La 4e au musée
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Annexe 1 - Fiche professeur NATURE MORTE AU PATE
Jan Davidz de Heem (Utrecht 1606 Anvers1684)
L ’ a r t i s t e e t s o n œ u v r e
Jan Davidz de HEEM appartient à une grande famille de peintre néerlandais. Avec son frère
David, peintre lui aussi, il se rendit célèbre comme peintre de fleurs et de natures mortes. Ses
tableaux antérieurs à 1636 s’inscrivent dans le courant monochrome et austère cher à Heda et
Peter Claetz.
Mais à Anvers, région féconde dans la production des natures mortes, avec l’abondance des
objets et la richesse des compositions très décoratives dont les maîtres étaient Snyders, Fyt ou
Van Utercht, Heem adopte ce style baroque. On retrouve alors ses œuvres un peu partout en
Europe : Louvre, Rijksmuseum, Akademie de Vienne…
Il fut aussi célèbre pour ses sujets décoratifs sur les fleurs où le vase reflète une fenêtre, des
guirlandes encadrant un sujet central… Unissant la tradition flamande au style précis et à la
rigueur géométrique des hollandais, il marqua à sa manière le milieu anversois. Son chef-
d'œuvre reste sans conteste « Fruits et riche vaisselle sur une table dit Un dessert » - 1640
Peinture à l'huile ; toile de 149 x 203 cm du musée du Louvre - de la période anversoise de
l'artiste. Ce tableau est une des plus anciennes natures mortes. Il s'agit d'une oeuvre de grand
format riche de signification symbolique, portant sur la vanité et contenant un enseignement
moralisateur. Matisse copia ce tableau et sut mettre à profit son savant agencement décoratif
« Nature morte d’après « La desserte » de Jan Davidsz de Heem », 1915, huile sur toile 181
x 221 cm The Museum of Modern Art, New York.
Dans le tableau du musée des Beaux-Arts de Nantes, l’œuvre de Heem représente avant tout
la symbiose entre, d’une part le goût classique de la peinture hollandaise, géométrique et
sobre et d’autre part le style plus fantaisiste et plus coloré de la peinture baroque. C’est sans
doute, mais on ne peut l’affirmer avec certitude, une œuvre tardive dans la vie du peintre.
L e t a b l e a u
Il s’agit avant tout d’une table servie où Heem quitte le « déjeuner monochrome ». On y voit
certes la persistance des couleurs dans une gamme brun/gris, mais les verts si somptueux
commencent à se colorer, à s’intensifier et à se compléter par d’autres nuances d’orangers.
C’est une « nature morte habitée » que l’on retrouve progressivement en Flandre puis en
France
Une construction classique en triangle
La composition est rigoureuse et géométrique ; elle allie la symétrie chère à l’esthétique
classique. Au centre, à la pointe du triangle, deux éléments verticaux imposent la tenue de
cette nature morte : deux verres. En arrière plan, un long verre sobre muni d’un socle de
couleur orangée et devant lui un verre, plus rond au pied travaillé et posé sur une assise en
métal. Ces éléments imposent la symétrie ; de part et d’autre, on retrouve des éléments qui se
ressemblent et s’opposent en même temps : les feuilles de la vigne, les fruits. La base du
triangle est assurée par le bord en bois de la table. La tourte arrondie, rebondie mais ouverte
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est imposante à droite et répond au citron à moitié pelé. Les deux fruits jaunes au centre
renforcent aussi cette symétrie
Des couleurs et des formes baroques
On retrouve dans les éléments de cette table combien Heem garde de son apprentissage le
goût pour le rendu des matières qu’il sublime par de savants jeux de lumière. Il joue sur les
couleurs complémentaires, orange et vert. Les verts sont doux comme du velours, les oranges
sont sobres tout en étant extrêmement chatoyants et chaleureux. Le nautile par exemple offre
une palette de rose oranger particulièrement bien rendue soulignant les grappes arrondies d’un
ton plus soutenu ; ces couleurs chaudes s’opposent aux verts plus doux des pêches qui, elles,
accentuent la verdeur des grappes à peine mûres. De même la blancheur du linge de table,
soyeux et précieux s’oppose aux gris des plats, luisants et polis et à ceux de la farce au centre
de la tourte entamée. Il rend avec virtuosité la transparence des verres, le racornissement de la
pelure du citron. Les éléments baroques se discernent dans les feuilles de vignes entrelacées,
le nautile avec sa forme arrondie, ou encore la pelure du citron… On décèle une certaine
dynamique voire un peu de mouvement. On peut même y voir un certain déséquilibre avec
une accumulation plus intense lorsqu’on regarde le tableau de gauche à droite : le verre
derrière la tourte monumentale entamée, la nappe froissée à cet endroit, le couvert en argent
prêt à être saisi, le quartier de grenade…
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