LABORATOIRE D’ANTHROPOLOGIE URBANITES MONDIALISATIONS (LAUM/IIAC)
le séminaire
FRONTIÈRES ET MOUVEMENTS DE LA VILLE
Michel Agier (EHESS), Véronique Bontemps (CNRS), Emmanuelle Lallement (Université
Paris Sorbonne), Virginie Milliot (Université Paris Ouest Nanterre) (Franck Mermier (CNRS)
et Anne Raulin (Université Paris Ouest Nanterre)
en association avec le programme
L’humain impensé (Université Paris-Lumières)
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Jeudi 19 mai 2016
EHESS, Salle M. et D. Lombard, 96 bd Raspail 75006 Paris,
9 h 30 – 17 h 30
Journée d’études
La personne, sujet et objet du champ urbain
Cette journée d’études s’intéresse à reconsidérer la notion de personne et à en explorer les
modalités d’approche empirique dans le champ urbain contemporain. Si le constat d’urbanisation,
de globalisation et de cosmopolitisme est général, où en est-on de la relation particulière que la
personne entretient avec son environnement urbain ? Dans quelle mesure les spécificités d’ordre
culturel ou religieux résistent-elles ou se recréent-elles dans l’intimité de ses pratiques ?
Contextualiser l’approche de cette notion peut-il se faire sans considérer la ville comme une scène
de réactivité à l’existence des autres ?
La notion de personne participe du champ sémantique de l’individu, du sujet, du moi, etc. A-t-elle
sur ces autres notions l’avantage de pouvoir restituer la force d’interpellation de la présence
individuelle, sa nature phénoménale ? Possède-t-elle le privilège de d’intégrer les dialectiques à
l’œuvre entre intériorité mentale et spirituelle et extériorité physique ? Doit-elle être perçue dans
ses déterminismes passifs ou par ses déterminations actives ? Quelle affinité cette notion peut-elle
entretenir avec l’intérêt contemporain pour la subjectivation et le point de vue du sujet ? Comment
les systèmes politiques et idéologiques menacent-ils ou protègent-ils la singularité de la personne ?
La replacer dans le champ urbain, c’est convoquer les notions d’espace social, avec ses hiérarchies
verticales, ses appartenances horizontales, locales et multiples, de genre et d’âge, ou celle de région
morale — qui pourrait aussi servir à interroger les rapports à la civilité, à la pudeur. Mais c’est aussi
revenir à la dimension physique et morphologique des métropoles, entendu comme espace de
circulation mais aussi d’exposition et de perception des personnes. Comment aborder les modes de
publicité individuelle que procure la ville, sous couvert d’anonymat et/ou en affichage de soi, dans
sa destinée propre ?