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COMMUNIQUÉ DE PRESSE n° 04/2014
Éclairage sur l'économie souterraine - le CESE réclame
une approche commune
Le CESE vient de consacrer un nouvel avis à la lutte contre l'économie
souterraine et au travail non déclaré. Ces deux thèmes sont extrêmement
délicats, surtout parce que l'ampleur et l'incidence de ces phénomènes sur
l'économie varient fortement d'un État membre et d'une région à l'autre: ils
peuvent représenter moins de 10 % à plus de 30 % de la production totale.
Leur importance diffère aussi sensiblement selon les secteurs économiques.
"Malheureusement, un trop grand nombre de personnes considèrent toujours l'économie
souterraine comme normale dans notre société et n'éprouvent pas le moindre scrupule à recourir
au "marché noir", soit pour engager ou fournir de la main-d'œuvre à bon compte, soit pour acheter
ou vendre des marchandises en évitant les taxes. En outre, plusieurs pays n'ont toujours pas
adopté de position claire sur l'économie souterraine et le travail non déclaré", indique Stefano
Palmieri, rapporteur de l'avis d'initiative sur "Une stratégie de lutte contre l'économie souterraine
et le travail non déclaré".
Près d'un tiers de l'activité économique hors de portée des pouvoirs publics
Selon certaines estimations, l'économie souterraine et le travail non déclaré en Europe
représentent aujourd'hui plus de 2 100 milliards d'euros
, une somme dont les pouvoirs publics
auraient bien besoin pour réaliser les investissements nécessaires et créer de l'emploi. "Quelques
personnes en profitent au détriment de nombreuses autres", souligne M. Palmieri.
L'économie souterraine a également des conséquences néfastes pour l'économie (par exemple, en
ce qui concerne la qualité des produits et des services, la perte de recettes fiscales, etc.) et la
société (conditions de travail et exploitation des travailleurs vulnérables tels que les immigrants,
les jeunes, les femmes, etc.).
Le CESE recommande l'adoption de la méthodologie italienne pour mesurer la portée,
l'incidence et l'évolution de l'économie souterraine et du travail non déclaré
Le CESE a la conviction qu'une lutte efficace contre l'économie souterraine doit commencer par une
évaluation quantitative et qualitative de son incidence. "Les différentes méthodes doivent être
consolidées de manière à pouvoir procéder à une analyse paneuropéenne. Ce n'est qu'alors que
nous pourrons comparer les chiffres et élaborer des politiques ciblées", indique M. Palmieri,
persuadé qu'une méthodologie commune est un premier pas dans la bonne direction. À cet égard,
le CESE recommande une méthode développée par l'Institut italien de statistique, qui a également
été testée dans ce pays particulièrement exposé à ces phénomènes et caractérisé lui aussi par une
grande hétérogénéité régionale.
"The Shadow Economy in Europe, 2013", Friedrich Schneider, Ph.D, JKU Linz, ATKearney, VISA