MODULE 2 : LA MONDIALISATION CONTEMPORAINE : RAPPORTS DE FORCE ET ENJEUX 2) LA MONDIALISATION, ARCHITECTURES, RIVALITES ET INTERDEPENDANCES Leçon 14 : Tableau géopolitique et géoéconomique du monde actuel Introduction Les limites chronologiques et spatiales de la leçon Monde actuel : monde multipolaire qui n’est plus marquée par l’hyperpuissance absolue des USA. Le monde reste marqué par la mondialisation contemporaine et on est incontestablement dans un monde marqué par la crise de 2008. Dynamique en géographie : XXXXXXXXXXXXX Décrire un monde qui est travaillé par un certain nombre de dynamiques qui sont principalement en œuvre depuis la fin des années 70. Les enjeux de la leçon On doit faire un tableau géopolitique et géo économique. On doit donc parler de puissance, d’espaces de territoires et d’états Décrire l’espace mondial comme un espace d’échange qui rend les états de plus en plus intégrés et interdépendants Les états et leurs frontières ne sont plus des obstacles aux échanges. Les relations entre les états sont suffisamment pacifiées et régulées pour permettre les échanges, donc pas d’enjeu géopolitique majeur de conquête de territoire. La compétition économique dans ce monde se déroule entre les acteurs qui pratiquent et reconnaissent un certain nombre de règles qui peuvent régir la vie économique XXXXXXXXXXX Les relations entre les états sont d’avantage marqué par des enjeux géopolitiques que par des enjeux d’autre nature. Il y a ans ce monde une compétition économique qui est largement subordonnée à des enjeux géopolitique Partie à reprendre car Inès a mal copié. Suite correctement tapée par Mgr TARDIEUX. Il y a deux dynamiques mondiales présentes : -Dynamique d’intégration (qui rapproche ses territoires) -Dynamique de fragmentation Ces deux techniques coexistent aujourd’hui dans le monde. Si elles sont chacune en œuvre, elles n’affectent pas de façon identique l’espace. Ces deux dynamiques participent à la redéfinition des hiérarchies des puissances politiques et économiques (la Russie joue à fond sur la fragmentation pour s’imposer, la Chine est dans une logique d’intégration à l’échelle mondiale, et de fragmentation à l’échelle régionale). I. Des dynamiques d’intégration et d’interdépendance croissantes des espaces sont toujours à l’œuvre dans le monde A. L’interdépendance passe par le maintien des flux de capitaux et des marchandises à l’échelle du monde. 1. Des flux de capitaux et de marchandises marquent toujours l’espace mondial a. Des flux de capitaux •Lorsque l’on regarde l’évolution des flux d’IDE dans le monde, on constate qu’il y a deux années de baisse : 2008 (-16%) et 2009 (-37%). Ces baisses sont suivies d’une reprise en 2010, mais qui ne ramène pas au niveau record de 2006. •La reprise des IDE depuis 2010 n’a pas nécessairement profité à tous les états et régions du monde. Exemple : L’Europe occidentale réussi à récupérer plus d’IDE que les USA. Certains pays comme le Royaume-Uni sont capables d’attirer des flux de capitaux massifs dès 2011 (qui dépassent l’Allemagne et la France dans le cas du Royaume-Uni). La crise n’a pas affecté la capacité de la Chine à attirer des IDE. •Les flux de capitaux sont aussi constitués par les échanges sur le marché des monnaies pour spéculer. Le marché des changes n’a absolument pas été affecté par la crise. b. Des flux de marchandises •Baisse des flux de marchandises en 2008 puis 2009. Mais ce qui est intéressant de constater, c’est qu’après cette baisse, la reprise de 2010 a permis d’atteindre un niveau d’échange des marchandises jamais atteint. 2010 : +22% 2011 : +19% Cela ne veut pas dire que le volume des échanges à augmenter, mais que les échanges en terme de valeurs d’importations et d’exportations augmente. (On fait donc une estimation des échanges en $. Donc si le dollar se déprécie et que les prix augmentent, la croissance des échanges est en fait factice. La croissance des échanges va par la suite ralentir un peu. On ne peut donc pas dire que la crise ait mise à mal la mondialisation d’après l’étude des flux de capitaux, ou de marchandises. 2. Les pôles traditionnels des flux de capitaux et de marchandises se maintiennent mais subissent la concurrence de nouveaux pôles a. Le poids de la Triade (USA JAPON EUROPE) toujours dominant mais en recul •Les échanges sont toujours polarisés par le pôle de la Triade. (63% du commerce international se joue entre ces trois pôles. C’est moi qu’avant : 72 % en 1993. •Les 2/3 des exportations aujourd’hui sont toujours à destination des USA et de l’Europe. Dans la DIPP actuelle (Division internationale du processus de production : concrètement, il s’agit du fait qu’on fragmente la chaine production d’un produit. Une partie du produit est fabriqué sur un territoire, une autre sur un autre territoire etc…). La valeur ajoutée d’un produit est donc la somme des valeurs ajoutées des parties du produit fini. •Les USA achètent des produits chinois pour lesquels ils ont vendu à la Chine des composants très sophistiqués et sont envoyés en Chine. Lorsque la Chine exporte ces produits aux USA, une partie du produit est donc américain. Donc l’étude du commerce extérieur d’un pays ne se fait pas qu’avec le pourcentage d’importations ou d’exportations (balance du commerce extérieur) car un pays a pu importer un produit qui vient en partie de son territoire. b. Reclassement et déclassement des états •Dans l’évolution du commerce mondial, les USA se retrouvent dans une situation ou leur part dans le commerce mondial diminue face à celle de l’Europe. •Montée en Europe de l’Allemagne, qui commence à s’imposer comme une puissance commerciale majeure. La France se maintient toujours à la 5ème place du commerce international. 3. Un nouveau rapport au libre-échange et à la déréglementation semble s’instaurer a. L’OMC ne parvient plus à libéraliser davantage les échanges •Depuis les années 2000, l’OMC donne l’impression d’avoir du mal à continuer de libéraliser le monde. Elle connait des difficultés qui s’incarnent dans une série de négociations commerciales (cycle de Doha). Le cycle a commencé en 2001, suspendu en 2006, repris en 2011… •Les raisons de cet échec : -La transformation du commerce mondial, car il y a l’apparition de nouveaux acteurs (la Chine est devenue membre de l’OMC en 2002 et sa part dans les échanges commerciaux n’a cessé de croitre, et à l’inverse la part des USA est passée de 21% à 14%). Les revendications des pays émergents ne peuvent plus être ignorées. -On ressent une sorte de méfiance à l’égard de cette institution. L’OMC n’est peut-être pas assez bien armée pour relancer la croissance économique. La mise en place du G20 semble plus à même de prendre des décisions importantes. -Les négociations sont très complexes à mener. En effet, les 153 pays membres appartiennent chacun à des territoires où les tarifs douaniers sont tous différents. •On peut dire que depuis 2006, l’OMC ne joue plus son rôle de libéralisation dans la mondialisation. b. Un repli protectionniste provoqué par la crise ? •On constate d’après l’histoire que le premier réflexe en période de crise est un réflexe de nature protectionniste. Les pays qui appartiennent à l’OMC se sont engagés à ne pas tenir une politique protectionnistes, et pratiquent donc le néoprotectionnisme, c’est-à-dire trouver toutes les techniques possibles pour protéger les produits nationaux de la concurrence étrangère (exemple : Renforcer les règles sanitaires sur certains produits/mettre en œuvre des opérations de sauvetage des entreprises) c. L’instauration de nouvelles règles La crise de 2008 a fait prendre conscience du fait qu’il faut imposer des règles aux banques. Il existait depuis les années 1970 le comité de Bâle qui était chargé de superviser les transactions bancaires. On essaye d’imposer des règles aux banques au sujet de 2 choses essentielles : -Les liquidités que possèdent les banques (il faut que les banques aient plus de liquidités, pour limiter les conséquences des crises de confiance) -Obliger les banques à avoir des actifs financiers qui permettent aux banques de résister aux manifestations économiques. B. L’intégration spatiale est marquée par le renforcement des organisations régionales CF P21 à 25 1. Les organisations régionales n’ont pas toutes le même degré d’intégration 2. Les organisations régionales ont un poids économique majeur 3. La dynamique actuelle est à l’agrandissement et à l’intensification de l’intégration C. La recherche d’une nouvelle gouvernance mondiale témoigne de ces dynamiques 1. La gouvernance mondiale héritée est aujourd’hui en partie dépassée a. L’ONU La gouvernance mondiale héritée dépend de 2 périodes : 1ère gouvernance mondiale politique: 1945, puis 1970 la gouvernance économique. Cette gouvernance mondiale n’est plus opérante. Lorsqu’elle est créée en 1945, l’ONU est le reflet de l’ordre géopolitique et géoéconomique qui est né en 1945. L’ONU est créée par les vainqueurs de la seconde Guerre mondiale : - - - Place privilégié accordée aux grandes puissances. (droit de veto à la Chine, URSS, USA, France et Royaume-Uni + ils peuvent choisir le secrétaire général de l’ONU. + Interventions militaires sont plutôt dirigées par les 5 membres permanents) Beaucoup de critiques sont formulées à l’égard de l’ONU : L’ONU dans son fonctionnement actuel n’est plus du tout en conformité avec l’ordre géopolitique du monde. En effet certains pays très puissants comme le Japon et l’Allemagne sont mis à l’écart. De même l’Inde ne comprend pas pourquoi elle ne pourrait pas faire partie de l’ONU. Les pays qui ont un poids à l’ONU n’ont plus un poids démographique aussi important qu’auparavant. b. Les institutions de Bretton Woods L’objectif premier de la conférence de Bretton Woods était de créer un nouveau système économique international. Ainsi il y a fixité des parités par rapport au $ (pas plus de 1% de différence). De plus, il faut une entraide internationale pour maintenir cette fixité. Le rôle du FMI est justement d’aider les pays à maintenir une fixité des parités. Il y a aussi la mise en place de la BIRD (qui deviendra la banque mondiale), de l’OIC. La fixité des parités doit permettre l’augmentation des échanges commerciaux pour générer de la croissance économique. Mais en 1970 la reconstruction est terminée… Dès 1970 on se questionne sur l’intérêt du maintien de ces institutions. Cette inutilité explique la création du G6. c. Du G6 au G8 •Le G6 émerge en 1975 dans un contexte de ralentissement économique. Il y a une crise des institutions internationales car il y a une crise monétaire. •Le G6 est donc un système pour palier à l’inefficacité des institutions internationales. Il regroupe les 6 pays les plus riches du monde. Le Canada rejoint ces pays un an après. Puis la Russie intègrera ce G7 en 1998. •Ces réunions sont très faiblement institutionnalisées, puis on va petit à petit s’institutionnaliser (par le biais d’une phase de préparation). Ces réunions très médiatisés donnent au monde l’image d’un club composé d’un petit nombre de pays qui dirige le monde. D’autant plus que le G7 de 1982 était tenu à Versailles, et celui de 1987 était à Venise. Le G20 sera créé pour limiter cette critique. 2.Des propositions sont faites pour repenser la gouvernance mondiale a. Une nouvelle conception de la gouvernance mondiale •La notion de gouvernance existe d’abord dans le champ économique au travers d’économistes qui appartiennent à l’école des « coûts de transactions » ( = ensemble des coûts qu’implique une transaction marchande au-delà du prix d’achat et de vente d’un bien ou d’un service). Ces coups de transactions peuvent être suffisamment importants pour que l’entreprise la prenne elle-même en charge. Pour Ronald Coase et O.Williamson, la création des entreprises modernes du 20ème siècle s’explique par la volonté de limiter les coûts de transactions (en les internalisant notamment). Ce qui explique d’ailleurs pourquoi les entreprises se concentrent. O.Williamson parle de Corporate governance pour désigner l’ensemble des dispositifs mis en œuvre par l’entreprise pour gouverner efficacement les couts de transactions. • A partir de 1990, cette notion est importée au Royaume-Uni, et notamment à travers la volonté de penser une administration qui soit plus efficace et moins coûteuse. M.Thatcher va lancer un vaste programme de recherche au sujet de la gouvernance locale (pour que les collectivités puissent agir plus efficacement à moindre coût). La solution mise en avant pour favorise cette gouvernance, c’est de privatiser un certain nombre de services. •Dans les années 1990-2000, la notion de bonne gouvernance va se développer au sein des institutions internationales. La banque mondiale définit la bonne gouvernance : C’est la manière par laquelle le pouvoir est exercé dans la gestion des ressources économiques et sociales d’un pays au service du développement. La banque mondiale donne 4 conditions pour que l’état puisse établir une bonne gouvernance : -L’instauration d’un état de droit garantissant la sécurité des citoyens et le respect des lois. -La bonne administration des affaires publiques qui exige une gestion efficace, correcte et équitable des dépenses publiques. -La responsabilité des dirigeants qui doivent rendre des comptes devant leurs citoyens. -La transparence dans la gestion des affaires publiques. (Le FMI, lorsqu’il prêtera de l’argent, imposera l’application de ces règles). •La définition actuelle de la gouvernance d’après la commission de la gouvernance globale : « La somme des différentes façons dont les individus et les institutions, publics et privées, gèrent leurs affaires communes, c’est un processus continu de coopération et d’accommodement entre des intérêts divers et conflictuels. » La gouvernance est donc d’abord le fruit de l’interaction entre différents acteurs pour pouvoir prendre une décision collective. b. Une adaptation des institutions de la gouvernance mondiale héritée •Le FMI mettra en place des politiques d’ajustement structurel visent à assainir la situation économique d’un pays en développement en l’échange de prêts. 4 objectifs : -Réduire le déficit extérieur de ces pays (en augmentant les exportations). -Réduire le déficit budgétaire (en diminuant les dépenses). -Maitriser l’inflation (en contrôlant la masse monétaire, baisse des salaires). -Maitrise de l’endettement Cette modification est souvent critiquée par les pays qui s’opposent au consensus de Washington. En effet, les pays qui empruntent au FMI deviennent plus dépendant des autres pays, subissent plus les crises des autres pays, et le pouvoir d’achat diminue, augmentation du chômage, réduction des aides sociales. •Avec la crise de 2008, l’image et la nature du FMI a changé -Le FMI n’aide plus seulement des pays en développement, mais aussi vers des pays développés. -Le FMI agit en collaboration avec d’autres acteurs. c. 3 modèles de gouvernance mondiale -Gouvernance mondiale bâtit sur le modèle de l’union européenne. Volonté d’une véritable coopération entre les Etats qui soit institutionnalisée. Principe de subsidiarité = Chaque échelon a son domaine de compétence. Chaque problème est toujours traité à l’échelon qui est le plus apte à le traiter. -modèle de la Multipolarité. Idée que les grands blocs régionaux (comme l’Alena, le Mercosur etc…) se concertent. -Gouvernance en réseau. Idée de créer des réseaux pour prendre collectivement des décisions. Par exemple dans le domaine de la santé, l’OMS pose des lois à l’échelle mondiale, et d’autres acteurs agissent en conséquence. Aujourd’hui on hésite entre ces 3 modèles. II. Des dynamiques de fragmentation de l’espace mondial rappellent que les Etats et les enjeux autour des territoires n’ont pas disparu A. Le pavage des Etats reste une réalité de l’espace mondial 1. Les Etats n’ont pas disparu du fait de la mondialisation a. Les Etats participent à la gouvernance économique mondiale •Les états interviennent dans les organisations internationales. •Les Etats doivent tenir compte d’acteurs non-étatiques (FTN, ONG, Agences de notation). La FTN est dépendante des Etats dans la mesure où elles ont un sièges sociale dans un pays. Les ONG jugent les Etats et se modifient en fonction des états. Enfin, les agences de notation impactent directement les Etats. •Tous les Etats n’ont pas la même influence b. Les Etats mènent des politiques pour intégrer leur territoire à la mondialisation •Les Etats peuvent attirer des flux de capitaux, des flux de personnes, de marchandises en fonction de leurs besoins économiques. Pour les flux de personne : En mettant en place une politique migratoire, on attire les flux de population, ou en aménagent le territoire pour le tourisme. Pour les flux de marchandise : On met en place une politique de libre-échange. Pour les flux de capitaux : Dérégulation et politiques pour attirer des IDE (Zones franches etc…). • Les Etats peuvent rendre leurs territoires plus compétitifs. (Compétitivité = capacité pour une économie à accroître ses parts de marché, soit sur son marché intérieur, soit à l’étranger. Les économistes distingue la compétitivité prix, vendre moins cher, et compétitivité structurelle, différence de qualité). Soit l’Etat diminue les coups de productions sur son territoire (avec l’allégement des charges pour les entreprises), soit en mettant en place une politique XXX. c. L’Etat-nation reste souvent le cadre pour penser l’identité et l’avenir des populations Définition de Nation : La nation se constitue à la fois comme notion et réalité. La définition allemande de la nation : Elle a des fondements ethniques, et repose donc sur la langue, la parenté et les coutumes. Défendu par Momsen| La définition française de la nation : La nation c’est d’abord une réalité politique qui amène des individus à vouloir vivre ensemble. Défendu par E.Renan. Définition finale : La nation peut donc se définir comme un ensemble de personnes qui partagent une histoire, une langue, des coutumes, et qui ont la volonté de vivre ensemble. Au 19ème siècle, lorsqu’émerge la notion de Nation, elle n’est pas liée à l’état. En effet, à l’époque il n’existe que 3 empires, qui regroupent de nombreuses nations. L’état-nation, c’est ce vers quoi tendent toutes les nations lorsqu’elles souhaitent devenir indépendantes, se séparer de leur état multinational. •L’état-nation semble être une référence pour penser le rapport entre une identité et un territoire. L’entité d’état-nation aurai pu être balayé par la mondialisation, mais dans ce cadre de mondialisation, l’état-nation continu d’exister. Par exemple, avec l’Union européenne, l’état-nation existe plus que jamais (avec les revendications d’indépendance en Espagne par exemple, ou bien avec la Belgique). Définition de l’Etat-nation : autorité politique qui s’exerce sur une population qui forme une nation et qui vit sur son territoire. 2. La question du contrôle des frontières par les Etats demeure centrale a. Les différentes frontières continues à délimiter l’espace où s’exerce la souveraineté des nations •Frontières terrestres •Frontières maritimes (ZEE) •Frontières aériennes (Espace au-dessus des frontières d’un état). •Frontière réticulaires (Nœuds de communications qui constitues les frontières, dans le genre : Gare, aéroport, et port). •Un état définit sa souveraineté par sa capacité à établir son autorité légitime sur son territoire et sa population. Les frontières délimitent le territoire. La souveraineté de l’état se manifeste par le contrôle des frontières. b. Les états doivent relever plusieurs défis afin de maintenir cette souveraineté •Dans le monde aujourd’hui, de nombreux flux tentent d’échapper aux contrôles étatiques : -Flux illicites (drogues, armes) -Flux internet (il ne tient plus compte des frontières). Il existe cependant un contrôle des états sur internet (comme en Chine). De plus, tous les pays n’ont pas les mêmes capacités de connexion. •Certains états ne réussissent plus du tout à imposer leur souveraineté sur leur territoire, ce sont des états faillis. Ces états sont minoritaires à l’échelle de la planète. c. La sécurisation de certaines frontières peut provoquer de fortes discontinuités spatiales •On constate que la création des frontières matérialisés (murs) c’est accélérée. (18 000 km de mur au total dans le monde). Cette création de mur atteste la volonté des états à maitriser leur territoire, et répond à deux objectifs : -Lutte contre le terrorisme (comme en Israël, ou entre 2003 et 2011, un mur a été dressé pour limiter les attaques venu de Cisjordanie). -Contrôler les flux migratoires (comme entre l’Inde et le Bangladesh). •Une législation et une pratique diplomatique et militaire nouvelle peuvent se créer pour sécuriser les frontières. Les USA se sont lancés dans une politique de sanctuarisation de leur territoire. Dans un même département, on gère l’immigration et la sécurité intérieure. B. Les différences entre les Etats continuent à marquer l’espace mondial 1. La frontière Nord-Sud continue à marquer l’espace mondial a. Les inégalités de développement entre Etats restent fortes Définition de développement : « Le développement est la capacité d’une société à satisfaire les besoins essentiels de sa population et à permettre à cette dernière d’acquérir un mieux être nécessaire à son épanouissement ». Sylvie Brunel, Géographe. Le PNUD donne 4 caractéristiques pour mesurer le développement : -La productivité qui permet d’enclencher un processus d’accumulation. -La justice sociale : les richesses doivent être partagées au profit de tous. -La durabilité : les générations futures doivent être prises en compte. -Le développement doit être engendré par la population elle-même et non par une aide extérieure. Définition de la Croissance économique : Augmentation durable de la production dans une économie. Plusieurs indicateurs permettent de mesurer les inégalités de développement : -Le PIB par habitant (il a le défaut d’être fictif : il ne représente pas forcément la richesse d’une personne. De plus, le pouvoir d’achat n’est pas pris en compte, il faut alors considérer le PIB ppa (parité de pouvoir d’achat). -IDH(Indice de développement créé par le PNUD en 1990. Il prend en compte la santé avec l’espérance de vie, l’éducation avec la durée moyenne de scolarisation pour les adultes de plus de 25 ans, et le niveau de vie mesuré par le PIB ppa/hab). -En 1997, le PNUD invente l’IPH (indicateur de pauvreté humaine) qui mesure la pauvreté au sein d’un pays (sous forme d’un pourcentage correspondant à la proportion de pauvre dans un pays donné). Il existe l’IPH 1 pour les pays en développement et L’IPH 2 pour les pays développés. Ils combinent chacun 3 indicateurs : longévité, instruction et condition de vie. -En 2010, on a créé l’IPM (indice de pauvreté multidimensionnelle) fondé sur 10 éléments (Eau potable, accès aux sanitaires, électricité, nutrition etc…) Grâce à ses indicateurs, on peut alors établir une typologie de la pauvreté. b. Les inégalités de développement ont permis au nord de lire l’espace mondial •La façon de penser le monde de manière Nord/sud a été créée par les pays du nord et est donc une vision subjective. •Dans les années 1980-90 on constate que ce sont les pays nord qui vont forger une grille de lecture : La grille de lecture des années 1950 a permis de distinguer les pays développés des pays sousdéveloppés. Définition de pays sous-développé : Harry Truman : le premier présupposé est qu’il existe une hiérarchie dans le développement + Le développement ne peut passer que par le libéralisme économique. •Si une aide est accordée par un président, c’est dans le but de contrecarré le prestige de l’URSS. Dans les années 1950, Alfred Sauvy va forger la notion de tiers-monde. Avec la conférence de Bandung, cette notion va prendre deux sens : 1. Pays qui ne sont pas développés et qui souhaitent l’être. 2. Idée d’un troisième monde qui s’imposera petit à petit au monde occidental dirigé par les USA, et au monde communiste. Dans les années 1970, on passe de la dichotomie [Pays développer/Pays non développer] à [Pays développé face aux pays en développement]. Ce changement existe car il y a une revendication de ses pays en développement lors de la réunion de la CNUCED. Ils militeront pour un nouvel ordre économique mondial, de sorte à ce que le commerce aide au développement. Dans les années 1980, une nouvelle typologie : Il n’y a plus un tiers-monde, mais des tiers-mondes. parmi les pays en développement, on fait la différence entre : NPI, Pays intermédiaires, PMA. Nord/Sud : un programme de survie=>Ce rapport de 1980 oppose l’idée d’un clivage entre le nord et le sud. Dans les années 1990 : une nouvelle grille de lecture émane d’acteurs économiques anglo-saxons qui travaillent dans la finance. 4 exemples : En 1981, un employé d’une banque new-yorkaise utilisera dans un rapport et pour la première fois le terme de pays émergeant. Le terme de BRICS est utilisé par un employé de Goldman Sax pour désigner la Russie, le Brésil, la Chine, l’Inde et l’Afrique du Sud. L’acronyme PIGS désigne les pays de la zone Euro qui connaissent les plus grosses difficultés. L’acronyme CARBS : Canada, Russie, Afrique du Sud, Brésil + un autre. Tous ces acronymes invitent à penser l’espace mondial comme quelque chose de fragmenter. c. Les interfaces entre les espaces inégalement développés sont des interfaces très actives 2. Le pavage des civilisations rappelle les limites a. La difficile identification des différentes civilisations b. L’existence de conflits de civilisation reste difficile à prouver C. Les tensions entre les Etats ou à l’intérieur d’un Etat génèrent aujourd’hui des tensions et peuvent alimenter 1. Des conflits et causes de l‘espace mondial (étude de cas) On fait d’abord le résumé pour chaque conflit à partir de la fin de chaque article de Boniface Iran : L’Iran a été dirigée par un Shah jusqu’à ce que Khomeiny, jusqu’alors réfugié en France, renverse le pouvoir iranien et instaure un gouvernement religieux pro-Chiite en 1979. Il affirme une volonté anti-américaine, anti-israélienne et anti-occidentale qui dégrade les relations diplomatiques entre l’Iran et ses pays. Les pays arabes limitrophes à l’Iran craignent qu’une révolution venu d’Iran ne se propage, et craigne une force nucléaire supposée en Iran. Ainsi l’Irak se présente comme le rempart à l’expansion de la menace chiite en gagnant la guerre contre l’Iran de 1980-1988. La menace iranienne ne sera pas contrée par les américains qui essuient déjà une défaite en Irak, mais l’OTAN instaure un système de défense antimissile. Le président iranien Ahmadinejad mène une politique belliqueuse jusqu’en 2013, date à laquelle le président Hassan Rohani est élu. Il manifeste la volonté de démilitariser le programme de développement iranien en l’échange de la suppression progressive des sanctions contre l’Iran. Chine & Taiwan : Taiwan est indépendante depuis 1949 à la suite d’une guerre civile entre communistes et nationalistes. Les communistes ont gagnés, et réussissent à récupérer une partie de la Chine, et les nationalistes se retrouvent sur l’Ile de Formose, qui deviendra Taiwan. Deux raisons poussent les chinois à ne pas accepter cette division : -Ils ont gagné la guerre civile, donc les chinois devraient récupérer Taiwan. -La communauté internationale reconnaissait une seule Chine, celle composée de Formose. Cette Chine de Formose va devenir un NPI, sans commune mesure avec la Chine. Si la Chine actuelle n’essaye pas de récupérer Taiwan, c’est parce qu’ils souhaitent maintenir un équilibre politique qui remettrait en cause la capacité d’échange entre la Chine et Taiwan. Palestine & Israël : Conflit depuis 1948, date de la création d’Israël. Depuis l’accord d’Oslo de 1993, les frontières sont fixées et font aujourd’hui encore débat. Les USA jouent un rôle important auprès d’Israël. Le conflit Israélo-palestinien incarne le conflit : américains VS anti-américains. L’Inde et le Pakistan : Depuis l’indépendance de ces deux pays en 1947, le Pakistan et l’Inde sont en conflit au sujet de la région du Cachemire, majoritairement peuplé de musulmans. Les conflits Inde/Pakistan existent au travers de 3 guerres qui opposent la volonté multiethnique de l’Inde au souhait de rassembler les musulmans de la part du Pakistan. L’Inde refuse une quelconque intervention internationale car elle contrôle militairement la région. Tibet : La Chine a longtemps possédée le Tibet, et elle considère toujours le Tibet comme une province Chinoise aujourd’hui. Le Dalaï-Lama est considéré par la Chine comme un indépendantiste. Soudan : Une guerre autour d’une revendication du sud Soudan à l’égard du reste du Soudan, pour des raisons religieuses à priori. Cette tendance sécessionniste a eu un impact fort. L’Est souhaite aussi son indépendance. 2. Une typologie PERSONNE NE L’A III. Ces dynamiques expliquent la modification partielle de la hiérarchie des puissances économiques et politiques A. Des pays émergeants s’imposent comme les nouvelles puissances économiques 1. Les BRICS, quoique marqués par l’émergence, restent 5 pays différents a. Les indicateurs de l’émergence •Identification d’une progression rapide du commerce extérieur (exemple : part de la Chine dans les exportations mondiales en 2012 : 10,4% contre 3,4% en 2000). •Hausse régulière du PIB (qui se traduit par des taux de croissance économique relativement important). •nombre croissant d’entreprises faisant parties des plus grandes entreprises du monde (93 des 500 plus grandes entreprises du monde appartiennent aux BRICS). •Augmentation des IDE entrant. •Economie qui se diversifie petit à petit (on n’exporte plus seulement des matières premières, mais aussi des services et des produits qui ont de plus en plus de valeur ajoutée). •Dans les industries développées, il faut des industries de pointe, pas uniquement de l’industrie d’assemblage. •Transformation des structures sociales (émergence des classes moyennes). b. La diversité des 5 principaux pays émergents (Russie, Brésil, Chine, Inde et l’Afrique du sud) •Ces pays appartiennent à 3 continents différents. Ce sont donc des pays qui vont jouer un rôle important dans leur zone régionale. Ces pays sont vastes et abritent souvent des populations nombreuses. •Ces pays ont eu des trajectoires historiques assez différentes : -3 de ces 5 pays ont été au cours de leur histoire de grandes puissances (Chine et Inde jusqu’au 18ème siècle, date du développement industriel en Europe, et la Russie jusqu’en 1980). -3 pays ont été colonisés : Brésil, Inde et Afrique du Sud. -2 Pays sont marxistes-léninistes : Russie (1917) et Chine (1947). Il y a eu dans ces deux pays un gouvernement autoritaire, qui a planifié l’économie. Ils ne connaissent pas la même évolution à partir des années 1980. La chine choisira sous Xiao Ping le socialisme de marché (transition économique graduelle vers l’économie de marché, tout en maintenant la toutepuissance du parti communiste chinois). A l’inverse, la Russie connaitra elle une libéralisation économique et politique soudaine à partir de 1991. •La situation économique actuelle entre ces pays est très différente : -PIB très différents (la Chine créée nettement plus de richesse que les autres pays du BRICS, mais son PIB est plus faible par habitant -Le poids respectif des secteurs économique n’est pas le même dans tous les pays. La Chine et l’Inde ont une économie beaucoup fondée sur l’agriculture. -2 pays dans lesquels le rôle de l’industrie reste important (Chine et Russie) -2 Pays où les services ont une place importante dans la création de richesse : Brésil et Inde 2. Les BRICS s’imposent comme des puissances économiques a. La puissance économique des BRICS Il ne faut pas confondre économie émergente à un pays émergeant, et d’autre part une puissance émergente. La puissance économique se mesure de 2 manières : -grâce au classement du pays sur des indicateurs qui mesurent les performances économiques du pays. -Rayonnement économique, qui se mesure avec la quantité et la nature des flux qui concernent les territoires où se développent ces économies. Une puissance économique émergente devient ensuite une puissance émergente. •Les BRICS possèdent aujourd’hui les attributs de la puissance économique : -Les performances de leurs économies permettent de les comparer aux performances des PDEM (au niveau du PIB par exemple). PIB en 2012 en millions de $ : UE 16 360 000 Chine 8 227 000 Japon 5 964 000 Allemagne 3 401 000 France 2 609 000 Royaume-Uni 2 441 000 Brésil 2 396 000 Russie 2 053 000 Italie 2 014 000 Inde 1 825 000 -Rayonnement économique incontestable (car ils sont des pays récepteurs d’IDE, et qu’ils représentent une partie importante du commerce mondial). -Ils deviennent des émetteurs d’IDE de plus en plus important. Cela se voit grâce à la quantité d’achat de firmes. En 2012, 70% des capitaux de FTN des BRICS sont dédiés à l’achat d’entreprises européennes. b. Les limites de la puissance économique •Il faut distinguer la dynamique, et le constat actuel. La dynamique est clairement en faveur des BRICS. En revanche, le constat actuel est en faveur des pays de la Triade. •Le niveau de développement des populations et l’articulation entre la puissance économique et le développement. Ils ont tous un IDH faible. Le développement de ces pays va amener la population à devenir de plus en plus qualifier et à revendiquer des droits salariaux qui amèneront à changer la nature de leur économie. Le fait que la population soit pauvre n’empêche pas le pays d’être très puissant. B. Les pays émergents se dotent peu à peu des attributs du hard power et soft power 1. Les BRICS deviennent des puissances militaires et diplomatiques a. Des puissances militaires •Une très grande hétérogénéité des passés. La Russies et la Chine étaient des grandes puissances militaires au milieu du 20ème siècle. La capacité militaire russe n’a cessé de décroître. A l’inverse, la Chine n’a jamais était aussi puissante que l’URSS lors de la guerre froide. En revanche, depuis 20 ans elle a su augmenter de façon régulière sa puissance militaire (le budget militaire a augmenté plus vite que le PIB de la Chine). •Manifestations de la puissance militaire : -nombre de soldat (Chine 1ère plus grande armée, Inde 3ème plus grande armée, Russie : 5ème plus grande armée). -Budget militaire important qui se rapproche des budgets militaires occidentaux. -La puissance nucléaire (Russie, Chine, Inde) Mais cela ne fait pas tout, il ne suffit pas d’avoir beaucoup d’hommes pour être dissuasifs. Il faut pouvoir intervenir partout dans le monde rapidement, et être capable d’aller s’engager dans plusieurs conflits simultanément. Seul les USA en sont capables. b. La volonté de s’imposer comme des puissances diplomatiques • Ces pays ont des atouts pour devenir des puissances diplomatiques. (La Chine et la Russie sont membre du conseil permanent de l’ONU). •Ces puissances diplomatiques ont des relations plutôt conflictuels avec l’occident (exemple : La Russie. Elle accepte très mal le « néo-impérialisme » de l’OTAN, et l’Union européenne influence les anciens pays d’URSS). 2ème exemple : Le Brésil. C’est une ancienne colonie portugaise. Le Brésil va se rapprocher des USA pendant la guerre froide pour bénéficier des capitaux des USA, et éviter le communisme. Mais une fois la guerre froide finit, les relations entre le Brésil et les USA se sont dégradés. Le Brésil revendique un siège au conseil de sécurité de l’ONU, le président Brésilien a fait capoter le projet de libre-échange des Amériques. Le Brésil tisse des liens avec les autres pays émergents pour éviter toute dépendance avec les américains. Ce positionnement remet en cause le leadership américain sur l’Amérique latine. 3ème exemple : L’Inde ne souhaite pas être dépendant de l’occident, et ne souhaite pas de rapprochement avec les USA. D’autant plus que les USA soutiennent le Pakistan, ennemi de l’Inde. •Dans le cadre d’une diplomatie des globes, les pays émergents trouvent petit à petit leur place dans une structure qui remplace le G8 : Le G20, créé pour intégrer les pays émergents. De plus, les pays émergents vont régulièrement organiser entre eux des sommets au cours desquels ils vont signer des accords de coopération et se positionner sur les affaires du monde. 2. Les BRICS s’imposent comme des puissances régionales Exemple de l’Inde : Elle va jouer un rôle important dans l’Association Sud Asiatique pour la Coopération (mise en place en 1985). Cette association vise à favoriser la coopération économique et les échanges entre les pays membres. A partir de 2008, une zone de libre échange est mise en place. Cette organisation comprend le Pakistan. Exemple du Brésil : Le Brésil est dans le MERCOSUR (comme l’argentine, l’Uruguay, le Paraguay et le Venezuela). Le Brésil poussera pour qu’il y ait des relations avec la CAN (communauté andine) (composé de la Bolivie, de la Colombie, de l’Equateur et du Pérou). b. Des pays qui entretiennent des relations conflictuelles avec les Etats voisins Être une puissance régionale, c’est être craint et être capable d’imposer un ordre géopolitique à sa région. On peut prendre l’exemple de l’Inde, de la Chine avec Taiwan et de la Russie avec l’Ukraine. Ces conflits sont des moyens de s’affirmer comme des puissances. Conclusion : •Michel Foucher avait parlé de «Grande émancipation» pour désigner le fait que des pays choisissent de s’émanciper et de se défaire de l’emprise de l’Occident. Ces modifications de rapport de force sont pour Michel Foucher un tournant dans l’histoire de l’humanité. C’est la crise de 2008 qui a été l’élément déclencheur, en inversant les rapports de force. •Cette grande émancipation va se traduire sur la gouvernance économique mondiale. On ne peut plus ignorer la puissance naissante des pays en développement. L’Occident a donc pour enjeux d’accompagner ses changements par la modification de la gouvernance économique.