
des  indices  de  l'existence  de  D.ieu  et  de  l'exactitude  de  la  Torah,  diront  "tout  cela  est 
remarquable, mais cela ne fait toujours pas de moi un croyant". Ces personnes ne sont pas en 
quête de vérité : elles ont déjà leurs vues sur l'existence ou non de D.ieu, et il est vain de chercher 
à leur prouver quoi que ce soit. S'il y a une table dans la pièce, que je m'exclame "oh, quelle belle 
table  que  voilà  !"  et  que  vous  répondez  "les  tables  n'existent  pas.  Néanmoins,  il  m'arrive 
d'halluciner de temps en temps et de penser que je vois une table. Lorsque cela m'arrive, je vais 
immédiatement me coucher et j'essaie de me reprendre", je ne crois pas qu'aucune preuve que je 
pourrais vous donner de l'existence des tables soit à même de vous ébranler vers la vérité. Si vous 
vous cantonnez à ce système de pensée, rien de ce que je peux faire ne vous convaincra que les 
tables existent. 
 
Certaines  personnes  tenteront  d'objecter  à  ce  que  nous  venons  de  dire  ;  elles  feront  valoir 
l'argument suivant : "fort bien, tout ceci est très raisonnable si vous croyez au postulat originel, 
soit qu'un événement a une certaine vérité. Mais peut-être que je conteste ce point de départ, et 
peut-être bien que je ne pense pas qu'aucun événement ait une vérité spécifique. Il est possible 
que je ne croie pas que les mariages soient des événements joyeux". A une telle personne, je n'ai 
qu'une seule réponse à donner : en réalité, vous croyez bel et bien que les événements ont une 
certaine vérité dans leur essence ; votre intuition vous souffle que tel est le cas. Au début de cette 
introduction, je vous avais demandé, apparemment hors propos, si les mariages provoquent chez 
vous des sensations de joie ou de tristesse. Qu'avez-vous répondu à cette question ? Vous avez 
répondu qu'un mariage vous donne d'extraordinaires sensations de joie et de bonheur. Ainsi, sur 
la base de vos propres sensations et de votre propre intuition, le postulat se trouve vérifié. Nous 
ne voulons pas soulever des objections pour le simple plaisir de disserter académiquement, ni 
pour satisfaire à un quelconque besoin de ne pas entendre la vérité : gardez cela pour la foule de 
ceux qui veulent rester "politiquement corrects", en Amérique ou ailleurs. Nous voulons constater 
que, dans certaines circonstances, une option a plus de support matériel en sa faveur qu'aucune 
autre. Et, sur la base de votre propre intuition, la proposition suggérée est parfaitement exacte. Je 
ne suis pas en train de parler à votre place ni de vous souffler ce que vous pensez : ce sont vos 
pensées,  votre  esprit,  votre  cœur,  votre  intelligence,  vos  émotions  et  votre  intuition  qui  sont 
venues conforter cette thèse. 
 
Je peux seulement espérer que j'ai été capable de vous transmettre, à vous lecteur, l'importance 
d'un état d'esprit adéquat, avant que vous entamiez cette tâche stimulante qui se trouve devant 
vous. Il est très facile de tromper les autres, voire soi-même, et de (se) faire croire que l'on a 
objectivement  analysé  certaines  informations  ou  événements.  Mais,  si  une  personne  est 
réellement capable de prendre du recul pour aborder un problème avec distance, elle a franchi le 
pas le plus décisif vers la croyance. Dans son livre "The Closing of the American Mind", Allan 
Bloom  écrit  que  "si  un  étudiant  arrive  -  et  c'est  la  distanciation  la  plus  difficile  et  la  plus 
inhabituelle qui soit - à prendre un certain recul critique envers ce en quoi il croit, en venir à 
douter de la valeur ultime de ce qu'il aime, il aura fait le premier pas et le plus difficile vers la 
conversion philosophique". Une personne peut afficher ce qu'elle veut à propos de l'objectivité, 
mais si elle n'a pas une approche vraiment objective dans son analyse, elle ne renoncera jamais à 
aucune de ses croyances. Seul vous êtes à même de déterminer l'état d'esprit que vous possédez. 
Quel qu'il soit et quoi que vous décidiez quant à votre façon de procéder, il est important de 
toujours garder à l'esprit ce que nous venons de discuter dans cette introduction. Si, à quelque