Notes de cours, M. Maesschalck
préoccupée par l'infini potentiel du monde, une raison immanente
saisie entre la transcendance et la dérision. Cette situation de la
seule pensée authentique possible autorise-t-elle encore un
discours sur la totalité de l'existence en général? Autrement dit,
pourrait-on élaborer une métaphysique qui ne cède pas à la
tentation du fondement, sans réduire celle-ci à une critique de la
connaissance développée par le Cogito?
Dès 1641, Descartes publie le texte latin des Méditations
(
). L'édition française attendra 1647. Alquié y voit l'ouvrage
décisif de la philosophie cartésienne et le point de départ de la
métaphysique moderne (
), c'est-à-dire précisément d'une autre
Le titre complet en est: Renati Descartes Meditationes de Prima
Philosophia in qua Dei existentia et animae immortalitas
demonstratur (A II p. 377).
"Tous les grands commentateurs de Descartes s'accordent à voir
dans les Méditations son oeuvre la plus importante, la plus
profonde, la plus actuelle. Cette oeuvre est le point de départ de
toute la philosophie moderne, et, sans elle, les pensées de Spinoza,
de Malebranche, de Leibniz, de Locke, de Berkeley, de Hume, de
Kant n'auraient pas été ce qu'elles sont. (...) Nous voudrions
seulement demander au lecteur de ne pas admettre sans examen
que la métaphysique des Méditations est identique à celle de la
quatrième partie du Discours ou de la première partie des
Principes. Chacun de ces textes a son originalité. Le Discours pose
le problème scientifique du critère de la vérité, les Principes sont
écrits pour l'enseignement des collèges, les Méditations, dont la
lecture, nous dit Descartes, demande des mois et des semaines,