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Manque de puissance statistique : dans son avis, l’INSPQ conclut que « le
nombre de cas nécessaire pour mener à bien une telle étude avec une puissance
statistique acceptable ne peut pas être atteint » (page 4, avant dernière ligne).
Aucun calcul de puissance n’est présenté pour appuyer cette affirmation.
Cependant, en faisant varier les paramètres (test unilatéral, proportion d’exposés,
ampleur du risque, proportion de témoins pour chaque cas), les 2
épidémiologistes du Comité-conseil qui ont préparé le document de l’annexe 7,
démontrent que la taille est suffisante pour mener une étude à visée étiologique
pour les trois sièges de cancers associés à l’exposition au TCE.
Difficultés à obtenir des données sur les facteurs de confusion : au préalable il
faut définir les facteurs de risques et lors de l’analyse vérifier la possibilité de la
présence de facteurs confondants et, le cas échéant, de faire l’ajustement requis
(stratification ou analyse de régression logistique). On ne peut prétendre à priori
qu’un cancer est lié aux habitudes de vie plutôt qu’à l’exposition à un
cancérogène sans réaliser l’étude tenant compte de tous les facteurs d’exposition.
De plus, les facteurs de confusion n’existent pas dans le FiTQ, base medico-
administrative utilisée pour comparer les taux d’incidence de cancer entre la
cohorte et la population du Québec.
2.2 Réponses du directeur de santé publique aux questions et commentaires du
comité conseil sur la version de travail de mai 2015 du rapport (Annexe 5).
Dans son évaluation du rapport de la DSP (version-mai 2015, annexe 2), la
recommandation la plus importante du Comité-conseil (annexe 3) était d’investiguer s’il
y avait un excès de cancers du rein, du foie et de lymphomes non-Hodgkiniens dans la
population civile de Shannon exposée au trichloréthylène (TCE) comparativement à la
population civile de Shannon non exposée au TCE.
Sur ce point crucial, les réponses du Directeur, DSP, étaient les suivantes :
« Le comité-conseil propose de modifier l’objectif de l’étude afin d’inclure une
évaluation du lien causal entre l’exposition au TCE et la survenue de cancers, et de ne
considérer pour l’étude que la population civile de Shannon. Le DSP entend la
proposition, mais il n’est pas en mesure d’y répondre positivement. » (annexe 5, page 2)
« En juin 2015, le comité conseil déposait son document intitulé ‘Proposition d’analyse’.
Nous avons alors demandé à l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ)
d’analyser et de commenter les différents points soulevés dans ce document. L’avis
scientifique de l’INSPQ confirme de nouveau l’impossibilité de mener une étude
épidémiologique à visée étiologique valide, même en considérant les données de la
cohorte rétrospective. » (annexe 5, page 2)
Voir commentaires du Comité-conseil: cf 2.1 ci-dessus.
« L’important est de traiter la région à l’étude (la municipalité de Shannon), de façon
équivalente à la région de référence (la province de Québec).» (annexe 5, page 9)