Initiation à la Connaissance et à la Délivrance du Médicament ICDM 012 24/10/05 VII – Biodisponibilité Définition : fraction de la dose administrée qui atteint la circulation générale et la vitesse à laquelle elle l’atteint. On dénombre 2 variables : - Quantité libérée de principe actif : déterminé par la surface sous la courbe des taux sanguins. - Vitesse : concentration maximale et temps d’atteinte de cette concentration La biodisponibilité pour les voies intraveineuses est de 100% (voir schéma concernant les formes galéniques et la biodisponibilité) Facteurs modifiant la biodisponibilité : - Propriétés physico-chimiques de P.A : solubilité en milieu aqueux ; degré d’ionisation ; coefficient de partage phase lipophile/hydrophile ; stabilité chimique : reconnaissance éventuelle par un transporteur membranaire. - Voie d’administration - Formes galéniques (se différentient par leur processus de libération de principe actif) - Conditions d’administration (à jeun ou pendant repos) - Physiopathologie du sujet - Association médicamenteuse Toxicité, interactions et posologie des médicaments I – Introduction « Le poison est dans chaque substance et rien n’est exempt de poison. Ce n’est que le dosage qui en fait soit un remède soit un poison » Paracelse (1495 – 1541) Activité / Toxicité : Terme grec : Pharmakon désigne le poison ou le médicament. Tout est question de dosage de la substance active. II – Toxicité - Définition : correspond à l’ensemble des manifestations indésirables consécutives à l’administration d’une substance à un organisme vivant. Toxicité aiguë : se manifeste d’emblée après la prise d’une dose unique d’un médicament ou à court terme après des prises rapprochées. Toxicité chronique : se manifeste à retardement à la suite de l’administration prolongée d’un médicament conduisant à une accumulation du principe actif dans l’organisme jusqu’à une valeur critique. - - - - Risque tératogène : risque de malformations chez le fœtus après prise de médicaments tératogènes. La période la plus critique se fait lors du 1er mois de grossesse. Risque mutagène : modification des caractères génétiques. Risque cancérigène : favorise l’apparition d’un cancer ou son développement. Pharmacodépendance : état de dépendance vis-à-vis d’un médicament et incapacité d’en contrôler l’usage. Dépendance de 2 ordres : Dépendance psychique : liée à la sensation de plaisir ou de soulagement Dépendance physique : adaptation physiologique de l’organisme au produit Accoutumance : réduction progressive de l’activité du produit concerné obligeant le patient à augmenter les doses Sevrage : arrêt de consommation s’accompagnant de manifestations physiques Effets secondaires : effets non souhaités se développement parallèlement aux effets recherchés. Ils sont connus, observés et prévisibles et souvent bénins. Ex : antispasmodique sécheresse buccale et sensation de soif, anxiolytiques somnolence et incoordination motrice (effets non négligeable ici) Effets indésirables : inattendues, imprévisibles, nécessitent l’arrêt du traitement car celui-ci présente des manifestations toxiques. Ex : sulfamides Eruption cutanée III – Posologie des médicaments Définition : Etude des doses auxquelles doivent être administrés les médicaments. Chaque médicament a une posologie propre dépendant de nombreux facteurs. IV – Paramètres influençant la posologie 1) Nature du principe actif Principe actif puissant Doses faibles Principe actif peu puissant Doses fortes Exemples : digitaline : active à 0.5mg / aspirine : active à 0.5g 2) Nature de la pathologie Un même principe actif peut soigner différentes maladies : Aspirine : 3g / jour migraines ; 6g / jour rhumatismes 3) Voie d’administration On ajuste la posologie en fonction des voies d’administration et de la posologie 4) Facteurs individuels - - Age : chez les personnes âgées : pathologies iatrogènes (induite de la prise de nombreux médicaments) Poids Tolérance / intolérance : Tolérance : plus ou moins grande sensibilité d’un individu vis-à-vis d’un médicament. Elle peut être augmentée (doses plus fortes) et inversement. Intolérance : effets indésirables même à des doses très faibles. Physiopathologie 5) Effets d’association entre les médicaments Quand un médicament est administré avec un autre il peut entraîner des effets pharmacologiques différents de ceux qu’il exerce seul. Si B renforce A Synergie Si B occulte A Antagonisme Quand B est mis avec A, il faut modifier la posologie usuelle de A et de B en tenant compte de leur synergie ou de leur antagonisme. La modification d’action a lieu directement au niveau du site d’action où se situe à un autre niveau. Lorsque B influence A sur le site d’action on parle de synergie ou d’anti-pharmacodynamique. Lorsque l’influence est en dehors de ce site on parle de pharmacocinétique. - En cas de compétition au niveau de l’absorption entre A et B, on observe une diminution de l’absorption de A et donc d’un effet antagoniste. - Au niveau de l’élimination de A et il peut y avoir diminution de l’élimination et donc un effet synergique. - Au niveau de la fixation aux protéines plasmatiques augmentation de la fraction libre de A (effet de synergie). Certaines interactions augmentent l’efficacité d’un traitement et sont utilisés dans ce but (anticancéreux par exemple) mais la plupart sont non souhaitées. V – Détermination de la posologie Notion de dose par prise et notion d’intervalle de temps entre les prises et notion de durée de traitement. Dose usuelle ou dose thérapeutique : nécessaire pour obtenir l’effet favorable désiré. Dose maximale : dose au-delà de laquelle les risques toxiques deviennent réels. Ces doses usuelles et maximales sont déterminées par des essais cliniques de pré AMM sur l’homme eux même précédés d’études sur les animaux pour avoir des estimations des effets et des doses actives ainsi que des éventuels risques de toxicité aiguë et/ou chronique. Marge thérapeutique : intervalle entre les doses usuelles et les doses toxiques. Tableau de posologie de la pharmacopée française. Les matières premières médicamenteuses Toute matière entrant dans la composition d’un médicament. Classement par : - Fonction : distingue les principes actifs, les excipients et les matières qui sont liées au conditionnement - Action : correspond aux classes thérapeutiques - Origine : origine naturelle ou artificielle L’origine biologique : matières premières végétales Phytothérapie : thérapie par les végétaux. - Plantes entières ou parties de plantes - Préparations extractives - Substances chimiques pures isolées des plantes à l’état sauvage ou en culture « En nature » : tisanes On peut prendre certains produits de sécrétion des plantes appelés exsudats : gommes et résines Drogue végétales : matières premières brutes ayant subit un minimum de transformations Préparation à base de plantes : obtenue après traitement des plantes pour diminuer le volume de constituants actifs Préparation concentrée. Utilisé pour : - Une activité de la plante entière faible - Un principe actif non soluble dans l’eau - Des plantes vénéneuses à un dosage précis 1) Préparation extractive Par solvants d’extraction : on rassemble les constituants actifs (élimination des substances inertes). Les solvants sont : eau (pH), alcool (titre), solvants organiques… Teintures (liquides, obtenus en traitant par l’alcool) Extraits (traitement de la plante par de l’eau ou de l’alcool puis évaporation plus ou moins poussée du solvant en fonction du rendu : extraits fluides, mous ou secs. Ces produits constituent souvent des formes pharmaceutiques intermédiaires ou des matières premières. Ils ont une bonne conservation et sont utilisés à la place de la drogue d’origine. 2) Produit d’expression On peut dans certains cas séparer les constituants actifs en solution dans le milieu cellulaire des plantes des constituants solides par une simple expression. Suc : enrichi en matière première. Exemple : suc huileux.