
Sésam-Vitale RSS 2 /9
L’article L.161 de cette même ordonnance va conduire à une obligation pour les
professionnels de santé de transmettre leurs feuilles de soins électroniques au plus tard le 1er
janvier 2000 (en pratique, une échéance a été accordée jusqu’au 1er juin 2000). Ici pour les
pharmaciens : « Les conventions nationales, contrats nationaux, ou les dispositions applicables en l'absence
de convention ou de contrat, mentionnés au chapitre 2 du présent titre et, pour les pharmaciens d'officine, une
convention nationale spécifique approuvée par arrêté interministériel précisent, pour chaque profession ou
établissement concernés et en complément des dispositions de l'article L. 161-33, les modalités de transmission
par voie électronique des documents nécessaires au remboursement ou à la prise en charge et les sanctions en
cas de non-respect de ces modalités. A défaut, ces modalités et ces sanctions sont arrêtées par le ministre chargé
de la sécurité sociale. » (Article L.161-34 du CSP)
Durant Avril/Mai 1998, les cartes Vitale gagnent tout le territoire, en commençant par la
Bretagne. Ceci correspond au véritable démarrage du programme SESAM-Vitale. La fin de la
distribution s’achèvera, en métropole, en juillet 1999 (il faudra attendre début 2001 pour que
la carte arrive en Réunion).
En septembre 2001, la carte Vitale n’est plus réservée à l’assuré ouvrant-droit (carte Vitale
« familiale »), mais tout ayant droit a partir de 16 ans entre en possession de la carte verte
(carte Vitale « personnelle »).
L’avenir de la carte Vitale est sa version 2, contenant le VIM : le Volet d’Informations
Médicales accessible uniquement aux professionnels de santé.
La future norme du système, la version 1.40 est prévue pour 2004.
Un projet controversé
L’accouchement de SESAM-Vitale ne s’est pas fait sans douleur. Tout d’abord, la grande
spécialité de Sésam-Vitale est le retard quasi permanent qui accompagne toute son évolution.
L’obligation d’informatisation engendrée par la télétransmission va conduire à une grogne des
professionnels de santé (principalement des médecins), demandant une compensation
financière pour les frais d’équipements occasionnés. Plus grave encore, de nombreuses
polémiques sur l’intérêt même de la carte Vitale, vont se faire entendre. Parmi ces
questionnements, se pose le problème de l’existence de la carte : les pharmaciens transmettant
leurs FSE (feuilles de soin électronique) depuis longtemps sans carte Vitale, les informations
contenues sur la carte Vitale 1 n’apportant rien par rapport à celles contenues sur la carte
papier si ce n’est un formidable surcoût supplémentaire et l’hypothétique carte Vitale 2
n’apportant rien par rapport aux possibilités que pourrait offrir le RSS. Le responsable que
tous pointent du doigt, est la société Dupont, qui a obtenu au départ du projet un quasi-
monopole quand à la production des cartes et des lecteurs, et qui est soupçonné d’avoir
« pousser au crime ».
Depuis plus de vingt ans que les « réflexions » sont en cours, la chronologie de la saga Sésam-
Vitale laisse tout de même songeur.
Des résistances continuent à se faire fortement sentir quand à l’évolution du projet. Les
syndicats de pharmaciens, par exemple, s’opposant au passage vers la version 1.40 du
programme Sésam-Vitale. Ceux-ci jugent ce nouveau cahier des charges comme inducteur de
dépenses pour la profession sans que celle-ci puisse en tirer un quelconque bénéfice (la liste
des critiques effectuées par le pharmacien étant relativement conséquente).
Les acteurs du projet