AM\895010FR.doc PE483.181v01-00
FR Unie dans la diversité FR
B. considérant que le Parlement européen et le Conseil européen ont déclaré leur volonté de
réduire de 80 à 95 % les émissions de gaz à effet de serre d'ici 2050;
C. considérant cependant que les négociations menées au sein de la COP de la CCNUCC
continuent de stagner, dès lors que certaines grandes économies ont déjà déclaré (comme
le Japon et la Russie) ou ont décidé (comme le Canada) qu'ils ne souscriraient pas à une
deuxième période d'engagement dans la perspective d'un "Kyoto II", et que les États-Unis
n'ont même pas encore ratifié la première période d'engagement; considérant que la
Commission prétend, face à une telle impasse, que vouloir aller de l'avant de manière
unilatérale, comme si de rien n'était, serait une erreur stratégique;
D. considérant que le paquet de mesures sur le climat et l'énergie de l'Union européenne a été
adopté avec l'assurance que les autres grands pays émetteurs auraient pris des
engagements analogues, mais qu'il n'en a pas été ainsi et qu'il est peu probable qu'il en soit
ainsi avant 2020 au plus tôt;
E. considérant que, depuis l'entrée en vigueur du paquet de mesures sur le climat et l'énergie
de l'Union européenne, l'évolution du PIB de l'Union est quasi stagnante, au point que les
répercussions de la crise de 2008 ne sont toujours pas amorties, alors que, en revanche, les
BRIC enregistrent une croissance forte sinon impétueuse; considérant que, depuis lors, le
prix de l'énergie n'a cessé d'augmenter dans l'Union, bien plus qu'ailleurs;
F. considérant que, pour effectuer des investissements à long terme, l'industrie doit être
clairement informée de la stratégie économique et industrielle de l'Union européenne;
Dimension internationale et cadre stratégique
1. souligne que l'Union opère désormais sur un terrain où les règles du jeu ne sont plus les
mêmes pour tous et qu'elle s'est mise elle-même à la merci d'un véritable dumping
"climatique" qui vient s'ajouter à tous les autres dumpings dont elle est déjà victime;
2. constate que, dans ces conditions, les normes de l'Union en matière de climat se révèlent
être un facteur de ralentissement de sa reprise économique;
3. partage pleinement l'avis selon lequel tout nouveau pas en avant dans le même sens, posé
de manière unilatérale, serait une erreur stratégique; désapprouve par conséquent la feuille
de route établie par la Commission pour parvenir à une économie compétitive à faible
intensité de carbone à l'horizon 2050, car il y voit:
a) un risque prématuré, qui pourrait bien faire perdre définitivement à l'Union la course à
la compétitivité sur le marché mondial;
b) une base inappropriée pour la présentation d'initiatives législatives et autres en matière
de politique économique et climatique, dans la mesure où elle se fonde sur une évaluation
d'impact qui n'a pas été mise à jour pour répondre aux scénarios les plus récents
concernant le bouquet énergétique de l'Union;
c) un instrument peu vraisemblable pour la fixation de certains objectifs sectoriels (dont,
en premier lieu, la suppression de fait des émissions dans les secteurs de l'énergie, de
l'immobilier et du tertiaire);