le candidat se déshabille, dépouillement de la personnalité profane, et se baigne à l’air libre dans
l’eau lustrale. Puis, les deux cérémonies s’unissent, le sang des animaux consacrés est versé sur le
fétiche et le crâne du candidat. Le crâne est rasé en totalité ou en partie, ensuite c’est le rituel de
l’ « effun ». La tête est peinte par des pierres de couleur spéciales puis ces peintures sont effacées
par une infusion d’herbe du dieu. Après, c’est le rituel de l’ « obi » et du « bari » : un vase avec
de l’eau et plusieurs ingrédients est posé sur la tête. On peut dire que ce sont des rites d’entrée qui
ont pour but d’ouvrir la tête, pour que l’ « orixa » puisse pénétrer. Les objets, colliers et fétiches,
comme les personnes, passent du monde profane au monde sacré. Ensuite, viennent les rites de
passage qui peuvent durer de trois semaines à six mois. Pendant tout ce temps le candidat reste
dans le sanctuaire, il sort à cinq heures du matin pour le bain avec la petite mère qui s’appelle
« keoli », le « babalorixa » pour les garçons. On lui apprend les obligations, les cantiques, les
danses des dieux et la langue africaine. Ca implique des interdictions provisoires ou définitives,
comme le tabou de certains aliments. Un nouveau moi va naître dans ce sanctuaire pour devenir
fils ou filles des dieux. Mais, avant le départ du sanctuaire, les pieds, les épaules ou les bras sont
marqués avec un couteau vierge, et la cicatrice est recouverte d’une poudre talisman. Cette
marque représente la nation à laquelle ils appartiennent. La poudre talisman est appelée « ixé »,
elle a pour but de protéger le corps des morsures de serpents et de chiens enragés. Ensuite, vient
le rite de sortie en trois étapes. Les filles de saints sont vêtues d’un grand voile blanc avec la tête
rasée à découvert et le corps peint avec l’insigne de son « orixa ». Elles sont soutenues par deux
« kedis », sept jours après elles font une deuxième sortie vêtues de toile de coton ornée. Puis, il y
a la troisième sortie appelée « don du nom » : la petite mère est la seule à connaître ce nom qui
doit rester secret, ce nom est triple pour désigner de quel « ogum » l’initié est issu, de quel ange
gardien lié à cet « ogum » il est issu et de quelle nation. Aujourd’hui, dans la plupart des
« terreiros » le rite de sortie se limite à cette étape. A partir de maintenant l’initié est « yauô », ce
qui signifie « la jeune épouse du dieu », elle doit être reconduite au nom de profane. C’est ce
qu’on appelle la cérémonie de la « quidanda ». Tout ce qui a servi à l’initiation doit disparaître,
c’est donc jeté dans la « Boca do Rio » car ce sont des objets dangereux. Le dieu descendra sur
l’initié pour la première fois après l’initiation. Le candomblé se compose de deux mondes : le
sacré « orum », le ciel, et le concret « aiê », la terre. Il y a un mouvement constant entre la terre et
l’au-delà par les offrandes et aussi par la transe, ce qui représente un système d’échanges.
L’ « orixa » est un personnage métaphorique auquel on associe une couleur, un animal sacré et un