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Au début du XIX° siècle, les déviants appelaient des peines lourdes : la peine de mort ou une
réclusion très longue puis ils ont été considérés comme des malades. Les magistrats ont envisagé
des circonstances atténuantes. Ils étaient enfermés dans des asiles d’aliénés.
a) KRAFT-EBBING : Première classification dans Psychopatia sexualis
Les magistrats ont donc fait appel aux médecins pour pratiquer l’expertise. Un des premiers
médecins concernés est KRAFT-EBBING (professeur de FREUD). Il a élaboré la première
classification des déviations criminelles de la sexualité.
KRAFT-EBBING, Psychopatia sexualis
C’est une classification des crimes et délits sexuels avec des études de cas. C’est la première
classification des perversions sexuelles. Tous les passages directement sexuels sont en latin (langue
permettant une codification du langage).
b) TARDIEUX : La médecine légale des crimes et délits sexuels
En 1860, un médecin, Ambroise Auguste TARDIEUX est le directeur de l’Institut Médico-
Légal à Paris. Il doit examiner des cadavres victimes de sévices sexuels (surtout des enfants). Il va
publier des cas d’enfants victimes de crimes sexuels.
Il a été nommé expert auprès d’un tribunal parisien pour les affaires de crimes et délits
sexuels comme sur des enfants. Il a aussi témoigné sur des affaires où les enfants ont survécu : actes
de pédophilie et de mauvais traitements.
C’est le premier, avant KRAFT-EBBING à avoir fait un travail scientifique dans ce domaine. Il
a opéré une description des syndromes médicotraumatiques et psychotraumatiques.
I. 3. C. FREUD (1885 – 1900)
C’est également à cette époque que FREUD est le premier psychologue à s’intéresser à la
sexualité et à chercher à lui donner un sens. Il était neurologue à la différence de KRAFT-EBBING qui
était psychiatre. Donc il n’était ni psychiatre, ni médecin aliéniste car il n’aimait pas la médecine. Il a
fait toutes ses études sans passer d’examens.
Il travaillait dans un laboratoire d’anatomie et a fait des découvertes sur les terminaisons
nerveuses d’un poisson primitif. Sa spécialité de neurologue le conduit à diagnostiquer des paralysies
générales, des aphasies… En fait, à l’époque on attendait que le patient décède pour vérifier le
diagnostic.
FREUD, qui était un anatomiste du système nerveux, s’est trouvé exposé à des patients en
demande d’aide sans pour autant qu’ils soient exposés à un trouble neurologique. En fait, les
médecins de l’époque orientaient vers les neurologues les patients pour lesquels aucun traitement
n’était efficace et desquels on disait « c’est nerveux ». Il a donc été contraint de s’initier et de pratiquer
par lui-même la psychothérapie à partir de 1886. La plupart de ses patients présentaient des
symptômes de :
Neurasthénie (pour les hommes)
Hystérie (pour les femmes)
Cela correspondait aux catégories de l’époque.
FREUD qui est neurologue a appris grâce aux progrès de Jean-Martin CHARCOT et de
Hughlings JACKSON qui sont les deux fondateurs de la neurologie. C’est eux qui ont dressé, par
exemple, le tableau de l’épilepsie.
Avant la découverte des médicaments actuels (les neuroleptiques), les épileptiques étaient
considérés comme des malades mentaux. Dans l’épilepsie non-traitée, il y avait des phénomènes qui
pouvaient durer plusieurs semaines.
La maladie de Parkinson a été complètement décrite par JACKSON et CHARCOT. C’est à
cette époque là que BROCA ou WERNIKE ont distingué les différentes formes d’aphasies.