spécifique exprimant une caractéristique spécifique de l’espèce. Carolus Linnaeus est un exemple d’un
tel binôme. Mais avec Linné, on est encore loin de la biologie telle que nous la connaissons dans la
mesure où pour lui, la nature, création divine, n’évolue pas, ne varie pas. Le système de Linné est
fixiste. Buffon quant à lui ne s’intéresse pas tant à la classification des espèces qu’à l’observation, la
description, l’étude des évolutions et adaptations. Notons de plus qu’il essaie d’expliquer la vie à partir
de la chimie, en affirmant que les molécules organiques se forment à partir des molécules inorganiques
en fonction de certaines conditions de chaleur et de lumière. Lamarck enfin occupe une place
particulière en tant qu’il annonce les thèses évolutionnistes de Darwin. En effet, il pose que les espèces
animales les plus complexes sont le fruit de développements successifs à partir des espèces les plus
simples. De plus, il élabore une théorie de l’hérédité selon laquelle les adaptations d’un vivant
mobilisent plus ou moins ces fonctions organiques, ces dernières connaissant dès lors des
modifications qui seront héréditées par ses descendants.
Darwin, à la suite d’un voyage scientifique autour du monde de près de 5 ans, durant lequel il
recueille une quantité énorme d’observations sur le vivant, développe une théorie évolutionniste se
démarquant très nettement de celle de Lamarck. Pour Darwin, la nature est le lieu d’une lutte pour la
vie : ce n’est pas seulement que les espèces les plus « faibles » disparaissent mais aussi et surtout que
les plus « fortes », les plus adaptées, les plus aptes à assurer leur survie, sont par là même privilégiées
dans leur reproduction. Pour Darwin, le milieu est un facteur de sélection. Il exerce une sélection
naturelle (opposée à la sélection artificielle réalisée par les éleveurs) qui est fonction de l’aptitude d’un
être vivant à s’emparer de ses proies, à se défendre des prédateurs, à résister aux maladies, etc. Darwin
affirme de plus que l’évolution des espèces a pour cause l’apparition « hasardeuse » de différences au
niveau des individus, différences qui, si elles s’avèrent avantageuses, peuvent être transmises par
reproduction, hérédités, et intégrer les propriétés de l’espèce. À la différence de Lamarck, Darwin
pense donc que l’évolution n’est pas simplement le résultat d’une adaptation aux contraintes du milieu
mais le fruit du hasard, fruit qui ne se converse que s’il résiste à la sélection. Rappelons enfin que les
thèses darwiniennes qui rejettent toute forme de finalisme et de providence divine, qui nie la création
telle que révélée dans la Bible, suscita de nombreuses oppositions des théologiens. Notons également,
que sous le nom de darwinisme social, elle a inspiré une théorie posant que les sociétés et leur morale
sont elles aussi soumises à des processus de sélection, théorie qui, le plus souvent, s’est transformée en
légitimation de l’inégalité sociale.
La biologie ne se limite cependant pas à la théorie de l’évolution. La théorie cellulaire est à ce
titre essentielle comme facteur d’unification des connaissances du vivant en ce qu’elle découvre à la