total de la masse monétaire est alors de 1900 euros : il y a eu création monétaire. Cette seconde banque,
après avoir satisfait aux exigences des réserves obligatoires, prêtera le reste des 900 euros selon le même
processus qui accroît la masse monétaire jusqu’à ce que chaque banque du système ait des réserves
égales à 10% du dépôt effectué. S’il y a dix banques et que le montant des réserves est de 10%, la masse
monétaire – s’il n’y a aucune fuite dans la circulation de la monnaie – sera multipliée par 10.
Comme le résume Jacques Généreux, tant que le taux d’intérêt sur les placements est supérieur au taux
d’intérêt sur les réserves (nul), les banques sont incitées à se dessaisir des réserves excédentaires.
Ainsi nous avons vu que l’action de transformation des dépôts en crédits fait des banques le principal
chaînon du processus de création de la monnaie.
II) La banque centrale
A) la banque centrale crée de la monnaie ex nihilo, la « monnaie banque centrale »
Les banques centrales sont les institutions qui gèrent la monnaie d’un pays et ont le monopole
d’émission. Elles sont donc indispensables à la création monétaire.
Les banques commerciales créent de la monnaie par un simple jeu d’écriture, mais si la majeure partie de
la masse monétaire est composée de monnaie scripturale (90% des paiements), il existe néanmoins une
demande de monnaie sous forme d’espèces. Les banques commerciales doivent donc conserver en
réserve, sous forme de monnaie fiduciaire, une partie des dépôts crées. Pour cela elles se procurent les
billets auprès de la banque centrale où elles détiennent des comptes. La banque commerciale doit donc
disposer auprès de la banque centrale d’un compte et d’un stock de monnaie banque centrale. On entend
par « monnaie banque centrale » les billets émis par cette dernière ainsi que la monnaie centrale
scripturale qui permet les règlements ou opérations bancaires entre les différentes banques
commerciales. La monnaie centrale constitue la base nécessaire à la création monétaire.
Finalement le rapport des banques avec la banque centrale ressemble à celui de l’agent économique avec
la banque : la banque de second rang, quand elle a besoin de monnaie fiduciaire, se procure des billets en
effectuant un retrait sur son compte à la banque centrale. Aussi les banques se doivent d’alimenter
leurs comptes à la banque centrale. Elles le font d’abord à travers les virements de banques à banques et
d’autre part grâce à la banque centrale qui accepte de refinancer les comptes des banques en reprenant
leurs créances à son compte.
B ) Elle régule et contrôle la création monétaire
La banque centrale étant à l’origine de la base monétaire, elle peut contrôler la quantité de monnaie
banque centrale que les banques peuvent se procurer et contrôler la création monétaire, notamment en
fixant le montant des réserves obligatoires : la banque centrale impose aux banques de second rang de
garder un pourcentage (plus ou moins élevé) des dépôts en réserve dans un compte à la banque centrale. Il
existe aussi ce qu’on appelle les opérations d’open-market où la banque centrale offre ou demande des
titres en échange de monnaie banque centrale. Enfin la banque centrale peut prêter de la monnaie banque
centrale aux banques en fixant ses propres taux d’intérêts (=> Intervention sur le marché monétaire)
***
Nous avons vu que ce sont les banques qui créent la monnaie en transformant des créances sur des agents
économiques en moyens de paiement. La création monétaire s’effectue surtout par les crédits que les
banques accordent aux agents pour répondre à leur besoin de liquidité. Les banques commerciales ou de
second rang créent donc la plus grande partie de la monnaie scripturale et dépendent ensuite de la banque
centrale ( « la banque des banques » ) pour s’approvisionner en monnaie fiduciaire. La banque centrale
apparaît alors comme l’organe émetteur et régulateur de tout le processus de création monétaire.
BIBLIOGRAPHIE
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E. Combe, Précis d’Économie, 8e édition, PUF, 2004 (pages 316-320)
J. Généreux, Économie Politique, (Tome 1 : Introduction à l’analyse économique), 4e édition, Hachette
2004 (pages 102-106)