
L'objectif assigné à ce projet est de mettre en place un environnement juridique et institutionnel favorable à
une économie sociale et solidaire, structurée et organisée, pour en faire un moteur de développement d'emplois
directs en faveur des jeunes. Il consiste également à booster les initiatives permettant de dynamiser le marché
de l'emploi dans les quatre gouvernorats du nord-ouest de la Tunisie : Béja, Jendouba, Siliana et le Kef.
«Un budget de 3 millions de dollars US (7 millions de dinars tunisiens, MDT) est alloué à la réalisation de ce
projet, qui vise à soutenir l'effort du gouvernement et de ses partenaires nationaux et internationaux pour la
création d'emplois décents en faveur des jeunes, hommes et femmes, et à mettre en place un écosystème
favorable au développement de l'économie sociale et solidaire», nous a confié Karim Toumi, coordinateur
national principal du projet, qui n'a pas manqué d'évoquer les nombreux obstacles rencontrés dans la mise en
œuvre de ce projet, notamment l'absence du cadre juridique réglementaire et des mécanismes financiers
nécessaires.
Déplorant l'absence également d'une vision commune permettant de coordonner les efforts et de faire participer
toutes les parties prenantes, Karim Toumi appelle à l'élaboration d'une stratégie de communication ciblant les
mentalités, qui doivent évoluer pour effacer, dans le subconscient des Tunisiens, l'effet néfaste de l'ancienne
expérience des coopératives qui a échoué dans les années 60 du siècle précédent.
Une économie sociétale inclusive
Le concept d'économie sociale et solidaire (ESS) reposant, essentiellement, sur les associations, les mutuelles
et les coopératives, tel que défini depuis 1920 par l'OIT, a été présenté par Guy Tchami (OIT-Genève), qui a
mis en relief la vocation participative en économie sociétale et inclusive et les expériences internationales de
l'OIT en matière de micro-finance, un secteur déjà relativement développé en Tunisie et qui connaît
actuellement un grand engouement.
Le succès de l'économie sociale et solidaire suppose aussi une bonne gouvernance, une gestion saine et une
relation équilibrée avec l'économie informelle, l'économie verte, le développement local et les mécanismes de
financement.
Pour Halim Hamzaoui, directeur par intérim de l'OIT-Maghreb, le but de ce projet est d'apporter le soutien
financier et technique pour le gouvernement tunisien en vue d'aller de l'avant pour enraciner ce concept en