Les troubles du comportement - Sylvie Castaing

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Dossier réalisé par Valérie Radawiec – Formatrice IUFM / UCBL 1
Année universitaire 2008/2009
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Première partie : définitions cliniques
Les élèves présentant des troubles du comportement sont des élèves en
difficulté d’adaptation et d’apprentissage. Ils présentent des difficultés d’ordre
comportemental.
Les élèves TC sont en augmentation constante.
Il faut faire la différence entre les élèves présentant des troubles du
comportement et les élèves qui ont des difficultés comportementales. Les
difficultés comportementales sont des manifestations réactionnelles liées à un
contexte donné. Les interventions axées sur l’environnement suffisent en
principe à régler la situation problématique.
Les troubles du comportement désignent des problèmes d’adaptation plus
importants. Le jeune présente des dysfonctions dans plusieurs secteurs de la
vie ; inadaptation à l’école, à la maison, problème de santé mentale. Les problèmes
sont intériorisés et s’intègrent dans le fonctionnement psychologique du jeune.
En milieu scolaire, les troubles du comportement se manifestent par des
comportements inadaptés : sur le plan extériorisé, le TDAH, le trouble
oppositionnel, le trouble de la conduite ; sur le plan intériorisé, la dépression et
les troubles de l’humeur…
Les troubles s’additionnent souvent les uns aux autres, les problèmes sont donc
importants.
Les élèves présentant des troubles du comportement sont pour les enseignants
des élèves à qui il est le plus difficile d’enseigner.
Le trouble du comportement en milieu scolaire peut être :
-
un TDAH ;
un trouble oppositionnel avec provocation ;
un trouble de la conduite ;
une dépression.
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Trouble de déficit d’attention / hyperactivité
Le TDAH est souvent associé à des difficultés d’adaptation psychosociales,
surtout à l’école (forte exigence en terme d’attention et de concentration).
1. Description clinique du trouble.
Comportements : inattention, impulsivité, des enfants qui « bougent beaucoup ».
Les symptômes apparaissent très tôt : les conduites sont rapidement inadaptées.
Il existe trois dimensions dans le TDAH :
1.1.
l’inattention ;
l’impulsivité ;
l’hyperactivité.
L’inattention.
L’attention est un mécanisme cognitif permettant le traitement et la gestion des
informations.
Il existe quatre types d’attention ; deux types sont associés au mécanisme de
sélectivité des données (attention dirigée et attention partagée) et deux types
sont associés à l’intensité ou à la qualité de l’attention (vigilance et attention
soutenue).
-
l’attention dirigée (ou sélective ou focalisée) : concentration sur stimuli
choisis sans distraction par des messages simultanés non pertinents
provenant d’autres sources ;
-
l’attention partagée ou divisée : capacité à traiter simultanément de
multiples messages ou d’effectuer plusieurs actions ;
-
la vigilance : ouverture sensorielle sur l’environnement externe permettant
de reconnaître, parmi l’ensemble des stimuli, un certain type de stimuli
désiré ;
-
l’attention soutenue ou maintenue : habileté à soutenir l’état d’éveil afin de
traiter en priorité les informations importantes.
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Il existe deux types de distractivité :
-
la distractivité interne : l’enfant est « dans la lune », les pensées et les
images l’envahissent ;
-
la distractivité externe : l’enfant se laisse distraire par l’environnement.
Le TDAH entraîne chez l’enfant :
-
-
-
-
des difficultés à se mettre en action : difficulté pour mobiliser son
énergie pour se mettre au travail ;
difficulté à s’organiser : manque d’organisation, oublis, pertes,
détériorations de matériel ;
difficulté à soutenir son attention ou à maintenir sa concentration ;
problèmes de distractivité interne ou externe fréquents ; étourderies ;
passage « du coq à l’âne » ;
difficultés à maintenir son effort : manque de persévérance dans les
tâches routinières ou intellectuelles, tendance à se fatiguer vite, travaux
bâclés ;
difficultés à partager l’attention : difficultés à faire deux tâches à la
fois ;
difficulté à s’ajuster en cours d’action, à réguler son action ;
mauvaise mémoire de travail : difficultés à maintenir à court terme la
représentation mentale d’un évènement et à agir en conséquence ;
difficultés à se rappeler de ce qu’il faut faire, difficulté à porter son
attention sur plusieurs éléments d’un problème en même temps ;
difficultés à suivre les règles et les consignes : non respect des consignes,
des règles de jeux ;
mauvaise perception du temps et de l’espace : difficultés à respecter les
échéances ; difficulté à se situer dans le temps, organisation de l’espace
désordonnée.
1.2.
Impulsivité.
Elle se manifeste dans les deux sphères de fonctionnement : cognitif et
comportemental.
-
impulsivité cognitive : difficultés d’évaluer l’éventail des réponses
possibles lors de la résolution de problème, difficultés à inhiber les
réponses spontanées. Les enfants répondent rapidement aux situations
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sans attendre la fin de la consigne. Difficultés sur le plan de l’organisation
séquentielle des actions motrices. Agir sans considération des
conséquences de leurs actes, prises de risques non calculées. Les enfants
font des commentaires sans penser aux conséquences.
-
impulsivité comportementale : incapacité de corriger ou d’inhiber des
comportements verbaux ou physiques inadaptés. Recherche de plaisirs
immédiats (mauvais ajustement des niveaux d’excitation). Interruption des
conversations des autres, arrachage d’objets des mains des autres.
Selon les études scientifiques, l’impulsivité semble très fortement liée à
l’hyperactivité.
1.3.
Hyperactivité.
C’est un niveau excessif d’activités motrices ou verbales. Les mouvements sont
désorganisés, non appropriés à la situation ou sans but.
Il y a souvent émission de bruits curieux et bruyants pendant les activités
calmes.
Des difficultés pour les enfants à rester assis au même endroit, déplacements
sans permission, agitation des mains, des bras et des jambes en travaillant,
bruits bizarres ; les enfants jouent avec des objets, parlent quand ce n’est pas
leur tour.
2. Les types de troubles.
Le sigle TDAH est issu du DSM IV (Diagnostic and Statistical Manual of mental
disorders, 2000).
Les symptômes du TDAH sont regroupés selon les trois dimensions du trouble :
-
inattention ;
impulsivité ;
hyperactivité.
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Il existe trois types de TDAH :
-
le type inattention prédominante : 6 symptômes d’inattention présents,
mais pas ou très peu de symptômes d’impulsivité/hyperactivité ;
-
le
type
hyperactivité/impulsivité
prédominante :
6
symptômes
d’hyperactivité/impulsivité présents mais peu de symptômes d’inattention ;
-
le type mixte : des symptômes
d’impulsivité/hyperactivité.
d’inattention
et
des
symptômes
Les symptômes doivent avoir persisté pendant plus de 6 mois, et certains
symptômes doivent être apparus avant l’âge de 7 ans pour éviter les faux
positifs.
Il faut constater une altération du fonctionnement social, scolaire ou
professionnel pour diagnostiquer un TDAH.
Les symptômes doivent être présents dans 2 types d’environnement au moins
(maison + école par exemple).
3. Fréquence d’apparition des symptômes.
La fréquence est variable en fonction des circonstances. Le nombre de
symptômes diminue lorsque l’enfant fait face à des situations nouvelles. Quand
l’enfant est face à une situation familière, les symptômes augmentent. Les
situations faisant augmenter les difficultés de l’enfant : la fin de journée, les
tâches complexes, les activités comportant beaucoup de contraintes.
4. Epidémiologie.
La prévalence du TDAH est de 3 à 7 % pour une classe d’âge. Le trouble est plus
fréquent chez les garçons que chez les filles.
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5. Problèmes associés.
Les problèmes associés au TDAH sont les problèmes d’apprentissage : lecture,
orthographe, mathématiques, problèmes langagiers, redoublements, problèmes
de coordination motrice, comportements sociaux inadaptés, difficultés à évaluer
le danger, faible tolérance à la frustration, colère, entêtement, déni de
responsabilité, manque d’autocontrôle, comportements agressifs, conflits avec
les pairs, rejet social.
Conséquences : une image de soi négative et une faible estime de soi.
Il existe une comorbidité entre le TDAH mixte et le TOP : 60 % des enfants
porteurs d’un TDAH sont porteurs d’un TOP.
Les jeunes porteurs d’un TDAH sont susceptibles de développer des symptômes
comme l’anxiété, la dépression, la dysthymie, la somatisation, le trouble de la
conduite.
6. Evolution du trouble.
Le trouble apparaît vers 3 ans ½. Plus le trouble apparaît tôt, plus la
symptomatologie est grave et la comorbidité grande.
6.1.
La petite enfance (0 à 5 ans).
Les enfants sont plus irritables pendant la première année de vie, ils sont
irréguliers dans les cycles physiologiques (sommeil, faim). Il existe des retards
dans l’apprentissage de la propreté et du développement moteur ou langagier.
Les symptômes sont la suractivité, les difficultés d’attention, la faible tolérance
à la frustration. Les enfants réagissent moins bien aux tentatives de les
discipliner, ils n’ont pas conscience des dangers. La tâche éducative des parents
s’avère difficile.
6.2.
L’enfance (6 à 12 ans).
Le TDAH amène des effets néfastes aux enfants, car l’entrée à l’école augmente
les demandes de l’environnement pour l’autocontrôle (attendre son tour, obéir,
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coopérer, rester assis à sa place) et l’attention (suivre les consignes,
persévérer).
Les cas de TDAH sont décelés souvent en première année (CP). Les enseignants
formulent les plaintes suivantes : non respect des consignes, mauvaise
organisation du travail, malpropreté du bureau, piètre qualité du travail.
Certains enfants porteurs d’un TDAH
d’apprentissage, en lecture notamment.
développent
des
problèmes
Les comportements des enfants porteurs d’un TDAH entraînent souvent le rejet
des pairs. L’attention des enseignants est le plus souvent négative. Les devoirs à
la maison sont source de problèmes. Des crises de colère, des batailles dans la
fratrie, des conflits familiaux, scolaires et sociaux, existent.
6.3.
L’adolescence.
Il y a diminution des symptômes de l’hyperactivité à l’adolescence chez les
jeunes porteurs d’un TDAH. Les manifestations sont : la nervosité, l’agitation, la
difficulté de concentration. L’inattention et l’impulsivité demeurent.
D’autres problèmes peuvent apparaître : la consommation de drogues, d’alcool,
des résultats scolaires faibles, des exclusions de l’école. Les décrochages
scolaires et les redoublements sont fréquents.
6.4.
L’âge adulte.
Le nombre est plus élevé que chez les normo sujets au niveau des comportements
anti-sociaux, des abus de drogues, des abandons d’études, des niveaux socioéconomiques faibles, des perturbations dans l’emploi.
A l’âge adule, la moitié des enfants porteurs d’un TDAH continuent à présenter
ce trouble.
7. Facteurs de risques.
Les facteurs individuels : tempérament difficile, apparition précoce d’un niveau
élevé d’activité, problème de santé ou retard de développement pendant la petite
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enfance, faible potentiel intellectuel, comportements agressifs, comorbidité
avec d’autre troubles, anormalités du système nerveux central.
Les facteurs familiaux : consommation de drogues, d’alcool ou de tabac pendant
la grossesse, présence du trouble chez un autre membre de la famille, problèmes
de santé mentale dans la famille, famille monoparentale, faible niveau de
scolarité des parents, instabilité, indiscipline ou manque de supervision parentale,
pratiques parentales punitives ou coercitives, environnement familial chaotique.
Les facteurs psychosociaux : mauvaise évaluation psychosociale
diagnostic, mauvais encadrement dans l’environnement social.
lors
du
Les facteurs scolaires : mauvaise intégration sociale, faible rendement scolaire,
mauvais encadrement scolaire et manque de soutien, faible collaboration entre
les parents et l’enseignant.
8. Hypothèses étiologiques.
Il existe une prédisposition biologique au trouble, selon laquelle un ensemble
d’étiologies neurologiques perturberait le système nerveux central et donnerait
naissance aux problèmes de comportement. La prédisposition est en partie
héréditaire (membres de la famille élargie porteuse du TDAH).
Quand un parent présente le trouble, le risque de transmission est de 57 %.
Il n’y a pas de différence significative entre les structures des cerveaux des
porteurs d’un TDAH et les structures des cerveaux des normo sujets.
Moins de 5 % des cas de TDAH présentent un dommage cérébral. Plusieurs
hypothèses portent sur le système nerveux central : systèmes de projections
neurochimiques (dopamine, sérotonine), et dysfonctions du lobe frontal
(fonctions d’inhibition et fonctions de contrôle stratégique). Les taux de
dopamine et de sérotonine sont plus faibles. Au niveau du système nerveux
central, la dopamine a un effet globalement stimulant. Il y a moins d’activité
électrique dans les régions préfrontale et frontale limbiques du cerveau chez les
enfants porteurs d’un TDAH. Le système réticulé pourrait dysfonctionner
(réactions d’éveil et augmentation du seuil d’excitabilité).
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Barkley (1997/1998) a élaboré un modèle théorique pour expliquer les
symptômes observés chez les enfants porteurs d’un TDAH : certaines fonctions
exécutives (notamment les fonctions qui découlent de la capacité d’inhibition
comportementale) seraient touchées.
La composante centrale du modèle de Barkley : l’inhibition du comportement
(mécanisme permettant de retenir les réponses immédiates, de mettre fin aux
réponses en cours et de limiter les interférences). Le fait de pouvoir inhiber son
comportement permettrait aux autres fonctions exécutives de pouvoir prendre
place.
La capacité d’inhibition repose sur quatre fonctions exécutives :
-
l’autorégulation affective : fonction permettant la gestion efficace de ses
émotions afin de se motiver. Elle permet l’objectivité, la prise en compte
du point de vue de l’autre, de contrôler le niveau d’activité nécessaire.
-
la prolongation des évènements : fonction permettant de conserver à
l’esprit la représentation mentale d’une situation, de l’observer et de
l’étudier.
-
l’intériorisation du langage : fonction permettant d’influencer son propre
comportement en se parlant à soi-même pour inhiber certaines réponses,
pour planifier, organiser, exécuter divers comportements. Le langage
intérieur permet la description de situation, le questionnement et la
réflexion personnelle.
-
la reconstitution : fonction permettant d’analyser et de synthétiser les
éléments d’une situation afin d’adapter ses comportements aux exigences
de la situation.
Les enfants porteurs d’un TDAH utilisent moins ces fonctions, ils présentent des
difficultés à inhiber leur comportement impulsif.
Conclusion.
Des traitements visent la stabilisation des symptômes, voire la diminution, plus la
prévention des difficultés associées. Des psycho stimulants (méthylphénidate :
Ritaline, Concerta) sont souvent utilisés.
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Mais 30 % des patients ne répondent pas à ce traitement. La médication
employée seule ne semble pas avoir d’effets positifs à long terme sur la réussite
scolaire.
Il y a nécessité d’adopter des traitements combinés et adaptés à chaque enfant :
des stratégies éducatives pour compenser les déficits à l’école et à la maison,
des techniques comportementales, des interventions cognitivo-comportementales
(autocontrôle, gestion de l’attention, gestion du stress), la rééducation cognitive
des fonctions cognitives déficitaires, le développement des habiletés sociales, le
renforcement de l’estime de soi, les activités physiques, le soutien dans les
apprentissages, le neurofeedback.
L’enfant porteur d’un TDAH a besoin d’un encadrement et d’un soutien tout au
long de son développement.
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Le TOP et le TC
TOP : trouble oppositionnel avec provocation.
TC : trouble des conduites.
Le TOP et le TC sont deux concepts pédopsychiatriques.
1. Description clinique.
1.1.
Le trouble oppositionnel avec provocation.
Les manifestations sont l’opposition ou les comportements négatifs face aux
figures d’autorité. Il faut toutefois signaler que l’enfant ou l’adolescent doivent
apprendre à résister et à s’opposer, ce qui fait partie du développement normal.
Ce n’est pas le cas du TOP.
Le DSM IV définit le TOP par la présence marquée et persistante de
comportements de défi, de désobéissance et de provocation, qui ne violent
toutefois pas la loi ou les droits d’autrui.
1.2.
Le trouble des conduites.
Le trouble des conduites se caractérise par la manifestation de comportements
agressifs : bagarres, menaces, intimidations, cruautés envers les personnes et
les animaux, destructions de bien matériels, et ce dans différents contextes de
vie.
Des comportements moins violents s’ajoutent : mensonges, vols, fraudes, fugues.
Selon le DSM IV, la caractéristique essentielle du troubles des conduites
consiste en « un ensemble de conduites répétitives et persistantes, dans lequel
sont bafoués les droits fondamentaux d’autrui ou les normes et règles sociales
correspondant à l’âge du sujet ».
Les comportements agressifs et violents permettant le diagnostic du trouble des
conduites sont sérieux et perturbent l’environnement social du jeune.
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Des procédures judiciaires pour crimes commis contre des personnes sont
engagées, les jeunes porteurs d’un trouble des conduites sont souvent considérés
comme délinquants.
2. Epidémiologie.
Critères diagnostiques du DSM IV pour le TOP :
A)
-
Ensemble de comportements négativistes, hostiles ou provocateurs,
persistant pendant au moins six mois durant lesquels sont présentes
quatre des manifestations suivantes ou plus :
se met souvent en colère ;
conteste ce que disent les adultes ;
s’oppose souvent activement ou refuse de se plier aux demandes ou aux
règles des adultes ;
embête les autres délibérément ;
fait souvent porter à autrui la responsabilité de ses erreurs ou de sa
mauvaise conduite ;
est souvent susceptible ou facilement agacé par les autres ;
est souvent fâché et plein de ressentiment ;
se montre souvent méchant ou vindicatif.
B)
La perturbation des conduites entraîne une altération cliniquement
significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.
C)
Les comportements décrits en A ne surviennent pas exclusivement au
cours d’un trouble psychotique ou d’un trouble de l’humeur.
D)
Le trouble ne répond pas aux critères du trouble des conduites ni, si le
sujet est âgé de 18 ans ou plus, à ceux de la personnalité antisociale.
Taux de prévalence du TOP : 2 à 16 %.
Critères diagnostiques du DSM IV pour le trouble des conduites :
A) Ensemble de conduites, répétitives et persistantes, dans lequel sont
bafoués les droits fondamentaux d’autrui ou les normes et règles sociales
correspondant à l’âge du sujet, comme en témoigne la présence de trois
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des critères suivants ou plus au cours des douze derniers mois, et d’au
moins un de ces critères au cours des six derniers mois :

Agressions envers des personnes ou des animaux :
-
brutalise, menace ou intimide souvent d’autres personnes ;
commence souvent les bagarres ;
a utilisé une arme pouvant blesser sérieusement autrui ;
a fait preuve de cruauté physique envers des personnes ;
a fait preuve de cruauté physique envers des animaux ;
a commis un vol en affrontant la victime (vol de sac à main, vol à main
armée) ;
a contraint quelqu’un à avoir des relations sexuelles.

Destruction de biens matériels :
-
a délibérément mis le feu avec l’intention de provoquer des dégâts
importants ;
a délibérément détruit le bien d’autrui (autrement qu’en y mettant le feu).

Fraude ou vol :
-
-
a pénétré par effraction dans une maison, un bâtiment, ou une voiture
appartenant à autrui ;
ment souvent pour obtenir des biens ou des faveurs ou pour échapper à
des obligations ;
a volé des objets d’une certaine valeur, sans affronter la victime.

Violations graves de règles établies :
-
reste dehors tard la nuit en dépit des interdictions de ses parents, et cela
a commencé avant l’âge de 13 ans ;
a fugué et passé la nuit dehors au moins à deux reprises alors qu’il vivait
chez ses parents ou en placement familial ou a fugué une fois pendant une
longue période ;
fait souvent l’école buissonnière, et cela a commencé avant l’âge de 13 ans.
-
-
-
B) La perturbation des conduites entraîne une altération cliniquement
significative du fonctionnement social, scolaire ou professionnel.
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C) Si le sujet est âgé de 18 ans ou plus, le trouble ne répond pas aux critères
de la personnalité antisociale.
Taux de prévalence du trouble des conduites: 1 à 10 %.
L’existence de fluctuations entre ces taux de prévalence sont la source
d’informations (parents, enseignants), le sexe et l’âge.
3. Trajectoires développementales.
Les symptômes du TOP apparaissent avant l’âge de 8 ans, la moyenne d’apparition
se situant à 6 ans ½.
Les symptômes du trouble des conduites apparaissent en moyenne à 9 ans.
Il existe une différence très importante entre les individus dont les symptômes
ne se manifestent qu’en début d’adolescence et ceux dont les symptômes
apparaissent tôt dans leur développement.
Pour les premiers, l’enfance est normale, mais en début d’adolescence, les
comportements problématiques comme le vol, le vandalisme, le vagabondage, la
confrontation à l’autorité de l’adulte apparaissent. Ces comportements anti
sociaux sont intermittents et limités à un ou deux contextes de vie. Ils se
résorbent après l’adolescence et correspondent à une crise passagère.
Pour les seconds, des comportements agressifs apparaissent très tôt et
perdurent. Les comportements perturbateurs de la petite enfance prédisent la
fréquence, la gravité et la durée des comportements agressifs et antisociaux à
l’adolescence et à l’âge adulte.
4. Problèmes associés au TOP et au TC.
Le TC est souvent accompagné d’autres problèmes de comportement. Plus de la
moitié de jeunes porteurs d’un TC présentent en même temps les symptômes d’un
autre diagnostic. Les trois quarts des enfants porteurs d’un TC souffrent ou ont
souffert d’un TOP.
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La moitié des enfants porteurs d’un TOP n’auront pas de TC.
Un quart des enfants porteurs d’un TC à l’adolescence n’a pas souffert d’un TOP
dans l’enfance.
La cooccurrence du TOP avec TDAH est élevée. Le taux de comorbidité est de
20 à 93 % (la cause : le problème de l’impulsivité).
Des troubles de l’humeur ou des troubles anxieux sont souvent associés au TC.
5. Modèles explicatifs.
Le modèle explicatif intégrant les facteurs de risques est commun aux deux
troubles, le TOP et le TC.
5.1.
Facteurs liés à l’individu.
Des études ont montré une association positive entre certaines formes
d’agression pathologique et des particularités des gènes impliqués (régulation de
la transmission sérotoninergique principalement).
La maltraitance subie durant l’enfance peut déterminer l’existence d’un futur
TOP ou trouble des conduites chez un individu.
On observe un dysfonctionnement du système de neurotransmission de la
sérotonine (hormone responsable de l’agressivité). Le système présente un
fonctionnement anormalement bas. La sérotonine serait liée à l'humeur dans les
deux sens : le taux de sérotonine influencerait l'humeur, et les pensées positives
ou négatives influenceraient à leur tour le taux de sérotonine
Le cortex frontal jouerait également un rôle important dans l’expression de
certaines formes d’agression et l’apparition du trouble de la personnalité antisociale.
Chez les individus possédant une personnalité anti-sociale, le cortex préfrontal
est réduit en moyenne de 11 %. Cette région cérébrale est sous activée chez ces
individus.
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Le cortex préfrontal possède d’importantes connexions neuronales avec le
système limbique ; le système limbique est le principal responsable de l’agression
réactive ; il a une fonction inhibitrice sur les comportements agressifs.
5.2.
Interactions avec les éléments de l’environnement.
Des particularités biologiques prédisposent l’enfant à développer des troubles de
comportement. Ces caractères sont exacerbés par des facteurs extérieurs :
éducation coercitive, discipline inconsistante, discorde entre parents.
Les enfants dont le tempérament en bas âge est difficile (entre 4 et 8 mois)
sont susceptibles de manifester plus rapidement des problèmes d’hyperactivité
et d’agressivité au cours de leur développement.
Il existe un lien entre le comportement difficile d’un enfant à 7 ans et
l’apparition d’un trouble du comportement à l’adolescence.
Le processus d’échanges coercitifs entre enfants agressifs-anti-sociaux et
parents fonctionnant sur un mode uniquement répressif fait augmenter le risque
d’apparition d’un trouble du comportement.
On peut associer au TOP et au TC un autre ensemble de caractéristiques : le
fonctionnement cognitif et socio-cognitif du jeune.
On peut observer des déficits de quotient intellectuel, des habiletés langagières,
des fonctions exécutives (concentration, raisonnement, anticipation et
planification du comportement) qui sont des valeurs prédictives du trouble du
comportement.
Le fonctionnement socio-cognitif est la perception, la construction et l’évaluation
du monde social. L’analyse des déficits cognitivo-comportementaux des enfants
agressifs est très éclairante pour appréhender les comportements agressifs.
5.3.
Modèle explicatif intégré.
Les comportements de type TOP ou TC qui résultent d’une interaction entre un
enfant présentant des caractéristiques personnelles précises et son milieu socio
familial, présentant lui aussi des caractéristiques précises, se transposent dans
d’autres secteurs comme le voisinage, l’école…
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Les enfants porteurs d’un TOP ou d’un TC interagissent avec leurs pairs comme
avec leurs parents : agressivité, non-respect des règles… Ils sont souvent
rejetés socialement. Ils sont coupés de l’influence normative des enfants du
même âge et sont confinés à l’influence de pairs déviants.
En conséquence, leurs habiletés sociales se développent peu ou pas. A l’école, ces
enfants présentent parfois un retard dans l’acquisition de compétences
instrumentales (langage, connaissance des lettres, des nombres) et sont souvent
sanctionnés par les enseignants.
Leur rendement scolaire est faible, ils présentent parfois des troubles
d’apprentissage dus à leur hyperactivité ou à leur déficit d’attention associés.
Ils sont marginalisés, une partie d’entre eux se regroupent en bandes d’enfants
déviants. On voit alors apparaître des comportements comme la délinquance, la
consommation de drogues, le rejet des valeurs sociales traditionnelles, l’abandon
scolaire.
En revanche, quand le contexte scolaire ou familial est optimal, les enfants
porteurs d’un TOP ou d’un trouble des conduites voient les difficultés
d’adaptation diminuer. Un quotient intellectuel élevé, des tendances inhibitrices,
la présence d’habiletés sociales sont des facteurs de protection qui compensent
les effets des facteurs de risques.
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L’usage de drogues et la délinquance
1. Définition des comportements.
1.1.
Les drogues.
Sont considérées comme des drogues des substances psycho actives ; ce sont
des produits qui altèrent l’état psychique de la personne.
On distingue cinq groupes de drogues :
-
les
les
les
les
les
1.2.
dépresseurs (alcool, hypnotiques, anxiolytiques, GHB, héroïne) ;
stimulants (cocaïne, amphétamines, caféine, nicotine) ;
perturbateurs (cannabis, LSD, hallucinogènes, ecstasy) ;
médicaments psychiatriques ;
stéroïdes anabolisants.
L’usage de drogues.
Il existe divers degrés d’utilisation des substances psycho actives :
-
usage simple ;
consommation à risque ;
consommation problématique (abus et dépendance = toxicomanie).
Il y a une différence entre l’usage (la consommation) de drogues et la
toxicomanie (la dépendance).
Les principaux motifs de consommation sont : le plaisir, l’accompagnement,
l’essai, la curiosité.
Les consommateurs dépendants chez les jeunes représentent 6 à 10 % des
jeunes.
L’alcool.
On constate une augmentation de la fréquence d’intoxication à l’alcool chez les
jeunes de 15 à 24 ans.
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Drogues illicites.
On assiste à une consommation de cannabis et de marijuana.
1.3.
La délinquance.
C’est un mode de vie caractérisé par des délits répétés, c’est-à-dire des actions
dont les lois prévoient la sanction par une peine.
Commettre un délit, c’est transgresser une loi.
Il existe deux catégories de délits :
-
les délits lucratifs ou contre les biens ;
les délits de violence.
1.4.
Problématique drogue/délinquance.
38 % des délits sont commis sous l’effet d’une drogue. La proportion de
consommateurs de drogues est plus grande chez les jeunes délinquants que dans
la normo population de jeunes.
L’arrêt de la consommation de substances psycho actives fait chuter les délits
de 50 à 35 % environ.
2) Facteurs de risque.
Il existe plusieurs facteurs de risque :
-
les facteurs familiaux ;
les facteurs sociaux (pairs déviants, accès aux drogues, école, quartier) ;
les facteurs personnels (personnalité, attentes, sévices physiques et
sexuels).
Le facteur de risque le plus significatif est la déviance des pairs.
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3 .Modèles explicatifs.
3.1. Le modèle psychopharmacologique.
Certaines substances psycho actives (stimulants, perturbateurs et alcool)
induisent différentes formes d’agression et désinhibent l’individu.
3.2. Le modèle économico compulsif.
La consommation de substances psycho actives incite à la criminalité lucrative
(les drogues se vendant à prix élevés).
3.3. Le modèle causal inversé.
L’adoption d’un mode de vie criminel incite à la consommation de drogues illicites.
3.4. Le modèle intégratif.
On distingue cinq stades dans la trajectoire déviante du jeune délinquant :
-
l’occurrence de la prise de drogue ;
l’engagement déviant ;
l’enchaînement déviant ;
la compulsion déviante (avec arrêts et reprises) ;
le rétablissement, souvent temporaire.
4. Les stratégies d’intervention.
On distingue plusieurs stratégies d’interventions possibles :
-
la réduction de l’usage de substances psycho actives (prévention +
dépistage et intervention) ;
la réduction des méfaits (basée sur une approche pragmatique et
humaniste) ;
l’approche motivationnelle : elle est conduite selon cinq principes : une
intervention empathique ; la mesure de l’écart entre le comportement du
jeune et ses objectifs de vie ; la confrontation directe ; le dialogue autour
des résistances du jeune ; le travail sur le sentiment d’efficacité
personnelle.
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La dépression et le suicide
1. La dépression.
1.1.
Epidémiologie et dépression.
Le taux de prévalence varie de 5 à 9 % chez les adolescents. Il est de 3 % chez
les enfants.
Les filles sont plus dépressives que leurs pairs masculins. Cependant, le taux de
suicide est plus élevé chez les garçons.
Les causes sont le stress associé à l’arrivée de la puberté ainsi que les pressions
sociales.
La puberté féminine arrive en même temps que le passage en secondaire.
Les symptômes de vulnérabilité dans l’enfance sont la tendance à la rumination, la
sensibilité aux conflits interpersonnels. L’estime de soi et le sentiment de
compétence scolaire sont plus faibles chez les filles.
1.2.
Description clinique.
Neuf indices permettent de reconnaître les jeunes dépressifs :
-
humeur triste ou irritable ;
perte d’intérêt dans les activités habituelles ;
perte ou gain de poids ;
insomnie ou hypersomnie ;
agitation ou retard psychomoteur ;
fatigue ou perte d’énergie ;
sentiment de culpabilité ou d’être sans valeur ;
difficultés de concentration ou prises de décisions difficiles ;
pensées suicidaires ou tentatives de suicide.
Si cinq symptômes sont présents depuis au moins deux semaines, il y a nécessité
d’intervenir.
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Le symptôme dépressif se caractérise par la tristesse ou l’irritabilité du sujet ;
cet état est transitoire.
Le syndrome dépressif se manifeste quand plusieurs symptômes sont présents,
de façon intense.
1.3.
Hypothèses étiologiques et modèles explicatifs.
Dans son développement cognitif normal, l’adolescent traverse une période
d’égocentrisme de pensée, qui correspond à l’acquisition des habiletés cognitives
au stade opératoire formel. La pensée de l’adolescent est caractérisée par la
difficulté à différencier sa propre pensée de la pensée d’autrui. Deux
phénomènes co-existent : la fable personnelle (l’adolescent est persuadé que son
expérience est unique) et l’audience imaginaire (l’adolescent est persuadé qu’il
est l’objet d’attention de la part d’autrui).
Ces phénomènes sont des facteurs de vulnérabilité à la dépression.
D’autres facteurs de risques existent : l’âge adolescent, le genre féminin, le
statut socio-économique. Des facteurs familiaux comme les conflits, le divorce,
la dépression des parents, peuvent exacerber cet état. Des facteurs personnels
comme une faible estime de soi, des évènements stressants ou un faible
rendement scolaire semble également corrélés à l’apparition de la dépression.
Des facteurs de protection existent : la réussite scolaire, la participation à des
activités extrascolaires, des compétences sociales, des relations avec des
adultes hors de la famille, une image corporelle positive, un sentiment de
compétence intellectuelle, la popularité, le soutien social.
1.4.
Le modèle cognitif de la dépression.
La dépression est caractérisée par une combinaison de facteurs biologiques,
génétiques, familiaux, développementaux (liés à la personnalité), et sociaux.
L’activation de schèmes cognitifs inappropriés est un mécanisme fondamental
dans la dépression. Des évènements stressants ont lieu ; l’individu dépressif
active des schèmes cognitifs dépressogènes ; ces schèmes occasionnent des
distorsions cognitives dans le traitement de l’information. Le langage intérieur
est pessimiste. Le dépressif utilise des pensées automatiques répétitives
inconscientes.
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Deux modes de personnalités sont proposés comme facteurs de vulnérabilité à la
dépression : l’individu socio tropique (socialement dépendant) et l’individu
autonome (socialement indépendant).
L’individu socio tropique : il accorde une grande valeur aux relations
interpersonnelles. Son estime de soi en dépend directement. L’individu évite le
rejet et veut plaire à autrui. Il est vulnérable aux pertes de nature relationnelle.
L’individu autonome : il accorde de l’importance à sa liberté de choix. Son estime
de soi dépend de sa capacité à être maître de lui-même. Il est vulnérable aux
pertes d’autonomie.
Lorsqu’une de ces deux dimensions se manifeste de façon anormalement intense
chez un individu, la personne devient vulnérable à la dépression.
1.5.
Problèmes connexes et besoins des élèves.
Le rendement scolaire des jeunes dépressifs se révèle plus faible que chez les
autres jeunes.
La dépression est plus fréquente chez les jeunes porteurs d’un trouble des
apprentissages.
La dépression précède-t-elle le rendement scolaire en baisse, ou est-ce
l’inverse ?
La présence de symptômes dépressifs est un facteur de risque d’abandon
scolaire.
Les caractéristiques des jeunes dépressifs à l’école : ils sont peu dérangeants
selon leurs enseignants qui les repèrent difficilement. Ils sont parfois
absentéistes, ont un sentiment certain d’incompétence, un manque de motivation,
un manque de soutien de leurs enseignants, ils sont parfois victimes
d’intimidations de la part de leurs pairs.
1.6.
Pistes d’interventions.
Les approches cognitivo-comportementales visent à développer des habiletés
d’auto observation, des activités agréables, une restructuration cognitive, des
habiletés de communication et de négociation, l’apprentissage de techniques de
relaxation, le développement de l’estime de soi et de son image corporelle.
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2. Le suicide.
La prévalence du suicide chez les jeunes est la deuxième cause de mortalité,
après les accidents de la route.
2.1.
Idéations et tentatives de suicide chez les adolescents.
Les pensées de suicide chez les adolescents avoisinent les 14 %, les tentatives
de suicide se montent à 7 %.
Le taux de tentatives de suicide est deux fois plus élevé chez les filles que chez
les garçons, mais le suicide réussi est plus élevé chez les garçons (emploi de
moyens violents).
2.2.
Suicides chez les enfants.
Les suicides sont rares chez les enfants. Il existe le problème de la conscience
de la mort (vers 7 ans environ).
Chez les adolescents suicidaires, les idées de suicide étaient déjà présentes
dans l’enfance, pendant la période de latence.
Les principales raisons invoquées sont les problèmes familiaux, la vengeance, la
punition, la peur, le fait d’être malheureux, triste, seul, sans ami, pas aimé, la
perte relationnelle.
Les principaux modes de suicide évoqués sont la pendaison, la strangulation,
l’immolation, l’intoxication, la perforation, la chute, l’utilisation d’une arme à feu,
la noyade.
2.3.
Les facteurs associés au suicide.
Il existe des facteurs de risques : une psychopathologie existante
(consommation de drogues, d’alcool ou de médicaments), des problèmes cognitifs
relatifs à la résolution de problèmes interpersonnels, des évènements
stressants, des facteurs familiaux, la contagion médiatique, des facteurs
environnementaux (conditions socio-économiques faibles, problèmes scolaires,
orientation sexuelle), des facteurs biologiques (niveau anormal de sérotonine
entraînant l’impulsivité).
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La probabilité de décès par suicide est plus grande chez les garçons.
Les facteurs de protection sont l’estime de soi, le contrôle de soi, l’adaptation, le
soutien social, le soutien familial. Ces facteurs de protection provoquent des
changements adaptatifs qui permettent au sujet de faire face aux difficultés de
façon constructive.
Il faut souligner une corrélation significative entre la dépression, le trouble du
comportement et la tentative de suicide.
Le trouble du comportement est souvent le signe d’une dépression masquée ;
c’est un moyen de défense contre l’état dépressif.
70 % des victimes de suicide cumulent une dépression et un trouble du
comportement.
Les jeunes porteurs d’un trouble du comportement antisocial ont de 6 à 13 fois
plus de chance de mettre fin à leurs jours.
95 % des victimes de suicide ont un trouble psychiatrique avéré (dépression ou
trouble bipolaire).
Il existe une forte corrélation entre l’abus de substances psycho actives
(drogues, alcool, médicaments) et le suicide.
2.4.
Interventions.
Dix principes doivent guider les interventions auprès des personnes suicidaires :
-
intervenir immédiatement ;
établir une bonne relation (respect et directivité) ;
définir le problème et appréhender la façon dont l’individu le perçoit ;
examiner les stratégies d’adaptation ;
trouver des moyens réalistes et réalisables ;
demander à la personne d’assumer des responsabilités ;
demander l’aide du réseau de la personne ;
redonner l’espoir ;
s’écouter et respecter ses propres limites ;
établir un contrat de non-suicide et assurer un suivi après la crise.
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