédier à ces entraves. Pour accélérer le développement du secteur privé, il faut WT/TPR/S/209 Page vii améliorer le fonctionnement du secteur public et le contexte des affaires. Le Plan d'action pour la réduction de la pauvreté absolue (PARPA II), adopté par le gouvernement en 2006, est destiné à ramener l'incidence de la pauvreté de 54% en 2003 à 45% en 2009. 3. Les services restent le secteur dominant de l'économie (avec environ 55% du PIB en 2007), suivis par l'agriculture, qui inclut la pêche, l'élevage et la sylviculture (23%), et les activités manufacturières (13%). Le secteur agricole emploie cependant les trois quarts environ de la population active, qui se livre essentiellement à des activités de subsistance dans le secteur informel. L'agriculture joue donc un rôle central dans la réalisation des objectifs de réduction de la pauvreté fixés dans le PARPA II. Le Mozambique possède des ressources minières considérables, qui ne sont pas encore entièrement exploitées, de sorte que la part de ce secteur dans le PIB reste faible, avec 1,3% en 2007. La production prévue dans le cadre des nouveaux projets du secteur extractif devrait démarrer prochainement. Le Mozambique estime que les flux d'IED allant aux mégaprojets dans ce secteur continueront d'augmenter; l'un des objectifs essentiels du gouvernement est d'améliorer la gestion des ressources naturelles et d'accroître la contribution nette de ces projets à l'économie nationale. 4. Depuis le premier EPC du Mozambique en 2001, le commerce a pris une place plus importante dans l'économie. La part du commerce des marchandises et des services non facteurs dans le PIB est passée de 54,1% en 2001 à 64,4% en 2007. La production issue des mégaprojets, qui bénéficient de mesures d'incitation au titre du régime de zone franche industrielle (ZFI), a contribué à l'envolée des exportations (230%) et des importations (180%) enregistrée entre 2001 et 2007. La structure des exportations n'a pas changé depuis 2001; le principal produit d'exportation est l'aluminium (près des deux tiers des exportations totales en 2007), qui est fabriqué à partir de l'alumine importée WT/TPR/S/209 Page viii Examen des politiques commerciales d'Australie, puis exporté vers les Communautés européennes (CE), où il bénéficie d'un accès préférentiel. Le Mozambique exporte aussi de l'électricité vers l'Afrique du Sud, principale destination des exportations dans la région. Les exportations de noix de cajou, de coton, de sucre raffiné, de tabac et de produits de la pêche, bien qu'occupant une part modeste dans la valeur totale des exportations, sont importantes pour leur contribution au revenu rural. Mis à part l'alumine, les principaux produits importés sont le pétrole (10% des importations en 2007), suivi par les produits alimentaires et les produits chimiques. Les importations proviennent principalement d'Australie et d'Afrique du Sud. Le Mozambique est importateur net de services. 2) REGIMES COMMERCIAL L'INVESTISSEMENT ET DE 5. La Constitution mozambicaine a été modifiée en 2004, afin de décentraliser la prise de décisions et d'améliorer le fonctionnement du système judiciaire. L'Assemblée de la République adopte les lois et ratifie les traités. Le Conseil des Ministres formule et met en œuvre les politiques publiques, et la responsabilité des questions de commerce extérieur et d'investissement est confiée au Ministère de l'industrie et du commerce, assisté par des comités interministériels. Le dialogue entre les secteurs public et privé passe principalement par la Confédération des associations économiques (CTA), qui a contribué à améliorer l'environnement des affaires et des investissements. 6. Le Code des investissements, déjà en vigueur en 2001, est inchangé, mais le régime d'investissement a été amélioré par l'adoption d'un nouveau Code du commerce, d'un Code des avantages fiscaux unifié (les activités minières et pétrolières étant réglementées de façon séparée depuis 2007) et d'un nouveau droit du travail qui ménage une plus grande souplesse sur le marché du travail. Deux obstacles administratifs majeurs subsistent toutefois en matière d'investissement: le système de licences d'activité très étendu et l'obligation d'inspection des locaux. Malgré ces contraintes, et d'autres, du côté de l'offre, le Mozambique a attiré un volume élevé d'IED depuis le premier EPC, en partie grâce aux avantages fiscaux, dans le cadre du régime de ZFI. Les mesures incitatives ont été réduites en 2002 et sont actuellement réexaminées. 7. Le Mozambique, qui est Membre originel de l'OMC, accorde au moins le traitement NPF à tous ses partenaires commerciaux. Il soutient d'une manière générale la position des PMA, du Groupe africain, des pays ACP et du Groupe des 77 pays en développement sur les questions relatives aux obligations multilatérales et à l'assistance technique. Les subventions au coton et au sucre, ainsi que la sécurité alimentaire, l'intéressent plus particulièrement. Il a accompli quelques progrès dans la mise en œuvre des règles de l'OMC depuis le premier EPC, notamment en ce qui concerne l'évaluation en douane et la protection des droits de propriété intellectuelle. Par contre, les notifications continuent de poser des problèmes, et la participation du pays au système commercial multilatéral reste modeste, malgré l'importance croissante du commerce dans son économie. Le Mozambique a bénéficié d'un grand nombre d'activités de l'OMC destinées à soutenir le développement de son commerce extérieur, parmi lesquelles le Cadre intégré et le deuxième Programme intégré conjoint d'assistance technique, mais il a besoin d'un renforcement supplémentaire de ses capacités. 8. Le Mozambique est membre de la Communauté de développement de l'Afrique australe (CDAA). Depuis le premier EPC, il a conclu des accords commerciaux préférentiels avec le Malawi et le Zimbabwe, qui ont remplacé les arrangements précédents. À la fin de 2007, il a paraphé un accord intérimaire avec les CE en vue de conclure un accord de partenariat économique d'ici à la fin de 2008, qui remplacera l'accès préférentiel accordé de longue date par les CE au titre de l'Accord de Cotonou. Aux États-Unis, le Mozambique Mozambique WT/TPR/S/209 Page ix bénéficie d'un accès préférentiel au titre de la Loi sur la croissance et les perspectives économiques de l'Afrique, a signé un accordcadre sur le commerce et l'investissement (TIFA) en 2005 et négocie actuellement un accord dans le cadre du Compte du Millénaire (MCA). D'autres partenaires commerciaux de l'OMC offrent aussi un accès préférentiel au Mozambique au titre de leurs schémas SGP ou d'autres arrangements. 3) INSTRUMENTS DE POLITIQUE COMMERCIALE 9. Durant la période considérée, le Mozambique a abaissé son tarif à deux reprises: il a ramené le droit de douane maximal de 30 à 25% en 2002, puis de 25 à 20% en 2007. Son tarif NPF effectivement appliqué en 2008 comprend des taux de 0%, 2,5%, 5%, 7,5% et 20%; tous les droits sont restés ad valorem. À la suite des réductions, la moyenne simple des droits NPF appliqués a été ramenée de 13,8% en 2001 à 10,1% en 2008. Toutefois, la structure tarifaire reste inchangée et accorde une protection plus élevée aux produits agricoles (13,5%) qu'aux produits non agricoles (9,5%) (définitions de l'OMC excluant les produits pétroliers). La réduction des taux appliqués a creusé l'écart entre les taux appliqués et les taux consolidés. Au titre des engagements qu'il a pris lors du Cycle d'Uruguay, le Mozambique a consolidé ses droits sur tous les produits agricoles à un taux plafond de 100%, tandis que les consolidations sur les produits non agricoles sont très limitées: seules 19 lignes tarifaires au niveau à huit chiffres du SH 1996 ont été consolidées à 5 ou 15%. L'élargissement des consolidations tarifaires portant sur les produits non agricoles rendrait le régime plus prévisible. Les "autres droits et impositions" sur toutes les positions consolidées ont été consolidés à 100%. Le Mozambique continue d'appliquer des surtaxes au sucre, au ciment et aux produits en acier galvanisé, lesquelles étaient déjà en place lors du premier EPC. Il impose une TVA à 17%, ainsi que des droits d'accise; certains produits de première nécessité sont exonérés de TVA dans le cadre de la lutte contre la pauvreté. 10. En 2002, le Mozambique a mis en œuvre l'Accord de l'OMC sur l'évaluation en douane. Les prescriptions en matière de déclaration préalable et de paiement anticipé des droits de douane et des taxes ont été supprimées en 2003. L'inspection avant expédition s'applique à une liste positive de produits, qui est en cours de réduction, et les frais sont pris en charge par l'État. Toutes les activités de l'administration douanière sont de nouveau sous le contrôle du pays depuis 2005, mais la bonne gestion des services douaniers pose toujours problème. Les opérations commencent juste à être informatisées. Selon le régime de change, toutes les opérations, y compris les importations et les exportations, doivent être enregistrées et autorisées. Le régime de licences à l'importation et à l'exportation semble à peu près inchangé depuis 2001, avec des restrictions destinées à protéger les consommateurs, la santé animale, les végétaux et l'environnement. Le régime de normalisation et les procédures d'accréditation et de certification n'ont pas été modifiés depuis le premier EPC en 2001. D'une manière générale, le Mozambique utilise et adapte les normes internationales uniquement lorsqu'il le juge nécessaire pour des raisons intérieures. Le régime sanitaire et phytosanitaire n'a pas subi de modification essentielle depuis 2001. Les mesures SPS applicables aux importations sont basées sur les normes internationales établies par l'Organisation mondiale de la santé animale (OIE), la Convention internationale pour la protection des végétaux (CIPV) et le Codex Alimentarius. Certains produits importés (végétaux, produits végétaux et produits apicoles) exigent une licence d'importation phytosanitaire et sont soumis à des inspections et à des contrôles. L'importation d'animaux et de produits d'origine animale exige une licence d'importation sanitaire. Des taxes à l'exportation sont toujours imposées pour encourager la transformation; les exportations de noix de cajou, par exemple, sont frappées d'une taxe de 18%. Le Mozambique n'a pas de WT/TPR/S/209 Page x législation sur les mesures commerciales contingentes. 11. En 2007, le Mozambique a mis en place une politique générale de la concurrence, et l'adoption d'un cadre réglementaire est prévue. Le principal opérateur économique reste l'État; la fourniture de services de téléphonie fixe, d'électricité et d'eau, entre autres choses, reste le domaine réservé des entreprises publiques, ce qui accentue les contraintes du côté de l'offre. La nouvelle législation sur les marchés publics, adoptée en 2005, est destinée à améliorer la transparence des marchés et des procédures d'adjudication, et elle devrait contribuer à un meilleur emploi des ressources publiques. 12. Depuis le premier EPC, le Mozambique a révisé son régime de protection de la propriété intellectuelle et promulgué de nouvelles lois pour le rendre plus conforme aux règles de l'OMC. Les procédures à suivre pour obtenir des droits de propriété intellectuelle ont été simplifiées. Les efforts faits pour assurer le respect des droits, et notamment pour réprimer la piraterie et la contrefaçon, se poursuivent. En 2006, le pays a institué pour la première fois des amendes afin de décourager les atteintes aux droits de propriété industrielle (y compris la contrefaçon). 4) POLITIQUES COMMERCIALES PAR SECTEUR 13. L'agriculture, principal employeur du pays, occupe environ les trois quarts de la population active, qui se livre principalement à l'agriculture de subsistance dans le secteur informel. La productivité reste faible. L'un des objectifs essentiels de la politique menée dans ce secteur est donc d'accroître la productivité, ce qui contribuerait à atténuer la pauvreté et à améliorer la sécurité alimentaire. L'agriculture est toujours le secteur le plus protégé avec un tarif moyen de 12,4%, contre une moyenne NPF globale de 10,1%. Les principaux produits agricoles exportés sont les noix de cajou, le coton, le sucre, le tabac et les Examen des politiques commerciales produits de la pêche et de la sylviculture, et l'intervention de l'État dans ces secteurs reste importante. 14. Les activités manufacturières sont limitées et comprennent soit des industries agroalimentaires qui concurrencent les importations, soit des mégaprojets tournés vers l'exportation. L'investissement étranger direct a aidé à accroître la production d'aluminium et l'exploitation des sables minéraux, du charbon et du gaz naturel, ainsi que la production électrique. Ces investissements ont été favorisés par les incitations fiscales ainsi que par les tarifs bas (subventionnés) de l'électricité pour la production d'aluminium. Les entreprises qui concurrencent les importations sont protégées par des droits de douane assez élevés et, dans certains cas, par des exonérations de TVA. Les compagnies sucrières, en particulier, opèrent dans le cadre d'un système de prix intérieurs minimaux garantis, grâce à une surtaxe variable à l'importation et à des contrôles sur la distribution au détail. Le Mozambique exporte aussi du sucre vers les CE et les États-Unis dans le cadre de contingents préférentiels. 15. Le Mozambique est importateur net de pétrole. Les activités pétrolières en aval, au niveau du détail, ont été libéralisées, mais l'importation de produits combustibles reste réservée à l'entreprise publique IMOPETRO. Les prix intérieurs des carburants sont réglementés; ils sont ajustés tous les mois en fonction de l'évolution des cours sur le marché mondial. 16. Pour surmonter certaines de ses contraintes du côté de l'offre, le Mozambique doit développer encore son secteur des services, en assurant une offre améliorée et efficace. Les services bancaires restent sous-développés et marqués par une forte concentration, tandis que les services d'assurance ont été quelque peu libéralisés. La télédensité a nettement augmenté grâce à la pénétration rapide des communications mobiles, mais l'accès à Internet reste faible; la privatisation de l'opérateur historique de Mozambique WT/TPR/S/209 Page xi téléphonie fixe, prévue depuis un certain temps, a été reportée à une date indéterminée. Le Mozambique a mis en place une infrastructure de transport multimodale grâce à la remise en état des ports, des routes et des voies ferrées, ce qui lui permet d'intégrer cette infrastructure à celles de ses grands partenaires commerciaux, notamment l'Afrique du Sud et ses voisins enclavés, pour lesquels les ports mozambicains constituent une voie d'accès importante. La remise en état de l'infrastructure et des services de transport a contribué à l'essor du tourisme. Toutefois, il faut poursuivre ce développement, car la croissance du secteur touristique reste entravée par des transports aériens inadéquats et coûteux. Le Mozambique a pris des engagements limités au titre de l'AGCS; un élargissement de ces engagements soutiendrait les efforts qu'il déploie pour surmonter les goulets d'étranglement et aiderait à attirer des investissements nationaux et étrangers. 5) POLITIQUE COMMERCIALE PARTENAIRES COMMERCIAUX ET 17. Depuis l'examen de 2001, le Mozambique a pris des mesures pour libéraliser son régime commercial à titre unilatéral. Il a, entre autres choses, abaissé ses taux de droits maximaux et amélioré son régime d'investissement. Toutefois, l'environnement des affaires et la compétitivité restent entravés par des problèmes structurels, parmi lesquels le prix élevé et la fourniture inefficace des services publics par les entreprises publiques monopolistiques, ainsi que des obstacles administratifs. Il faut donc poursuivre les réformes. 18. Le Mozambique ne respecte pas encore ses obligations en matière de notification. Ses engagements multilatéraux concernant les marchandises et les services ne correspondent pas à ses régimes réels. Par conséquent, la poursuite des réformes, l'amélioration des engagements multilatéraux par l'élargissement de leur portée, et la réduction des taux consolidés, ainsi que des efforts en vue de respecter les prescriptions de notification, aideraient à rendre le régime commercial du pays plus transparent et plus prévisible. Les partenaires commerciaux pourraient apporter leur aide en veillant à ce que leurs marchés soient entièrement ouverts aux marchandises et aux services qui intéressent le Mozambique et en fournissant une assistance technique accrue.