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9. Le 12 janvier 2010, un tremblement de terre ravage le pays, tue plus de 222 000
personnes et laisse près de 2,3 millions de personnes sans abri. En octobre de la même
année, en amont de la rivière de l’Artibonite, des premiers cas de choléra se manifestent
et l’épidémie se propage rapidement, faisant plus de 3 500 morts et 150 000 malades à la
fin de l’année 2010. Le 5 novembre, l’ouragan Tomas contourne Haïti par l’ouest mais
balaie malgré tout certaines régions du pays avec des pluies torrentielles et des vents
atteignant 130 km/h. Tout au long de l’année, le monde entier reçoit les images
bouleversantes de la vie brisée du peuple haïtien, de leurs combats quotidiens et de leurs
besoins en eau, logement, emplois, éducation, et protection.
10. Dans les premiers mois qui ont suivi le tremblement de terre, la réponse humanitaire
internationale a submergé un gouvernement déjà affaibli et incapable de diriger les
efforts de coordination d’urgence. Peu à peu, le gouvernement a démontré sa
détermination et son leadership dans la coordination de ces efforts. Les Nations Unies
travaillent en appui aux différents ministères et directions pour faire face aux défis
humanitaires et de relèvement, y compris le Ministère de la Santé Publique et de la
Population, le Ministère des Affaires Sociales, le Ministère de l’Intérieur et la Direction
de la Protection Civile, la Direction Nationale de l’Eau Potable et de l’Assainissement, le
Ministère de l’Éducation, le Ministère de l’Agriculture, des Ressources Naturelles et du
Développement Rural, le Ministère des Travaux Publics et le Ministère de la
Communication, pour en citer quelques-uns.
11. En 2006, les élections ont constitué un point tournant décisif. Un président élu
démocratiquement et un Parlement en place ont permis des progrès importants en termes
de sécurité, préparant le terrain à la stabilité politique. La violence de gangs armés, une
cause majeure d’instabilité dans le passé, a été réduite de façon significative, alors que
les institutions de l’État de droit se sont renforcées graduellement. La protection des
droits de l’homme s’est également améliorée, mais il existait toujours des obstacles
majeurs : la protection contre l’exploitation, la non-discrimination, la régularité des
procédures, l’égalité entre les femmes et les hommes, l’accès à la justice, à l’éducation,
aux services de santé et aux opportunités économiques, y compris pour les enfants qui
constituent près de la moitié de la population. Il y avait très peu de progrès dans la
décentralisation de l’État et la déconcentration vers les régions au-delà de Port-au-
Prince. La majorité des 10,1 millions d’habitants que compte le pays est hautement
vulnérable et l’environnement est sérieusement dégradé. En dépit d’une croissance
économique modeste, les questions de chômage généralisé, d’insécurité alimentaire et de
VIH/Sida demeuraient des facteurs inquiétants, les taux de pauvreté étant élevés dans
tout le pays, l’incidence de pauvreté la plus importante se trouvant dans les régions
rurales. En outre, l’insécurité alimentaire, combinée à un faible pouvoir d’achat et un
secteur de la production inadéquat, a accru la vulnérabilité des ménages par rapport aux
futures crises.
Défis
12. Haïti a progressé de façon importante vers une stabilisation et un développement
économique soutenu depuis 2004. Le séisme qui a dévasté sa capitale et d’autres grandes
villes du sud le 12 janvier 2010, faisant plus de 220 000 victimes, n’a pas anéanti ces
acquis, mais a créé de nouveaux obstacles. La capacité de l’État a été sérieusement
affectée et les institutions essentielles à la stabilité et au développement ont été
affaiblies. Le Palais présidentiel, le Parlement, le Palais de Justice et la plupart des